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PORTUGAL, Prise de Leiria par les troupes constitutionnelles. - Sortie des miguelistes de Santarem. Opérations militaires dans les Algarves. →→ Progrès des constitutionnels dans le nord. Occupation des provinces d'entre Douro et Minho et de Tras-os-Montès au nom de la reine, Expédition espagnole en Portugal. - Traité de la quadruple alliance. Opérations combinées des troupes espagnoles et des troupes de don Pedro. Etat des choses dans le sud. Bataille d'Asseiceira. de don Pedro. Les miguelistes évacuent, Santarem. de don Miguel. - Amnistie accordée aux miguélistes. - Don Carlos s'embarque pour l'Angleterre. - Conditions faites à don Miguel: -Demonstration violente contre don Miguel au moment de son embarquement. Actes d'administration. - Suppression des couvens. des Cortès. Abolition du papier-monnaie.

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tion de l'armée. don Pedro.

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Proclamation
Capitulation

· Convocation - Décret sur la composi

- Ouverture de la session des Cortès. Discours de Il est confirmé dans la régence par les Cortès. - Création

de pairs. Question du mariage de la reine.

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la régence. La reine est déclarée majeure. Derniers momens de don Pedro. - Mort de ce prince. - Formation d'un nouveau ministère sous la présidence du duc de Palmella.

Opposition de la Chambre des

députés contre le président du ministère. cret d'exclusion contre don Miguel.

- Nouvelle amnistie. — DéBudget. Loi sur la vente des biens nationaux. Loi relative aux grandes entreprises, aux banques et au crédit public. · Clôture de la session des Cortès. la reine avec le duc de Leuchtemberg.

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Malgré les brillans succès obtenus dans le cours de l'année 1833, don Pedro n'occupait encore que les deux capitales royaume avec quelques villes maritimes, et il lui restait à conquérir tout l'intérieur du Portugal où le parti miguéliste, étant seul armé, conservait une prépondérance qui ne pouvait pas rencontrer parmi les habitans de contradiction efficace. Un des plus grands inconvéniens de cet état de choses, c'est que les communications n'étaient pas libres par terre entre Lisbonne et Porto; ainsi tous les soins de la régence devaient tendre d'abord à les rétablir. Un premier pas fut fait vers ce but important le 15 janvier, jour où le général Sal

danha, à la tête d'une division de 5,000 hommes, s'empara de Leiria, place forte à égale distance environ de ces deux villes. De la garnison de Leiria qui comptait près de 1,500 hommes, à peine une poignée d'officiers et de soldats parvint-elle à s'échapper dans la direction de Coïmbre; le resté fut fait prisonnier avec le gouverneur ou dispersé. Les vainqueurs prirent en outre quatre canons et un drapeau. Sal danha, après la prise de Leiria, fit une fausse démonstration sur la route de Coïmbre, et tout à coup, par un habile mou vement, il se reporta vers le centre du principal corps de l'armée constitutionnelle. Le 26, ilculbuta toute la cavalerie miguéliste devant Torres-Novas, et le 30 après un nouveau combat à Pernes, dans lequel les míguélistes essuyèrent une défaite complète, il opéra sa jonction avec les troupes qui bloquaient Santarem. Don Miguel avait perdu environ 3,000 hommes aux affaires de Leiria, de Torres-Novas et de Pernes. D'autres affaires qui avaient eu lieu pendant ce mois sur différens points, comme à Marvao, à Lagos et å Faro, s'étaient également terminées à l'avantage des constitutionnels.

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I

Ces divers échecs n'empêchèrent point les miguelistes de sortir le 18 février de Santarem avec des forces beaucoup plus imposantes qu'on ne leur en supposait, pour essayer d'expulser de leurs positions les troupes de l'armée libératrice en observation devant cette place. Ils étaient au nombre de 8,000 et voulaient frapper un coup décisif dans le dessein de regagner tout le terrain qui sépare Santarem de Lisbonne, mais le général Saldanha, malgré l'infériorité de ses forces, réussit à déjouer ce projet. Pendant quelque temps le choc fut terrible et la nuit seule mit fin au combat. Des deux côtés la perte était grande, néanmoins la victoire, chèrement achetée il est vrai, était restée à Saldanha, puisque les miguelistes, au lieu de s'ouvrir la route de Lisbonne comme ils s'en étaient flattés, avaient dû rentrer en désordre dans Santarem, laissant aux mains de l'ennemi 3 drapeaux, 162 prisonniers,

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et sur le champ de bataille d'Almoster un nombre considérable de moris, parmi lesquels beaucoup d'officiers et entre autres un colonel.

Le 22 et le 23 les miguelistes furent battus dans la province des Algarves par le baron de Sa de Bandeira, qui entra le 24 dans Tavira, et garda les positions de la province contre un ennemi supérieur en forces. Ils essuyèrent de nouvelles défaites le 26 à Vidigueira; le 2 mars à Rilvas, et le 4 à Aldea-da-Crux, où un bataillon de leurs volontaires fut mis en déroute par les troupes de la reine qui, outre une trentaine de prisonniers, s'emparèrent d'une grande quantité d'armes et de munitions. Le 23 et le 24, les miguelistes furent forcés de lever le siége et d'évacuer le territoire de Marvao. Vers la même époque, le baron de Sa purgeait les Algarves des bandes de guérillas qui infestaient la province, pénétrait dans l'Alemtejo jusqu'à Béja, et se mettait en possession de plusieurs points qui dominent la Guadiana, de manière à empêcher que don Miguel ne reçût des convois par cette rivière.

Les constitutionnels firent des progrès encore plus signalés dans le nord. Le 17 mars, l'amiral Napier avait quitté le Tage sur un bateau à vapeur, qui fut ensuite rejoint par deux corvettes avec lesquelles il voulait tenter un débarquement dans les environs de Figueira pour occuper cette ville; mais les vents contraires ne lui ayant pas permis de suivre son plan, il conduisit son expédition à Caminha, petit port de mer où l'on débarquait fréquemment les approvisionnemens des miguélistes, et dont l'amiral s'empara. Il entra dans Vianna le 27, et le 3 avril dans Valença. L'armée du nord, sous les ordres du général Torrez, achevait en même temps d'arracher aux miguélistes la province d'entre Douro et Minho. Sorti de Porto le 25 mars avec trois régimens d'infanterie, quatre bataillons des provisiores, 280 cavaliers et 10 pièces d'artillerie, ce général arriva le 28 à Santa-Christina, entra le lendemain à Guimarens, chassant partout les mi

guélistes devant lui, et obtint le 2 avril un nouveau succès à Lixa. Bientôt enfin toute cette province, la plus riche et la plus populeuse du Portugal, reconnut l'autorité de la reine.

Le duc de Terceira vint prendre le commandement de l'armée du nord au milieu de ces triomphes, qu'il continua de la manière la plus brillante. Après avoir remporté une victoire à Amarante, le 12 avril, il pénétra dans la province de Tras-os-Montès, occupa Villa-Real le 13, et le 14 il délogea l'ennemi de la position de Murça, où il reçut la soumission des fameux généraux miguélistes Santa-Martha et Silveira. Le 15 il passa la nuit à Villa-Flor, et le 17 il écrivit de Moncorvo que la province de Tras-os-Montès était entièrement affranchie de la domination de don Miguel. Echappé le 28 février des cachots de Bragança, le général Avilez avait réuni un corps de volontaires, et contribué, par son zèle et ses manœuvres, au triomphe du parti constitutionnel.

La question portugaise marchait décidément, comme on le voit, à un dénouement tout favorable à ce parti, lorsque deux événemens inattendus vinrent abréger la durée de la lutte et précipiter la ruine de don Miguel.

Non seulement la chute du ministère de M. Zea Bermudez en Espagne avait privé les miguélistes d'un protecteur puissant qui, sous l'influence hostile des membres de la saintealliance, fournissait à don Miguel des secours en argent, en hommes, en chevaux, en armes et en munitions, mais elle avait encore eu pour résultat le rétablissement des relations diplomatiques entre les cabinets de Madrid et de Lisbonne, qu'un intérêt commun devait nécessairement rapprocher et porter à s'entendre sur les moyens d'en finir plus promptement avec cette guerre civile. Don Carlos, réfugié en Portugal, n'avait pas cessé de se tenir sur les frontières de ce pays, comme une menace vivante contre le gouvernement espagnol, et comme un point de ralliement pour ses propres partisans. Don Miguel avait refusé d'abord de reconnaître la reine Isabelle; puis, au lieu de rester neutre dans la querelle espa

gnole, il avait accueilli don Carlos comme roi d'Espagne, et lui avait donné la facilité de provoquer et de diriger toutes les machinations carlistes. Ce fait seul autorisait les troupes de la reine régente à intervenir en Portugal pour assister don Pedro en même temps qu'elles se mettraient à la poursuite de don Carlos.

C'est dans ce double but que le général Rodil entra le 16 avril en Portugal avec un corps d'armée. Dès la veille, il 'avait ordonné à son avant-garde de se porter à Pincio, pour 'de là gagner la ville de Guarda, où l'on savait que le préten dant se rendait de son côté après avoir quitté sa résidence de Viseu. La garnison portugaise qui occupait Guarda au nom de don Miguel n'opposa aucun obstacle à l'entrée des Espagnols dans la place; mais don Carlos en était parti le soir précédent à pied avec toute sa famille, par le chemin de Castello-Branco. Sa petite armée, composée de 500 hommes, dont 8o à cheval, l'avait suivi dans la nuit, et le 16 au matin, les équipages ainsi que les bagages avaient pris la même direction. Un bataillon espagnol s'élança sur la trace des fuyards, et bientôt trois voitures, trois chariots, deux imprimeries, une partie de la correspondance de don Carlos avec de nombreux bagages de sa famille et de l'évêque de Léon furent saisis. Une seconde attaque, exécutée le 18 par cette avant-garde, fit tomber entre ses mains le reste des ba gages de don Carlos qui dirigea sa fuite sur Santarem.

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arboré

Le même jour, à l'approche du corps espagnol, la ville d'Almeida, qui est l'une des meilleures du Portugal et la clef de la province de Beira, se déclara pour la cause constitutionnelle. Les partisans de la reine se souleyèrent, rent ses couleurs, mirent en liberté un millier de prisonniers politiques, et obligèrent les autorités miguelistes à évacuer la place avec la garnison.

Cet événement coïncidait de la manière la plus heureuse avec les progrès du duc de Terceira, que nous avons laissé à Moncorvo, d'où il n'avait pas tardé à reprendre sa marche

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