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τὸ σύμπαν εις μέρη δώδεκα. και καλεῖται τὸ ὅλον μέτρον ὑπ ̓ αυτῶν λίτρα. τὸ δωδέκατον δ' αυτῆς ουγγία. L'Auteur s'étoit déja exprimé de la même maniere ailleurs (lib. I. de Compofit. medicament. fec. gen.) : Καλεῖται γὰρ ὑπὸ τῶν ῥωμαίων ὁμωνύμως ὁλιτραῖος σαθμὸς τῶν σερρῶν σωμάτων τῷ λιτραίῳ μέτρῳ τῶν ὑγρῶν. ὁπάμπολυ καθ ̓ ὅλην τὴν πόλιν ἐςὶν ἐξ ὕλης κερατίνης γιγνόμενον.

Si l'hémine étoit du poids de dix onces, il s'enfuit que l'amphore, qui contenoit 96 hémines, étoit de la continence de 969 onces d'huile. Et comme la livre Romaine étoit de douze onces, fi l'on divife par 12 ces 960 onces, on verra qu'une amphore d'huile pefoit 80 livres Romaines, & que le conge, qui étoit la huitieme partie de l'amphore, en contenoit feulement 10 livres: c'eft en effet ce que fignifient les lettres P. X. pondo decem, gravées fur le conge de Vefpafien, confervé dans le Cabinet de Farnefe.

Je fais qu'on peut alléguer contre ce raifonnement un vieux Plébifcite confervé par Feftus (pondera publica), où il eft dit que le quadrantal contenoit 80 livres de vin. Mais avant que de balancer l'autorité de Galien par celle de Feftus, il faut considérer que ce qui nous refte de l'ouvrage de ce dernier Auteur, n'est qu'un recueil de fragmens, fans fuite & fans liaison pour l'ordinaire; les articles, les phrases, les mots, tout y eft tronqué; on en a reftitué quelques lacunes, autant qu'on a pu le faire par conjecture mais peut-on fe flatter de n'avoir pas fait dire à ce Grammairien toute autre chofe que ce qu'il a voulu dire effectivement? Pourroit-on même garantir qu'on ne s'eft pas trompé en déchiffrant un manufcrit auffi altéré & mutilé ? En un mot, le paffage de Feftus pourroit au moins paffer pour très-fufpect, quand même on n'auroit pas d'autre autorité à oppofer à la fienne. Voici ce Plébifcite (Edit. Petri Santandreani : Publica pondera caufâ Junius in..... t, q' duo filli + P. & M. Trib. Pleb. rogarint his verbis. Ex ponderibus publicis, quib. hac tempeftate populus oetier (qui) folet, uti coaequetur fedulum, ut hi † quadranial vini octoginta pondo fiet. Congius vini decemp. is + fex fextarii congius. fier in + duo de quinquaginta fextari quadrantal fiet vini. Sextarius aequus aequo + cum librario † fiet. Sex de quiq. † librae in medio fient. Si quis magiftratus adverfus hac † d. m. pondera, mediofq. vafaq. publica, modica, minora, majorave faxit, juffit vere fieri, dolumve adduit, q' ea fiant, eum quis volet magiftratus multaretur t

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dum minore patri † familias taxat, liceto; five quis in † facrum judicare voluerit, liceto.

Ou bien le mot vini a été fubftitué dans le texte de ce Plébif cite à celui d'olei, ou bien il y a simplement été ajouté, aucune liqueur n'y étant fpécifiée; & en effet on trouve souvent la continence des vafes anciens évaluée en livres ou en onces, fans que les Ecrivains défignent en quelle liqueur. On en trouve des exemples dans Pline, & c'eft de l'huile dont il s'agit toujours. Mais revenons aux obfervations de Galien. Ce favant Médecin faifant des extraits de l'ouvrage d'un Auteur de fa profession nommé Héras, dit ( lib. I.): « Je pense que Héras parle ici du fetier Ro»main; car les Athéniens ne connoiffoient point l'usage de cette » mesure, pas même fon nom. Mais depuis que les Romains fe >> font rendus maîtres de toute la terre, le nom de leur fetier eft » devenu familier à tous ceux qui parlent la langue grecque; mais » le vafe de Héras n'eft point égal au fetier Romain; car chez les » Romains le fetier eft du poids d'une livre & deux tiers, autre»ment de vingt onces, qu'ils mefurent ordinairement dans des »vaiffeaux de corne tranfparente, divifés extérieurement par des lignes circulaires. Quelques-uns ont cru fans fondement que le >> fetier Romain contenoit dix-huit onces mesure. Il femble donc » que Héras veut indiquer la moitié du fetier, lorsqu'il écrit une » cotyle; mais il feroit fort difficile de s'afsurer fi c'eft neuf onces » de la livre de corne, ou bien dix onces qu'il a voulu entendre » par fa cotyle ». Enfin Galien (lib. VI.) voulant connoître lui-même le poids de la livre d'huile, qu'on mefuroit dans un vase de corne, divifé en douze onces par des lignes, la pefa, & trouva les douze onces mesure n'en faifoient que dix, poids: Ey γοῦν ἐν τῇ ῥώμη τὴν τοῦ ἐλαίου καλουμένην λίτραν, ἣν διὰ τῶν κατατετμημένον κεράτων μετροῦσιν, ἐφησάποτε βουλόμενος μαθεῖν, ὁπόσον ἔχει σαθμὸν τοῦ βάρους. εὗρον δὲ ταῖς ταθμικαῖς δέκα ουγγίας ἴσας τὰς μSTPINA'S TOU EXαÍOv, 3. Lorfque j'étois à Rome, j'ai pesé moimême, dit-il, ce qu'on y appelle une livre d'huile, afin de m'affurer de fon poids, & j'ai trouvé que dix onces pondérales étoient égales aux douze onces menfurales, qui font la continence totale de la livre d'huile.

que

par

Si le témoignage de Galien, qui affure avoir pefé lui-même l'hémine ou livre d'huile, ne suffisoit pas pour nous convaincre que c'étoit en huile que l'amphore pefoit 80 livres, je vais en

produire une preuve à laquelle je penfe qu'on n'aura rien à répliquer. Vitruve (lib. VII, c. VIII.) parlant de la maniere de recueillir le vif-argent dans les mines, dit que fi après en avoir rempli quatre fetiers, on veut fe donner la peine de pefer ce qu'ils en contiennent, on lui trouve le poids de cent livres : Ea autem (gutta argenti vivi) cùm fint quatuor fextariorum menfuræ, cùm expenduntur, inveniuntur effe pondo centum. Or quatre fetiers font la douzieme partie de l'amphore, qui en contient quarante-huit : donc une amphore de mercure devoit pefer douze cents livres. Si l'on confidere à préfent que la pefanteur fpécifique du mercure vierge eft à celle de l'huile d'olives comme 13652 eft à 913, on trou-vera que l'amphore de mercure pefant 1200 livres devoit en pefer 80 & un quart remplie d'huile; on trouvera de la même maniere qu'elle auroit pefé 87 livres & remplie de vin de Bourgogne; 87 remplie d'eau de pluie, & 127 & demie remplie de miel donc il eft démontré que l'amphore contenoit 80 livres d'huile, & non pas de vin.

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Nous n'avons encore rien dit des mefures à bled chez les Romains; le modius étoit la principale; & parce qu'il étoit le tiers de l'amphore, on trouve par le calcul qu'il devoit contenir environ quinze livres & demie, poids de marc, de bled, ou 22 livres & treize vingtiemes, poids Romain. Le modius fervoit nonfeulement au mefurage du bled & des autres grains, mais encore à mesurer toutes les autres matieres non liquides, comme les légumes, les fruits, le fel. Caton (de Re ruft.) affigne un modius de fel pour la provifion annuelle d'un efclave employé aux travaux de la terre; cette quantité revient à 19 livres, poids de marc, de fel par an pour une perfonne. Le fumier pour l'engrais des terres fe mefuroit auffi au modius; les 80 modius faifoient la voiture, felon Columelle (pag. 386 de l'Edit. de R. Etienne), & il en falloit (pag. 48.) dix-huit ou vingt-quatre voitures pour l'engrais d'un jugere de bled. Or comme les quatre-vingts modius de la voiture de fumier reviennent à vingt-cinq pieds cubiques de Roi & un peu plus d'un tiers, il fuit que, felon Columelle, il faudroit 848 ou 1131 pieds cubiques de fumier, felon la qualité du terroir, pour préparer un arpent mesure de France à recevoir la femence.

La chénice (xov) étoit un vafe à bled d'ufage chez tous les peuples de l'antiquité, & de même capacité par-tout: c'étoit la

mefure

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mefure de bled qu'un homme peut raifonnablement confommer en un jour; d'où vient que Suidas l'appelle hèmerèfios trophè, & d'autres hèmétotrophis, ration de bled d'un jour; d'où vient encore ce précepte de Pythagore: Super chanicem ne fedeas, qui fignifie que quoiqu'on ait amaffé de quoi pour un jour, il ne faut pas pour cela demeurer en repos, il faut pourvoir au lendemain.

Il feroit à souhaiter que cette mefure fût encore en usage aujourd'hui parmi tous les peuples de la terre, & que les autres mefures en fuffent parties aliquotes ou aliquantes, on auroit de cette maniere un terme commun, auquel on rapporteroit les mefures de tous les pays; ce rapport rendroit les opérations du commerce moins pénibles, & contribueroit merveilleusement au progrès des Sciences & des Arts.

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la

L'Auteur d'un petit Traité fur les mefures, attribué à Galien, que l'on trouve réuni à fes Œuvres, dit que la chénice en Italie eft de trois fetiers; il faut lire trois hémines, comme l'écrit Pollux (lib. III. ) : κοτύλη τὸ τρίτον τῆς χοίνικος. Dans un manufcrit grec de la Bibliothéque du Roi, numéroté 3284, on lit on lit que chénice eft de quatre cotyles Attiques; puis quelques lignes plus bas, le même Auteur évalue la chénice à trois cotyles feulement. Plufieurs Ecrivains, Marcellus Empiricus, Paul Eginete, Galien ou l'Auteur anonyme du Tarif que nous venons de citer, attriquatre cotyles à la chénice; Cléopatre, Pollux & Suidas ne lui en donnent que trois. Hérodote (lib. VII, c. CLXXXVI.), après avoir fait le dénombrement des troupes que Xercès mena aux Thermopyles, qu'il fait monter à 5283220 hommes, dit qu'en ne comptant qu'une chénice de bled par tête, la confommation. journaliere de fon armée devoit fe monter à 110340 médimnes de bled: d'où l'on déduit la chénice d'environ quarante-huit pour un médimne. Pour avoir les quarante-huit chénices complettes médimne, il faudroit qu'il y eût eu 5296320 hommes: il a pu fe gliffer quelque légere erreur dans ce compte. Or tous les Anciens conviennent que le médimne Attique étoit de quarante-huit chénices ou de quatre-vingt-feize xeftès; donc la chénice étoit de deux xeftès ou de quatre cotyles Attiques, ce qui fe rapporte au calcul d'Hérodote. Quelle eft donc la chénice que les Anciens ont évaluée à trois cotyles? On conviendra avec moi que c'est la chénice réduite à trois hémines Romaines, lorfqu'on faura que l'hémine des Romains valoit une cotyle & un tiers Attique; en

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forte que trois hémines & quatre cotyles étoient également la valeur de la chénice ou de la ration de bled pour une perfonne en un jour. Les Romains appelloient encore la chénice Bilibris tritici, comme on le voit par le fixieme Chapitre de l'Apocalypse dans la Vulgate, où on lit, verfet 6: Bilibris tritici denario uno, & tres bilibres hordei denario uno; ce que le grec exprime ainfi : Χοῖνιξ σίτου δηναρίου, καὶ τρεῖς χοίνικες κριθοῦς δηναρίον. La chénice en effet étant compofée de trois hémines, ne devoit contenir qu'un peu plus de deux livres, poids Romain, de bled.

Il faut prouver à préfent que la cotyle Attique étoit les trois quarts de l'hémine Romaine; c'eft ce que nous allons faire, après avoir présenté au Lecteur les rapports des mefures Grecques entr'elles.

Selon le manufcrit grec déja cité de la Bibliothéque du Roi, le médimne contient douze hémiectes (demi - fixiemes ou demimodios), l'hémiecte quatre chénices, & la chénice quatre cotyles Attiques. La cotyle, appellée auffi Tryblion, eft la moitié du xef tès, & contient quatre oxobathes ou fix cyathes.

Pollux (lib. IV.) dit que le cotyle (l'hémine) eft le tiers de la chénice; que le médimne contient quarante-huit chénices, & le hectos huit chénices.

L'Auteur du Livre fur les poids & mesures, attribué à Galien, dit la même chofe : Le médimne Attique contient douze hémiectes, l'hémiecte quatre chénices; enforte que le médimne contient fix modios ou hectos, quarante-huit chénices ou quatre-vingt-feize xeftès.

Selon Suidas, le médimne étoit une mefure qui fervoit à mefurer les chofes féches, comme le bled, l'orge: il contenoit fix modios, c'est-à-dire, fix hectos.

Cicéron, dans fes Harangues contre Verrès, réduit le médimne de Sicile à fix modios, c'est-à-dire, à fix hectos, & non pas à fix modius Romains, comme l'ont cru Eifenfchmid & d'autres Savans.

Cornélius-Nepos, dans la Vie de Pomponius-Atticus, expose la même définition du médimne Attique; définition claire, & qui cependant n'a fervi qu'à jetter dans l'erreur les Savans qui y ont eu recours: Nam univerfos (Athenienfes) frumenta donavit (Pomponius), ita ut fingulis fex modii tritici darentur, qui modus menJura medimnus Athenis appellatur. Il n'y a nulle apparence que

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