ment d'admiration et d'intérêt plus vif encore que toute l'émotion causée par son génie. On se dit que ses grandes comédies sont décidément un divertissement moral; qu'il serait à souhaiter que nos spectacles n'offrissent jamais aux passions populaires que des œuvres de cette nature, sinon de ce mérite; et qu'après tout il y aurait avantage à ce que notre peuple allât souvent au théâtre de Molière. Mais Molière peut sur plus d'un point, et par plus d'une comédie, inspirer des sentiments immoraux, au point que son théâtre ne soit plus, pour beaucoup de gens, une distraction, mais une corruption. 8121867 Il y a une chose triste dans notre république. On s'occupe du peuple pour ce qui est de son bien-être matériel; on s'occupe de lui pour ce qui est de son instruction littéraire; mais on ne s'occupe pas assez de son perfectionnement moral. On s'imagine trop facilement qu'il suffit de savoir lire pour savoir juger, et de savoir juger ce qui est bien pour pouvoir le pratiquer. La morale est belle en théorie, mais pénible en action. Il y faut une autorité et une discipline que, quoi qu'on dise, la religion seule peut fournir. Je me souviens d'avoir entendu critiquer vivement un académicien pour ce qu'on appelait sa théorie des deux morales: c'était une mauvaise querelle. Sans doute, la morale est absolument une en principes; mais en pratique, elle n'est pas seulement double, Mais il est à craindre que, longtemps encore, le théâtre de Molière, pour le peuple, ne soit le vin pur pour les enfants. ERRATA. : : Page 8, note 1, au lieu de act. I, sc. 1, lisez : act. III, sc. II. : : pourtant, jusqu'à, lisez pour Page 88, ligne 16 Limousin. Note omise: Quoique la comtesse d'Escarbagnas (d'Escars, Bagnac) habite Angoulême, son nom même et la tradition attestent que Molière en faisait une compatriote de M. de Pourceaugnac. Page 95, ligne 14, au lieu de : linges, lisez linge. : noblesse, lisez : noblesse d'âme. du, lisez de notre. : Page 143, lignes 2 et 3, au lieu de : Diafoirus, ne, lisez : Diafoirus ne. : vaniteux, ou, lisez vaniteux : ou. vingt après, lisez : vingt ans après. distraction suffisante, et, lisez : dis |