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Marsidie, avec une lettre pour cette princesse, dans la→ quelle il lui demande un rendez-vous. Marsidie lui accorde ce qu'il désire, et veut lui donner ses enfans pour ôtage; mais le consul la refuse et se rend seul dans la tente de la reine. Il parle d'abord de la paix, mais le véritable motif de sa démarche, s'est de déclarer à Marsidie la passion qu'il ressent pour elle. Il s'ouvre d'abord à Gotharsis, qui est épris du même amour, et le conjure de parler en faveur de sa flamme; mais ce prince n'est pas d'humeur à servir un rival, et Marsidie refuse les offres brillantes du consul. Les refus de Marsidie ne sont causés que par l'amour qu'elle ressent en secret pour le prince des Basternes. Clodoald, son ministre, et mortel ennemi du Consul romain, annonce à la Reine que les Saxons lui envoient des secours, et l'obligent de renoncer à la paix. Il forme le dessein d'assassiner Marius à l'insu de la Reine. Ce scélérat envoie mille Saxons pour fondre sur le Consul; mais le prince Gotharsis, soutenu de cent gardes, taille en pièces ces assassins, et délivre Marius. Marsidie détestant ce forfait horrible, jette dans les prisons le malheureux Clodoald, et marche au combat. Mais, malgré ses efforts, et le bras du vaillant Gotharsis, le destin de Marius le fait triompher, et il remporte la victoire. Marsidie, après avoir fait arracher la vie à son ministre, prend du poison pour se délivrer des fers des Romains, et de l'amour qu'elle a pour son Gotharsis. Près d'expirer, elle avoue son secret: Marius veut lui rendre l'Empire et l'unir à Gotharsis ; mais elle lui apprend que la mort est dans son sein; et, dans l'instant, elle en devient la victime. La tragédie finit par les regrets du Consul, et le désespoir du prince des Basternes.

MARSOLLIER DE VIVETIÈRES, auteur dramatique, 1810.

Avec beaucoup d'esprit et de facilité, M. Marsollier a obtenu dans plusieurs genres, des succès nombreux et mérités; et, quoiqu'on puisse lui reprocher d'avoir quelquefois abandonné le ton aimable et simple de la bonne comédie, pour se livrer au genre du mélodrame, nous sommes obligés de convenir que cela lui est arrivé rarement, et qu'il a donné un assez grand nombre de bons ouvrages, pour nous faire excuser quelques écarts que le goût du jour, auquel il n'est pas toujours possible de résister, rend bien pardonnables. Nous compterons au nombre de ses bonnes pièces, le Vaporeux, comédie en deux actes; Nina, ou La Folle par amour, joli opéra-comique, connu de tout le monde Camille, ou le Souterrain, opéra un peu noir, mais fort intéressant; la Fausse Délicatesse, comédie bien écrite'; enfin, les Deux Petits Savoyards, une Matinée, de Catina; le Traité nul; la Maison isolée, ou l'Erreur d'un bon père, Céphise et Gulnare, pièces qui sont restées au théâtre, et qu'on revoit toujours avec plaisir. On peut en général reprocher à M. Marsollier, d'avoir cherché à prendre le genre de Marivaux, qui ne convient point au caractère de son esprit.

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MARTEL a composé une comédie en un acte, en prose, intitulée : L'Illumination, qui fut représentée aux Italiens en 1744, avec les Fêtes sincères, et la Noce de Village, Cet auteur est peu connu aujourd'hui, et sa pièce ne l'est pas davantage, car elle ne fut jouée qu'une seule fois et ne fut pas imprimée.

MARTELLY, auteur dramatique et acteur, 1810. Comme acteur, M. Martelly s'est fait une grande réputation en province dans l'emploi de Molé; il a paru aveg

succès sur plusieurs théâtres de la capitale. Il a de la chaleur, de l'âme et une bonne diction; mais il n'a ni l'esprit, ni les grâces de son modèle. Comme auteur, il a composé deux pièces : L'Intrigant dupé par lui-même, comédie en cinq actes; et les Deux Figaro; comédie aussi en cinq actes. Celle-ci est restée au théâtre français, où elle reparaît encore de loin en loin. Il a montré dans ces deux ouvrages une grande intelligence de la scène, mais peu de goût et point d'originalité.

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MARTHÉSIE, tragédie-opéra en cinq actes, par La Motte, Musique de Destouches, 1699.,

Le sujet de cet opéra est tiré de l'histoire des Amazones, que Marthésie engagea à se soustraire à l'empire des hommes. Mais cette princesse ayant vaincu et fait prisonnier Argapise, roi des Scythes, en devint amoureuse, contre la principale loi de son nouvel institut.

MARTIN (M.), acteur du théâtre Feydeau, 1810.

Il est difficile de réunir deux talens dans un dégré supérieur, et conséquemment de procurer au public un double plaisir : ceci est vrai en général, et particulièrement pour les acteurs de la scène lyrique. Très-peu, joignent au mérite du chant, la vérité et la chaleur de l'action. L'exemple de M. Martin en est une nouvelle preuve. Il est rare de rencontrer une aussi belle basse-taille et un plus grand talent d'exécution': attcune difficulté ne l'arrête; il se plaît même à s'en créer lui-même, pour mettre en évidence l'étendue et la flexibilité de sa voix. Mais tous ses efforts pour faire entendre sa belle voix, nuisent au talent de l'acteur. Entiérement occupé à faire briller son chant, il néglige l'expression, le sentiment, et

la vérité. Il ne sait ni faire valoir, ni rendre la pensée de l'écrivain, et souvent, à force d'accumuler des roulades, il déguise, et même étouffe le motif du compositeur. Toutefois on peut dire, à la louange de cet acteur, qu'il a su profiter des conseils de ses amis, et que, dans les rôles de valet, il a du naturel et de l'intelligence.

MARTIN (M.), acteur de l'Ambigu-Comique, 1810. L'acteur Martin est peu digne d'occuper une place dans cet ouvrage; mais comme il est à la fois bon décorateur et bon machiniste, nous nous plaisons à lui accorder celle qu'il mérite sous ce rapport. Si nous en croyons la renommée, il ne serait pas déplacé à l'Opéra.

MARTINVILLE (M.) auteur dramatique, 1810.

M. Martinville a fait en société, avec M. Étienne, une histoire du théâtre français qui a été favorablement accueillie du public ; il a donné au théâtre des variétés plusieurs vaudevilles qui font honneur à son esprit, et qui ont obtenu du succès; mais, par un motif que nous ne saurions deviner, il a quitté le genre aimable qu'il avait d'abord adopté, pour le Mélodrame. Son Pied de Mouton est un si drôle de pied; sa Queue du Diable est une queue si diabolique, qu'on ne saurait parler de l'un et de l'autre qu'avec un sentiment de respect et d'admiration; toutefois, malgré ses triomphes, M. Martinville a cessé, dit-on, d'a voir commerce avec les puissances infernales.

MARTON ET FRONTIN, ou ASSAUT DE VALETS comédie en un acte, en prose, par M. Dubois, à Louvois, 1804 Marton est chargée, par Mme. de Nelval, de recevoir et d'installer, en son absence, maître Frontin, valet effronté et

adroit que lui envoie son oncle, capitaine de vaisseau ; mais la friponne,, qui n'est pas d'humeur à partager ses profits et les bonnes grâces de sa maîtresse avec qui que ce soit, cherche un moyen de l'écarter. Elle n'en trouve pas de plus sûr que de fabriquer une lettre, dans laquelle Mme. de Nelval est censée lui marquer qu'elle a changé d'avis sur le compte de Frontin, et qu'elle veut s'en tenir à sa chère Marton. Pendant qu'elle écrit cette lettre, Frontin entre, écoute, sort et rentre d'un air respectueux. Il feint de prendre Marton pour sa nouvelle maîtresse, et lui fait des complimens qui flattent l'amour-propre de la soubrette; mais, lorsqu'il s'est un peu amusé de sa crédulité, il lui rit au nez, et lui fait voir qu'il est digne de faire assaut avec elle. C'est Marton qui commence l'attaque, mais Frontin pare les coups adroitement, riposte et la déconcerte. Enfin, pour trancher le mot, il lui enlève la fausse lettre, et lui dit qu'il va la remettre au Capitaine, que Marton croit parti, qui l'est en effet, et que Frontin dit ne l'être pas. Il sort et revient bientôt sous le déguisement du Capitaine. A son tour, il la chasse et reste maître du champ de bataille. Déjà il s'applaudit de son triomphe; mais il ne sera pas dit que Marton lui aura cédé la place à si bon marché. Comme Frontin s'est servi des habits du Capitaine, elle emprunte ceux de sa maîtresse et jusqu'à son accent provençal. Les deux champions se trouvent encore une fois en présence; tous deux, sous leurs costumes empruntés se croient perdus, et sont près de s'avouer leur faute. Frontin tombe aux genoux de Marton, lorsque celle-ci allait tomber aux siens, et, pour cette fois se trouve en défaut. Elle profite de la circonstance, et le force à déguerpir. Lorsqu'il est tout-à-fait décidé à s'éloigner, il s'apperçoit qu'il est joué. Enfin, ayant appris que Marton voulait introduire à sa placo

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