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'écrivit de revenir en France, où gardé par les connoisseurs comme il étoit desiré.

digne, à plusieurs égards, du grand Corneille, ce qui n'est pas un foible éloge. L'auteur avoit profité, pour cette pièce, de l'excellente Histoire de la conjuration de Venise, par l'abbé de St-Réal. La Fosse avoit toutes les qualités d'un honnête homme. Dans le cours de la vie, il étoit plus philosophe que poëte, se contentant de peu, et préférant les lettres à la fortune, et l'amitié aux lettres. On a encore de lui une Traduction, ou plutôt une Paraphrase en vers françois des Odes d'Anacréon, fort inférieure à l'original. On trouve, après cette version, plusieurs autres Pièces de poésie, dont quelques-unes sont assez bonnes, et le reste médiocre. Il mourut à Paris le 2 novembre 1708, à 50 ans. Son Théatre est en 2 vol. in-12, Paris, 1747. II en a paru une autre édition en 1755, qu'on a grossie, par je ne sais quel motif, de la Gabinie de Bruéys, et du Distrait de Regnard.

II. FOSSE, (Antoine de la ) sieur d'Aubigny neveu du précédent, naquit à Paris en 1658 d'un orfèvre, comme son oncle. Il fut successivement secrétaire du marquis de Créqui et du duc d'Aumont. Lorsque le marquis de Créqui fut tué à la bataille de Luzara, il fut chargé de porter à Paris le cœur du jeune héros, et il chanta sa mort dans une pièce de vers que nous avons encore. La Fosse parloit et écrivoit purement l'Italien. Une Ode qu'il fit en cette langue, lui mérita une place dans l'académie des Apatistes de Florence. Il y prononça, pour remerciment, un Discours en prose sur ce sujet singulier : Quels yeux sont les plus beaux, des yeux bleux, ou des noirs? I avoit encore plus de talent pour la poésie françoise. Ses vers sont extrêmement travaillés: il avouoit lui-même que l'expression lui coûtoit plus que la pensée. On a de lui plusieurs Tragédies : Polixène; Manlius - Capitolinus; Thésée; Corœsus et Callirhoé. Les trois premières ont été conservées au théâtre; Manlius, qui est la meilleure, a de grandes beautés la dernière eut moins de succès. Callirhoé est pourtant bien versifiée; mais le sujet n'en est pas heureux, et l'auteur, non moins modeste qu'ingénieux, a avoué plusieurs fois qu'il n'appeloit pas du jugement du public. Ce poëte, ami de J. B. Rousseau, n'est pas aussi connu qu'il devroit l'être son mérite dramatique est bien supérieur à celui de Cam--Samuel FOSTER, professeur au istron, quant au style. On trouve collège de Gresham, mort en dans ses pièces des tirades que ne 1652, et auteur d'uneGnomonique, désavoueroient pas nos grands 1675, in-4°, ne doit pas être tragiques. Son Manlius est re- confondu avec Jacques, ni avec

:

III. FOSSE, Voyez H. HAYS, et LAFOSSE.

FOSSE, (Du) Voyez X. THOMAS.

FOSTER, (Jacques) ministre Anglois non conformiste, né à Breter en 1697, mort en 1753, a prouvé l'excellence de la révélation chrétienne contre Tindal, 1731, et a publié des Sermons et des traités de controverse. Mais son principal ouvrage est intitulé: Discours sur la religion naturelle et les vertus sociales, 2 vol. in-4.°

autres écrivains du même nom, trop obscurs pour en parler.

FOTHERGILL, (Jean) cé lèbre médecin Anglois, de la secte des Quakers, né le 8 mars 1712, mort à Londres le 26 décembre 1780, se rendit non-seulement recommandable par ses découvertes en médecine, mais encore plus par sa bienfaisance. Un de ses projets avoit été de proscrire la traite des Nègres. Au lieu de transplanter ces malheureux dans un climat étranger, il auroit voulu qu'on eût fait cultiver la canne à sucre en Afrique. Plusieurs autres vues favorables à l'humanité méritèrent qu'on gravât sur son tombeau cette épitaphe aussi simple que vraie: Ci-git le Docteur Fothergill, qui dépensa deux cent mille guinées pour le soulagement des malheureux. C'est à ses dépens que furent imprimés la Bible traduite sur l'hébreu et sur le grec, par le Quaker Antoine Purver, 1764 2 vol. in-fol., et le Nouveau Testament, avec les notes de l'évêque Percy, 1780.

1. FOUCAULT, (Louis de) comte du Daugnon, avoit été page du cardinal de Richelieu. Il s'attacha au duc de Fronsac, qui commandoit les flottes de France. Il servit sous lui avec le rang de vice-amiral, au combat donné devant Cadix en 1640, et se saisit, après sa mort, de la forte place de Brouage, dont le duc étoit gouverneur. Cette place fit la fortune de Foucault: car en la remettant, on lui donna pour récompense le bâton de maréchal de France, le 20 mars 1653. Il mourut en octobre 1659, âgé d'environ 43 ans, avec la réputation d'un homme avide de gloire et d'argent. Il ne laissa que des

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filles; mais son frère continua cette famille qui remonte au 13° siècle.

II. FOUCAULT, (NicolasJoseph) Parisien, honoraire de l'académie des Belles-Lettres, fut successivement intendant de Montauban, de Pau et de Caen, et travailla par-tout pour le bien de l'état et des lettres. Il découvriten 1704 l'ancienne ville des Viducassiens à deux lieues de Caen, au village de Vieux, et il en envoya

une Relation exacte à l'académie des Belles-Lettres. Il avoit fait la découverte, quelque temps auparavant, du précieux ouvrage De Mortibus Persecutorum, attribué à Lactance, et qu'on ne connoissoit que par une citation de St. Jérôme. Ce fut sur ce manuscrit, trouvé à l'abbaye de Moissac en Querci, que le savant Baluze le publia. Foucault mourut le 7 février 1721, âgé de plus de 80 ans. Il joignoit des mœurs douces à une vertu austère, et des agrémens à un savoir profond.

I. FOUCHER, ( Simon) né à Dijon en 1644, mort à Paris en 1686, fut un défenseur de l'ancienne philosophie. On lui doit les deux ouvrages suivans: I. Dissertation sur la recherche de la vérité, suivie d'un examen des sentimens de Descartes in-12. II. Histoire de la philosophie académicienne.

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dans l'hôtel de ce seigneur qu'il passa le reste de sa vie, terminée par une apoplexie, en avril 1779. L'abbé Foucher étoit un savant studieux, et un homme doux et honnête. I cultiva d'abord les sciences exactes, et nous avons de lui une Géométrie métaphysique, ou Essai d'analyse sur les élémens de l'étendue bornée, 1758, in-8.o Il se tourna ensuite du côté de l'érudition, et eut des succès en ce genre. Son Traité historique de la Religion des anciens Perses, divisé en plusieurs Mémoires, imprimés dans différens vol. du Recueil de l'académie des BellesLettres, prouve son savoir et sa sagacité. Ce sont des recherches curieuses et neuves sur un sujet traité jusqu'alors très - imparfaitement. La religion des Perses qui lui avoit paru d'abord digne d'être distinguée des autres fausses religions, ne se montra à lui, lorsqu'il eut lu le Zenda-Vesta, que ce qu'elle est réellement : un amas de rêveries mêlé de quelques bons préceptes de morale.

sance entière, jouissant de toute
sa tête, il s'apperçut que si les
organes de la voix qui avoient
été embarrassés pendant quelque
temps, étoient devenus presque
libres, ils avoient cessé d'obéir
à sa volonté; que lorsqu'il vou-
loit énoncer un mot, sa bouche
en prononçoit un autre ; en sorte
que dans le moment où il avoit
des idées nettes, ses paroles étoient
sans suite. Lui-même rendit.
compte de cet accident dans les
mémoires de l'académie; il y dé-
tailla tous les symptômes, toutes
les particularités de ce phéno-
mène avec une simplicité
calme, une indifférence même,
dignes des héros du stoïcisme an-
tique; et on voit par ces détails,
qu'au milieu même de ces symp-
tèmes si effrayans qui le mena-
coient pour le reste de sa vie d'une
existence pénible et humiliante
il étoit plus occupé d'observer
ses maux que de s'en affliger.

I. FOUCQUET, (Nicolas) marquis de Belle-Isle, fils d'un conseiller-d'état, d'une famille ancienne, originaire de Normandie, naquit en 1615. Sa mère, Marie DE MAUPEOU, dame d'une piété éminente et d'une charité extrême, morte en 1681,

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91 ans, fut regardée comme la mère des pauvres, auxquels elle faisoit distribuer de l'argent et des remèdes. Elle est auteur d'un recneil très-répandu, sous le titre de Remèdes faciles et domestiques, 2 volumes in-12.

FOUCHY, (Jean-Paul GRANJEAN DE) auditeur des comptes et secrétaire perpétuel de l'académie des Sciences, étoit né à Paris le 17 mars 1707. Dans ses nombreux mémoires sur l'astronomie, il chercha les moyens d'observer avec justesse en se passant d'instrumens coûteux ou difficiles; et il réussit. Unissant à la culture des sciences celle de la poésie et des arts, il faisoit avec agrément des vers de société et jouoit Nicolas ForCQUET, son fils, de plusieurs instrumens. Tous les donna dès son enfance des mardimanches, il se plaisoit à toucher ques non équivoques de son esprit. l'orgue dans quelque église. Un Il fut reçu maître des requêtes accident singulier précéda sa à 20 ans, et procureur général mort. Saisi d'un étourdissement, du parlement de Paris à 35. La Fouchy fit une chûte, et le len-place de surintendant des finances demain, ayant repris sa connois- lui fut donnée en 1653, dans

un temps où elles avoient été épuisées par les dépenses des guerres civiles et étrangères et par la cupidité de Mazarin. Foucquet auroit dû les ménager; il les dissipa, et en usa comme des siennes propres. Il dépensa près de trente-six millions d'aujourd'hui à faire bâtir sa maison de Vaux. Ses déprédations, les alarmes que donnoient les fortifications de Belle-Isle, l'idée qu'on insinua au roi qu'il vouloit se faire duc de Bretagne et des isles adjacentes, et qu'il cherchoit à gagner des partisans par ses profusions, les tentatives quil avoit faites sur le cœur de Mad. La Vallière, tout servit à irriter Louis XIV contre son ministre. Le 20 août 1661, Foucquet donna à ce prince et à la reine sa mère, une fête magnifique dans sa maison de Vaux, aujourd'hui appelée Villars. On y jouales Facheux de Molière. Pellisson composa le Prologue en

vers,

:

à la louange du roi. Ce Prologue plut beaucoup à Louis XIV, qui n'en fut pas néanmoins plus favorablement disposé et. pour l'auteur, et pour celui qui donnoit la fête; on vouloit même les faire arrêter avant qu'elle fût finie triste exemple de l'instabilité des fortunes de cour. Louis XIV vit avec peine que Vaux étoit supérieur en beauté à Saint-Germain et à Fontainebleau. Les ennemis de Foucquet lui firent remarquer les armes et la devise du maître de la maison. C'étoit un écureuil avec ces paroles: Quò non ascendam ? « où ne monterai-je point?» L'écureuil étoit peint presque par-tout poursuivi par une couleuvre, qui étoit les armies de Colbert. Louis XIV sentit tout se que disoit la devise de Fouc

quet; il crut devoir dissimuler encore quelque temps. Enfin on attira avec adresse le surintendant à Nantes, et on l'arrêta le 7 septembre 1661. Lorsque sa vertueuse mère apprit la détention de son fils, elle fit taire la tendresse maternelle, et s'écria en se mettant à genoux C'est maintenant, & mon Dieu, que j'espère de son salut! FoucqueĽ s'étoit défait fort imprudemment, quelque temps auparavant, de sa charge de procureur général, dont il avoit fait porter le prix, douze cent mille livres, à l'épargne. Son procès lui fut fait par des commissaires, qui le condamnèrent, en 1664, à un bannissement perpétuel, commué en une prison perpétuelle. Ce fut dans la citadelle de Pignerol qu'il fut enfermé, et il y mourut le 23 mars 1680, à 65 ans. Quelques auteurs prétendent, mais sans preuves, qu'ik alla mourir dans le sein de sa famille, entièrement oublié, lui qui avoit joué un si grand rôle. De tous les amis que sa fortune lui avoit faits; il ne lui resta que Gourville, Pellisson, Mile de Scudéri, ceux qui furent enve→ loppés dans sa disgrace, et quelques gens de lettres qu'il pensionnoit. Le premier assure dan's ses Mémoires, que Foucquet sortit de sa prison quelque temps avant sa mort; mais son témoi gnage a été éontredit. Le'second prit sa défense dans plusieurs Mémoires recueillis en 15 vol. qui sont des modèles d'éloquence. Voyez BOUTAULD. Les dépréda➡ tions de Mazarin, firent en partie, les malheurs du surintendant ; ce cardinals' tot approprié, en souverain, plusions branclies des Pevenus de Vétat': mais, comme l'a dit un homme

d'esprit il n'appartient pas à

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tout le monde de faire les mêmes fautes.... Une particularité assez singulière du procès de Foucquet, est qu'il se méprit tellement sur les dispositions de ses juges à son égard, que quand il fallut nommer les rapporteurs, Mad. Foucquet la mère pria le premier président de Lamoignon de donner l'exclusion à ce même d'Ormesson, qui s'acquit tant d'honneur dans cette affaire par sa courageuse indulgence envers Foucquet. Elle demanda aussi l'exclusion pour Sainte-Hélène, conseiller au parlement de Rouen, qui étoit aussi de la chambre de justice; en ce point elle rencontra mieux, car Sainte-Hélène conclut à la mort. On sut sans doute à la cour l'exclusion demandée par Mad. Foucquet pour ces deux juges, et ils y gagnèrent dans l'esprit des ministres. Le roi manda le premier président, et lui dit de nommer pour rapporteurs Mrs d'Ormesson et de Sainte Hélène. Le premier président allégua la prière de Mad. Foucquet; Ce sont, ditil, les deux seuls qu'elle ait exclus.

Elle craint, répliqua le roi, l'intégrité connue de ces magistrats, et cette crainte est une raison de plus pour les nommer. Le premier président convint de leur intégrité; mais il représenta que comme il s'étoit fait une loi de ne jamais donner aux parties les rapporteurs qu'elles demandoient, il s'en étoit aussi fait une de ne leur jamais donner ceux qu'elles excluoient. Que l'accusé, dit d'abord le roi, fort bien instruit par ses ministres, propose ses moyens de récusation; la chambre en jugera; et il finit par ordonner qu'on conservât les deux exclus: Le premier président pria

le roi de prendre du temps pour faire ses réflexions, avant de lui donner ses derniers ordres; le roi assura que ses réflexions étoient faites, et que sa volonté, sur cet article, seroit immuable. Le premier président fit de vifs reproches, sur cette violence, à Colbert et à le Tellier, dont Turenne disoit, au sujet de ce procès: » M. Colbert a plus d'envie que M. Foucquet soit pendu, et M. le Tellier a plus de peur qu'il ne le soit pas. » (Extrait de la Vie du premier président de Lamoignon, dans le Mercure de 1782, no 4.) On prétend que Foucquet supporta les ennuis de sa prison avec résignation. C'est du moins ce que dit un poëte à un célèbre exilé:

Ainsi Foucquet, dont Thémis fut le guide,
Du vrai mérite appui ferme et soiide,
Tant regretté, tant pleuré des neuf
Sœurs,

Le grand Foucquet, au comble des
malheurs,

Frappé des coups d'une main vigoureuse Fut plus content dans sa demeure affreuse,

Environné de sa seule vertu,

Que quand jadis, de splendeur revêtu,
D'adulateurs une foule importune
Venoit en foule adorer sa fortune.

La religion vint au secours de ce ministre infortuné. Il lut pendant sa prison des livres de piété; on assure même qu'il en composa quelques-uns. Après sa disgrace, sa bibliothèque fat saisie et vendue; le roi fit acheter environ treize cents volumes, et sur-tout un recueil précieux sur l'histoire d'Italie

.. IL FOUCQUET, (CharlesArmand) fils du surintendant des finances, né à Paris en 1657, entra dans l'Oratoire en 1682.

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