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ment & avec force, plus on fait tourner vîte la toupie « dont le mouvement fe conferve enfuite plus long-tems. « Le ruban fe dégage, puifqu'il n'eft point attaché à la « tige de la toupie; & on peut donc après cela enlever << la régle qu'on avoit mise au-dessus de la boëte ou écuelle. « Je crois que nos Horlogers un peu adroits réffiroient « aifément à construire cette Machine fur la fimple def- << cription que nous venons d'en donner. «

73. Cette toupie confervera fon niveau, quoiqu'on «< incline l'écuelle dans laquelle on la fait tourner, & mal-» gré l'agitation du Navire, fi les mouvemens de la Mer << ne font pas extrêmement violens; &on aura dans la fur- « face du miroir un horifon parfait dont on pourra fe fer- « vir. Si pendant que le mouvement de la toupie eft régu- «< lier, on regarde le Soleil ou la Lune dans le miroir, « on verra que l'image de l'Aftre ne changera point de << place, quoiqu'on donne des fecouffes affez fortes à la « Machine. Il faudra, pour obferver la hauteur avec l'Oc- «< tans de la Figure 67, fe pancher vers la toupie qu'on aura << mise en mouvement dans fa boëte, & qu'on placera en- « bas devant foi. On fera concourir enfuite les deux ima- « ges de l'Aftre fur la glace IF. La premiere image fera << celle que fournira la toupie; on la verra par la partie « tranfparente de la glace IF, & par le rayon vifuel 0 H«< qu'il faudra rendre d'autant plus plongeant que l'Aftre « fera plus haut. Car plus l'Aftre fera élevé, plus il paroî- « tra bas, vû par réflexion fur le miroir de la toupie, qui « eft parfaitement horifontal. La feconde image qu'il fau- « dra faire concourir avec la premiere, fera celle qui fe « tracera fur la partie étamée de la glace IF, & qui fera « fournie par le miroir LG de l'allidade & par le rayon <<< KM N. Lorfque les deux images concourront, ou que «< la moitié de l'une conviendra parfaitement avec la moi <«< tié de l'autre, l'Octans ne donnera pas la hauteur de « l'Aftre, mais le double de cette hauteur. Car il mar- <«<< quera combien l'Aftre eft réellement élevé au-deffus de «

fon image qu'on voit dans le miroir de la toupie. Ainfi » il n'y aura qu'à prendre la moitié du nombre qu'on trou » vera fur l'Octans, & on aura la hauteur de l'Àftre. »

I I I.

De la Réfraction Aftronomique.

74. La courbure dont nous avons parlé plus haut (No.70.) que fouffrent les rayons de lumiére, eft très-confidérable, lorfqu'ils ont à traverfer obliquement toute l'épaiffeur de l'air qui environne la Terre. Il s'en faut beaucoup que ces rayons ne nous viennent en lignes droites, ils fe courbent fenfiblement en avançant vers nous ; ce qui arrive principalement lorfque nous regardons les Aftres qui font vers l'Horifon. On nomme Refraction Aftronomique, ce détour fouffrent les rayons de lumiére, qui fait que la plûpart des Aftres ne font pas exactement dans la place où ils nous paroiffent être. La Réfraction les élève en apparence; & on fçait par une infinité d'obfervations certaines, que lorfqu'ils nous paroiffent à l'Horifon, ils font réellement 33 ou 34 minutes au-deffous. Lorfque le Soleil ou la Lune fe léve ou fe couche, la partie inférieure de ces Aftres fouffre plus de réfraction que le

que

TABLE des Réfractions haut, ou paroît plus élevée à proAftronomiques. portion; & c'eft ce qui eft caufe que ces Aftres prennent alors Refraction à notre vûe une forme ovale.

Hauteur apparente.

Refract.

Hauteur apparent.

Degrez, Minutes. Degrez. Minutes. 75. Dans les Régions où l'air

32

O 34

16

I

24

25

2

18

43 I

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10

55

eft plus denfe, les Réfractions doivent y être un peu plus fortes; & elles font auffi, toutes chofes d'ailleurs égales, un peu plus 13 49 0 5011 0 40" grandes en Hyver qu'en Eté. 62 0 30" On peut dans l'ufage de la Navigation, n'avoir point égard à cette différence; & fe fervir toujours de la petite Table qu'on voit ci-à-côté. Puifque la Ré

7

6

S

4.

71 O 20"

80 0 10"/

90 O

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fraction élève l'Aftre en apparence, il faut néceffairement la retrancher de la hauteur, ou bien l'ajoûter au complément.Lorfque j'étois à Sainte-Marthe le 30 Octobre 1743, & que je trouvai à Midi la distance du Soleil au Zénith de 25 deg. 14 min. ou la hauteur de cet Aftre de 64 deg. 46 min. la méthode que j'employai dans cette occafion, parce que je n'avois alors aucun Inftrument, n'exigeoit aucune correction pour l'Horison, mais conformément à la petite Table, je dus retrancher de la hauteur environ une demieminute. Les Pilotes peuvent fouvent négliger une aussi petite quantité: mais lorsque l'Aftre eft beaucoup moins élevé, la Réfraction eft plus grande, & il faut alors né ceffairement y avoir égard.

I V.

De la Parallaxe.

76. Enfin il y a encore une attention à avoir, non « pas lorfqu'on observe la hauteur du Soleil ou des Etoi- «< les, mais lorsqu'on obferve celle de la Lune; ce qui «< fera utile au Pilote en plufieurs rencontres. La Lune « étant très-voisine de la Terre, ou ce qui revient au mê- « me, la Terre étant fort groffe par rapport à la distance << d'ici à la Lune, nous ne pouvons pas nous considérer « comme exactement fitués au centre du cercle que pa- «< roît décrire cette Planéte. Si deux perfonnes font feu- «< lement éloignées l'une de l'autre de 7 à 800 lieues, & « qu'elles obfervent la Lune précisément dans le même << inftant, elle ne leur paroîtra pas exactement dans le «< même point du Ciel; on la rapportera à différentes Etoi- << les, & la différence pourra aller à plus de 30 minutes,» ou fe trouver d'environ la largeur ou le diamétre de la «< Planéte. Ce changement, dans la fituation apparente «< de l'Aftre, fe nomme en général la Parallaxe; & com- « me l'observation n'en avoit pas échappé aux Anciens, « ils s'en font fervis avec fuccès pour déterminer la diftan- <<

«

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Figure 71.

» ce de la Lune à nous, par des moyens qui font les mê » mes dans le fond que ceux qui fervent à lever des Plans » ou à mesurer les diftances par la Trigonométrie.

77.

>>

>>

>> Nous fuppoferons pour donner une idée plus précife de la Parallaxe, que le petit cercle BAD (Fig. 71.) repréfente la Terre, que GL foit le cercle » que la Lune paroît décrire en tournant autour de nous » & que cette Planéte réponde au Zénith de l'Observa»teur A, de même que l'Etoile E, ou que les deux Af» tres foient fur la même ligne CE. Si la Lune ne changeoit pas de fituation par rapport à l'Etoile, & qu'elle parût faire le tour de la Terre précisément dans le même » tems, elle parviendroit en 7, lorfque l'Etoile parvien» droit en e; & les deux Aftres feroient toujours fur la » même ligne droite Ce, qui part du centre C de la Terre. » Mais cependant la Lune ne répondroit pas au même » endroit du Ciel que l'Etoile, pour l'Obfervateur A qui » rapporteroit la Lune au point F, au lieu de la rapporter » à l'Étoile, comme il le faifoit trois ou quatre heures au» paravant. Il n'eft pas moins clair que la Parallaxe fait » paroître plus bas l'Aftre qui y eft fujet, ou qu'elle le fait >> paroître plus éloigné du Zénith. Ainfi après avoir observé » la hauteur de la Lune, il faut l'augmenter pour la corri>> ger, ou pour trouver de combien elle feroit, pour un >> Obfervateur placé au centre C.

78. >> Les Etoiles font fi éloignées de la Terre, qu'elles
» n'ont aucune Parallaxe fenfible: notre Globe, malgré la
» groffeur qu'il a par rapport à nous,
nous, n'eft rien par rapport

» à leur distance qui eft comme infinie. Le Soleil étant
>> plus voifin a une Parallaxe,mais fi petite qu'on doit la né-
» gliger dans les obfervations que font les Pilotes. Ce n'est
» pas
la même chofe de la Lune dont la Parallaxe eft quel-
» quefois de plus d'un degré, ou de deux fois la largeur
» de cette Planéte. Plus la Lune eft voifine de l'Horifon,
plus la Parallaxe eft grande; mais outre cela la Lune
change fa diftance à la Terre, comme nous l'avons ex-

pliqué dans le Livre précédent. Elle ne décrit pas tou- « jours d'Orient en Occident en 24 heures un cercle G L l « également éloigné de nous, & c'eft ce qui rend fa Pa- « rallaxe encore plus variable. On doit bien se ressouvenir « que la Parallaxe produit un effet tout contraire à la ré- « fraction; elle abaisse l'Aftre: ainsi nous le répétons, il « faut l'ajoûter à la hauteur, ou la retrancher du complé- « ment. Nous inférons ici une petite Table qui marque «< la Parallaxe qu'a la Lune à différentes hauteurs, lorfqu'on << fçait la Parallaxe qu'a cette Planéte à l'Horifon. Et c'est « pour cela que nous l'avons diftribuée en un plus grand << nombre de colomnes. <<<

TABLE

des Parallaxes de la Lune.

Hauteur Paralla-] Paralla- Paralla

xes.

xes.

xes.

79. On choisira la colomne convenable en cherchant en « haut la Parallaxe horifontale, «< ou cette plus grande Parallaxe «< qu'a la Lune lorfqu'elle eft à «apparen 1'Horifon. Si cette Parallaxe eft, « Degrez. Minutes. Minutes. Minutes. par exemple, de 58 min. ce «< 054 58 62 qu'on fçaura par les moyens in- « 10 53 57 61 diqués dans le Livre précé- « 20 dent (No. 124. ) en calculant «< l'anomalie de la Lune, on fe « fervira de la feconde colomne « des Parallaxes, & fi la Lune a « 50 deg. de hauteur, on trou- «< vera 37 min. qu'il faudra conféquent ajoûter à cette hau- «<

teur. «

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54 58

30

47

50 $4

40

41

44 47

50

35

37 40

60

27

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80. Suppofé que la Parallaxe qu'a la Lune à l'Hori- « fon, ne fe trouve pas dans la Table, on prendra des par- << ties proportionnelles entre les nombres de deux colom- «< nes. Si, par exemple, la Parallaxe horisontale est de « 59 minutes, & que la hauteur apparente de la Lune « foit de 60 degrez, il faudra prendre une espéce de mi- «< lieu entre 29 & 31 minutes qui font marquées dans la «

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