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sans tenir compte des commissions que l'État paye aux intermé

diaires.

2° Libération par acomptes.

La libération par acomptes donne un avantage qui n'a pas manqué d'étonner nombre de financiers.

En effet, en vertu de l'article 16 du décret, les porteurs de certificats provisoires de rente non libérés pourront toucher un coupon de 1,25 le 16 février 1916.

Le placement est tout à fait remarquable puisqu'il ressort à 39 p. 100 par an... s'il pouvait être renouvelé, ce qui ne peut se faire heureusement pour les finances de l'État!

Mais ne nous arrêtons pas à cette petite spéculation; le taux trimestriel effectif résultant des payements échelonnés est donné par l'équation suivante qui suppose les dates ci-après :

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Equation du second degré dont une des racines est à rejeter (l'explication de cette seconde racine est curieuse, mais en dehors de l'étude actuelle).

Le taux y est de 1,4388 p. 100 correspondant à un taux annuel de:

x= = (1,014 388)1 — 1 = 5,88 p. 100

très peu différent du taux indiqué plus haut.

Taux résultant de conversions hypothétiques. L'emprunt n'est pas du 5 p. 100 perpétuel et il faut espérer des conversions futures; naturellement, on ne peut faire à cet égard que des hypothèses.

Nous en ferons deux qui paraissent vraisemblables:

a) Conversion en 4 1/2 p. 100 dans 15 ans;

Conversion en 4 p. 100 dans 30 ans;
Conversion en 3 1/2 p. 100 dans 40 ans.

b) Conversion en 4 1/2 p. 100 dans 15 ans; Conversion du 4 p. 100 dans 25 ans; Conversion en 3 1/2 p. 100 dans 35 ans ;

Conversion en 3 p. 100 dans 45 ans.

Dans ces hypothèses, on trouve que le taux réel d'emprunt ressort :
Dans le premier cas à 5,40 p. 100;
Dans le deuxième cas à 5,27 p. 100.

Il résulte de ces calculs que si la souscription à l'emprunt est un devoir, c'est aussi une excellente affaire.

A. BARRIOL.

Directeur de l'Institut des finances et des assurances.

NOTE SUR LA PETITE MONNAIE

La question de la petite monnaie donne naissance à de nombreux articles de journalistes en quête d'articles affolants...; on critique l'un, on critique l'autre, on accuse celui-ci de remplir ses coffres... à tort et à travers.

La raréfaction constatée n'est pas générale; elle se manifeste surtout à Paris et dans les grands centres; on en connaît les causes diverses : localisation dans la zone du front; envois aux expéditions lointaines (Maroc, Dardanelles, Serbie), car nos poilus blancs ou noirs trouvent avec raison que « le billet se vole... ou s'envole »; envoi de quelque 800 000 francs de billon de Paris en province par le Métro au début de la guerre thésaurisation puérile de pessimistes... et enfin inertie de la Monnaie à laquelle la question a été soumise en septembre 1914...

Mais il y a deux autres causes que seul un payeur de profession peut signaler :

Le gaspillage de monnaie, parce qu'on paye en utilisant mal à propos telle ou telle catégorie de pièces;

La mauvaise répartition des émissions par catégorie de pièces résultant d'errements anciens et des modifications plus ou moins heureuses apportées à la valeur des pièces.

Il est facile de se rendre compte de la répartition la plus probable de la nature de monnaie nécessaire à effectuer des payements, en rai sonnant comme il suit :

Les payements possibles inférieurs à 5 francs sont au nombre de 99, variant de o fr. 05 à 4 fr. 95, et tous sont également probables quand il s'agit d'un grand nombre de payements ce qui peut arriver par exemple pour la solde d'un nombreux personnel.

En payant bien, c'est-à-dire en utilisant rationnellement les pièces, on trouve facilement que le payement de toutes les sommes de ofr.05 à 4 fr. 95, soit 247 fr. 50 en tout, exigerait :

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Soit, approximativement, une répartition p. 100.

Pièces de 2 francs..

Francs.

160

40

25

12,50
8

2

247,50

I franc.

0,50.

0,25.

0,10.

0,05.

65
16

10

5

3

I

L'expérience vérifie que les payeurs d'une grande compagnie de chemins de fer, payant 86 000 employés environ, ont trouvé empiriquement cette répartition théorique et leurs demandes aux caissiers généraux ne s'éloignent pas beaucoup des pourcentages ci-dessus, sauf la répartition des 2 francs et 1 franc; on prend naturellement plus de pièces de 1 franc, mais cela ne présente aucun inconvénient, au contraire, comme on va le voir.

Quelle est, en effet, la répartition effective des pièces de monnaie en France? Il est très difficile de répondre exactement, parce que nous ne savons pas ce que possède notre pays; on ne connaît que ce qui a été frappé et le montant des retraits effectués; les 525 millions de monnaie divisionnaire et de billon qui pourraient circuler se décom posent comme suit :

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La répartition vraie de la monnaie qui circule doit être un peu différente de celle indiquée ci-dessus, car la France a cédé beaucoup de monnaie à ses colonies et notamment du billon.

En tout cas, on paye d'autant plus facilement qu'on possède un plus grand nombre de petites coupures.

Or, il suffit d'examiner le tableau de la répartition normale de la paye pour voir que l'on possède beaucoup plus de petites coupures qu'il n'est nécessaire, sauf pour la pièce de o fr. 25 qui n'est d'ailleurs pas légale; mais si l'on considère l'ensemble du billon, il faudrait prendre 9 p. 100 du billon sur l'ensemble tandis qu'on paraît en posséder 17 p. 100. Je répète que ce dernier p. 100 est certainement supérieur à la réalité, mais je ne crois pas qu'il se soit effectivement abaissé à 9 p. 100.

Comme conclusion, je dirai volontiers que la monnaie que nous possédons pourrait être mieux utilisée si l'on apprenait à payer correctement, mais comme dans toute chose... il faut de la réflexion et un peu d'attention.

Il faut surtout se garder de répéter ce que j'ai entendu dire : les entreprises de transport doivent rendre immédiatement la monnaie qu'elles reçoivent. Avec quoi payeraient-elles leur personnel? La circulation normale est la suivante: public, caisse, personnel, fournisseurs, public, etc.; et ce n'est pas avec des lois qu'on décrétera une modification à cette circulation. Le seul remède se trouve dans la frappe, mais on ne peut pas demander à la Monnaie plus qu'elle ne fait actuellement; on peut seulement lui reprocher de n'avoir pas commencé plus tôt quand on lui a signalé le danger en septembre 1914.

A. B.

TOME XLVIII.

DÉCEMBRE 1915.

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