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consommation. Cette année, elle n'a même pas restreint celle des sucreries pour les enfants.

MM. Tate and Sons, raffineurs de sucre, ont déclaré les augmentations de prix suivantes :

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Nous voilà loin de la vieille formule de Gladstone et du parti libéral le breakfast libre d'impôts! M. Arnold a fait remarquer que les gens peu aisés n'ont d'alternative que de boire du thé ou de l'eau; et le sucre est un objet d'alimentation de premier ordre.

L'augmentation du prix du breakfast est indiquée par les prix des objets types qui y sont consommés.

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L'augmentation du prix pèsera sur le consommateur. Les établissements J. Lyons ont augmenté de 1/2 penny la tasse de thé, de café ou de chocolat.

L'élévation des prix ne portera pas seulement sur les articles directement frappés : mais le prix du sucre affecte le prix des confitures, des confiseries, des biscuits et autres objets d'alimentation. On prévoit que le prix des confitures sera élevé de 1/2 penny par livre, le prix du lait condensé subira aussi une augmentation.

En 1874, le droit sur le sucre avait été aboli. On espérait que le droit sur le thé serait supprimé; les membres du parti libéral pouvaient dire avec orgueil : « Un Anglais qui ne fume pas et qui ne boit ni whisky ni bière ne payera pas

1. The Times, n° du 22 septembre.

TOME XLVIII.

OCTOBRE 1915.

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ลง

I penny de contributions indirectes, et quant aux contributions directes, il ne les payera que par répercussion.

Une réunion de la Wholesale Tobacconist's Protection Association (limited), tenue à Londres le 22 septembre, a adopté l'augmentation suivante des prix :

Tabac à fumer et à priser jusqu'à 4 1/2 d. par once, augmentation de 1 1/2 d.; au-dessus 4 1/2 d., augmentation de 2 d.; tabac importé et manufacturé en entrepôt, augmentation de 2 1/2.

Cigarettes paquets de 1 d. portés à 1 1/2 d. ou 2 pour 2 1/2 d.; paquets de 2 d. portés à 2 1/2; de 2 1/2 portés à 3 1/2, etc; paquets de 9 d. portés à 1 s. Pour d'autres, augmentation de 23 à 33 p. 100.

Cigares augmentation par 100 cigares variant de 2 s. 6 à 7 s. 6 selon la qualité.

L'augmentation du prix du tabac a varié chez les détaillants de 2 s. à 2 s. 6 par livre.

Les grands importateurs de cigares, MM. Martins, ont élevé, au moins à titre temporaire, leurs tabacs de 2 s. 6 la livre, ont ajouté I s. par 100 cigarettes, 2 s. par 100 cigares du prix de 20 s., 5 s. sur ceux de plus de 20 s. Ils considèrent que les différences de droits entre le tabac et les cigares augmenteront la fabrication des cigares dans le Royaume

Uni.

Le doublement des droits sur les spécialités médicales a dû être appliqué le 29 septembre. Une réunion de fabricants avait montré l'impossibilité matérielle d'appliquer les nouveaux timbres dans un aussi bref délai. M. Glyn-Jones, membre du Parlement, a cité le cas d'une maison de gros qui avait 53 000 paquets de stocks de ces produits. Les droits ont été payés; les timbres posés; il faudrait donc défaire ces 53 000 paquets, poser des timbres sur chacun des objets qu'ils contiennent et à moins qu'on n'emploie des timbresposte, on n'a pas de timbres.

Nous voyons que dans le Royaume-Uni, comme dans tous les autres pays, l'administration tient peu de compte des réalités. J'ordonne! il faut qu'on exécute.

V.

LA TAXE SOMPTUAIRE D'IMPORTATION

L'augmentation des droits sur certains objets d'alimentation ne soulevait pas de question de principe. Mais M. McKenna obéissant peut-être à certaines suggestions a

établi une taxe de douane de 33 1/3 sur un certain nombre d'autres objets.

Sans doute, a-t-il dit, le premier objet de l'impôt, c'est la recette mais, M. McKenna a cru qu'il ne devait pas borner à cet objet les nouveaux impôts.

Il a voulu donner, au moins à certains d'entre eux, un autre objet, « un objet temporaire, qui n'engage pas l'avenir, qui ne peut satisfaire ni les tariff reformers ni les free traders, celui de décourager les importations, à cause du change. >>

L'augmentation de nos importations ne peut augmenter nos exportations parce que notre capital et notre outillage sont employés à une autre besogne. Nous devons donc considérer la réduction des importations comme un objet à atteindre. Nous devons essayer aussi de diminuer la consommation.

Si nous trouvons le moyen de réduire les importations, de diminuer la consommation et d'augmenter nos recettes, nous aurons trouvé un système idéal.

Faire servir l'impôt à telle ou telle fin, en dehors du prélèvement des ressources nécessaires à l'État, a toujours semblé aux économistes libéraux un moyen déplorable. Maintenant le gouvernement britannique en use pour interdire ou resteindre telle consommation, pour changer telle habitude, pour forcer les gens à dépenser leur revenus de telle où telle façon, enfin pour restreindre les importations. C'est un retour au système mercantile. Il ne faut pas acheter au dehors afin de conserver ses métaux précieux!

Les objets de luxe, dont M. McKenna veut arrêter l'importation, en les frappant d'un droit de 33 1/3 pour 100, sont les automobiles, les films cinématographiques, les pendules, les montres, les instruments de musique, les glaces et les chapeaux.

Il compte que les automobiles rapporteront 1 150 000 livres sterling; les films de cinéma 400 000 livres sterling; et les autres objets 400 000 livres sterling; soit un total de 1 950 000 livres sterling.

Le droit sur les automobiles et parties d'automobiles frappe surtout les Français et les Américains. Le chancelier de l'Echiquer a déclaré que les pneumatiques sont compris dans l'expression « motor cars and parts ».

Il paraît bien ressortir que la taxe sur les automobiles et les pneumatiques est le résultat d'influences protectionnistes.

Des constructeurs anglais d'automobiles sont désorganisés ou ils sont occupés pour la guerre. Il en est de même pour les constructeurs d'automobiles français, mais les Anglais continuent d'avoir besoin d'automobiles. La diminution des chevaux augmente ce besoin. Les États-Unis en profitent. En quoi un droit sur les automobiles aidera-t-il les constructeurs anglais à en construire, puisque leurs ateliers sont employés à d'autres besognes?

Il vise les Motor agents, autrement les directeurs de garages, qui protestent à leur tour; ils représentent un capital de 16 000 000 de livres sterling et ils emploient trente mille ouvriers ou employés. Ils sont indispensables à l'industrie de l'automobile parce qu'ils assurent la vente en assurant les mises au point et les réparations.

Ils considèrent que le droit de 33 1/3 p. 100 réduira les ventes américaines de 40 à 50 p. 100. Ils demandent au moins une réduction à 15 ou 20 p. 100.

Les taxes sur l'essence pour automobile sont élevées de 3 d. et 1 1/2 d. par gallon (4 lit. 54) à 6 d. et à 4 1/2 d. C'est une augmentation de 3 d.

Le droit sur l'essence destiné aux automobiles avait une destination spéciale; celui de l'amélioration des routes. Le comité des économies a recommandé de suspendre ce genre de dépenses. Le chancelier de l'Echiquier espère donc que la taxe tout entière sur l'essence tombera dans les ressources générales du budget au moins pendant la guerre. L'excédent est prévu à 550 000 livres sterling pour l'année courante et à 1 100 000 livres sterling pour l'année prochaine.

L'augmentation de la taxe sur le pétrole de 3 d. par gallon en a augmenté aussitôt le prix de 5 d., on ne sait pas bien pourquoi.

A la London general ommibus Company, on a examiné la question de raccourcir les courses à 1 penny.

Le droit sur les films cinématographiques a également un caractère protectionniste. Les fabricants anglais se plaignaient surtout de la concurrence que leur faisaient les Américains par des procédés de dumping.

Comment la douane interprétera-t-elle les mots ad valorem? La plupart des films sont importés comme négatifs : ils valent 1 1/2 d. par pied. Quelques négatifs ayant 3000 pieds peuvent être évalués à 200 livres sterling. Mais une compagnie américaine a loué un film portant pour titre

l'Eternelle Cité. Elle en a retiré au moins 20000 livres sterling. L'importateur aurait-il déclaré que la valeur de ce négatif était de 10 000 livres sterling et le douanier aurait-il pu l'imposer à 3 333 livres sterling?

Quant aux chapeaux, sir J. Jardine a demandé, avec une curiosité légitime, s'il s'agissait des chapeaux de femmes ou des chapeaux d'hommes; le chancelier de l'Echiquier a répondu : « Tous les chapeaux! »

Mais entre les coiffes de chapeaux de femmes importées et les chapeaux portés par les clientes des modistes, il n'y a aucun rapport de prix. L'art est intervenu en y ajoutant beaucoup d'objets qui ne sont pas énumérés dans les objets de luxe que frappe le nouveau droit de douane.

M. Leif Jones a fait remarquer que les ouvriers britanniques avaient peut-être à faire autre chose que des chapeaux et si les chapeaux fabriqués dans la Grande-Bretagne reviennent plus cher que ceux achetés à l'étranger, ce sera toujours une mauvaise affaire pour elle.

Sir J. Walton a félicité le chancelier de l'Echiquier, vice président de la Free trade union, d'avoir mis des droits sur quelques objets de luxe; mais ce n'est pas assez et il a demandé des droits prohibitifs sur toutes les importations. excepté les objets d'alimentation, les matières premières, et les objets à demi-fabriqués essentiels à l'industrie, comme le seul moyen de réduire les importations relativement aux exportations. M. Chaplin a réclamé aussi qu'on allongeât la liste des objets frappés. M. Peto a demandé pourquoi on n'avait pas frappé les houblons étrangers. M. T. Healy, s'est félicité qu'une taxe fût imposée sur des articles importés et a prononcé cette sentence: The Free trade fetish was dead. Le fétiche du libre-échange est mort.

Sir Alfred Mond, le trésorier de la Free trade union, dont M. McKenna est vice-président, s'est étonné que le gouvernement ait soulevé la question du tariff au milieu de la guerre.

Il a demandé à McKenna si, en choisissant, pour sujet de sa taxe de 33 1/3 certains articles ridicules, il n'avait pas voulu se moquer de ses collègues Tariff reformers.

Le pauvre boutiquier qui aura ses glaces brisées par un zeppelin, sera mis à l'amende.

Pourquoi cette anxiété d'empêcher les montres d'entrer, alors que tous les soldats en ont besoin et que la plupart viennent d'un pays ami, la Suisse ? Quant aux instruments de musique, on en a importé pour 113 000 livres sterling

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