Images de page
PDF
ePub
[ocr errors]

écart nommé Donneval, Donval, Dunval. C'est un lieu tellement ancien que Carlier le considère comme ayant existé avant la ve nue des romains dans les Gaules. Il pense que les conquérans fortifièrent cette position, que les préfets de Letes y firent leur rési dence, et qu'elle devint plus tard le partage de quelque seigneur franc, toutes suppositions dénuées de preuves. Donneval constitua un fief important dès l'introduction du régime féodal; il comprenait les territoires d'Orrouy, de Champlieu et plusieurs autres dépendances; les seigneurs en sont connus jusqu'au milieu du dixseptième siècle, tems auquel ils vinrent s'établir à Lamothe, dont le château fut bâti avec les ruines de l'ancien manoir.

Champlieu (Campilocus), ancien village situé au-dessus de Donneval dans la plaine vers la forêt de Compiègne, ne compte plus aujourd'hui que six maisons. On lui attribue la même origine qu'à Donneval. Ce fut une des propriétés de l'abbaye de SaintCrépin-le-grand de Soissons dans le Valois, et l'abbé y plaça quelques religieux sous la conduite d'un prieur. L'église dans laquelle il se faisait un pélerinage, était dédiée à la vierge et à saint Jacques le majeur.

[ocr errors]

Le prieuré, après avoir subi plusieurs incendies, fut uni à celui de Saint-Thibauld de Bazoches, et dépendit avec lui de la communauté des bénédictins anglais de Paris. L'église devint alors une succursale de la cure d'Orrouy à la collation de l'évêque de Soissons.

Cette église maintenant en ruine, est une construction rectangulaire de petit appareil. Le portail est formé d'une arcade ogive à trois rentrans marqués par des tores et des colonnettes dont les chapiteaux sont symétriques; l'arc extérieur de l'archivolte, orné de violettes, s'arrête sur des têtes. On lit autour du tympan :

Respectatur in hoc templo veneranda Maria quam rosa pulchra magis matris imago dei.

·

Il y a au-dessus une fenêtre en plein-cintre entourée de cannelures.

Les fenêtres du côté nord, pareilles à celles-ci, sont ornées de dents de scie. Au-dessus règne une corniche à corbeaux plats, à profil curviligne.

Le chœur plus petit que la nef, carré, est entièrement à pleincintre sans aucune moulure.

On invoquait la vierge de Champlieu en faveur des femmes enceintes; on attribuait à son image portée en amulette des vertus

miraculeuses; il s'en faisait un débit considérable le huit septembre, jour de la fête patronale et du grand pélerinage.

Le puits commun de Champlieu a cinquante-un mètres de profondeur; une jeune fille y étant tombée vers 1620, fut ramenée jusqu'au bord, mais elle retomba deux fois de suite avant qu'on pût la retirer; elle n'avait éprouvé aucun mal, ce qu'on attribua à la protection de la vierge on institua en souvenir de ce fait une dévotion qui se célèbre encore le seize mars; anniversaire de l'événement.

Le camp romain des tournelles ou de Champlieu est à deux cents pas au nord-est du hameau.

Son assiette, connue sous le nom de champ ou pièce des ouies, » fort rapprochée de la forêt, est divisée en deux parties par la » voie romaine de Senlis à Soissons. On remarque au midi de cette » chaussée une sorte de boulevard ou de terrasse en fer à cheval » qui a bien cent cinquante mètres de développement; le côté » convexe est tourné vers le sud; cette terrasse était soutenue sur » les deux faces par un mur de petit appareil dont on aperçoit » encore un lambeau vers l'extrémité qui regarde Champlieu; elle » a vingt pieds de base, autant d'élévation, et se termine en dos » d'âne obtus.

» A cent pas du fer à cheval et au nord de la chaussée est un » tertre circulaire de quarante pieds de diamètre, à bords exhaus»sés de huit pieds et revêtus d'un cailloutis gazonné; le centre de » cette butte est marqué par une forte dépression. L'ensemble de » l'ouvrage est entouré d'une enceinte rectangulaire dont les limi»tes, devenues incertaines sous l'action constante de l'agriculture, paraissent atteindre la forêt de Compiègne.

» Carlier rapporte (tom. 1, p. 40) que de son tems l'emplace» ment figurait un carré long de douze cents mètres sur cinq cent » quatre-vingts de côté; on y voyait des restes de fossés et de » puits; le fer à cheval; garni de deux escaliers, recouvrait dans >> toute son étendue des souterrains voûtés.

» La superficie est jonchée de poteries et de tuiles brisées; les » fouilles pratiquées depuis le seizième siècle, ont donné cons» tamment des produits de l'art romain de toute sorte; de nom» breux restes de construction y sont encore enfouis; les champs » voisins jusqu'à Champlieu sont remplis de sarcophages.

» Il paraît certain qu'on y avait bâti vers le cinquième siècle un » château nommé les Tournelles, qui n'existait plus au onzième, et » dont les débris confondus avec ceux du camp, compliquèrent » long-tems l'étude de cette antiquité. » (Notice archéol." de l'Oise, pag. 52):

La route départementale de Cires à Gillocourt, nouvellement construite, passe au-dessous d'Orrouy.

La commune possède un presbytère, sept hectares et demi de terres à l'état de labour ou de marais, un jeu d'arc.

Le cimetière, fermé de murs, tient à l'église.

Il y a un bureau de bienfaisance.

On trouve dans l'étendue du territoire deux moulins à eau, un moulin à huile, un moulin à papier, une féculerie de pommes de terre, plusieurs carrières.

[ocr errors]

La population comprend un grand nombre de petits cultivateurs et de maçons.

Contenance: Terres labourables, 708 h. 28,40.-Jardins, 8 h. 88,05. Vignes, 4 h. 36,50. Bois, 768 h. 60,85.- Oseraies et aunaies, 9 h. 13,75. Prés, 61 h. 70,45. Prés plantés, o h. 60,85. Pâtures, 5 h. 55,35. Friches, 25 h. 74,50.-Carrières, o h. 13,40. Places, rues et chemins, 16 h. 01,39. Eaux, 1h. 86,80. Propriétés bâties, 5 h. 45,65. Total: 1,616 hect. 35,94.

[ocr errors]

جئے

201

Distance de Crépy, 7 kil. — De Senlis, 3 myr. 2 kil. - De Beauvais, 6 myr. 9 kil. Marchés : Crépy-en-Valois, Compiègne. -Bureau de poste, Crépy-en-Valois. Population, 610.-Nombre de maisons, communaux, 675 fr.

--

ROCQUEMONT, Rocmont, Roquemons en 1288, Rokemont, Roquemont (Rupimons, Roquemons), entre Béthisy-Saint-Martin au nord, Glaignes au nord-est, Séry au sud-est, Trumilly au sudouest, Néry à l'ouest.

Le territoire constitue une plaine découverte, coupée par le ra vin de Baillibel qui descend à l'est dans la vallée de Sainte-Marie. Le chef-lieu, central, est assis près du ravin.

La terre de Rocquemont était comprise dans le domaine de la maison royale de Verberie, d'où elle vint avec Néry à la châtellenie de Béthisy; elle fut ensuite divisée en un grand nombre de fiefs dont les tenanciers portaient chacun le nom du pays. Philippe Anthonis, grand louvetier de France en 1628, s'intitulait seigneur de Rocquemont.

Ce lieu fit partie au dix-septième siècle du marquisat de Néry. La tour Rocquart était un manoir fortifié dont il ne reste plus de trace.

Un autre fief dit du grand hôtel, fut affecté à l'entretien de la chapelle que Louis XI fit bâtir en 1470 sur la porte de Pierrefonds de la ville de Compiègne.

Une section placée au sud du ravin qui formait autrefois un

hameau sous le nom de Nully, est réduite aujourd'hui à une seule maison. Ce hameau était du baillage de Senlis, tandis que le cheflieu relevait de celui de Villers-Cotterets.

La cure, sous l'invocation de saint Laurent, était conférée par l'évêque de Senlis. La commune est maintenant réunie à la succursale de Trumilly.

L'église, cruciforme, a une façade dans le style de la transition, présentant un portail formé d'une large ogive à trois rentrans et à colonnettes, dont les fûts n'ont pas de base et dont les chapiteaux sont sculptés en masques. Une fenêtre plein-cintre à dents de scie est pratiquée au-dessus.

La nef et les latéraux sont modernes. Les transepts sont éclairés par des lancettes simples, et celui du sud est accompagné d'une tourelle cylindrique couronnée d'une calotte.

Le chœur, carré, petit, n'a qu'un seul jour à plein-cintre; il est pourvu latéralement d'une corniche à figures.

Le clocher, central, court, en batière, a deux fenêtres ogives sur chaque face à pignon; une série de corbeaux en console se continue sur les quatre côtés.

Les transepts sont ornés d'arcades romanes figurées sur les parois.. Les voûtes paraissent appartenir à l'époque du treizième siècle. On remarque l'inscription suivante dans le chœur :

Restauratum

Mandato A, Dumenage
Rectoris 1742 Eclesiæ

Les fonts baptismaux figurent un tronçon de pilier octogone, dont les faces sont ornées d'arcades romanes à dents de scie.

Cet édifice est à l'extrémité orientale du village, mais on peut voir auprès des restes de construction qui s'étendent au loin et qui attestent l'ancienne importance du lieu.

Le Plessis-Chatelain, Le Plessier, écart de six feux, est à demilieue sur la limite nord; une des maisons dépend de la commune de Béthisy-Saint-Martin. Le hameau entier est de la succursale de Béthisy.

C'était un fief appartenant aux châtelains de Béthisy, d'où lui vint son nom.

On y trouve une chapelle dédiée à saint Maur, petit édifice rectangulaire, haut et court, en pierre d'appareil. La façade montre une porte ogive à deux rentrans, avec tores et cannelures, colonnettes grêles à chapiteaux ornés de feuilles; il y a une rose simple au-dessus. Le chœur polygone, à gros contreforts, est éclairé par deux ogives larges et simples.

1

La façade paraît dater du quatorzième siècle; le chœur fut reconstruit en 1529.

On vient de Béthisy en procession au Plessis - Chatelain les jours de saint Marc et de saint Maur; on y dit la messe le premier août pour les moissonneurs.

Il y a une école donnée à la paroisse en 1684, par un curé nommé Fiacre Marchant.

3

Le cimetière entoure l'église; il est fermé de murs.

On trouve une carrière près du village.

La population est exclusivement agricole.

Contenance: Terres labourables, 558 h. 57,98. - Jardins, 3 h. 55,67.- Bois, 5 h. 30,15.— Prés, 13 h. 41,20.- Prés plantés, 6ih. 62,70.-Friches, 26 h. 70,70.-Places, rues et chemins, 10 h. 26,30.-Eaux, o h. 26,80.- Propriétés bâties, 2 h. 26,40. -Total: 626 hect. 28,15.

-

Distance de Crépy, 6 kil. De Senlis, 2 myr. 2 kil. De Beauvais, 7 myr. 2 kil. Marché: Crépy-en-Valois. - Bureau de poste, Crépy-en-Valois. — Population, 166.- Nombre de maisons, 37. Revenus communaux, 197 fr.

ROUVILLE, Raoulville, Raouville (Radulphivilla en 1208), sur la limite orientale, entre Crépy au nord, Duvy au nord-ouest, Ormoy-Villers à l'ouest, Lévignen du canton de Betz au sud-est.

Le territoire dépourvu d'eau, à périmètre presque circulaire, constitue une plaine découverte au nord-ouest et au centre, boisée du côté du sud, bornée à l'est par des coteaux sablonneux qui s'étendent jusqu'à la route de Compiègne à Meaux. Le chef-lieu forme une seule rue vers le milieu de la plaine; elle est pavée; les maisons offrent encore un grand nombre de toits en chaume.

Philippe-Auguste échangea en 1215 les dimes de Rouville avec Guérin évêque de Senlis, auquel il céda tous ses droits sur la collégiale de Saint-Thomas de Crépy.

La seigneurie qui relevait du château de Vaumoise, appartenait à l'abbaye du Parc-aux-Dames.

L'évêque de Senlis nommait à la cure, dédiée sous le vocable de saint Fuscien, et confondue maintenant dans la succursale d'Ormoy-Villers.

Le clocher et la nef de l'église ayant été démolis, il ne reste que le chœur, haute construction polygone du seizième siècle, à fenêtres ogives divisées en deux ou trois ogivettes. On remarque sur l'autel une passion à personnages sculptés; les voûtes n'existent plus.

Il y a dans le bois des Brais, à quinze cents mètres à l'est de

« PrécédentContinuer »