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la cause du tout, qui est aussi parfait que son origine.

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Il est facile à présent de décider laquelle de la Volupté ou de la Sagesse est la plus voisine du bon principe, et la plus sainte devant les hommes et devant les dieux. Pour que rien ne manque à l'évidence, comparons tour-à-tour avec l'une et l'autre ces trois vertus premières, et nous saurons quels sont leurs rapports de ressemblance et d'affinité. Prenez d'abord la Vérité

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pour cet examen et après l'avoir mise en parallèle avec la Volupté et la Sagesse, demandezvous à laquelle des deux elle ressemble. La question n'est pas douteuse quoi de plus menteur que la Volupté, dont les parjures ont fait dire qu'il n'est pas de faux serment en amour que les dieux ne pardonnent, comme si les Plaisirs étaient des enfans sans raison? La Sagesse est, au contraire, ou la même chose que la Vérité, ou ce qui lui ressemble le plus, ce qu'il y a de plus vrai parmi les hommes. Passez à l'autre vertu, la proportion, et recommencez la même épreuve vous voyez d'un coup-d'oeil que rien : n'est moins mesuré que la Volupté et ses folles joies, tandis que rien ne l'est plus que la Sagesse. Enfin à laquelle des deux appartient le vrai beau? Est-il, et sera-t-il jamais un homme en aucun pays, en aucun siècle, qui, même en songe, ose croire qu'il ne soit point beau d'être sage? Mais le spectacle des plus douces voluptés

· νὰς δέ γέ που, καὶ ταύτας σχεδὸν τὰς μεγίστας, ὅταν ἴδωμεν ἡδόμενον ὁντινοῦν, ἢ τὸ γελοῖον ἐπ ̓ αὐταῖς, ἢ τὸ πάντων αἴσχιστον ἑπόμενον ὁρῶντες, αὐτοί τε αἰσχυνό μεθα, καὶ ἀφανίζοντες κρύπτομεν ὅτι μάλιστα, νυκτὶ πάντα τὰ τοιαῦτα διδόντες, ὡς φῶς οὐ δέον ὁρᾶν αὐτά.

Πάντη δὴ φήσεις ὑπό τε ἀγγέλων πέμπων καὶ παροῦσι φράζων, ὡς ἡδονὴ κτῆμα οὐκ ἔστι πρῶτον, οὐδ ̓ οὗ δεύτερον· ἀλλὰ πρῶτον μέν πη περὶ μέτρον καὶ τὸ μέτριον καὶ καίριον, καὶ πάντα ὁπόσα τοιαῦτα χρὴ νομίζειν τὴν αἴδιον εἰρῆσθαι φύσιν· δεύτερον μὴν περὶ τὸ ξύμμετρον καὶ καλὸν καὶ τὸ τέλεον καὶ ἱκανὸν, καὶ πάνθ ̓ ὁπόσα τῆς γενεᾶς ταύτης αὖ ἐστί· τὸ τοίνυν τρίτον, ὡς ἡ ἐμὴ μαντεία, νοῦν καὶ φρόνησιν τιθεὶς, οὐκ ἂν μέγα τι τῆς ἀλη θείας παρεξέλθοις· ἆρ ̓ οὖν οὐ τέταρτα, ἃ τῆς ψυχῆς ἔθεμεν αὐτῆς, ἐπιστήμας τε καὶ τέχνας καὶ δόξας ὀρθὰς λεχθείσας, ταῦτ ̓ εἶναι τὰ πρὸς τοῖς τρισὶ τέταρτα; εἴπερ τοῦ ἀγαθοῦ γέ ἐστι μᾶλλον, ἢ τῆς ἡδονῆς ξυγγενῆ· πέμπτας τοίνυν, ἃς ἡδονὰς ἔθεμεν, ἀλύπους ὁρισάμενοι, καθαρὰς ἐπονομάσαντες τῆς ψυχῆς αὐτῆς ἐπιστήμας, ταῖς δὲ αἰσθήσεσιν ἑπομένας

Εκτῃ δ ̓ ἐν γενεᾷ (φησὶν Ὀρφεὺς) καταπαύσατε κόσμον ἀοιδῆς. PHILEBUS.

GYGES ET ANNULUS.

ΕἶΝΑΙ μέν φασι τὸν Γύγην, τοῦ Λυδοῦ πρόγονον, ποιμένα θητεύοντα παρὰ τῷ τότε Λυδίας ἄρχοντι· ὄμβρου

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que goûtent les sens, fait horreur ou pitié, et rougissant nous-mêmes de ces honteuses délices, nous les cachons dans les ténèbres: la Sagesse ne craint point le jour.

O philosophes, dites et faites dire aux mortels que la Volupté n'est ni le premier ni le second bien; mettez au premier rang, le vrai, le juste, l'à-propos, et tous ces autres attributs de l'éternelle nature; au second, la proportion et la beauté, la grâce et la force, et les autres membres de cette divine famille ; nommez ensuite à la troisième place, si vous m'en croyez, la Sagesse et la raison; à la quatrième les facultés de l'esprit, comme les sciences, les arts, les saines opinions, qui tiennent de plus près au bien que la Volupté ; à la cinquième enfin, la Volupté même, mais celle qui donne des plaisirs sans douleurs, et ces émotions pures que les sensations communiquent à l'âme. Je m'arrête; Orphée l'ordonne :

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Au sixième vainqueur, cessez vos nobles chants.

PHILÈBE.

L'ANNEAU DE GYGÈS.

GYGÈS,
et berger du prince qui régnait en Lydie. Après

un des ancêtres de Crésus, était esclave

δὲ πολλοῦ γενομένου καὶ σεισμοῦ, ῥαγῆναί τι τῆς γῆς, καὶ γενέσθαι χάσμα κατὰ τὸν τόπον, ᾗ ἔνεμεν· ἰδόντα δὲ καὶ θαυμάσαντα, καταβῆναι, καὶ ἰδεῖν ἄλλα τε δὴ ὰ μυθολογοῦσι θαυμαστὰ, καὶ ἵππον χαλκοῦν κοῖλον, θυρίδας ἔχοντα· καθ ̓ ἂς ἐγκύψαντα, ἰδεῖν ἐνόντα νε κρὸν, ὡς φαίνεσθαι, μείζω ἢ κατ ̓ ἄνθρωπον· τοῦτον δὲ ἄλλο μὲν οὐδὲν, περὶ δὲ τῇ χειρὶ χρυσοῦν δακτύλιον φέ ρειν, ὃν περιελόμενον ἐκβῆναι· ξυλλόγου δὲ γενομένου τοῖς ποιμέσιν εἰωθότος, ἵν ̓ ἐξαγγέλλοιεν κατὰ μῆνα τῷ βασιλεῖ τὰ περὶ τὰ ποίμνια, ἀφικέσθαι καὶ ἐκεῖνον, ἔχοντα τὸν δακτύλιον· καθήμενον οὖν μετὰ τῶν ἄλλων, τυχεῖν τὴν σφενδόνην τοῦ δακτυλίου περιαγαγόντα πρὸς ἑαυτὸν εἰς τὸ εἴσω τῆς χειρός· τούτου δὲ γενομένου, ἀφανῆ αὐτὸν γενέσθαι τοῖς παρακαθημένοις, καὶ διαλέ γεσθαι ὡς περὶ οἰχομένου· καὶ τὸν θαυμάζειν τε, καὶ πάλιν ἐπιψηλαφῶντα τὸν δακτύλιον, στρέψαι ἔξω τὴν σφενδόνην· καὶ στρέψαντα, φανερὸν γενέσθαι· καὶ τοῦτο ἐννοήσαντα, ἀποπειρᾶσθαι τοῦ δακτυλίου, εἰ ταύτην ἔχει τὴν δύναμιν, καὶ αὐτῷ οὕτω ξυμβαίνειν, στρέφονται μὲν εἴσω τὴν σφενδόνην, ἀδήλῳ γίγνεσθαι, ἔξω δὲ, δήλῳ· αἰσθόμενον δέ, εὐθὺς διαπράξασθαι τῶν ἀγγέλων γενέσθαι τῶν περὶ τὸν βασιλέα· ἐλθόντα δὲ, καὶ τὴν γυναῖκα αὐτοῦ μοιχεύσαντα, μετ ̓ ἐκείνης ἐπιθέμενον τῷ βασιλεῖ, ἀποκτεῖναι, καὶ τὴν ἀρχὴν κατασχεῖν.

Εἰ οὖν δύο τοιούτω δακτυλίω γενοίσθην, καὶ τὸν μὲν ὁ δίκαιος περιθεῖτο, τὸν δὲ ὁ ἄδικος, οὐδεὶς ἂν γένοιτο, ὡς δόξειεν, οὕτως ἀδαμάντινος, ὃς ἂν μείνειεν ἐν τῇ

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un grand orage, de violentes secousses entr'ouvrirent, dit-on, le champ même où il gardait les troupeaux. Dans son étonnement, il s'approcha de l'abîme osa y descendre, et vit, entre autres merveilles, un cheval de bronze entièrement creux et qui avait des portes à ses flancs. Il y passe la tête, et y aperçoit un cadavre de grandeur plus qu'humaine, qui n'avait d'autre ornement qu'un anneau d'or à la main; il le met à son doigt, et remonte sur l'horizon. Bientôt le jour arrive où les bergers réglaient tous les mois, dans une assemblée générale, les comptes qu'ils devaient rendre au souverain: Gygès, avec son anneau, prend place au milieu d'eux. Mais il tourne par hasard le chaton de sa bague en dedans, et il devient aussitôt invisible à ses voisins, qui parlent de lui comme d'un absent. Surpris de ce prodige, il touche légèrement à son anneau, tourne le chaton en dehors, et reparaît devant tous les yeux. Alors il veut s'assurer par l'expérience si c'est une vertu magique, et il trouve qu'en effet il se rend toujours invisible quand la bague est en dedans, et visible quand il la met en dehors. Sûr de lui-même, il se fait nommer par intrigue un des envoyés des bergers vers le roi, arrive à la cour, et devenu l'amant de la reine, il s'entend avec elle pour tuer son époux et le remplacer sur le trône.

Supposons qu'il y ait deux anneaux comme celui de Gygès, l'un à la main du juste, l'autre à la main du méchant: est-il un homme d'un cœur assez invincible pour rester fidèle à la vertu et n'oser jamais

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