devoit faire le rapport des voix, déclara que le plus grand nombre étoit pour l'Acte, quoi que ce fût visiblement le contraire. Le Roi luimême ne voulut point laisser la liberté des Opinions à quelques Seigneurs qui demanderent l'examen de ce Rapport. Cet attentat sur la liberté de l'Affemblée, allarma tout le monde. On proposa de présen ter à Charles une Requête, qu'il ne voulut point recevoir, quoi qu'on n'y exposât que respectueusement le sujet des plaintes publiques. Mylord Balmerinoch, qui garda, dans fon Cabinet, une copie de cette Requête, fut déferé pour crime de haute Trahison, sur ce qu'il avoit montré la pièce à un Avocat, pour le confulter là-dessus. Les Procé dures que l'on tint contre lui paru 20 rent auffi contraires aux Loix de to l'humanité, qu'à celles du Païs. Il fut condamné à perdre la tête; mais l'injustice, & la partialité de la Cour se montrerent fi fort, que toute la Nation en fut irritée, & qu'on n'osa faire exécuter la Sentence, de peur d'un soûlevement général. Là commencerent proprement les Troubles du Royaume; parce que que ce fut à cette occafion que l'on commença d'avoir un prétexte spécieux de se défier de la Cour, dont on vit en même temps la foiblesse.. L'introduction d'une nouvelle Liturgie, & l'établissement d'un Tribunal Ecclefiaftique qui ressembloit fort à l'Inquifition, ayant augmenté l'irritation des esprits, les Ecoflois enfin se souleverent, se liguerent, prirent les armes, & puis envahirent l'Angleterre, sur une fauffe Affociation en leur faveur que Mylord Saville avoit supposée aux plus Grands Seigneurs Anglois dont il contrefit le seing. L'Expédition de l'Armée Ecofloise eut pour le Roi des fuites terribles, dont ce ne fut pas la moindre que la néceffité d'assembler un Parlement, dans une conjoncture où ce Prince ne pouvoit que recevoir la loi de ses Sujets. Il se vit contraint d'accorder quantité de choses fort préjudiciables à la Souveraineté; mais il les accorda fi mal, & fi peu à propos, qu'on ne lui en eut point d'obligation. D'ail leurs tout étoit plein de Délateurs, & d'Espions qui allumoient les James & qui les nourriffoient. Un rapport, quelquefois fans fonder ment, ment, faifoit prendre à la Cour destaca méfures importantes, qui ne man quoient point d'être funeftes. Com fut ce qui coûta la vie au Comte de Strafford. On avoit faggéré aus Roi un confeil qui auroit fauvé ce Seigneur, s'il eût été suivi selon le projet de l'Auteur. Quelqu'uns a'la dire à la Reine que le deffein étoit de la faire accufer elle-même par le Comte. Elle le crut, & dans fon emportement fit faire & écri re à fon Mari des choses qui rendi rent la perte du Favori plus cer taine, & qui en hâterent même l'éxé cution. Au milieu de ces agitations, le Presbyterianisme gagna l'afcendant en Ecoffe, où il devint peu-à-peu l'Eglise Nationale. Les Evêques s' s'é toient trop attachés au Roi pourne tal se pas reflentir par contre-coup du peu de bien qu'on lui vouloit, & ne s'étoient pas affez bien comportés dans leurs fonctions pour se conferver dans l'estime du Peuple. La Ligue en condamna donc le Gouvernement, & l'égalité des Pasteurs ( y paffa desormais pour Loi fonda mentale dans la constitution de l'Eglife. Mais parce qu'il faut néces fairement de l'Union dans une Eglife Nationale, on emprunta, du plan de Généve, les Anciens lai ques, & l'on établit des Colloquesy des Synodes Provinciaux, & des Synodes Nationaux. Leurs Minis tres, 'd'un savoir médiocre, chargés de peu d'Hébreu, & moins encore de Grec, ne s'attacherent qu'aux matieres de Controverse, donnant la préference à celles de l'Arminianisme dont ils étoient grands ennemis. Mais en revanche ils s'étu dioient à faire des Prieres pathétiques, & des Sermons d'une méthode constante. Ces Exercices de pieté & d'instruction leur servoient à prévenir les Auditeurs contre les personnes que le Prédicateur n'aimoit point. Car ils avoient l'adresse d'enchaffer des Portraits odieux, de ces personnes-là, fi ressemblans, qu'autant auroit-il valu nominer les Originaux. Notez qu'à mesure que les mœurs dégéneroient, le nombre & la longueur des Prieres & des Sermous alloient auffi toujours en croisfant. Qui le croiroit? Leur Priére avant le repas duroit quelquefois une heure entiere. Tout le monde fait que le MasTom. XI. Part. I G fa facre des Proteftans en Irlande por ta au plus haut point les ombrages que l'on avoit conçus contre Charte les. On lui imputa d'en avoir été Complice, & même l'Auteur. Cet te opinion lui fit un tort extrême, & l'on ne fauroit nier qu'il n'y aite eu des apparences, sur cet article, qui ne font pas favorables à sa mea moire. Mylord Antrim, Comte Pa piste Irlandois, avoit été le premier Agent de cette boucherie. Après le Rappel de Charles II, ce Seitun gneur, que l'on vouloit exclure de Amnistie générale, vint à Londres, e fut logé au Palais de Sommerfet, & Cert soutint qu'il n'avoit rien fait que par ordre. On lui donna des Compute miffaires pour examiner ses moyens un de défense. Il produisfit une Let tre de Charles I. qui renvoïoit, à celles de fa Femme, disant, que de c'étoit la même chose que s'il écrivoit lui-même. Cela pose, il fournit les Lettres de cette Princeffe qui paroiffoit le diriger dans les démarches qu'il faifoit pour sa justification, & cette Reine elle-même se donna beaucoup de mouvemens en sa faveur, ne faisant point scrupule de dire, qu'elle étoit obligée en ...... bon |