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rien de plus pressé, que de renvoyer cette folle. On la fit reconduire à Venise. Désespérant de se rendre par mer à l'endroit de sa mission, elle s'y rend par terre. Mahomet IV, un des plus barbares empereurs qu'aient eus les Ottomans, auprès de qui elle se fraya un accès, fut tenté de la punir de sa hardiesse; mais ses gestes, son ton et ses expressions lui apprirent bientôt que ce n'étoit qu'une extravagante, qu'il falloit renvoyer dans son pays. Cet ordre fut exécuté. La missionnaire, de retour, fut reçue avec enthousiasme par ceux de sa secte, et mariée à un de leurs principaux prophètes. C'étoit Guillaume Barlée, homme savant, et qui vint, dit-on, en France prêcher le fanatisme aux Protestans en Languedoc.

IV. FISCHER, (Jean-Bernard) architecte, mort en 1724, construisit les plus beaux édifices de Vienne, aidé par son fils Emmanuel, mort en 1738, après

avoir inventé des machines à feu, pour tirer l'eau des mines.

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FISCHET, (Guillaume) docteur de Sorbonne, recteur de l'université de Paris en 1467, appela, deux ans après, de concert avec Jean de la Pierre son ami, Martin Crantz, Ulric Gering et Michel Friburger, imprimeurs Allemands lesquels mirent sous presse les premiers livres qui aient été imprimés en France. Fischet s'opposa au dessein de Louis XI, qui vouloit faire prendre les armes aux écoliers. Il alla à Rome avec le cardinal Bessarion, en 1470. Le pape Sixte IV le combla d'honneurs, et le fit son camérier. On a de Fischet une Rhétorique et des Epitres, dont le style est au

dessus de son siècle; elles furent imprimées en Sorbonne, in-4o, l'an 1471.

FISEN, (Barthélemi) jésuite de Liége, né en 1591, mort le 26 juin 1649, publia des ouvrages remplis de recherches, mais quelquefois dénués d'une saine critique. I. Origo prima festi Corporis Christi; Liége, 1628, in-12. II. Historia Leodiensis; Liége, 1696, in-folio. III. Flores Ecclesia Leodiensis, Lille, 1647, in-folio. Ce dernier ouvrage renferme les Vies des Saints du diocèse de Liége.

FITADE, Voyez Phébade.

FITE, (Jean de la) ministre de la religion prétendue-Réformée, natif de Béarn, d'une famille noble, sortit de France pour cause de religion. Après avoir achevé ses études en Hollande, il devint ministre de l'Eglise Françoise de Holtzappel puis de celle de Hanau, où il mourut en 1737. Son ouvrage le plus connu est intitulé: Eclaircissement sur la matière de la

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Grace et sur les devoirs de l'Homme, 2 vol. in - 8.o - Il ne faut pas le confondre avec son aïeul Jean DE LA FITE, ministre de l'église de Pau, dont on a des Sermons et des Traités de Controverse.

I. FITZ-JAMES, (Jacques de) duc de BERWICK ou BARWICK, étoit fils naturel du due d'Yorck, depuis roi d'Angleterre, sous le nom de Jacques II, et d'Arabelle Churchill, sœur du duc de Marlborough. Telle fut l'étoile de cette maison de Churchill, dit le président de Montesquieu, qu'il en sortit deux hommes, dont l'un, dans le

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même temps, fut destiné à ébranler, l'autre à soutenir les deux grandes monarchies de l'Europe. Le duc de Berwick naquit en 1671 à Moulins, où sa mère le mit au monde en revenant des eaux de Bourbon. Il porta les armes dès sa plus tendre jeunesse. Il se trouva en 1686 au siége de Bude où il fut blessé, et à la bataille que le duc de Lorraine gagna sur les Turcs, à Mohatz, en 1687. Le jeune Berwick signala sa valeur dans cette journée. Jacques II ayant été chassé de son trône par son gendre, en 1688, Berwick le suivit en France, lieu de son asile. Il repassa ensuite en Angleterre, pour commander en Irlande, pendant l'absence de mylord Tyrconel, qui en étoit vice-roi. Il se distingua, l'an 1690, au siége de Londonderri, et à la bataille de la Boine, où il eut un cheval tué sous lui. Berwick ne montra pas moins de bravoure dans le cours de

cette guerre, et pendant les premières campagnes de la suivante. Louis XIV lui donna, en 1703, le commandement général des troupes qu'il envoya à Philippe V. La cour d'Espagne, dit Montesquieu, étoit infectée par l'intrigue. Le gouvernement alloit trèsmal, parce que tout le monde vouloit gouverner. Tout dégénéroit en tracasserie; et l'un des principaux articles de sa mission étoit de les éclaircir. Tous les partis vouloient le gagner; il n'entra dans aucun ; et ne regardant les intérêts particuliers que comme des intérêts particuliers, il ne pensa qu'à la monarchie. En une seule campagne, il se rendit maître d'une foule de places et de forteresses. Rappelé en France, il se mit à la tête

des troupes destinées contre les fanatiques des Cevennes. Après avoir réduit ces rebelles, il alla mettre le siége devant Nice. s'en rendit maître le 14 novembre 1705, et soumit tout le comté. Cette campagne lui mérita le bâton de maréchal de France : dignité à laquelle il fut élevé le 15 février 1706. Le roi l'ayant nommé, la même année, pour commander les troupes en Es pagne, il arrêta les progrès des ennemis victorieux. Les Portugais avoient pénétré jusqu'à Madrid. Le maréchal, par sa sagesse, sans livrer une seule bataille, fit vider la Castille aux ennemis " et renvoya leur armée dans le royaume de Valence et d'Aragon. Il les y conduisit de poste en poste, comme un pasteur conduit des troupeaux. Cette campagne, déjà si glorieuse par la capacité qu'il y montra, en prépara une seconde non moins remarquable. Il gagna, le 25 avril 1707, la bataille importante d'Almanza sur Gallowai, lui tua cinq mille hommes, fit neuf mille prisonniers, prit cent vingt drapeaux et toute l'artillerie. Cette journée assura le trône à Philippe V. Ce prince récompensa le vainqueur comme le méritoient de si grands services : il le créa duc de Leiria et de Xerica au royaume de Valence, et le fit chevalier de la Toison d'Or : il attacha à son duché une grandesse de la première classe, que le maréchal céda à son fils du premier lit, qu'il avoit eu de son mariage avec l'héritière de la maison de Veraguas en Portugal. Berwick soutint la gloire qu'il s'étoit acquise à Almanza, par la prise de Barcelone le 12 septembre 1714; il étoit alors généralissime des armées d'Es

pagne. Cependant lorsque le régent déclara la guerre à PhiLippe V, Berwick accepta le commandement de l'armée, et fut blâmé par les gens délicats, d'avoir osé servir contre un roi, son bienfaiteur. La mort du roi de Pologne, Auguste II, ayant rallumé la guerre en 1733, entre l'empire et la France, le maréchal de Berwick, nommé général des troupes de France en Allemagne, alla mettre le siége devant Philisbourg. Un coup de canon termina sa glorieuse carrière le 12 juin, 1734, à 63 ans; c'est en apprenant ce genre de mort, que Villars s'écria: cet homme-là a toujours été heureux. La place ne fut prise que le 12 juillet suivant. La France perdit, dans le même temps, ses deux plus grands généraux, Berwick et Villars; ils avoient tous les deux, dans un degré éminent, le talent de la guerre. C'est aux maîtres de l'art à décider par quel endroit ils se distinguoient Funet l'autre. « Le talent particulier du maréchal de BERWICK, dit Montesquieu, étoit de faire une guerre défensive, de relever des choses désespérées, et de bien connoître toutes les ressources qu'on peut avoir dans les malheurs. Il falloit bien, ajoute le même écrivain, qu'il sentit ses forces à cet égard : Je lui ai souvent entendu dire, que la chose qu'il avoit toute sa vie la plus souhaitée, c'étoit d'avoir une bonne place à défendre. Si de l'homme public nous passons à l'homme privé, nous trouverons encore à louer. Son air froid, un peu sec, et sévère, faisoit que quelquefois il auroit semblé un peu déplacé dans notre nation, si les grandes ames et le mérite personnel avoient un pays.

Il ne savoit jamais dire de ces choses qu'on appelle de jolies choses. Il étoit, sur-tout, exempt de ces fautes sans nombre que commettent continuellement ceux qui s'aiment trop eux-mêmes. S'il n'avoit pas trop bonne opinion de lui, il n'avoit pas non plus de méfiance: il se regardoit et se connoissoit avec le même bon sens qu'il voyoit toutes les autres choses. Il aimoit ses amis. Sa manière étoit de rendre des services sans vouloir en rien dire; c'étoit une main invisible qui vous servoit. Il avoit un grand fonds de religion. Jamais homme n'a mieux suivi les lois de l'évangile qui coûtent le plus aux gens du monde. Enfin, jamais homme n'a tant pratiqué la religion et n'en a si peu parié. Il ne disoit jamais de mal de personne; aussi ne louoit-il jamais les gens qu'il ne croyoit pas dignes d'être loués. Il haïssoît ces disputes qui, sous prétexte de la gloire de Dieu, ne sont que des disputes personnelles. Les malheurs du roi son père, lui avoient appris qu'on s'expose à faire de grandes fautes, lorsqu'on a trop de cré◄ dulité pour les gens même dont le caractère est le plus respec→ table. Personne n'a donné un plus grand exemple du mépris qu'on doit faire de l'argent. П avoit une modestie dans ses dé penses qui auroit dû le rendre très à son aise; car il ne dé→ pensoit en aucune chose frivole. Cependant il étoit toujours ar riéré, parce que, malgré sa frugalité naturelle, il dépensoit beaucoup dans ses commandemens. Toutes les familles Angloises out Irlandoíses, pauvres, qui avoient relation avec quelqu'un de sa maison, avoient une espèce de droit de s'introduire chez lui;

et

et il est singulier que cet homme,
qui savoit mettre un si grand
ordre dans son armée, qui avoit
tant de justesse dans ses projets,
perdit tout cela quand il s'agis-
soit de ses intérêts particuliers.
Il n'étoit point du nombre de
ceux qui, tantôt se plaignent des
auteurs d'une disgrace, tantôt
cherchent à les flatter. Il alloit
à celui dont il avoit sujet de se
plaindre, lui disoit les sentimens
de son cœur; après quoi il ne
disoit rien.... Jamais rien n'a
mieux représenté l'état où se
trouva la France à la mort de
Turenne, que la consternation
produite par la nouvelle de la
mort du maréchal de Berwick.
Tous deux ils avoient laissé des
desseins interrompus; tous les
deux une armée en péril; tous
les deux finirent d'une mort qui
intéresse plus que les morts com-
munes. Tous les deux avoient
ce mérite modeste pour lequel
on aime à s'attendrir, et que
l'on aime à regretter. Il laissa
une femme tendre, qui a passé
le reste de sa vie dans les regrets,
et des enfans qui, par leur vertu,
font mieux que moi l'éloge de
leur père.» (EUVRES posthumes
de Montesquieu, page 228 et
suivantes.) On a attribué à l'abbé
de. Margon, les Mémoires du
maréchal de Berwick, en deux
vol. in-12. Le ton de vérité et
de religion qui y régne, les fit
quelque temps présumer de ce
dernier. On y a réuni ùn por-
trait de Berwick par milord Bo-
lyngbrocke. Le maréchal de Ber-
wick fut marié deux fois et il
laissa des enfans de l'un et de
l'autre mariage.

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II. FITZ-JAMES, (François duc de) fils du précédent, naquit à Saint-Germain en Laye le 9 Tome V.

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janvier 1709, renonça aux di-
gnités de son père, dont il avoit
la survivance
, pour embrasser
l'état ecclésiastique. En 1727 il
fut abbé de Saint-Victor, évêque
de Soissons en 1739, et mourut
le 19 juillet 1764, dans sa cin-
quante-cinquième année. Sa ré-
gularité, son Instruction pasto-
rale contre le Père Berruyer, et
son Rituel, dont les instructions
sont imprimées en 2 et 3 vol.
in-12, l'ont fait placer au rang
des bons évêques de ce siècle.
Il joignoit aux vertus épiscopales
la bonté, l'affabilité et les qua-
lités du cœur les plus recom-
mandables. C'est ainsi, du moins,
qu'en ont jugé ceux qui l'ap-
prochoient de près. Les Jésuites
n'en ont pas toujours parlé de
même; mais ces Pères l'ayant
compromis dans une occasion im-
portante, lorsque Louis XV fut
malade Metz, il régna depuis
entr'eux et ce prélat une mésin-
telligence qui produisit quelque-
fois de l'animosité. On a publié
ses Euvres posthumes, 1769,
2 vol. in-12, avec sa vie à la
tête de ce recueil; et un troisième
volume sous le titre de Supplé
ment, 1770, in-12. - Son frère
Charles auc de Fitz-James, maré-
chal de France, mourut à Paris
en mars 1787.

>>

FITZ-MORITZ, (Jacques) génie turbulent et factieux, voulut en 1579 faire une révolution' en Angleterre, pendant les orages qu'excitoient les Catholiques d'Irlande, sous le règne d'Elizabeth. S'étant mis dans la tête de détrôner la reine, à quelque prix que ce fût, il s'adressa d'abord à Henri III, roi de France, et aux Guises, pour avoir des troupes, et promit de leur sou mettre l'Irlande et l'Angleterre,

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Son projet ayant été rejeté à cette cour comme le rêve d'un

cerveau exalté il ne renonça pás pour cela à ses idées ambitieuses il passa à Rome, où il trouva plus d'accueil. Deux prêtres (Nicolas Sanderus et Alan), l'un Anglois, l'autre Irlandois, l'introduisirent auprès du pape Pie V, qu'il séduisit par les promesses les plus brillantes. Fitz-Moritz, muni d'un étendard que le bénit lui-même, pape et de lettres de recommandation, passe en Espagne

et y

obtient sept compagnies de Basques. Fort de ce secours, il se rend en Irlande, et aborde dans la presqu'isle de Kerrey. Là, il fit bénir, par des prêtres de sa suite, un emplacement, et y éleva un fort sous lequel il mit

ses vaisseaux à couvert. Mais

ils furent aussitôt attaqués par Thomas Courtenay, qui avoit son quartier près de cet endroit ; il s'en rendit maître, et ferma, par ce moyen, le chemin de la mer à Fitz-Moritz. Les Espagnols furent fort consternés de cet échec au lieu de ces troupes nombreuses que les prêtres Ir landois leur avoient promises, ils ne voyoient de tous côtés qu'une solitude affreuse et désespérante, et ils se repentirent bientôt de leur crédulité. Cependant FitzMoritz, pour les rassurer, leur faisoit espérer qu'ils recevroient dans peu du secours. Il tenta même de faire soulever les paysans de l'Ultonie et de la Connacie, deux provinces de l'Irlande; mais ce fut inutilement : les paysans tournèrent leurs armes contre le chef rebelle tuèrent la plupart de ses gens, et lui-même reçut une balle dans la tête, qui le renversa sur la place. Son corps fut mis en pièces; et sa tête, plantée

au bout d'une pique à la porte de la ville de Kilmalock, servit d'épouvantail à ceux qui seroient tentés de l'imiter. (Article communiqué, et tiré de l'Histoire Ecclésiastique du P. Fabre livre 175.)

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médecin de Montpellier, sa påFIZES, (Antoine) célèbre trie, mourut dans cette ville en août 1765, à 75 ans. La faculté de médecine le compte parmi les professeurs qui ont lé plus servi à la faire fleurir. II éclaira la pratique de son art par une théorie lumineuse. Nous avons de lui plusieurs ouvrages qui lui ont fait un nom Europe. Les principaux sont : 1. Opera Medica, 1742, in-4.° II. Leçons de Chimie de l'Université de Montpellier, 1750, in-12. III. Tractatus de Febri

en

bus, 1749, in-12. Cet excellent ouvrage a été traduit en françois, 1757 - 12. IV. Tractatus

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de Physiologia, 1750 in - 120

science

que

V. Plusieurs Dissertations sur diverses matières de médecine l'auteur possédoit à un degré supérieur. C'étoit l'Hippocrate de Montpellier. Il joi gnoit une grande simplicité de moeurs à des connoissances trèsétendues et très-variées. Voyez sa Vie, par M. Estève, 1765, in - 8.°

FLACCILLE (Ælia FLACCILLA) fille d'Antoine, préfet des Gaules et ensuite consul Romain, naquit en Espagne, et fut mariée à Théodose, lorsqu'il n'étoit encore que particulier. Elle reçut le titre d'Auguste quand elle monta avec lui sur le trône de Constantinople. Elle contribua beaucoup par son zèle, à la destruction de l'idolâtrie et à la propagation du Christianisme.

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