Morale et éducation

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F. Alcan, 1899 - 171 pages
 

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Page 73 - Je sens passer sur moi la comédie humaine Qui cherche en vain au ciel ses muets spectateurs. « Je roule avec dédain, sans voir et sans entendre, A côté des fourmis les populations; Je ne distingue pas leur terrier de leur cendre, J'ignore en les portant les noms des nations. On me dit une mère, et je suis une tombe.
Page 32 - Vie, c'est fécondité, et réciproquement la fécondité, c'est la vie à pleins bords, c'est la véritable existence. Il ya une certaine générosité inséparable de l'existence, et sans laquelle on meurt, on se dessèche intérieurement. Il faut fleurir; la moralité, le désintéressement, c'est la fleur de la vie humaine.
Page 64 - Vivez en mettant hors de vous-mêmes le but supérieur de votre vie. L'homme doit développer en soi toutes les forces de son corps, de son intelligence et de sa volonté, vivre de l'activité la plus intense et, suivant la loi de tous les êtres, s'efforcer d'accroître la quantité de vie qui lui a été léguée. Mais ce surplus d'énergie, c'est pour les moins favorisés que nous l'acquérons, c'est pour eux que nous devons le dépenser, et c'est cette partie de nous-mêmes que nous avons ainsi...
Page 35 - L'égoïsme pur, avons-nous dit, au lieu d'être une réelle affirmation de soi, est une mutilation de soi. Ainsi, en notre activité, en notre intelligence, en notre sensibilité, il ya une pression qui s'exerce dans le sens altruiste, il ya une force d'expansion aussi puissante que celle qui agit dans les astres : et c'est cette force d'expansion devenue consciente de son pouvoir qui se donne à ellemême le nom de devoir.
Page 150 - Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». Cette parole est non seulement le fondement de la puissance sociale , mais encore le fondement de la puissance morale. Les peuples qui se dérobent, par toutes sortes de...
Page 145 - La société oublie encore que, toute respectable et nécessaire qu'elle est, l'homme ne fut pas créé exclusivement pour elle; qu'elle est aussi bien le moyen de l'individu que l'individu est son moyen ; que la Providence, peut-être, a moins commis l'homme à la garde et au perfectionnement de la société que la société à la garde et au perfectionnement de l'homme ; que l'humanité n'est réelle et vivante que dans l'individu; que lui seul aime, croit, espère, obéit; qu'il est donc le véritable...
Page 32 - On a toujours représenté la Charité sous les traits d'une mère qui tend à des enfants son sein gonflé de lait ; c'est qu'en effet la charité ne fait qu'un avec la fécondité débordante : elle est comme une maternité trop large pour s'arrêter à la famille. Le sein de la mère a besoin de bouches avides qui l'épuisent ; le cœur de l'être vraiment humain a aussi besoin de se faire doux et secourable pour tous : il y a chez le bienfaiteur même un appel intérieur vers ceux qui souffrent.
Page 20 - Une même came doit nous faire éprouver pour un être que nous croyons libre plus d'amour ou plus de haine que pour un être nécessité. DÉMONSTR. Un être que nous croyons libre doit être perçu par soi et indépendamment de toute autre chose (en vertu de la Déf.
Page 51 - ... disposition ces caractères d'imprimerie, ces petits morceaux de plomb qui , en quelques heures répandent sur le monde, par millions d'exemplaires , l'innombrable essaim des idées, ces vingt-quatre petites lettres noires où l'homme réduit et représente le système du monde ! Et plus il avancera dans la vie, plus il verra croître sa dette, car chaque jour un nouveau profit sortira pour lui de l'usage de l'outillage matériel et intellectuel créé par l'humanité...
Page 146 - ... notre conscience individuelle (c'est le cogito cartésien) ; et elle s'applique à des objets qui tiennent les uns aux autres et qui sont les pièces et les parties de l'univers. Notre humble jugement prend la mesure du monde ; notre petite volonté ajoute de l'être à la réalité où elle puise. Nous ne sommes qu'un fil dans la toile immense qui se balance au vent du ciel, et cependant nous ressentons le mouvement de l'ensemble, et nous savons le ralentir ou l'accélérer. Un élément d'un...

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