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klap, hlap, jalp parler), nous donnons à entendre que, d'après notre observation, les hommes crient et se querellent quelquefois comme des chiens. Le mépris avec lequel on accueille la médisance fait que nous l'assimilons volontiers à l'aboiement d'un chien qui n'ose nous attaquer de front. Les éléments pour ces comparaisons et ces assimilations se trouvent partout. Le clabaud est le chien de chasse qui donne de la voix hors de propos. En All. kleffen veut dire aboyer, clabauder, klaffen ouvrir la gueule, das Klafter la brasse, la mesure de deux bras étendus, transportant le nom de la déhiscence du gosier aux bras. Cerbère, le chien de l'enfer, est probablement le même mot que clabaud. On s'esclaffe de rire lors qu'en poussant son ah ah on a l'air d'aboyer. Sa variante glapir qui est tout proche de l'Angl. to yelp dénote une voix de chien aigue et intéressée (to yaup, japper). L'attention ou tout simplement la badauderie, l'amusement aux choses inutiles ou mauvaises s'expriment par la racine de galoubet transformée en verbe. Pendant que nous badaudons, le galoubet s'ouvre en même temps que les yeux. Nous avons vu aussi la bouche entr'ouverte prêter son nom au spectateur, au rebouiseur etc. Le Gaffeur va reparaître ici sous une dénomination congénère, car généralement quand il y a des racines équivalentes telles que ga, gal, gaf, galf, on tire de chacune d'elles des homonymes ayant le même sens. Ainsi le museur, le coureur s'appelle le galvaudeux, Galvauder son argent, veut dire le dépenser en s'amusant d'une façon licencieuse. Le galapiat, le galapiau sont synonymes de

galvaudeux. Ces mots proviennent du Centre où ils ont pour synonymes les congénères galuriau, galefertiau, vallaupiau, galibard, galetru, galbiau et galetaud. Le galvaudage s'appelle au Centre le gallouage. Le galopin paraîtrait plutôt un jeu de mots sur galop que le mot galop lui-même et tenir la place de galvaudeux, gavroche. C'est en effet un petit voyou (1), un garçon impertinent. Le galifard, la galifarde désignent le petit apprenti et la petite demoiselle de magasin. Ce sont deux petits museaux qui gaffinent soit pour apprendre, soit par curiosité. Le galfâtre est l'imbécile qui regarde sans comprendre. La galupe est la coureuse, la galvaudeuse. - Le masque joyeux, la moquerie, peut-être le rire qui l'accompagne, s'exprime par le mot galipette qui a le sens de farce (H. klucht); le galipeteur est le plaisant. La gueule qui saisit, qui enserre, a prêté son nom à l'instrument qui agit comme elle de là le mot clampe et ses congénères; gluc', xλeig la clef qui tient — κλεις clava l'articuclef, clavus la barre du gouvernail qui le clef, club, agglomération (avec m pour bou p) - clubfoot pied bot, ramassé autour de l'articulation, club groupe de sociétaires, claw griffe, clueglomus, pelote - die Klaue la griffe, die Keule le` gigot, la hanche. Etre perclus, claudicant, marque un défaut dans l'accrochement. Cette articulation défectueuse mise en mouvement donne le sens de kóla boîteux χωλός id. (γλουτίς la hanche) claudus qui

glunc' saisir tion, clavis la

fait tou: ner

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(1) Voyou est synonyme de gavroche. Voir est assimilé à gaffiner. Pour la génèse du son vid, V. Traité, p. 55. Vid en Sanskrit veut dire savoir.

cloche, claudiquer, clocher, clodoche qui a les articulations décrochées (1) — to halt claudiquer (cluster grappe, to clutch agripper) schlottern locher. Le galop en Grec xáλ semblerait avoir le sens de clava sabot, avec la qualification de frappant la terre. Tel est le sens de galop lorsque, par jeu de mots, il est employé pour rossée, grêle de coups. V. au mot clapette. Ce mot, par redoublement d'équivoque, se remplace par danse, le tapement des pieds. La patte, le membre articulé qui frappe, V. au mot chiquer frapper, exprime son acte par xoλapio je frappe, je châtie alapa le soufflet klopfen battre.

le galop to clap frapper

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La clampe qui tient, qui enserre, a donné son nom à l'enveloppe, à la protection: kalapa carquois, kolaka casque-xáλŋ cràne, cime, rocher élevé — chlamys le manteau et glubo ôter l'écorce, le glume, clam d'une façon couverte, cachée heaume, calebasse - helmet le casque, clam coquillage comestible, scollop coquille der Helm le casque. De là le mot globe, en L. globus, l'objet qui a la rondeur de l'enveloppe, en Argot le ventre, à cause de sa forme rebondie. De là encore le galbe, la forme qui présente des contours arrondis comme le globe. Calypso est la nymphe qui se cache. Sans la labiale nous avons, pour exprimer la cachette, la protection: ç'il vêtir, kûl protéger, empêcher, kôli carquois -xwhów je défends — cilium le sourcil, cheκωλύω lys la tortue cellule, cale, calotte, écaille (2)

(1) Eclopé marque un défaut de la clampe, comme l'Ang. to limp être éclopé (sans gutturale) et le Skt klam variante de çram.

(2) La galure, le galurin désignent le couvre-chef, le chapeau.

scale écaille

die Hülle idem.

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La rondeur de

l'enveloppe se retrouve dans le galet avec sa forme roulée et dans son congénère le calot, en Latin calculus, le caillou et en Patois Limbourgeois kuls bille. Le caliborgne est borgne des calots. En Patois du Limbourg schèle kuls, est le sobriquet de celui dont les calots roulent en sens opposé. La galette est la miche qui a la forme du galet. Avoir de la galette veut dire avoir des ronds, de la monnaie. La rondéur se fait sentir dans c'al vaciller, c'il, hwal, kél, kwél rouler; k'al, xal vaciller; cal, kar se mouvoir - xuíw id. κυλίω cylinder cylindre, caillou, calcul, calculer - to coil enrouler en cercle der Kelter le manège pour écraser les grappes, le pressoir, kollern avoir le vertige H. hollen s'emballer (1). - Le coloquet nous ramène à l'enveloppe. Le sens est calotte, en Flamand klak. Le mot est modelé sur cloche, variante de calice, avec le sens de ampoule et écaille servant de grelot. Oter l'écaille, la gousse (V. plus haut), nommé en H. schillen, donne le sens et le son de séparer et concerne les choses qui ont de la différence entr'elles. Nonchalant est une expression qui équivaut au H. onverschillig, peu me chault à het kan me weinig schelen. L'Ang. skill veut dire habileté; ce sens découle de celui de discernement, inhérent à ce phonème. Une calotte est par jeu de mots un coup sur la tête. Au fond, on veut dire un coup de calot, V. ce mot. Cette expression est synonyme de gilquin. - Sans la labiale de la fin et

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(1) Le sens de s'emballer est bondir comme la balle, rouler avec des soubresauts comme la bille, la boule, partir comme la balle du fusil.

avec l'aspiration remplaçant la gutturale, nous voyons l'accrochement s'exprimer par og le clou - vola avec le digamma, le creux de la main et accrocher par lâ saisir είλω id. haereo adhérer adhérent, adhé

sion, haler tirer sur to hold tenir-halten id. — Le mouvement imprimé à l'articulation produit la rotation de l'aile, du bras, de la jambe. Ελίσσω tourner volvere et sans le digamma ala l'aile, ales oiseau, volo je vole (comme l'oiseau), V. au mot ornie — évolution, villebrequin (1), hélice, valse to wheel tourner, to wallow rouler - wallen voyager, rouler H. wiel la

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A fin de rester fidèle à l'ordre alphabétique nous traiterons le thème c-n avant celui qui sonne le c-r malgré l'intime liaision de ce dernier avec la racine c-l dont nous venons de suivre quelques évolutions.

Quand nous raidissons la langue pour prononcer le g dur, nous la sentons qui touche le palais et produit ainsi le son n. Réunis ils forment le thème g-n. Le n de son côté en fermant par sa production même l'ouverture bucale amène le g dur. Il n'est donc pas étonnant de voir ces deux lettres prendre, dans le même mot, indifféremment la première ou la deuxième place. L'accession de n à ́g dur se produit, par exemple dans guingois de la même racine que agiter, dans le H. ik ging j'allais de ik ga je vais (je gigote), dans le Grec XEVTÉW (2) extension de vio gratter et xéo fendre. La métathèse, nous l'avons vue appliquée dans genou et angle. - L'or(1) La première partie ville est une variante de virer.

(2) Quand nous appuyons la langue contre le palais pour former le n il se produit un t.

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