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Pour le petit marquis qui me tint hier longtemps la

main, je trouve qu'il n'y a rien de si mince que toute

«sa personne; et ce sont de ces mérites qui n'ont que « la cape et l'épée. Pour l'homme aux rubans verts...

(A Alceste.) A vous le dé, monsieur.

Pour l'homme aux rubans verts, il me divertit quelquefois avec ses brusqueries et son chagrin bourru; mais il est cent moments où je le trouve le plus «fâcheux du monde. Et pour l'homme à la veste...

(1 Oronte.) Voici votre paquet.

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Et pour l'homme à la veste, qui s'est jeté dans le belesprit et veut être auteur malgré tout le monde, jc ne puis me donner la peine d'écouter ce qu'il dit, et «sa prose mc fatigue autant que ses vers. Mettez-vous donc en tête que je ne me divertis pas toujours si bien que vous pensez; que je vous trouve à dire plus que je ne voudrois dans toutes les parties où l'on m'entraine; et que c'est un merveilleux assaisonnement aux plaisirs qu'on goûte que la présence des gens qu'on aime.

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Certes, voilà le trait du nfonde le plus noir,

Je ne m'en saurois taire et me sens émouvoir.
Voit-on des procédés qui soient pareils aux vôtres ?
Je ne prends point de part aux intérêts des autres;

Montrant Alceste.

Mais monsieur, que chez vous fixoit votre bonheur,
Un homme comme lui de mérite et d'honneur,
Et qui vous chérissoit avec idolâtric,
Devoit-il...

ALCESTE.

Laissez-moi, madame, je vous pric, Vider mes intérêts moi-même là-dessus, Et ne vous chargez point de ces soins superflus. Mon cœur a beau vous voir prendre ici sa querelle, Il n'est point en état de payer ce grand zèle; Et ce n'est pas à vous que je pourrai songer, Si par un autre choix je cherche à me venger. ARSINOÉ.

Eh! croyez-vous, monsieur, qu'on ait cette pensée, Et que de vous avoir on soit tant empressée ?

Je vous trouve un esprit bien plein de vanité
Si de cette créance il peut s'être flatté.
Le rebut de madame est une marchandise
Dont on auroit grand tort d'être si fort éprise.
Détrompez-vous, de grace, et portez-le moins haut.
Ce ne sont pas des gens comme moi qu'il vous faut;
Vous ferez bien encor de soupirer pour elle,
Et je brûle de voir une union si belle.

SCÈNE VII.

CELIMÈNE, ELIANTE, ALCESTE, PHILINTE.

ALCESTE, à Célimène.

Eh bien! je me suis tu, malgré ce que je voi,

Et j'ai laissé parler tout le monde avant moi.
Ai-je pris sur moi-même un assez long empire,
Et puis-je maintenant ?...

CÉLIMÈNE.

Oui, vous pouvez tout dire; Vous en êtes en droit, lorsque vous vous plaindrez, Et de me reprocher tout ce que vous voudrez. J'ai tort, je le confesse, et mon ame confuse Ne cherche à vous payer d'aucune vaine excuse. J'ai des autres ici méprisé le courroux; Mais je tombe d'accord de mon crime envers vous. Votre ressentiment sans doute est raisonnable; Je sais combien je dois vous paroitre coupable, Que toute chose dit que j'ai pu vous trahir, Et qu'enfin vous avez sujet de me haïr. Faites-le, j'y consens.

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ALCESTE.

Eh! le puis-je, traitresse ?

Puis-je ainsi triompher de toute ma tendresse ? Et quoique avec ardeur je veuille vous haïr, Trouvé-je un cœur en moi tout prêt à m'obéir?

A Eliante et à Philinte..

Vous voyez ce que peut une indigne tendresse,
Et je vous fais tous deux témoins de ma foiblesse.
Mais, à vous dire vrai, ce n'est pas encor tout,
Et vous allez me voir la pousser jusqu'au bout,
Montrer que c'est à tort que sages on nous nomme,
Et que dans tous les cœurs il est toujours de l'homme.

A Célimène

Oui, je veux bien, perfide, oublier vos forfaits; J'en saurai, dans mon amc, excuser tous les traits, Et me les couvrirai du nom d'une foiblesse

Où le vice du temps porte votre jeunesse,
Pourvu que votre cœur veuille donner les mains
Au dessein que j'ai fait de fuir tous les humains,
Et que dans mon désert où j'ai fait vœu de vivre,
Vous soyez sans tarder résolue à me suivre.
C'est par là seulement que dans tous les esprits
Vous pouvez réparer le mal de vos écrits,
Et qu'après cet éclat, qu'un noble cœur abhorre,
Il peut m'être permis de vous aimer encorc.
CÉLIMÈNE.

Moi, renoncer au monde avant que de vieillir,
Et dans votre désert aller m'ensevelir!

ALCESTE.

Et s'il faut qu'à mes feux votre flamme réponde, Que doit vous importer tout le reste du monde? Vos desirs avec moi ne sont-ils pas contents?

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