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mieux jusqu'ici, et ce n'a été qu'un premier essai, suivi d'un second dans la séance suivante.

Les différents présidents de bureaux firent le rapport des avis les plus prépondérants de leurs bureaux et déposèrent à mesure les résultats qui déjà présentaient nombre de différences dans la manière dont la question avait été envisagée.

M. Le Camus, de Paris, s'éleva contre les rapports, exposa que les bureaux n'étaient pas institués pour recueillir les voix et les opinions, seulement pour y discuter tranquillement, y approfondir les matières et pouvoir ensuite, dans l'assemblée générale, donner une opinion plus réfléchie.

M. de Mirabeau interpella les membres du Comité pour savoir si un mémoire d'un M. Jefferson, anglais, du mois de février, avait été remis et communiqué au bureau, s'il y avait été pris en considération. Ce mémoire contenait une offre de fournir toute la farine pour la consommation de Paris jusqu'à la récolte à 2 s. 6 d. Sur la réponse que le mémoire n'avait pas été communiqué, il demanda que l'Assemblée remit sa décision au lendemain, que d'ici là il recueillerait des preuves de manœuvres faites pour les grains.

Dans les rapports entendus des bureaux, la plupart votaient des remerciements au Gouvernement de ses soins, concluaient à l'engager de les continuer, etc... M. Pétion de Villeneuve', auteur de L'Avis au Peuple FRANÇAIS, et presque toujours frondeur de tout ce qu'il n'a pas fait ou conseillé, se leva pour prier de suspendre les remerciments, fit pressentir que le Gouvernement, au moins quelques ministres, étaient les causes de la disette. Il exposa que l'intervention du ministre avait dû surtout arrêter les spéculations du commerce, empêcher

1. Avocat, député de Chartres.

2. Cette ligne est barrée d'un trait de plume, de façon toutefois à pouvoir être lue..

le négociant de continuer ses achats. Il soutint que la libre exportation indéfinie, dans tous les temps, était le système le plus avantageux.

La matière s'embrouillait à force de discussion, lorsque Mounier, du Dauphiné, demanda de suspendre les rapports jusqu'au lendemain et cependant proposa à l'Assemblée de ne plus perdre un moment pour se livrer enfin à la Constitution, commencer par nommer un bureau préparatoire des matières à discuter dans chaque bureau; sa motion fut appuyée par l'Archevêque de Bordeaux et d'autres et on proposa, avant de séparer l'Assemblée, ou de nommer 16 membres, pris dans l'Assemblée, ainsi que le règlement du comité l'indiquait, ou de nommer un membre de chaque bureau, ce qui ferait un comité de 30. On préféra, je ne sais pourquoi, un membre par chaque bureau et on se sépara pour aller dans chaque bureau procéder à la nomination. Les bureaux se connaissant peu encore, en restreignant le choix dans chaque bureau, il en résultait qu'on se privait de plusieurs membres instruits que le hasard a réunis dans plusieurs bureaux. Cette opération termina la séance. Il n'y eut de bureau indiqué pour le soir que celui des subsistances.

Séance du mardy 7.

Proposition de 6 huissiers pour la police et les besoins de la salle, et d'une marque distinctive d'habillement.

M le président annonça que le bureau des 30 s'était assemblé la veille au soir, qu'il avait commencé son travail et n'allait plus le quitter pour pouvoir présenter le tableau de la matière à traiter de la Constitution. On annonça sommairement les adresses de félicitation de 4 villes du Royaume.

Un député de Saint-Jean-de-Losne' demanda à faire lecture d'une délibération de sa ville portant renonciation,

1. M. Hernoux, député du bailliage de Dijon.

mieux jusqu'ici, et ce n'a été qu'un premier essai, suivi d'un second dans la séance suivante.

Les différents présidents de bureaux firent le rapport des avis les plus prépondérants de leurs bureaux et déposèrent à mesure les résultats qui déjà présentaient nombre de différences dans la manière dont la question avait été envisagée.

M. Le Camus, de Paris, s'éleva contre les rapports, exposa que les bureaux n'étaient pas institués pour recueillir les voix et les opinions, seulement pour y discuter tranquillement, y approfondir les matières et pouvoir ensuite, dans l'assemblée générale, donner une opinion plus réfléchie.

M. de Mirabeau interpella les membres du Comité pour savoir si un mémoire d'un M. Jefferson, anglais, du mois de février, avait été remis et communiqué au bureau, s'il y avait été pris en considération. Ce mémoire contenait une offre de fournir toute la farine pour la consommation de Paris jusqu'à la récolte à 2 s. 6 d. Sur la réponse que le mémoire n'avait pas été communiqué, il demanda que l'Assemblée remit sa décision au lendemain, que d'ici là il recueillerait des preuves de manœu-: vres faites pour les grains.

Dans les rapports entendus des bureaux, la plupart votaient des remerciements au Gouvernement de ses soins, concluaient à l'engager de les continuer, etc... M. Pétion de Villeneuve', auteur de L'AvIS AU PEUPLE FRANÇAIS, et presque toujours frondeur de tout ce qu'il n'a pas fait ou conseillé, se leva pour prier de suspendre les remerciments, fit pressentir que le Gouvernement, au moins quelques ministres, étaient les causes de la disette. Il exposa que l'intervention du ministre avait dù surtout arrêter les spéculations du commerce, empêcher

1. Avocat, député de Chartres.

2. Cette ligne est barrée d'un trait de plume, de façon toutefois à pouvoir être lue.

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Proposition de 6 huissiers pour la polov et de d de la salle, et d'une marque distinctive d'

M le président annonça que le bureau the Whit assemblé la veille au soir, qu'il avait commendat vail et n'allait plus le quitter pour pouvoir p

tableau de la matière à traiter de la Constitution 14 annonça sommairement les adresses de folicitation Na 4 villes du Royaume.

Un député de Saint-Jean-de-Losne' demanda à faire lecture d'une délibération de sa ville portant renonciation,

1. M. Hernoux, député du bailliage de Dijon.

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de la part de ses concitoyens, aux privilèges pécuniaires dont ils jouissaient depuis six siècles.

On a annoncé les 30 députés nommés par les bureaux pour composer le comité du travail préparatoire..

Sur l'observation qu'il n'avait été nommé aucun membre du Clergé, il s'éleva un combat d'honnêteté entre les trois ordres pour qu'il fût ajouté six membres du Clergé. Il le refusa constamment, en annonçant qu'il avait eu la part de son influence par la nomination à laquelle il avait contribué.

M. l'Evêque d'Autun prit la parole pour répondre à quelques objections qu'on lui avait faites sur sa motion des mandats impératifs. Il ne laissa rien à désirer sur les motifs qui venaient à l'appui des principes qu'elle présentait. Sa discussion fut concise, d'une logique serrée, lumineuse néanmoins.

M. de Biozat' qui prit la parole pour appuyer la motion, y ajouter d'enjoindre aux députés de délibérer suivant leur âme et conscience, sans égards à leurs mandats, fit une digression déplacée2 sur des projets prétendus de cabale toujours subsistante, qu'il appuya des troupes qu'on rassemble dans ce moment autour de Paris 3.

La discussion fut interrompue par l'arrivée de 4 députés de Nantes, envoyés pour féliciter l'Assemblée de la fermeté de sa conduite sage, de ses principes, pour annoncer l'adhésion de la ville de Nantes aux arrêtés du 17. Toute l'adresse est dans les termes les plus énergiques et les plus forts. Elle ne dut pas plaire aux opposants à la déli

1. Gaultier de Biau¬at, avocat, député du bailliage de Clermont en Auvergne.

2. Le mot est raturé.

3. En présence de la fermentation qui régnait à Paris, le ministre de la guerre avait rassemblé autour de cette ville de nombreux régiments composés surtout de troupes étrangères.

4. La phrase suivante est raturée et Maupetit a écrit en interligne les mots: Ne pas lire les lignes raturées; ce qui semble indiquer que les lettres de Maupetiť étaient destinées à être communiquées.

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