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ADOLPHE ET CLARA, opéra-comique en un acte, paroles de M. Marsollier, musique de M. d'Aleyrac.

Le poëme et la musique de ce petit opéra ont obtenu tous les suffrages. C'est une de ces pièces, que le public voit toujours avec un nouveau plaisir. Il serait difficile de dire le nombre de ses représentations à Paris et en province. Partout il a été accueilli avec le même empressement; mais nulle part on n'a trouvé un Elléviou, chargé du personnage d'Adolphe, et une madame St.-Aubin, de

celui de Clara.

ADRASTE, tragédie de Ferrier, 1680.

:

Atys, fils de Crésus, promis par son père à Erixène, reine de Cilicie, fait naître divers prétextes pour éloigner cette alliance sa véritable raison est qu'il adore une jeune inconnue, qu'il tient soigneusement cachée dans un appartement du palais. Il fait confidence de sa passion à Adraste, fils du roi de Phrygie, réfugié à la cour de Lydie. Adraste reconnaît dans cette inconnue Hésione, princesse phrygienne, qu'il aime depuis long-tems, et dont il est aimé. Ces deux amans conviennent de feindre aux yeux d'Atys. Quelque peu pénétrant que soit ce dernier, il découvre cette intrigue, s'emporte d'abord, se plaint qu'on le trahit, et enfin prend des sentimens plus généreux. Erixène, craignant qu'il ne retombe dans sa première faiblesse, fait évader Hésione. Le prince, au désespoir, demande au roi la permission d'aller combattre un sanglier, qui désole les campagnes de Lydie. Crésus ne la lui accorde qu'avec peine, et prie Adraste de veiller sur les jours de son fils. Crésus se livre à la joie, en apprenant que le monstre a succombé sous les coups d'Atys: mais un second courrier lui annonce qu'un dard, lancé après coup sur

le monstre, a fait perdre la vie à ce prince. Adraste vient ensuite s'avouer l'auteur de ce crime involontaire, et en demande le châtiment : mais Crésus se contente de l'abandonner à ses remords.

ADRIEN (Œlius), empereur romain, successeur de Trajan. Il aimait les Lettres et le spectacle. Trajan avait supprimé les théâtres, que Néron avait rétablis : Adrien en fit bâtir un magnifique auprès d'Antioche, à la fontaine de Daphné. Il le fit environner d'un grand réservoir; il imagina, pour mieux dépeindre les Naïades, d'y faire nager ses femmes nues ; ce que St.-Chrysostôme condamna avec une sévère éloquence.

ADRIEN, tragédie tirée de l'histoire de l'Église, par Campistron, 1690.

Campistron rejette, sur l'envie et la cabale de quelques rivaux, jaloux de sa gloire, l'indifférence que le public témoigna pour cette tragédie. Il devait n'accuser que le froid glaçant de sa pièce. Un poëme dramatique ne se soutient point par des traits à demi exprimés, ni par quelques situations, heureuses à la vérité, mais mal soutenues, et des caractères sans énergie.

On trouve dans cet ouvrage, qu'on ne donne plus, un morceau, dont Voltaire paraît avoir profité dans Alzire. Adrien converti dit à Dioclétien :

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La mienne, par la paix et par l'obéissance.
La vôtre vous prescrit l'ordre de me punir:
Moi, que des noeuds sacrés à vous doivent unir,

Moi qui, dès le berceau, Sujet toujours fidèle,
Par des soins assidus, vous ai prouvé mon zèle:
La mienne, quand je suis accablé de vos coups,
Me défend de penser à me venger de vous.
Que dis-je ? elle m'impose une loi souveraine
De m'ofirir, avec joie, aux traits de votre haine,
De dissiper la nuit de vos yeux aveuglés ;

Enfin, de vous aimer, lorsque vous m'immolez.

Voltaire a heureusement resserré cette pensée en quatre vers. Gusman, dans sa dernière scène, dit à Zamore:

Des dieux, que nous servons, connais la différence :
Les tiens t'ont ordonné le meurtre et la vengeance:
Et le mien, quand ton bras vient de m'assassiner,
M'ordonne de te plaindre et de te pardonner.

ADRIEN (N.), acteur de l'Opéra ; retiré, 1808.

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Cet acteur avait une excelleute méthode de chant, de la dignité dans le maintien, et le plus heureux talent pour la déclamation. Il jouait le rôle d'(Edipe avec autant de chaleur que de noblesse.

ADRIEN, opéra de MM. Hoffmann et Mehul, à l'Opéra, 1799.

Cette pièce était faite et devait être représentée en 1792. Mais elle allarma la sollicitude des Patriotes, et l'auteur fut forcé de la renfermer dans son porte-feuille. Après que les choses eurent changé de face, il l'en tira de nouveau, et elle fut représentée en 1799. En voici le sujet:

Après avoir vaincu Cosroës, Adrien reçoit dans Antioche les honneurs du triomphe. La fille de Cosroës Erimène, est devenue sa captive. Le vainqueur en devient amoureux; et, malgré la foi qu'il a jurée à Sabine, et les lois, qui ne lui permettent pas d'épouser la fille d'un roi,

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il veut s'unir avec elle. Celle-ci aime Pharnace, et ne saùrait partager les feux d'Adrien. Cosroës lui-même, tout vaincu qu'il est, ne cesse pas de conspirer contre lui, et parvient à le mettre dans l'alternative, ou de sacrifier Sabine, ou de se venger d'Erimène, sur son père et sur le rival qu'elle lui préfère. Adrien ouvre enfin les yeux: il voit Sabine prête à le quitter, reconnaît sa faiblesse et ne peut s'empêcher d'en rougir. Un ami, qui vient l'aider de ses conseils, le fait triompher de lui-même. Enfin, il pardonne à Cosroës, unit Erimène à Pharnace, et rend son cœur à Sabine.

Les caractères de Cosroës et de Sabine sont fortement dessinés, et cependant le dénouement est un peu froid. La musique, quoiqu'un peu trop bruyante, est néanmoins fort belle; enfin, c'est un spectacle brillant.

AETIUS, tragédie de Campistron, 1693.

Quelques recherches qu'on ait faites sur cette tragédie, pu en découvrir que le vers suivant :

on n'a

Ce grand Aëtius, sous qui l'univers tremble.

AFFICHARD (Thomas l'), né à Pont - Floh, en Bretagne, en 1698.

Le Théâtre Français n'ayant point été heureux pour cet auteur, il consacra ses talens au Théâtre des Italiens, où il eut plus de succès. Il mourut en 1753.

AFRANIUS, poëte comique Latin. Quintilien le blâma d'avoir déshonoré ses pièces par des obscénités. Il vivait vers l'an 100 avant J. C. Il ne nous reste de ce poëte que quelques fragmens, insérés dans le Corpus poëtarum deMaittaire.

AGAMEMNON, tragédie. Toustain, en 1556; Duchat, en 1561; Brisset, en 1587, donnèrent chacun une tragédie d'Agamemnon.

AGAMEMNON, tragédie de Boyer, 1680.

Dans presque toutes les tragédies de cet auteur, l'épisode l'emporte sur le fonds, et la plupart de ses acteurs et de ses scènes sont inutiles. Sa poesie est, en général, dure, chevillee, pleine d'expressions fioides ou basses, et dénuée d'images. Son dialogue n'exprime rien de ce qu'il doit dire. Ces défauts disparaissent, en partie, dans la tragédie d'Agamemnon; le sujet est digne de la scène française: il est passablement conduit; et les scènes rentrent assez les unes dans les autres. Nul personnage épisodique n'en interrompt l'action. Quant à la versification, elle est claire et peu chargée d'épithètes inutiles.

Boyer travailla cinquante ans pour le théâtre, et ne vit jamais réussir aucun de ses ouvrages. Pour éprou ver si leur chute ne devait pas être imputée à la mauvaise humeur du parterre, il fit afficher la tragédie d'Agamemnon, sous le nom de Pader-d'Assezan, jeune homme nouvellement arrivé à Paris. La pièce fut généralement applaudie. Racine même, le plus grand fleau de Boyer, se déclara pour le nouvel auteur. Boyer s'écria au milieu du parterre: Elle est pourtant de Boyer, malgré mons de Racine. Le lendemain cette tragédie fut sifflee, et l'on en fit une analyse peu favorable, dans un sonnet que voici :

On dit qu'Agamemnon est mort;

Il court un bruit de sou naufrage ;
Et Clytemnestre, tout d'abord,
Célèbre un second mariage.

Le

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