Images de page
PDF
ePub

ai envoyé, pour le préfenter au Roi, fera ponctuellement exécuté.

Le Baron de Kirkenftein m'a communiqué une nouvelle Lettre de Mr. de Staffort, par laquelle je vois que les Principes de la Cour de Wirtemberg, font fort éloignés des miens, & qu'on ne cherche à établir la Neutralité, que fur le pied qu'elle a été accordée devant la Guerre. Comme cela eft entiérement contraire à mes intentions, & aux intérêts communs, je crois, Monfieur, qu'il vaut mieux rompre tout court, que de faire encore quelques autres démarches qui feroient inutiles préfentement, dans la réfolution où je vois la Cour de Wirtemberg, qui fe flatte encore que la fituation des Ennemis pourroit bientôt de venir meilleure.

C'eft en cette conformité que j'ai or donné à Reickard de répondre au Baron de Kirkenftein, pour finir cette Correfpondance. Suivant des avis fecrets & affez fûrs, que j'ai de Franconie, les Ennemis craignent fort d'être prévenus par nous, & de recevoir quelque échec, avant que leur nouveau fecours vienne, lequel fe lon le compte qu'ils font, ne pourra arriver que vers la Pentecote; les mêmes Lettres ajoutent que les autres Troupes

qui fe trouvent dans la Franconie & aux environs, ne font gueres en état de faire grande résistance. Comme le tems de l'exécution de notre Projet s'approche, j'efpere d'avoir le plaifir de vous voir encore auparavant; je fuis tout à vous votre, &c.

P. S. J'envoie, Monfieur, mon Confeiller des Finances, & Ober Commiffaire des Guerres de Hoffmillen, à Ausbourg, pour y ajuster les comptes de Contributions, tant en argent qu'en grains, avec Mr. l'Intendant. Il me feroit fort agréable de les voir bientôt finis; j'efpere que de votre côté vous voudrez bien y contribuer.

Mr. de MARSIN à Mr. de CHAMILLART & Ausbourg, le 25 Mars 1704

J'avois réfervé l'Officier, qui aura l'hon

neur de vous rendre cette Lettre, Mon. fieur, pour vous porter la réponse de Mr. l'Electeur de Baviere, & la mienne au Projet contenant les vues du Roi pour la Campagne prochaine, que vous m'avez mandé m'avoir envoyé par cinq dif.

[ocr errors]

férentes voies. Comme aucune n'a réuf fi, & qu'enfin le tems eft paffé de l'attendre, le Sr. du Bois Capitaine de Cavalerie dans le Régiment de Forfac, a bien voulu fe hafarder à paffer, & me fait efpérer que ce fera heureusement, & qu'il reviendra de même.

Comme je n'ai point reçu de vos nouvelles, Monfieur, depuis votre Lettre datée du 21 Février, qui ne fait que m'accufer le départ du dit Projet par cinq endroits différens, j'ai l'honneur de vous envoyer encore à tout hafard l'extrait de celui que je fis de concert avec Mr. l'Electeur de Baviere à Munich, pour l'ouverture de notre Campagne, daté des 7 & 9 Février, & que j'ai envoyé en dernier lieu à la fuite d'une de mes Lettres en date du 13 Mars. La premiere fois que je l'envoyai, a été par Jean Conrard Fricz, Marchand Suiffe à Zurich, lequel doit a voir paffé très heureusement, fuivant les nouvelles que fes Correspondans en ont. Je n'ai cependant reçu aucune réponse de vous fur ce fujet, non plus qu'aux Lettres que j'ai eu l'honneur de vous écrire les 7 & 9 Mars, par un Officier des Troupes de Baviere, qui s'en retournoit en France, dont je vous ai envoyé encore un Duplicata le 10, par lesquelles je vous mar

quois jufqu'où nous pourrions nous avancer au plus, pour recevoir les Recrues: ce qui m'oblige à vous en envoyer enco. re pareillement l'extrait, quoique cela puiffe être inutile, & même mal conçu, par rapport aux vues différentes que le Roi & vous, Monfieur, pouvez avoir eues.

Quand à Mr. l'Electeur de Baviere, je dois vous dire qu'il eft toujours dans les mêmes difpofitions, & également bien intentionné.

Je ne fuis pas cependant dans un médiocre embarras, ignorant comme je fais toutes les démarches qui fe font, pour difpofer la Jonction de nos Recrues, & de tout ce qui les doit accompagner, qui eft le point capital; car quand la faifon & les herbes nous permettront d'entrer en Campagne, il n'y a pas entre les mains du Tréforier, de quoi faire payer le pain de l'Armée, pendant le premier mois; & quoiqu'il me foit revenu qu'on fait un grand bruit en France de ce Quartier d'hiver, je dois vous dire, Monfieur, que les Officiers chargés de troupe, auront à peine de quoi entrer en Campa. gne, n'y en ayant aucun qui ne remette la fienne, en auffi bon état qu'il a été poffible, dans un Pays où l'on ne peut faire de Recrues d'hommes.

J'envoie actuellement, le tems ne faifant que commencer de le permettre, Mr. de Verfeilles pour reconnoître le Pays de l'autre côté du Danube, & les Poftes que nous pouvons occuper aux environs de Nordlingen, qui eft la premiere Entreprife que nous devons envifager, pour l'ouverture de cette Campagne, à moins que nous n'en foyons détournés par des vues du Roi, qui y feroient contraires; étant certain qu'excepté cette raison, cette Place nous fera d'une très grande commodité, & capable de produire de très bons effets, pour la fuite de la Guerre du côté de la Franconie.

J'apprends tout préfentement qu'il ne faut plus compter fur la Négociation de la Neutralité pour le Cercle de Suabe, que le Duc de Wirtemberg, qui en est le Directeur, avoit paru fouhaiter avec empreffement, parce qu'il fe flatte encore que la fituation des affaires des Ennemis, pourra bientôt devenir meilleure, deforte qu'il fait des propofitions qui ne fe peuvent écouter. Mr. l'Electeur qui m'en donne avis, eft du même fentiment; ainsi c'est une affaire fur laquelle il ne faut plus compter.

Comme je vois que, la plus part des Lettres que j'ai eu l'honneur de vous

I

« PrécédentContinuer »