tiers. Ces différentes compagnies complimentèrent le président des grands-jours, qui suivant les mémoires où nous puisons ces détails, leur répondit de la manière la plus obligeante. Le soir, les membres des grands-jours furent de nouveau salués par ces compagnies à leur hôtel, et la ville leur offrit du vin en présent, et elle donna des confitures à leurs femmes. Comme le Palais était destiné aux séances de cette cour, le présidial lui céda la salle de ses audiences, et il transféra les siennes dans le réfectoire des Cordeliers. Le lundi, 4, l'évêque de Poitiers célébra une messe du Saint-Esprit sur un autel dressé dans la salle des Pas-Perdus, au-dessus des marches qui précèdent les cheminées. Après cette messe, le cortége se rendit à l'audience, où les lieutenants généraux des divers siéges furent appelés; parmi eux étaient ceux des sénéchaussées d'Anjou et du Maine, qui répondirent à cet appel et qui prirent place au banc qui leur était destiné. Cette cour rendit divers arrêts, entre autres celui qui ordonnait le rétablissement de l'exercice de la religion catholique dans les lieux où il avait été interrompu, et l'exécution des édits qui réglaient celui du culte calviniste; un autre arrêté autorisa l'administration municipale à sévir contre les femmes de mauvaise vie, sur l'attestation de trois de leurs voisins. Enfin les vacances des tribunaux furent fixées définitivement par cette cour, de telle sorte qu'elies devaient commencer le 7 septembre, et finir chaque année au 4 novembre. Les anciens tribunaux ayant été supprimés par l'assemblée nationale en 1790, ils furent remplacés au Palais de Justice de Poitiers par ceux qui furent institués à leur place. Ce fut ainsi qu'y siégèrent le tribunal de district et celui de commerce, créés par cette assemblée le 24 août 1790, et puis successivement le tribunal civil de département, établi par la Constitution de l'an III; celui de première instance, institué par la loi du 27 ventôse an VIII; le tribunal criminel, créé le 29 septembre 1791, auquel succéda, le 18 mai 1804, la cour de justice criminelle; enfin la cour d'assises, instituée le 20 avril 1810. Le tribunal d'appel, qui avait été établi le 27 ventôse an VIII, y siégea également dans l'ancienne salle du présidial, ainsi que la cour d'appel, instituée le 18 mai 1804, et la cour impériale, dont l'établissement eut lieu en vertu de la loi du 20 avril 1810. L'installation de cette dernière cour se fit d'une manière solennelle, en 1811, par un sénateur délégué par l'Empereur; toutes les autorités de la ville y assistèrent, et elle fut précédée d'une messe du Saint-Esprit, qui fut célébrée solennellement dans la salle des Pas-Perdus, comme lors des grands-jours de 1614. L'administration départementale, établie en 1790, trouva aussi au Palais le lieu de ses séances et de ses bureaux; elle y occupa la tour de Maubergeon jusqu'au moment où elle fut transférée dans les bâtiments de l'ancien Hôtel-Dieu, aujourd'hui l'école de droit, qu'elle abandonna ensuite pour l'ancien palais des évêques de Poitiers, où elle réside encore. Enfin, dans ces derniers temps, le 1er juillet 1851, ce fut au Palais, et dans la salle des Pas-Perdus, somptueusement décorée, qu'eut lieu lieu le banquet et le bal offerts par la ville au chef de l'Etat, qui s'était rendu à Poitiers pour présider à l'inauguration de cette partie du chemin de fer qui est entre Poitiers et Bordeaux. Le tribunal d'appel, qui avait été établi le 27 ventôse an VIII, y siégea également dans l'ancienne salle du présidial, ainsi que la cour d'appel, instituée le 18 mai 1804, et la cour impériale, dont l'établissement eut lieu en vertu de la loi du 20 avril 1810. L'installation de cette dernière cour se fit d'une manière solennelle, en 1811, par un sénateur délégué par l'Empereur; toutes les autorités de la ville y assistèrent, et elle fut précédée d'une messe du Saint-Esprit, qui fut célébrée solennellement dans la salle des Pas-Perdus, comme lors des grands-jours de 1614. L'administration départementale, établie en 1790, trouva aussi au Palais le lieu de ses séances et de ses bureaux; elle y occupa la tour de Maubergeon jusqu'au moment où elle fut transférée dans les bâtiments de l'ancien Hôtel-Dieu, aujourd'hui l'école de droit, qu'elle abandonna ensuite pour l'ancien palais des évêques de Poitiers, où elle réside encore. Enfin, dans ces derniers temps, le 1er juillet 1851, ce fut au Palais, et dans la salle des Pas-Perdus, somptueusement décorée, qu'eut lieu lieu le banquet et le bal offerts par la ville au chef de l'Etat, qui s'était rendu à Poitiers pour présider à l'inauguration de cette partie du chemin de fer qui est entre Poitiers et Bordeaux. |