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RAISONNÉ

DES DIFFICULTÉS

ET EXCEPTIONS

DE LA LANGUE FRANÇAISE

vingt francs. »

A. s. m. la première lettre de | trente personnes. Quinze a notre alphabet, et la première des voyelles. A ne se prononce pas dans quelques mots, tels que août, taon, etc.

A. 3 pers. s. du v. Avoir. (Voir ce mot.)

« À se place aussi entre deux nombres consécutifs, lorsqu'ils se rapportent à des choses qui peuvent se diviser par fractions. Deux à trois kilogrammes de

sucre.»

A. prép. Se répète devant cha« On dit, Cinq ou six personque régime: Il aime à lire et à nes, onze ou douze chevaux, écrire. En poésie, la mesure du etc., et non, Cinq à six personvers oblige quelquefois de dé-nes, onze à douze chevaux. » roger à cette règle. (Acad.)

L'ellipse de à est une faute dans jusque hier, jusque midi; dites jusqu'à hier, jusqu'à midi. Mais on peut l'employer ou non après jusque ou jusques devant aujourd'hui : J'ai différé jusqu'à aujourd'hui ou jusqu'aujourd'hui (Acad.). Et jusques aujourd'hui je l'ai pressé de feindre (Racine). Depuis votre naissance jusques à aujourd'hui (Massillon).

« À, placé entre deux nombres, en laisse supposer un qui est intermédiaire: Vingt à

A est mal employé pour de, dans les phrases analogues à celles-ci : Voici le jardin à ma sœur. C'est la fête à ma tante. Dites, de ma sœur, de ma tante. Cependant l'Académie admet la locution populaire, la barque à Caron.

Le nombre du subst. après la préposition à est toujours indiqué par le sens. On écrit, Les oiseaux à bec fin, c'est-à-dire ayant le bec fin; Les plantes à fleurs labiées, c'est-à-dire qui ont des fleurs labiées. On écrit

aussi : Aller à pied, parce qu'il ne s'agit point, par la locution à pied, d'exprimer une idée de nombre, mais une idée de manière; et, Sauter un fossé à pieds joints, c'est-à-dire les deux pieds étant joints.

À LA CAMPAGNE, EN CAMPAGNE. (Voyez CAMPAGNE.)

À TERRE, PAR TERRE. La plupart des grammairiens font cette distinction: ce qui est debout sur la terre, ce qui y touche, tombe par terre; ce qui est élevé au-dessus de la terre, sans y toucher, tombe à terre: un arbre tombe par terre, son fruit tombe à terre. Cependant on trouve dans le Dictionnaire de l'Académie cette phrase, où elle emploie indifféremment les deux locutions: Il s'est jeté à terre, par terre, et s'est roulé sur le parquet. Il nous semble que par terre signifie le long de la terre, et à terre, vers la terre; par conséquent, le premier exprime une idée d'étendue en même temps que de but, le second simplement une idée de direction : c'est pour cela que l'on dit d'un arbre qu'il tombe par terre, et que son fruit tombe à terre. Voilà aussi pourquoi, en parlant d'une personne d'abord montée sur une chaise, on dit, Elle est tombée par terre, plutôt que, Elle est tombée à terre.

A VOUS. « C'est à vous de parler, C'est à vous qu'il appartient, qu'il convient de parler; et, C'est à vous à parler, Votre tour de parler est venu.» (Acad.) Les bons écrivains n'ont pas toujours observé cette distinction. C'est à la musique à ponc

tuer les paroles (J. J. Rousseau). Dieu me l'a donné, c'est à moià en prendre soin (B. de SaintPierre).

ABAISSEMENT. s. m. Il ne s'emploie qu'au sing. tant au sens propre qu'au figuré.

ABASOURDIR.v. a. ou transit. Le s se prononce dur.

ABATIS. s. m. s ne se prononce que devant un mot commençant par une voyelle.

ABAT-JOUR. s. m. Le plur. est abat-jour.

ABATTEUR. s. m. Point de fém. correspondant.

ABATTRE. v. a. ou transit. Il se conjugue comme BATTRE. ABAT-VENT. s. m. Le plur. est abat-vent.

ABAT-VOIX. s. m. Le dessus d'une chaire à prêcher. Le plur. est abat-voix.

ABBATIAL, ALE. adj. Le t se prononce comme c. (Acad.) Plur. abbatiaux.

ABBAYE. S. f. On prononce abéie. (Acad.)

ABDOMEN. 8. m. La syllabe men se prononce comme dans amen. Partie inférieure du ventre, du corps des insectes.

ABDOMINAL, ALE. adj. Le plur. m. est abdominaux.

ABDUCTEUR. adj.m. n'ayant point de fém. T. d'Anatomie. 11 se dit des muscles dont la fonc.. tion est d'écarter de l'axe du corps les parties auxquelles ils sont attachés. Il s'emploie aussi substantivement.

АВ НОС ЕТ АВ НАС. On fait sentir le t d'et. Locut, adv. empruntée du latin. Confusément, sans raison.

ABHORRER. v. a. ou transit. | On prononce les deux r.

ABIME. s. m.-ABÎMER. v. a. ou transit. On écrit aussi abyme, abymer.

ABOIEMENT. s. m. On écrit aussi aboîment.

ABONDANT. part. prés. du v. abonder et adj. verb. Maison abondante en richesses (Acad.). ABORD. s. m. On ne prononce pas le d.

ABORDER. v. n.ou intransit. Il prend aux temps composés l'auxiliaire avoir, pour exprimer l'action d'aborder, et le v. étre pour exprimer l'état qui réBulte de cette action. Nous avons abordé. Nous sommes abordés.

(Acad.) Il s'emploie aussi activement: Aborder quelqu'un. Aborder la question (Acad.).

ABOUTISSANT. part. prés. du v. aboutir et adj. verb. Une pièce de terre aboutissante à.... (Acad.) Il s'emploie aussi comme subst. Les tenants et aboutis

sants d'une pièce de terre. (Ibid.)

ABOYANT. part. prés. du v. aboyer ou adj. verb. Meute aboyante. (Acad.)

ABOYER.v. n. ou intransit. Il se conjugue comme EMPLOYER. ABRÉVIATEUR. s. m. L'Académie n'indique point de fém, correspondant. Quelques uns disent abréviatrice.

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ABRUTISSANT. part. prés, du v. abrutir et adj. verb. Des plaisirs abrutissants. (Acad.) ABSENT, ENTE. adj. On dit Absent de Paris, Absent de la cour; mais peut-on dire qu'on est Absent d'une personne ? Les bons auteurs offrent quelques

exemples de cette locution : Quand j'ai été absent de Camille (Montesq.). Absent de vous (Fonten.).L'Académie se tait sur cet emploi de l'adjectif absent, et semble par là ne point l'approuver.

ABSIDE. s. f. T. d'Architecture. On écrit aussi apside.

ABSINTHE. s. f. On le faisait autrefois du masc., et l'on écrivait aussi absynthe, absinte.

ABSORBANT. part. pr. du v. absorber et adj. verb. Poudre absorbante (Acad.). Il s'emploie aussi substantivement: On lui a donné des absorbants.

ABSOUDRE. v. a. ou transit., irrégulier et défectif.-INDICATIF. Prés., J'absous, tu absous, il absout; nous absolvons, vous absolvez, ils absolvent.

Imparf. J'absolvais, tu absol vais, il absolvait; nous absolvions, vous absolviez, ils absolvaient. - Passé déf. [manque]. -Futur. J'absoudrai, tu absoudras, il absoudra; nous absou drons, vous absoudrez, ils absoudront.-CONDITION. Prés. J'absoudrais, tu absoudrais, il absoudrait; nous absoudrions, vous absoudriez, ils absoudraient. - IMPÉR. Absous; absolvons, absolvez.— SUBJONCT. Prés. Que j'absolve, que tu absolves, qu'il absolve; que nous absolvions, que vous absolviez, qu'ils absolvent. Imparf. [manque.]-PART. Prés. Absolvant. Passé. Absous, fém, absoute. Les temps composés prennent avoir.

ABSTENIR (S').v.a.ou transit. et essentiellement pronominal. II se conjugue sur Se tenir. Son

part. passé s'accorde toujours | parce qu'elle est éloignée des

avec les pronoms me, te, se, nous, vous, qui le précèdent Ils se sont abstenus. Elles se sont abstenues.

idées communes. La géométrie transcendaute est une science abstruse; un traité sur l'entendement humain est nécessaire

ABSTERGEANT. Part. prés. inent abstrait (Laveaux). du v. absterger.

ABSTERGENT, ENTE. adj. Terme de Médecine. Il s'emploie aussi comme substantif.

ABSTRAIRE. v. a. ou transit. Il se conjugue comme TRAIRE. Le plur. de l'indic. prés. n'est point usité; au lieu de Nous abstrayons, on ait Nous faisons abstraction. On ne l'emploie pas non plus au prés. du subj. Le passé déf. et par conséquent l'imparf. du subj. manquent.

ABSTRAIT, AITE. part. pass. d'abstraire. Il est adj. en termes de Logique et de Mathématiques. Comme adjectif, il signifie aussi Très-métaphysique, trèsdifficile à saisir, à pénétrer. Ce discours est abstrait, cette question est bien abstraite. On dit dans le même sens : Un écrivain, un philosophe abstrait. - Abstrait signifie encore Plongé dans la méditation ou dans la rêverie, n'ayant de pensée et d'attention que pour l'objet intérieur qui occupe. On est abstrait pour être trop appliqué à une seule chose, et distrait par inapplication ou légèreté (Acad.).

ABSTRUS, USE. adj. Qui est difficile à entendre, qui demande une extrême application pour être conçu. Il ne se dit que des sciences et du raisonnement. Une chose abstruse est difficile à comprendre, parce qu'elle dépend d'une suite de raisonnements. Une chose abstraite est difficile à comprendre,

ABYME. s. m.-ABYMER. v. a. ou transit. On écrit plus şouvent abime, abimer.

ACABIT. s. m. Le t ne se prononce point. Qualité bonne ou mauvaise de certaines choses.

ACCABLANT. part. prés. du v. accabler et adj. verb. Affaires accablantes (Acad.).

ACCÉLÉRATEUR, adj. Qui accélère. Le fém, est accélératrice.

ACCESSIT. s. m. Le t se prononce. L'Académie écrit au plur. Deux accessit, et fait remarquer que plusieurs écrivent Des accessits. Cette dernière orthogranous paraît préférable. phe (Voir au mot SUBSTANTIF.)

ACCOMMODANT. part. prés. du v. accommoder et adj. verb. Une humeur accommodante (Acad.).

ACCOMPAGNATEUR, adj. Terme de Musique. Le fém. est accompagnatrice.

ACCORD DE L'ADJECTIF AVEC LE SUBSTANTIF. Voy. ADJECTIF DU VERBE AVEC SON SUJET. Voyez VERBE.

ACCORDAILLES. s. f. plur. Point de sing.

ACCORDANT. part. prés. du v.accorder. Il est adj. verb. dans le sens de Qui s'accorde bien. Ut et sol sont des tons accordants entre eux (Acad.).

ACCORDEUR. s. m. L'Académie n'indique point de féminin correspondant.

ACCOUCHER.v.n. ou intransit. Il prend étre dans ses temps composés quand on veut exprimer l'état, et avoir quand c'est l'action même. Elle est accouchée d'un enfant mále. J'ai accouché avec de cruelles douleurs. Elle a accouché très courageusement (Acad.). Il est aussi actif, et prend, dans ce cas, l'auxiliaire avoir. C'est cette sage-femme qui a accouché ma belle-sœur Acad.).

ACCOURIR. v. n. ou intransit. Il se conjugue comme COURIR, excepté qu'il reçoit également l'un ou l'autre des verbes auxiliaires: J'ai accouru. Je suis accouru (Acad.). Il prend avoir quand on veut exprimer l'action, et étre quand on a en vue l'état qui résulte de l'action : Ses amis ont accouru pour le féliciter. Je suis accouru pour la fête.

ACCOUTUMER. v. a. ou tran. sit. s'employant aussi comme neutre ou intransit. Dans le sens actif, il prend l'auxiliaire aux temps composés et régit la préposition à devant un infinitif. Je l'ai accoutumé à faire telle cho. se. Accoutumer un cheval à galoper sur le bon pied (Acad.).

Dans le sens neutre il signifie avoir coutume, ne s'emploie qu'aux temps composés, qui prennent avoir, et régit la préposition de devant un infinitif. Il avait accoutumé d'aller, de faire. Dans ce sens il se dit aussi quelquefois des choses inanimées. Ces terres, ces arbres avaient accoutumé de produire beaucoup. L'automne n'a pas accoutumé d'étre si pluvieux. (Aead.)

Construit avec être dans le sens neutre, passif ou réfléchi il régít toujours la préposition à. Il est accoutumé à se lever de bonne heure. Ce cheval est maintenant accoutumé à galoper sur le bon pied. Elle s'est accoutumée à se lever de bonne heure.

On dit aussi s'accoutumer avec, dans un sens à peu près analogue à celui de Se familiariser. Je ne saurais m'accoutu mer avec ces gens-là. Il faut s'accoutumer de bonne heure avec ces sortes d'idées, si l'on veut se les rendre familières. (Condillac.)

ACCROC. s. m. On ne prononce pas le c.

ACCROIRE. v. a. ou transit. 11 n'est usité qu'à l'infinitif avec le v.faire; et il signifie,Faire croire ce que l'on sait ou ce que l'on présume ne pas être vrai. Ce n'est pas un homme à qui l'on puisse en faire accroire.-Faire croire ne suppose pas qu'on veuille en imposer. On fait croire le vrai, on peut faire croire le faux, mais de bonne foi. Les personnes seulement font accroire; les personnes et les choses font croire.

S'en faire accroire signifie, Présumer trop de soi-même; tirer vanité d'un mérite qu'on n'a pas, pour imposer aux autres.

ACCROÎTRE.v. n. ou intransit. Il se conjugue comme CROÎTRE. Son part. passé se construit avec étre, quand on veut exprimer l'état Son bien est accru. Les eaux de la rivière sont accrues depuis trois jours. Il prend avoir si l'on veut exprimer l'action: Il a accru sa

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