Images de page
PDF
ePub

places véritablement assiégées par les Grecs. Cette mesure devait changer les dispositions des agioteurs établis à Smyrne et à Zante, qui n'avaient plus à brocanter qu'avec les places fortes de l'île de Crète. et à faire mentir leur Spectateur Oriental. Dans leur fureur, ils firent entendre le cri de détresse des assiégés de Nauplie jusque sous les murs de l'Acrocorinthe.

Alors Dramali, qui avait reçu quelques renforts et des vivres, essaya d'en faire parvenir aux assiégés Naupliens; mais toutes ces tentatives devinrent inutiles, et les partis qu'on essaya de mettre en campagne furent taillés en pièces. La situation de la garnison turque était désespérée; car elle n'osait plus même invoquer la clémence d'un ennemi qu'elle avait trompé.

Les derniers aliments manquèrent dans la place le 28 novembre (10 décembre). La garnison de la Palamide poussée par la faim, descendit dans la ville et ne remonta pas le soir. Un Turc et sa femme, sortis de la forteresse à la faveur de la nuit, se rendirent au camp des Grecs pour implorer leur pitié. Ils firent un tableau déplorable de l'état des assiégés, exténués, en proie aux maladies, et tellement affaiblis, qu'ils avaient abandonné la Palamide pour se concentrer dans le quartier d'Itchkhalési, où ils étaient décidés à attendre du sort ce qu'il déciderait de leur existence.

Les chefs des Hellènes, voulant profiter d'un avis qu'ils croyaient d'autant plus certain qu'il n'avait pas été provoqué, résolurent d'en tirer parti, en escaladant avec précaution les rochers de

la Palamide du côté des montagnes. La nuit du 29 au 30 novembre ( v. s.), à la faveur d'une obscurité profonde et d'un vent impétueux, les Hellènes avancèrent à bas bruit, prêtant l'oreille, et ils arrivèrent ainsi à la porte de la citadelle, qu'ils trouvèrent ouverte. Ils s'y établirent, et après avoir successivement occupé tous les postes où ils ne trouvèrent qu'un petit nombre de soldats, qui ne firent aucune résistance, ils attendirent le jour pour attaquer la garnison réfugiée dans la basse ville; mais elle se rendit à la première sommation, et il n'y eut pas de sang répandu (1)..

Au point du jour, le canon de la Palamide annonça aux habitants de l'Argolide la prise de l'importante forteresse de Nauplie. C'était le jour de

(1) Au milieu d'une nuit obscure et pluvieuse, les Grecs, qui avaient escaladé les rochers, appliquèrent deux échelles contre les remparts de la Palamide. Elles pliaient, à cause de leur longueur, sous le poids d'un seul homme, qui, étant arrivé aux derniers échelons, se trouva à six pieds au dessous des embrasures de la première enceinte. Détachant alors sa ceinture qu'il noua avec la toile roulée en turban autour de sa tête, il parvint à enlacer la volée d'un canon, et il se hissa de cette façon jusqu'à l'embrasure qu'il franchit. Il fit monter ensuite huit de ses camarades, en prévenant ceux qui se trouvaient en bas de se diriger vers une porte dont le seuil en pierre était usé. Ils s'y rendirent, dégagèrent ce passage qu'un habitant d'Hermione venait de leur indiquer, en se glissant par-dessous la porte, et deux cents hommes occupèrent ainsi la Palamide, en s'emparant des redoutes jusqu'au dernier étage supérieur qui couronne ce formidable rocher. Extrait d'un mémoire manuscrit qui m'a été envoyé de Nauplie par un membre du gouvernement, en janvier 1825.

la fête de l'apôtre saint André, patron du Péloponèse; elle ne pouvait être mieux célébrée que par le double éclat d'une victoire et d'un acte de clémence. On octroya aux Turcs une capitulation, en vertu de laquelle on leur garantissait la vie et la faculté d'être transportés à Scala Nova dans l'Asie-Mineure, en donnant pour gage de la sûreté de ceux qui seraient chargés de cette commission les deux pachas, parmi lesquels se trouvait Ali d'Argos, qu'on tranféra à Tripolitza avec leurs harems. On convint à cet égard qu'ils ne seraient rendus qu'au moyen d'une rançon, et de leur plein gré les Grecs distribuèrent à chaque prisonnier une somme de vingt francs, une chemise et une couverture pour les abriter pendant la traversée. Enfin ces dispositions ayant été ratifiées par le congrès, une proclamation qu'il adressa aux Hellènes, en annonçant le grand évènement du jour, répandit partout l'allégresse (1).

(1) Προσωρινή διοίκησις τῆς (1) Gouvernement provisoire de la

Ελλάδος.

ὁ ἀντιπρόεδρος τοῦ ἐκτελεστικοῦ

διακηρύττει.

Μεθ ̓ ἡμῶν ὁ Θεὸς! Ω θαύματα! ὥσπερ ἐν τῷ Ισραηλιτικῷ λαῷ δείκνυσιν ἐν τῇ ἐποχῇ ἡμῶν.

Εἰς τὰς τὰ ἰουνίου ἐδέχθησαν οἱ Οθωμανοί συνθήκας, αἱ ὁποῖαι εὑρίσκονται εἰς τὰς χεῖρας διοικήσεως, βουλωμέναι μὲ δεκατέσσαρας βουλὰς τῶν προκρίτων ἐξουσιαστῶν καὶ ἀγάδων τοῦ Ναυπλίου.

Αἱ τότε τυπωμέναι διακηρύξεις

Grèce.

Le vice-président du pouvoir exécutif :

Dieu est avec nous. O miracles de nos jours, pareils à ceux qu'il opéra en faveur d'Israël!

Le 18 juin (v. s.) les Ottomans avaient accepté et souscrit une capitulation restée entre nos mains, revètue de quatorze sceaux des chefs, commandants et agas de Nauplie.

Une proclamation vous annon

Les Grecs, qui avaient rivalisé de zèle pour secourir les vaincus, se disputaient en quelque sorte à qui les transporterait dans l'Anatolie, quand la fregate anglaise le Cambrian, capitaine Hamilton, demanda à participer à cette œuvre généreuse. « Ce n'est point, dit-il a Jacques Tombazis, pour << assurer le salut des prisonniers de guerre, qui « m'ont été recommandés par le pacha de Smyrne; mais je désire porter ces Turcs, pour qu'on ne

[ocr errors]

σᾶς ἔλεγον ὅτι « ἡ καθαρότης εἶναι ἡ ἀπόδειξις τῶν μεγαλοφρόνων ἀνδρῶν. ἰδοὺ ἡ καθαρότης τῆς διοικήσεως· ἡ γενναιότης τῶν στρατιωτῶν μου· ἡ ἀνδρία καὶ ἡ φρόνησις τοῦ γενναιοτάτου χιλιάρχου μας Σταΐκου Σταϊκοπούλου, καὶ ἡ πρὸς αὐτὸν θεία χάρις, τὸν ἀνέδειξαν πορθητήν. Εκυρίευσε τὸ Παλαμίδι τοῦ Ναυπλίου μὲ ἔφοδον εἰς τὰς ἓξ ὥρας τῆς νυκτὸς, ἐξημερώνοντας πάραυτα ἡ ἑορτὴ τοῦ Πρωτοκλήτου Αποστόλου Ανδρέου. Εὑρέθησαν οἱ Ἕλληνες εἰς τὸ Παλαμίδι, κυριεύσαντες αὐτὸ, καὶ στήσαν τες τὰς τροπαιοφόρους σημαίας τοῦ Σταυροῦ. Χαίρετε λοιπὸν, νέοι Ελληνες, χαίρετε...

Δείξατε τὴν μετ ̓ ἀνδρείας φρόνησίν σας. Η πρὸς τοὺς ἀνθρώπους εὐσπλαγχνία εἶναι σημείον γενναιό τητος. ἴδετε τὸν νέον Αχιλλέα, καὶ Ελλήνων στρατηγὸν Νικήταν, ὅστις, καθὼς ὁ τότε Αχιλλεὺς ἔδειξε τέρατα καὶ σημεῖα εἰς τὴν πολιορκίαν τῆς Τρωάδος, οὕτω καὶ ὁ γενναῖος τῶν Ἑλλήνων στρατηγὸς, ἤρως Νι κήτας, βαστάσας καθὼς ἔπρεπεν εἰς τὸν χαρακτῆρά του τὰ περάματα, καὶ κατατροπώσας τοὺς ἐχθροὺς ἡμῶν, ἄλλους Τρῷας Οθωμανούς, καὶ

ça à cette époque que la persévérance fait la gloire des hommes généreux. Eh bien ? cette meme persévérance du gouvernement, jointe aux efforts de nos guerriers et au courage du stratarque Staïcos Staïcopavlou, aidé de la protection divine, a obtenu sa récompense. Le jeudi, jour de la fête de l'apôtre saint André, à six heures de nuit, la Palamide de Nauplie est tombée en notre pouvoir, et nos soldats y ont arboré l'étendard de la Croix. Réjouissez-vous, Hellenes régénérés, réjouissez-vous.

Que la sagesse et l'humanité, qui caracterisent les ames généreuses soient désormais votre partage. Imitez le nouvel Achille de la Grèce, Nicétas, qui vous rappelle et surpasse celui des siècles héroiques qui combattit devant Troye. Vainqueur des barbares, c'est à son bras, c'est à sa valeur, en repoussant les attaques des Turcs, en les écrasant dans les défilés, en leur présentant sans cesse un front redoutable,

[ocr errors]

puisse pas dire encore que je ne cherche à être « utile qu'aux Grecs».

On se rendit à ces raisons; et ce qui servira à peindre la férocité de ceux qu'aucuns bienfaits ne gagnèrent jamais, c'est que ces mêmes Turs, qui ne firent jamais quartier à un malheureux, n'eurent pas plus tôt touché le sol de l'Asie-Mineure, qu'ayant inutilement essayé de tuer les Hydriotes qui les y déposèrent, ils fondirent, dès qu'ils eurent ressaisi

ἀποροῦντες οἱ ἐν Ναυπλίῳ τροφῶν παρεδόθησαν. ἔσατε τῷ Κυρίῳ, ἐνδόξως γὰρ δεδόξασται.

Ας συνοδεύῃ πάντοτε ὁ Σταυρὸς τὴν δικαιοσύνην. Φυλάξατε δικαιοσύνην, φιλανθρωπίαν, εὐσπλαγχνίαν, φρόνησιν. Ἂς λείψουν αἱ διχόνοιαι, καὶ ἡ γυναικώδης μικροψυχία. Δείξατε τὴν μεγαλοφροσύνην καὶ ἀνδρείαν σας ̇ πρὸς τούτοις τὴν εὐταξίαν. Μὴ φέρεσθε σκληρῶς πρὸς τοὺς αἰχμαλώτους σας. Τοιαῦτα πράττοντες θέλομεν δείξῃ εἰς τὰ φωτισμένα ἔθνη τῆς Εὐρώπης ὅτι ἤμεθα Έλληνες ἀγαθοὶ, τακτικοὶ καὶ φρόνιμοι· οἱ δὲ νικώτατοι βασιλεῖς αὐτῶν νὰ μᾶς κηρύξωσιν ἔθνος ἀνεξάρτητον, καὶ νὰ ἀπολαύσωμεν τὴν παθεινὴν ἡμῶν ἐλευθερίαν.

χριστια

Εν Ερμιῶνι, εἰς τὴν 1 δεκεμ βρίου, 1822, καὶ δευτέρῳ τῆς ἀνεξαρτησίας.

ὁ ἀντιπρόεδρος,

Α ΚΑΝΑΚΑΡΗΣ.

ὁ ἀρχιγραμματεὺς τῆς ἐπικρα

τείας.

Θ. ΝΕΓΡΗΣ.

qu'est due cette famine qui nous a livré les Turcs de Nauplie. Mais plutôt louons et bénissons le Seigneur.

Que la Croix accompagne partout la justice et la philanthropie; que la sagesse dirige partout la valeur, et que la clémence marche toujours à la suite de la victoire. Loin de vous les désordres, la pusillanimité et la vaine gloire. Grands et généreux, épargnez les vaincus, et montrez au monde qu'aussi intrépides que disciplines, vous êtes dignes de remonter au rang des nations, et alors les monarques chrétiens s'empresseront de reconnaitre et de proclamer l'indépendance, objet de nos vœux.

[blocks in formation]
« PrécédentContinuer »