Et que, sous ces voûtes sacrées, De fleurs leurs images parées Prennent place sur nos autels. Jeunes cœurs, troupe aimable et tendre, Formez un nuage d'encens; Deux jeunes saints ont droit d'attendre Vos hommages reconnoissants: A leur héroïque courage L'univers a vu que votre âge, Et donner au ciel des héros. VI. A UNE DAME, Sur la mort de sa fille, religieuse à A***. UNE douleur obstinée Change en nuits vos plus beaux jours; Le chagrin qui vous dévore yeux aux larmes ouverts. Trop justement attendrie, Loin de condamner vos larmes, J'en répandois avec vous. Mais c'est être trop constante D'un mois entier de soupirs: Ombre encor chere à nos cœurs? Non, tu ne peux nous entendre, Ni répondre à nos clameurs. La plainte la plus amere Ce monstre, né sans entrailles, La mort, dans sa vaste course, 1 Elle unit leur infortune Des enfers pâle ministre, Soupirez-vous par coutume, Ne fut jamais un plaisir. Dans l'horreur d'un bois sauvage La tourterelle gémit; Mais se faisant au veuvage, Son cœur enfin s'affermit. D'Iphigénie immolée Je vois le bûcher fumant: Veut la suivre au monument; Par d'autres soins fut bannie, Le temps essuya ses pleurs: Nous oublîrons les malheurs. Sur son aile fugitive Si le Temps doit emporter Une Grecque magnanime, |