La reproduction et la auction des articles de l'Afrique explorée et civilisée sont interdites, à moins que la provenance n'en soit indiquée. EXPLORÉE ET CIVILISÉE JOURNAL MENSUEL FONDÉ PAR M. Gustave MOYNIER Consul général de l'État indépendant du Congo, Membre de l'Institut de Droit international, de la Société de géographie de Genève, Correspondant de l'Institut de France, de l'Académie d'Hippone, de la British and Foreign Antislavery Society, et des Sociétés de géographie de Marseille, Nancy et Porto. PUBLIÉ ET RÉDIGÉ PAR M. Charles FAURE Membre correspondant des Sociétés de géographie de Berne, Saint-Gall, Aarau, Lisbonne, Porto, Secrétaire de la Société protestante des Amis des Esclaves. AVEC LA COLLABORATION DE M. le professeur William ROSIER Membre correspondant de la Société de géographie de Saint-Gall L'Afrique paraît le premier lundi de chaque mois, par livraisons in-80 d'au moins 20 pages chacune; le texte est accompagné de cartes, chaque fois que cela paraît nécessaire. Le prix de l'abonnement annuel, payable d'avance, est de 10 francs, port compris, pour tous les pays de l'Union postale; pour les autres, 11 fr. 50. Il sera rendu compte de tout ouvrage nouveau relatif à l'Afrique, envoyé à la Direction. Adresser tout ce qui concerne le journal à M. C. Faure, 10, chemin Dumas, Champel, près Genève (Suisse). S'adresser pour les abonnements à l'éditeur, M. H. Georg, à Genève ou à Bâle. On s'abonne aussi : Dans tous les bureaux de poste de Suisse, de France et d'Allemagne. Chez MM. A. BARBIER, librairie africaine et coloniale, 31, rue Bonaparte, Paris. L. FRIEDERICHSEN et Cie, libraires, Admiralitätsstr., 3/4, à Hambourg. Et chez les principaux libraires de tous les pays. AVIS. Nous mettons à la disposition de nos nouveaux abonnés, au prix de 12 fr. chacun, un certain nombre d'exemplaires complets de la IIme et de la IVme année et suivantes. La Ire et la IIIme sont épuisées. L'AFRIQUE EXPLORÉE ET CIVILISÉE JOURNAL MENSUEL TREIZIÈME ANNÉE 1892 GENÈVE H. GEORG. LIBRAIRE-ÉDITEUR 1892 BULLETIN MENSUEL (4 janvier 18921). Dans la séance du 18 décembre de l'Académie des Inscriptions et BellesLettres, M. René de La Blanchère a lu un travail très intéressant sur les moyens employés par les Romains pour procurer à l'Afrique septentrionale la fertilité remarquable qui lui valait une population très nombreuse comparativement à celle d'aujourd'hui. Dans les conditions actuelles, la mise en valeur obtenue dans l'antiquité est impossible. L'absence d'eau n'est pas l'obstacle capital, car une moitié du pays en reçoit en moyenne plus que le bassin de la Seine, l'autre presque autant que le sud-est de la Russie. Il faut le chercher plutôt dans l'inégale répartition des pluies qui tombent toutes durant quelques mois, tandis que les autres sont complètement sees. Pour remédier aux inconvénients d'un régime torrentueux des rivières et à une sécheresse de cinq mois, les Romains avaient couvert la province d'Afrique d'un réseau d'ouvrages hydrauliques que M. de La Blanchère étudie depuis une dizaine d'années. Le principe qui dominait dans la création et le fonctionnement de ces ouvrages, c'est qu'aucune portion de l'eau n'était abandonnée à elle-même. Depuis le sommet des montagnes jusqu'à la mer, toute celle qui tombait était saisie, conduite et distribuée. Dans les plus petits ravins des montagnes, il y avait des barrages rustiques en pierres sèches pour retenir l'eau. Dans les vallons, d'autres barrages arrétaient un peu les eaux déjà réunies; à l'entrée de chaque grande vallée, un système d'ouvrages en assurait non seulement l'arrosement, mais le passage de ces mêmes eaux dans des conditions de lenteur et d'absorption voulues. Au débouché de chaque grand oued en plaine, un ouvrage important, généralement barrage de retenue et de distribution, empêchait les crues subites et permettait aux eaux de se répandre dans les terrains de culture. M. de La Blanchère a pris pour type l'aménagement hydraulique de l'Enfida, situé sur la limite de la Zeugitane et du Bizacium, et qui peut, par conséquent, servir d'exemple pour les deux régions. Il l'a décrit en détail et a montré que le même système a été établi non sculement dans la Mauritanie, mais dans toute l'Afrique romaine, où l'on en 1 Les matières comprises dans nos Bulletins mensuels et dans les Nouvelles complémentaires y sont classées suivant un ordre géographique constant, partant de l'Algérie, puis allant à l'Est, longeant ensuite la côte orientale du continent et revenant par la côte occidentale. Voir la carte à la quatrième page de la couverture. |