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simuler ; aux endroits touchans, tes yeux se remplissent de larmes ; aux scènes terribles et menaçantes, tes cheveux se hérissent d'horreur, et ton cœur palpite dans ton sein. Où est donc la raison d'un homme qui, tout brillant de pourpre, ceint d'une couronne d'or, sans être insulté ni dépouillé, pleure au milieu des cérémonies et des fêtes, et tremble, frissonne, environné de vingt mille défenseurs?

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Que dis-je? il leur communique à tous la même illusion; du haut de son théâtre, il les voit pleurer, s'indigner, frémir.... Et l'auditeur ne vous semble-t-il pas alors le dernier anneau de cette chaîne image de l'inspiration poétique? l'acteur ou le Rhapsode est l'anneau du milieu; le premier est le poëte lui-même. Le dieu, faisant ainsi passer jusqu'à nous sa puissance, entraîne où il veut l'esprit des hommes; et à cet aimant victorieux s'attache obliquement une longue file de danseurs, de chanteurs, de choristes, qui secondent les séductions de la Muse. Chaque poëte est suspendu à la sienne, et nous disons qu'il en est possédé; nous pouvons le dire, car il est son esclave. Plusieurs, sans remonter jusqu'à la Muse, s'en tiennent au premier anneau, dont la vertu les élève : quelquesuns s'attachent à Orphée, d'autres à Musée, la plupart à Homère, surtout les Rhapsodes. O toi qui fais ton dieu d'Homère, quand on chante d'un autre poëte, tu sommeilles, l'inspiration ne te vient

καὶ κατέχῃ ἐξ Ὁμήρου· καὶ ἐπειδὰν μέν τις ἄλλου του ποιητοῦ ᾄδη, καθεύδεις τε καὶ ἀπορεῖς ὅ τι λέγης· ἐπειδὰν δὲ τούτου τοῦ ποιητοῦ φθέγξηταί τις μέλος, εὐθὺς ἐγρήγορας, καὶ ὀρχεῖταί σου ἡ ψυχὴ, καὶ εὐπορεῖς ὅ τι λέγης. Οὐ γὰρ τέχνῃ, οὐδ ̓ ἐπιστήμη περί Ὁμήρου λέγεις ἃ λέγεις, ἀλλὰ θεία μοίρᾳ καὶ κατοκωχῇ. Ὥσπερ οἱ Κορυ βαντιῶντες ἐκείνου μόνου αἰσθάνονται τοῦ μέλους ὀξέως, ὃ ἂν ᾖ τοῦ Θεοῦ, ἐξ ὅτου ἂν κατέχωνται, καὶ εἰς ἐκεῖνο τὸ μέλος καὶ σχημάτων καὶ ῥημάτων εὐποροῦσι, τῶν δὲ ἄλλων οὐ φροντίζουσιν· οὕτω καὶ σὺ, ὦ Ἴων, περὶ μὲν Ὁμήρου ὅταν τις μνησθῇ, εὐπορεῖς· περὶ δὲ τῶν ἄλλων, ἀπορεῖς. Τούτου δ ̓ ἔστι τὸ αἴτιον ὅ μ' ἐρωτᾷς, διότι σὺ περὶ μὲν Ὁμήρου εὐπορεῖς, περὶ δὲ τῶν ἄλλων, οὔ· ὅτι οὐ τέχνῃ, ἀλλὰ θεία μοίρα, Ὁμήρου δεινὸς εἶ ἐπαινέτης.

ION.

pas mais à peine un de ses vers a-t-il frappé tes oreilles, tu te ranimes, ton imagination tressaille, Homère t'a donné l'éloquence. Il n'y a point d'art ici, point d'étude, tu répètes des mots inspirés. Vois-tu les modernes Corybantes? comme ils saisissent avidement l'air consacré au dieu qui les possède gestes, paroles rien ne leur manque pour le chanter; aucun autre air ne les éveille. C'est toi, c'est là ton esprit capricieux, éloquent avec Homère et muet sans lui. Mais pourquoi tour à tour abondant, stérile? Je te l'ai dit, l'art n'y peut rien, ta science est toute divine: tu est l'interprète d'Homère.

ION, ou de l'ILIADE.

PARS SECUNDA.

DE HOMINE.

DE OFFICIIS.

κους;

Αρ' οὐχ ἥκοντας μὲν καὶ παρόντας θῶμεν τοὺς ἐποίτὸν δ ̓ ἑξῆς αὐτοῖς διαπεραντέον ἂν εἴη λόγον; Ι. Ἄνδρες τοίνυν, φῶμεν πρὸς αὐτοὺς, ὁ μὲν δὴ Θεός, ὥσπερ καὶ παλαιὸς λόγος, ἀρχήν τε καὶ τελευτὴν καὶ μέσα τῶν ὄντων ἁπάντων ἔχων, εὐθεῖαν περαίνει κατὰ φύσιν περιπορευόμενος. Τῷ δ ̓ ἀεὶ ξυνέπεται δίκη, τῶν ἀπολειπομένων τοῦ θείου νόμου τιμωρός. Ἧς ὁ μὲν εὐδαι μονήσειν μέλλων ἐχόμενος, ξυνέπεται ταπεινὸς κεκοσμημένος· ὁ δέ τις, ἐξαρθεὶς ὑπὸ μεγαλαυχίας, ἢ χρήμασιν ἐπαιρόμενος, ἡ τιμαῖς, ἢ καὶ σώματος εὐμορφία, ἅμα νεότητι καὶ ἀνοίᾳ φλεγόμενος τὴν ψυχὴν μεθ ̓ ὕβρεως, ὡς οὔτ ̓ ἄρχοντός, οὔτε τινὸς ἡγεμόνος δεόμενος, ἀλλὰ καὶ ἄλλοις ἱκανὸς ὢν ἡγεῖσθαι, καταλείπεται ἔρημος Θεοῦ· καταλειφθεὶς δὲ, καὶ ἔτι ἄλλους τοιούτους προσλαβών, σκιρτᾷ ταράττων πάνθ ̓ ἅμα· καὶ πολλοῖς τισιν ἔδοξεν εἶναί τις, μετὰ δὲ χρόνον οὐ πολὺν ὑποσχὼν τιμωρίαν οὐ μεμπτὴν τῇ δίκη, ἑαυτόν τε καὶ οἶκον καὶ πόλιν ἄρδην ἀνάστατον ἐποίησε.

SECONDE PARTIE.

MORALE.

DEVOIRS DE L'HOMME.

La nouvelle République est fondée; les citoyens sont réunis c'est à eux que le législateur va parler.

DIEU. Mortels, il est un Dieu, que les pères de nos pères ont nommé le commencement, le milieu, la fin de tous les êtres, et dont l'âme environne et pénètre le monde. A ses côtés, marche éternellement la Justice, vengeresse des actions où la loi divine est profanée. L'homme prédestiné au bonheur, s'attache à elle, et suit avec humilité la trace auguste de ses pas; tandis que l'insensé, aveuglé par l'orgueil, ivre de ses richesses, de ses honneurs ou de sa beauté, dévoré à-lafois de tous les feux de la jeunesse, du délire et de l'ambition, ne voulant ni guide ni maître, et se croyant fait pour régner, se trouvé bientôt sans Dieu, sans vertu, ne souffre plus autour de lui que des malheureux qui lui ressemblent, renverse tout, triomphe sur des ruines, et après avoir joui un instant d'une fausse gloire, victime réservée aux coups de la déesse inévitable, se perd lui-même avec sa famille et sa patrie.

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