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chen die sigell. » Scherz ajoute : f. idem quod widerbeffen, befzen, oblatrare».

BELISTRIEN, s. m. Même signification que belistre.

Belistriens perpetuels des prez...

Belistriens, porteurs de veronicles.

Ball. VIII.

Qu'en dy tu, he, belitrien?

Farce du pasté et de la tarte.

Belistre, s. m. Mendiant, gueux qui vit d'aumône et de

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Un belistre de soldat, son hoste.» Montaigne, III,

II, 5. — « L'imposture d'une bellistresse.» Paré, XIX, 22. Il y a une scène des belistres dans le Mist, du V. Tes

tament.

Belistrerie, s. f. Mendicité, gueuserie.

Ce seroit une seigneurie
Que le train de belistrerie;
Ung chascun vouldroit caymander...
Tousjours avoye en fantasie

De le voir une fois rendu

A l'ordre de belistrerie.

Mir. des Enf. ingratz.

Rabelais écrit belistrandie au même sens : La belistrandie des Mille Souldiers en son facétieux catalogue de la librairie de Saint-Victor, I, 249.

Belistrer, v. n. Mendier, gueuser.

Non de vouloir chez toi les flatteurs rencontrer
Qui te feront un jour ainsi qu'eux belistrer.

RONSARD, 909.

D

Fainéans qui vont belistrans d'huis en huis. » Strapar., t. II, p. 391.

BENARDS, s. pl. Prononciation parisienne de bernards, synonyme de sot, dupe, niais.

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L'édition Trepperel donne bernardą au lieu de benards dans l'exemple ci-dessus, tiré de la ballade III du Jargon.

On le claime en disant bernart.

EUST. DESCH., ms. fo 211, col. 4.

Le Roman de Renart appelle un mouton bernard et qualifie l'âne Bernard l'archiprestre.

Lambert, Lambert, tu as enchanté ou ensorcelé mon

frère; il est tout bernard de toy.

Du Cange sous Ber

« Mais ledit Ber

que

narius, lettre de rémission, 1397. · nart estoit bien coquart, bernard et tout sot, car il n'estoit si mauvaise cornardie que sotie. » Autre lettre de 1391.

Mais, sire bernard, ces diables de ravisseurs n'avoientils pas un nez au visage? La Comédie des Proverbes, p. 25.

Les Parisiens, grasseyant comme les Anglais de nos jours, prononçaient béénards. On trouve, il est vrai, le mot bénarde pour qualifier une serrure qui s'ouvre des deux côtés (Trévoux et Littré); mais c'est encore une forme de bernarde: Icelle Marion s'en coury à l'uis, qui fermoit à serrure bernarde. Du Cange, Bernarius. Bernard, dit Littré, signifiait niais, sot, et l'on a nommé bernarde ou bénarde une serrure, moins bonne, moins sûre que les

autres. »

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D

Dans l'exemple tiré de la ballade III, benards prépare et redouble le sens de coquillars. (V. ce mot.)

Il ne serait pas impossible qu'à bernard se rattachât le verbe berner. Mais les matériaux manquent pour vérifier la conjecture.

Bernart a aussi la signification de langage ou même de Jargon :

Si Diex me gart,

Vous parlerez d'autre bernart.

Fabliaux mss. de Saint-Germain, p. 186.

Il semble que vous m'apregniez,

Fait-il, à chanter le bernart,

Ains me lairroie à une hart

Lacer el col que gel preisse.

Ib., fo 352.

BENDEZ, imp. de bender, ancienne orthographe de bander, v. a., tendre, raidir; par extension, résister, se prémunir. C'est du langage ordinaire.

Bendez vous contre la faerie.

Ball. V.

Il est inutile de citer ici les nombreux exemples de bender par un e; il suffit de rappeler quelques textes pour

le sens :

Et estoit grant pitié, car le pere contre le fils, le frere contre le frere estoient bandez. » Juvénal des Ursins. Chron., 1417. - En ces faultes nous sommes bandez à notre escient contre les reigles de la raison. » Montaigne, I, 54. « Je m'estonne, dit-il, comment les Italiens se bandent contre moy.» Ibid., III, 90.

Qui voudroit se bander contre une loi si forte?

REGNIER, Sat. III.

Saint-Simon, Voltaire et P.-L. Courier l'ont employé

en ce sens.

*BERARD ou BERART, s. m.

Berart s'en va chez les joncheurs.

Ball. IV.

Berard, se vous puist, renversez.

Ball. V.

Les éditions anciennes impriment indifféremment Berart ou Berard et Berouard. Mais le sens indique deux mots distincts. Berart paraît être le sobriquet de l'agent de police, du faux frère qui s'introduit chez les joncheurs pour les trahir et les dénoncer.

Berre, berri, verrat. Lat., verres.

BEROARD, s. m. Bandit, de l'ordre des soldats marau

deurs.

Car le bizac avoir ad vis

Fait au beroars faire la moue.

Ball. VI.

Hé! povre beroard,

Ta sentence estoit deja preste.

Vie de saint Christophe.

Voilà un de ces mots à double sens qui donnent tant de richesse au vocabulaire restreint du Jargon, que Bouchet comparait aux langues hébraïque, grecque et latine (III, 129). Le sens propre de beroard, c'est un soldat, un homme d'armes, et même un guerrier vaillant :

Chascun deist : « Veela, je croy, un berruier. »

BRUN DE LA MONTAGNE, 3075.

Du Cange contient l'article suivant : « Berroerii. Berrorieri. Birri. Sbirri, Berroarii. - Beroarios armigeros vestitos de eodem panno. Muratori, t. IV, 78. Les beroars de Muratori sont des hommes d'armes portant un uniforme. Du Cange ajoute Italis quae vox interdum sicarios, sceleratos et ruptuarios sonat, interdum apparitores. Ainsi ce sont chez les Italiens tantôt des sergents, des sbires, tantôt des routiers, autrement dit des brigands militaires.

:

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L'italien moderne conserve berroviere et birroviere signifiant archer ou sergent. Au xvIIe siècle, N. Duez lui donne le sens qui appartient aux deux exemples de Jargon allégués ci-dessus: 1o Fendeur de nazeaux; un filou; un couppe-jarrets; 2° serviteur de magistrat, comme bedeau,. sergent ou archer. »

On trouve la forme berrois traduite par berruyer dans La C. Poë, mss. av. 1300.

Le sens positif est authentiquement établi par les exemples qui précèdent. Le beroard est un soldat brigand, comme les feuillards (V. Feuille; consultez aussi le Discours préliminaire en tête du présent volume). Mais une autre

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