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la bénédiction pour tous. Quest. Il est donc enseigné ici: s'ils sont assis, quoiqu'ils ne soient pas couchés. Rav Nahman, fils d'Isaac, répondit: il s'agit ici d'un cas où ils se sont dit: allons, nous mangerons du pain dans tel endroit (en fixant le lieu du repas). Lorsque l'âme de Rav fut en repos (lorsqu'il fut mort) ses disciples allèrent après lui (après son cadavre), et quand ils revinrent, ils se dirent: allons, nous mangerons du pain sur le fleuve Donak (des pleurs). Après avoir mangé, ils prirent place et firent cette question: La Mischna nous parle expressément de ceux qui sont couchés, et non de ceux qui sont assis, ou peut-être parce qu'on a dit: allons et nous mangerons du pain dans tel endroit, cela équivaut à l'action d'être couché. Mais ils n'étaient pas à même (de résoudre cette question). Alors Rav F. 43. a. Ada, fils d'Ahva, se leva, et rejetant la déchirure (qu'il avait faite à son habit pour la mort de Rav) derrière son dos, il fit une autre déchirure et s'écria: l'ame de Rav repose, et nous n'avons pas encore appris la bénédiction des mets. I survint en attendant un vieillard qui, en combinant la Mischna avec la Baraïtha, leur apprit que, vu qu'ils avaient dit: allons et mangeons du pain en tel endroit, cela était comme s'ils avaient été couchés.

Mischna. S'ils sont couchés un seul fait la bénédiction. Ghémara. Rav dit que cela n'a été enseigné que par rapport au pain, qui exige qu'on soit couché (à table), mais le vin n'exige pas qu'on soit couché. Mais R. Johanan dit que même le vin exige qu'on soit couché. D'autres disent: Rava dit: cela n'a été enseigné que par rapport au pain pour lequel il est bien que l'on soit couché; mais pour le vin il n'est pas bien que l'on soit couché. Mais. R. Johanan a dit: pour le vin aussi il est bien que l'on soit couché. On a fait une question sur cette tradition: d'après quelles formalités se couche-t-on à table? Les convives entrent et prennent place sur les bancs (73bobo lat.) et sur les chaires (7 gr.) jusqu'à ce que tous soient entrés. Lorsqu'on leur apporte de l'eau chacun d'eux lave une de ses mains 65).

65) Raschi: pour prendre de cette main la coupe dans laquelle il boit avant le repas.

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Lorsqu'on leur apporte le vin, chacun en fait la bénédiction à part. Quand ils sont déjà montés (sur les lits), et qu'ils se sont couchés on leur apporte de nouveau de l'eau, et quoique chacun d'eux ait déjà lavé une de ses mains il les lave encore une fois toutes les deux. Lorsqu'on leur apporte le vin quoique chacun en ait fait la bénédiction à part, un d'entr'eux en fait la bénédiction pour tous. Or donc, d'après la citation où l'on apprend que Rav dit: cela n'a été enseigné que pour le pain qui exige qu'on se couche, mais le vin n'exige pas qu'on se couche, est-ce qu'il y aurait une difficulté dans la Recha (de la Mischna) 66)? Rép.: C'est une autre chose pour des convives dont l'intention est de se transporter d'un endroit à l'autre 67). Mais d'après la citation où l'on apprend que Rav dit: on n'a enseigné cela que par rapport au pain pour lequel il vaut mieux qu'on soit couché; mais pour le vin il ne vaut pas mieux qu'on soit couché, est-ce qu'il y aurait une difficulté dans la Sepha où il est dit (qu'un seul bénit pour tous)? Rép.: Là c'est une autre chose; car puisqu'il vaut mieux que l'on soit couché pour le pain, il vaut aussi mieux qu'on le soit pour le vin; mais pour le vin seul il ne vaut pas mieux.

Mischna. Si on leur apportait du vin au milieu du repas, etc.

Ghémara. On demandait au fils de Zoma: pourquoi a-t-on dit si on leur apportait du vin au milieu du repas, chacun d'eux devrait faire la bénédiction à part; mais après le repas un devrait bénir pour tous? Il répondit: parce que la maison de l'avalement (le gosier) n'est pas vide (et par conséquent on n'est pas disposé à entendre la bénédiction que fait un autre).

Mischna. Et il dit sur le parfum, etc.

Ghémara. On peut déduire de cette Mischna que cela vaut en général, lorsque se trouve présent un homme plus

66) Raschi: où il est enseigné que chacun fait sur le vin une bénédiction à part, or, si le vin n'exigeait pas qu'on se couchât à table un pourrait faire la bénédiction pour tous, ce qui est contradictoire, 67) Raschi: de l'endroit où ils étaient assis pour attendre les autres, à l'endroit où le repas doit avoir lieu.

digne que les autres. Et sous quel rapport? Sous le rapport d'avoir lavé ses mains le premier après le repas; ce qui vient à l'appui de l'opinion de Rav; car Rav Hija, fils d'Ache, disait avoir entendu dire à Rav: celui qui lave ses mains le premier après le repas est déjà prêt pour faire la bénédiction. Rav et R. Hija étant assis devant Rabbi dans un repas, Rabbi dit à Rav: lève-toi et lave tes mains. R. Hija vit qu'il en fut troublé. Il lui dit donc : fils du prince (titre de Rav) prends garde; car il t'a dit cela (afin que tu laves les mains) le premier, et fasses la bénédiction du repas.

Zira disait avoir entendu dire à Rava, fils de Jérémie: quand fait-on la bénédiction sur l'encens (après le repas)? Lorsque sa fumée monte déjà. Sur quoi R. Zira dit à Rav, fils de Jérémie : mais on ne sent pas encore son odeur. L'autre lui répondit: d'après ta manière de raisonner quand fait-on la bénédiction: celui qui fait sortir le pain de la terre? N'est-ce pas lorsqu'on n'a pas encore mangé (du pain), mais qu'on a l'intention d'en manger? Ici aussi (on la fait) lorsqu'on a l'intention d'en sentir l'odeur. R. Hija, fils d'Abba, fils de Nahmani, disait avoir entendu dire à Rav Hasda qu'il avait entendu dire à Rav, et d'autres disent que Rav Hasda disait avoir entendu dire à Zeïri, que pour tous les parfums on fait la bénédiction: celui qui crée les arbres du baume, excepté le musc (pv) qui provient d'un animal, et sur lequel on fait la bénédiction: celui qui crée les espèces des baumes. Objection: On ne fait la bénédiction: celui qui crée les arbres de baume, que sur le baume (7) de la maison de Rabbi, et sur le baume de la maison de César, et sur le myrte de tous les lieux (vu qu'il propage l'odeur sans qu'on ait besoin d'en altérer la nature en le brûlant) cette objection reste. Rav Hasda dit à Rav Isaac: pour cette huile de baume quelle bénédiction faut-il faire? Il lui répondit: Rav Jéhuda disait: celle-ci: celui qui crée l'huile de notre terre. Il lui répondit: qu'on ne cite rien là-dessus de Ray Jéhuda; car il avait une trop grande prédilection pour la terre d'Israël. Quelle bénédiction doivent donc dire tous les autres? Il lui répondit: R. Johanan disait que c'était celle-ci: celui qui crée l'huile de l'arabe. Rav Ada, fils d'Ahava, disait: pour le costus

mes.

(N) il faut faire la bénédiction: celui qui crée les arbres des baumes; mais non pour l'huile où le costus est mêlé. Cependant Rav Cohana disait qu'on la fait même pourF. 43. b. cette huile où le costus est mêlé, mais non pour l'huile où le costus a été broyé. Cependant les Nehardéens disaient qu'on la fait même pour l'huile où le costus est broyé. Rav Ghiddel disait avoir entendu dire à Rav: pour le jasmin (po gr. liseron) on fait la bénédiction: celui qui crée les arbres des baumes. Rav Hananaël disait avoir entendu dire à Rav: pour ce romarin (ou lavande, spic-nard) il faut faire la bénédiction: celui qui crée les arbres des bauC'est pourquoi, Mar Zutra disait, que signifie le passage (Jos. II, 6.): or, elle les avait fait monter sur le toit, et les avait cachés dans des chevottes de l'arbre (7). Rav Mecharchia dit: pour ce narcisse ( ou lis) de jardin il faut faire la bénédiction: celui qui crée les arbres des baumes. Mais pour le narcisse du désert: celui qui crée les herbes des baumes. Rav Chechath dit: pour les violes on doit faire la bénédiction: celui qui crée les herbes des baumes. Mar Zutra disait: celui qui sent l'odeur du fruit de citronnier ou du coignassier dit: béni celui qui a donné une bonne odeur aux fruits. Rav Jéhuda dit: celui qui sort dans un jour du mois de Nisan, et voit des arbres qui poussent, doit dire: béni soit celui qui n'a rien laissé manquer dans son monde, et qui y a créé de bonnes créatures et des arbres de bonnes qualités, afin que les fils des hommes s'en réjouissent.

Rav Zutra, fils de Tovia, disait avoir entendu dire à Rav: d'où déduit-on qu'on fait la bénédiction sur l'odeur? De ce qu'il est dit (Psau. CL, 6.): que toute ûme loue Dieu. Or, quelle est la chose dont l'âme jouit et le corps ne jouit pas? Il me paraît qu'on peut dire que c'est l'odeur. Rav Zutra, fils de Tovia, disait aussi avoir entendu dire de Rav: il viendra un temps que les élus d'Israël répandront une bonne odeur, telle que celle du Liban; car il est dit (Osée XIV, 6.): ses branches s'avanceront et sa magnificence sera comme celle de l'olivier, et son odeur comme celle du Liban. Le même Mar Zutra disait encore au nom de Rav: que signifie ce qui est écrit (Eccles. III, 11.): tout ce qu'il

a fait est beau dans son temps? Cela veut nous apprendre que le Saint, béni soit-il, fait qu'aux yeux de chacun son métier paraisse agréable (afin que le monde ne manque pas d'ouvriers de tout genre). Sur quoi Rav. Papa dit: voilà ce que disent les hommes: attache à une autre chose (à un cochon) 68) la partie la plus tendre du palmier, il fera toujours son métier (qui est de se jeter dans la boue pour y chercher sa nourriture).

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Le même Rav Zutra disait en outre au nom de Rav: un flambeau (dans la nuit) est comme deux personnes, et la lune comme trois (pour tenir tête aux mauvais esprits). Sur quoi on fit la question: est-ce que le flambeau est comme deux avec celui qui le porte, ou peut-être est-il comme deux sans celui qui le porte? Viens et écoute: et la lune est comme trois, d'accord si tu dis avec celui qui la voit; mais și tu dis, sans celui qui la voit elle sera comme quatre personnes. Et à quoi bon autant? Vu que Mar a dit: à un seul homme le mauvais esprit se montre et fait du mal, à deux il se montre; mais il ne fait pas de mal, à trois il ne se laisse pas voir du tout. N'est-ce pas donc qu'on peut déduire de cela qu'un flambeau est comme deux avec celui qui le porte? Oui c'est ce qu'il faut en déduire.

Rav Zutra disait enfin au nom de Rav, et d'autres disent que Rav Hunna, fils de Bizna, disait avoir entendu dire à R. Chimeon Hasida (le pieux), et de nouveau d'autres disent que R. Johanan disait cela au nom de R. Chiméon, fils de Johaï: il vaudrait mieux à l'homme de se jeter dans le foyer d'une fournaise allumée que de faire pâtir (de honte) le visage de son prochain en présence de plusieurs. D'où le déduisons-nous? De Tamar; car il est dit (Gen. XXXVIII, 25.): Et comme on la faisait sortir, etc. (NY ~7) (Talm.: à ny brûler) 69).

Les rabbins ont appris: si (à la fin du repas) on pré

68) une autre chose, formule dont on se sert pour nommer tout ce qui pourrait choquer les oreilles.

69) Raschi: Tamar disait: si Juda avoue que je suis enceinte de lui bien; autrement j'aimerais mieux être brûlée que de le faire rougir.

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