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logue et de trois entrées, la permière, les Amours de Cyrcé avec Ulysse, la seconde, le Bal Champêtre ; la troisième, le Triomphe de l'Amour sur Bacchus épris d'Arianne.

MA TANTE AURORE, opéra-comique, en deux actes, par M. de Longchamps, musique de M. Boyeldieu, à Feydeau, 1803.

L'auteur de cet ouvrage s'est proposé de tourner en ridicule les noirs romans que nous fournit l'Angleterre. Il a atteint son but et c'est assez dire que sa pièce méritait tout le succès qu'elle a obtenu.

Madame Aurore, sexagénaire, tutrice de sa nièce Julie; et entichée des romans à grandes aventures, ne veut donner la main de sa pupille qu'à un Héros semblable à ceux de ses livres favoris.

Elle a déjà refusé formellement Valsain, fils de Valcour, ancien marin, possesseur de la terre voisine. Le jeune homme que Julie a connu à Paris, arrive sous les murs du château de madame Aurore; il est suivi de son valet Frontin, chéri de Marton, suivante de l'aimable personne dont il recherche la main. Cette habile soubrette

procure aux amans l'occasion de se voir. On arrête que Valsain, qui n'est point connu de la tante, se présentera sous le nom d'Edmond; qu'on supposera que Julie vient d'être enlevée par Valsain et Frontin, que le prétendu Edmond courrera à la poursuite des ravisseurs et ramenera Julie à Mme. Aurore, qui, pour prix de cette belle action, ne manquera pas de lui accorder la main de sa pupille. Tout cela s'exécute ponctuellement ; mais le dénouement n'arrive pas aussi promptement que les amans le désirent. Quelque charmée que la tante paraisse de la valeur d'Edmond, elle ne veut lui accorder sa nièce qu'après cinq ans d'épreuve : il

veut se poignarder, et la tante se laisse fléchir. Malheureusement un fâcheux concierge s'apperçoit que le poignard du jeune homme, n'est qu'un poignard de théâtre; il trouve même une lettre de Valsain, qui annonce à son père le premier refus de madame Aurore, et fait part du tout à la vieille folle, qui chasse Valsain et Frontin. Mais, par une supposition assez peu naturelle, et par un événément merveilleux, ce concierge répare une faute involontaire, qu'il se répent d'avoir commise. La tante finit par céder, et les deux amans sont unis. La dernière partie de l'intrigue avait nui à l'ouvrage, mais des changemens heureux lui valurent un succès durable et mérité.

MATHEAU ou MATHO, musicien, né en Bretagne, et maître de musique des Enfans de France, avant Royer, est mort à Versailles en 1746, dans la quatre-vingt-sixième année de son âge; il a laissé l'opéra d'Arion et le Ballet des Tuileries.

MATHIEU (PIERRE), né à Porentruy en 1563, suivit Louis XIII au siége de la Rochelle en qualité d'historiographe de France; il y fut attaqué de la maladie qui régnait dans le camp, et se fit transporter à Toulouse, où il mourut en 1621. Il nous a laissé Clytemnestre, Esther, Aman Vasthi, et la Guisade, ou le Triomphe de la Ligue.

MATHILDE, drame en cinq actes, en prose, par M. Monvel, père, aux Français, 1799.

Mathilde, l'infortunée Mathilde est devenue pour son père un objet de douleur et de désespoir; il ne veut ni la voir ni entendre parler d'elle. Enfin, tant qu'il est dans le château qu'elle habite, Mathilde est prisonnière; elle n'est Tome VI.

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libre que lorsqu'il est absent. Le comte d'Orlheim y est attendu à l'ouverture de la scène. Tous les gens qui l'entourent, gémissent sur le sort de leur jeune et vertueuse maîtresse; mais aucun d'eux n'a le courage de parler d'elle à son père. Ernest, neveu du Comte, est devenu l'objet de ses plus tendres affections. Ce jeune homme, fruit d'une union mal-assortie, a été élevé par la mère de sa malheureuse cousine, et lui doit et le bonheur et l'éducation qui en est la basc. Ernest, aurait probablement pu, sans encourir de disgrâce, prononcer le nom de Mathilde devant son oncle'; mais, jusqu'ici, il a renfermé dans son cœur la poignante douleur, qui lui a causé une maladie dont il est à peine rétabli. D'après ce silence d'Ernest, M. Hermane, chapelain du Comte, le croit insensible aux revers de sa belle et intéressante cousine; et ce qui le fortifie dans cette idée, c'est que ce jeune homme est destiné, par le comte d'Orlheim, à devenir l'héritier de sa fortune. Eh! que cet honnête, mais injuste Chapelain, juge mal des sentimens d'Ernest! Il aime, que disons-nous? il adore Mathilde; et voudrait, au prix de mille vies, lui rendre la tendresse de son père et le bonheur. Il s'arme enfin de courage, et, au risque de perdre l'amitié et la protection du Comte, il lui ouvre son cœur, et refuse, sans lui avouer son amour pour sa fille, une alliance très-avantageuse, qu'il lui propose avec une autre. Quelques soient ses préventions et ses desseins, le Comte ne peut s'empêcher d'admirer le noble désintéressement d'Ernest ; mais il n'en persiste pas moins dans la cruelle résolution qu'il a formée de ne jamais revoir sa fille, sa fille qu'il aime et qu'il voudrait hair. Une circonstance imprévue la lui fait voir. . D'Orlheim avait annoncé qu'il serait absent le reste de la journée: il sort; mais à peine a-t-il fait quelques pas,qu'il se souvient d'avoir laissé sur son secrétaire des papiers de la plus haute

importance. Il revient et trouve Mathilde dans son cabinet. Il s'émeut, se trouble et craint de donner à sa fille la plus légère marque de pitié; pourtant il appelle du secours, et s'éloigne, en donnant l'ordre de la faire partir sur-le-champ. Cependant le baron de Wodmar, qui a des prétentions à la main de Mathilde, et qui vient d'essuyer un nouveau refus, Persuadé qu'il n'obtiendra jamais le consentement du Comte ni celui de Mathilde, se décide à l'enlever; mais on parvient bientôt à l'arracher des mains de son ravisseur, qui est arrêté ainsi que ses gens. Alors Wodmar, qui depuis un an tenait entre ses mains le fatal secret de' d'Orlheim, s'acquitte du devoir que lui avait imposé son père en mourant. Il remet au Comte une lettre, dans laquelle on voit le que père de Wodmar et le Comté avaient recherché la main de la comtesse; que le comte d'Orlheim l'avait emporté sur son rival; que, pour se venger, il s'était emparé du portrait de son épouse et avait fait tomber entre ses mains et ce fatal portrait, et une lettre qui déshonorait la vertueuse Caroline à ses yeux, et qui devait lui faire regarder Mathilde comme le fruit d'un commerce adultère : enfin d'Orlheim apprend que son épouse qu'il adorait, que son épouse qu'il a bannie, était innocente. Il tombe sans connaissance après avoir lu ce fatal billet: bientôt il recouvre l'usage de ses sens , promet le secret à Wodmar, et accorde à Ernest la main de sa chère Mathilde, qui a ensemble, le bonheur de retrouver la tendresse de son père et d'épouser celui qu'elle aime. Cette pièce offre des situations très-dramatiques et trèsbien amenées; elle est écrite avec beaucoup de feu et d'élégance.

MATHON (ALEXIS), né à Lille en Flandres, est auteur, d'une tragédie d'Andriscus, Roi de Macédoine, imprimée en 1764.

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MATHON-DE-LA-COUR (CHARLES-JOSEPH), né à Lyon en 1738, a traduit l'opéra italien d'Orphée et d' Eurydice.

MATINÉE DE VOLTAIRE, (une) opéra en un acte par M. Pujoulx, musique de M. Solié, à l'Opéra-comique, 1800.

Tout le monde connaît le jugement inique qui envoya J. Calas à l'échafaud; tout le monde sait aussi que Voltaire, secondé par M. Élie de Beanmont, célèbre jurisconsulte, obtint la révision de la procédure, et fit réhabiliter la mémoire de cette respectable victime. C'est cette réhabilitation qui a fourni le sujet de cet opéra.

La veuve, les enfans, et jusques à la servante de Calas se sont constitués prisonniers à la conciergerie. Le parlement de Paris est assemblé pour prononcer

sort.

Un vieillard qui ne se fait pas connaître, s'introduit alors dans la prison, et sollicite la permission de les voir sans en être apperçu; mais, comme il a paru souffrir en faisant l'éloge du philosophe de Ferney, on le soupçonne d'être un ennemi de l'humanité, et l'on est tenté de l'éconduire. Cependant le jeune Calas, à qui l'on parle de cet inconnu, est curieux de savoir ce qui l'amène, et ordonne qu'on l'introduise mystérieusement dans un cabinet voisin. M. Élie de Beaumont survient presque aussitôt pour annoncer que la réhabilitation vient d'être prononcée; alors toute la famille de Calas, ivre de joie, se jette à genoux pour remercier Dieu; elle offre ensuite des lauriers à l'homme généreux qui vient de lui rendre plus que la vie; mais celui-ci, trop modeste pour accepter un pareil hommage, place la couronne sur le buste de Voltaire, et tous les personnages, approuvant cette action, adressent des bénédictions au grand Homme. Un léger bruit, semblable

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