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fastueuse, mais aussi délicate que les deux précédentes, qui se forma vers 1730? Moitié littéraire, moitié bacchique, elle réunissoit les plaisirs du Parnasse et de la table, et s'appeloit le Caveau, du nom où s'assembloient ses membres, presque tous hommes de lettres. Elle étoit composée de Crébillon père et fils, de Gresset, de Piron, de La Bruyère, du Gentil Bernard, du comédien La Noue, du chansonnier Gallet, de Saurin, de Collé, de Jelyotte, etc., etc. Chacun y lisoit les fruits de sa veine, ou faisoit contribuer à l'amusement général le talent particulier qu'il possédoit. Cette société ne subsista qu'une dixaine d'années, parce que quelques seigneurs, en y cherchant l'amusement, y portèrent la contrainte..... On peut consulter les articles des principaux épicuriens que nous avons cités. On voit, par la liste même de leurs noms, que la vie voluptueuse des sectateurs d'E

par les soins du célèbre Gassendi, | qui, interprétant les sentimens d'Epicure d'une manière favorable, illustra la doctrine du philosophe grec par ses écrits et par ses mœurs. Il eut pour disciples Chapelle, Molière, Bernier, qui adoptèrent un épicurisme plus commode que celui de leur maitre. Leurs exemples et leurs leçons soumirent à la philosophie d'Epicure plusieurs hommes distingués, qui unissoient l'héroïsme avec la mollesse, et le goût de la philosophie avec celui du plaisir. Ces hommes singuliers formèrent parmi nous différentes écoles d'épicurisme moral ou littéraire. La plus ancienne tenoit ses assemblées daus la maison de Ninon de Lenclos. C'est là que cette nouvelle Léontium rassembloit tout ce que la cour et la ville avoient d'hommes polis, éclairés et voluptueux. La comtesse de La Suze, la comtesse d'Olonne, Saint-Evremont, qui porta l'épicurisme à Londres, où il eut pour dis-picure, dans tous les temps et dans ciple le fameux comte de Grammont, le poëte Waller, la duchesse de Mazarin, sont les noms les plus célèbres de cette école.... A celle-ci succéda celle du Temple, qui compta an nombre de ceux qui la composoient, les princes de Vendôme, Chaulieu, le chevalier de Bouillon, Je marquis de La Fare, Rousseau, l'abbé Courtin, Campistron, Lanière n'eurent d'autre but que la Fosse, Palaprat, le baron de Bre- volupté, et contribuèrent par leur teuil, père de l'illustre marquise conduite ou leurs écrits à la cordu Chastelet-Ferrand, Périgui, le ruption des mœurs. C'étoit sans marquis de Dangeau, le duc de doute ce que ne prévoyoit pas GasNevers, le maréchal de Catinat, le sendi, l'un des plus grands admiracomte de Fiesque, etc., etc. L'école teurs du philosophe grec, lorsqu'il fit de Sceaux, plus décente que celle l'apologie de sa morale spéculative du Temple, rassembla tout ce qui et de sa morale pratique dans le Rerestoit de ces sectateurs du luxe, de cueil sur sa vie et ses écrits, La Haye, la politesse et des lettres. Malezien, 1656, in - 4°. L'abbé Battenx lui J'abbé Genest, Lamothe, Fontenelle, est moins favorable dans sa Morale Voltaire, donnèrent de l'éclat à cet d'Epicure, tirée de ses propres écrits, asile de la philosophie et des beaux-in-8°, 1758. On peut consulter ces arts.... Devons-nous parler d'une différens auteurs, si l'on est curieux petite société épicurienne, moins de savoir ce qu'on a dit pour et contre

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tous les ages, a pu fournir un grand préjugé contre leur maître. Quoique plusieurs écrivains distingués aient justifié la doctrine d'Epicure sur l'article des mœurs, on ne peut que condamner celles de presque tous ses partisans, anciens et modernes. La plupart des hommes et des femmes qui portèrent parmi nous sa ban

le père de l'épicurisme. On a encore les Songes d'Epicure, traduits du grec par le docteur Ugtvogt (Louis de Beausobre), Berlin et Paris, 1755, in-12.

ÉPIDAURUS, héros grec,

donna sou nom à la ville d'Epidaure, où Esculape fut particulièrement honoré. Son temple y étoit toujours plein | de malades dont on décrivoit la guérison sur des tablettes qui furent, dit-on, communiquées à Hippocrate.

* ÉPIGÈNES, de Sicyone, nommé par Suidas comme disputant à Thespis la priorité pour l'invention de la tragédie. (Voyez Suid. in v. Tis.) Il ne faut pas le confondre avec EPIGÈNE, Athénien, poëte comique, cité par Athénée, et qui ne pourroit être que d'un âge très-postérieur. Lilius Gyraldus et Ger. Vossius s'y sont mépris.

+ÉPIGONE, musicien grec, natif d'Ambracie, vint habiter Sicyone, et y inventa un instrument de musique composé de trente-cinq cordes, qui, de son nom, fut appelé epigonium. On lui attribue aussi quelques ouvrages historiques qui ne sont point parvenus jusqu'à nous.

ÉPIMÉNIDE, de Gnosse dans la Crète, passe pour le septième sage de la Grèce, daus l'esprit de ceux qui ne mettent pas Périandre de ce nombre. I cultiva en même temps la poésie et la philosophie, et faisoit accroire au peuple qu'il étoit en commerce avec les dieux. Son père l'ayant envoyé garder ses troupeaux, il entra dans une caverne, où l'on suppose qu'il dormit soixante-quinze ans, après lesquels s'étant éveillé, il trouva que tout ce qu'il avoit vu autrefois étoit changé. Revenu à la maison paternelle, il reconnut son frère, qui vivoit encore, et apprit

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de lui ce qui s'étoit passé pendant son absence. Les Athéniens sur le bruit de cette aventure, étant allé le consulter dans une peste qui ravageoit Athènes, il leur conseilla de purifier leur ville, en immolant un certain nombre de brebis noires et blanches devant le lieu où s'assembloit l'aréopage. Ce qui ayant été exécuté, la contagion cessa. On voulut combler Epimenide de présens, mais il ne demanda qu'une branche d'olivier sacré. Depuis ce temps les Athéniens le révérèrent comme ur dieu. Solon eut alors occasion de le connoître, et lui donna son amitié. Epimenide, de retour en Crète, composa plusieurs ouvrages en vers, et mourut à 289 ans, suivant la tradition fabuleuse des Crétois

vers l'an 538 avant J. C. Saint Paul a cité ce poëte dans ses Epitres.

ÉPIMÉTHÉE (Mytholog.), fils de Japhet et frère de Prométhée. Ce dernier avoit formé les hommes prudens et ingénieux; Epiméthée, les imprudens et les stupides. I épousa Pandore, statue que Minerve anima, et à qui tous les dieux firent quelque dou. Jupiter ayant donné à cette femme une boîte magnifique, lui ordonna d'aller de sa part la présenter à Epiméthée. Celui-ci, quoique averti par son frère de ne rien recevoir de Pandore, fút ébloui par

la beauté de cette femme. Non seulement il reçut la boîte, mais, ayant eu l'imprudence de l'ouvrir, il en sortit un déluge de maux qui inonda tout l'univers. Il eut de son mariage Pyrrha, qui épousa Deucalion, fils de Prométhée. La fable ajoute qu'il fut métamorphosé en singe.

archevê

* ÉPINAC (Pierre d' ), que et comte de Lyon, né le 10 mai 1540, et mort le 15 janvier 1599, se montra un des plus chauds partisans de la Ligue, et un des plus

constans ennemis de Henri IV: il fut très-célèbre daus son temps par ses talens pour l'éloquence; et, si l'on en croit Duverdier, il n'en avoit pas moins pour la poésie. Car ce biographe, après avoir parlé de ses ouvrages en prose, ajoute « qu'il a composé aussi plusieurs doctes et élégans vers, entre autres une Satire non imprimée.

+ I. ÉPINAY (N. DE LA LIVE, comtesse d'), mérita, par les graces de son esprit plutôt que par la régularité de ses traits, l'amour que lui témoigna J. J. Rousseau. Elle le logea long-temps dans un pavillon isolé de son jardin, et l'appeloit son ours. Madame d'Epinay est auteur d'un ouvrage de morale, intitulé les Conversations d'Emilie, Paris, 1781, 2 vol. in-12, qui a été souvent réimprimé depuis. Ce livre composé pour l'éducation de la jeune comtesse Emilie de Belzunce, petite-fille de l'auteur, fut couronné par l'académie française, en 1783, comme le meilleur ouvrage de l'année. Eu effet, quoique un peu froid et trop sentencieux, il est bien écrit, et renferme tout ce qu'il est utile d'enseigner en morale à l'enfance jusqu'à douze ans. L'auteur, supérieur à sa matière, offre quelquefois des peusées qui méritent toute l'attention d'un homme mûr. Madame d'Epinay mourut jeune, deux mois après son triomphe à l'académie. On a encore de cette dame, I. Lettres à mon fils, Genève, 1759, in-12. II. Mes Momens heureux, Genève, 1758, in-8°, réimprimés en 1759, in-12.

II. ÉPINAY. Voyez ESPINAY.

* I. ÉPINE (Guillaume-Joseph de 1'), né à Paris, y reçut le bonnet de docteur en médecine en 1724. Ce médecin, qui n'étoit point partisan de l'inoculation, a écrit contre cette méthode les pièces suivantes : I.

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Rapport sur le fait de l'inoculation, Paris, 1765, in-4°. II. Supplément au Rapport, idem, 1767, in-4°.

II. ÉPINE. Voyez GRAINVILLE, et SPINA, n° IV.

I. ÉPIPHANE, fils de Carpocrate, fut instruit de la philosophie platonicienne, et crut y trouver des principes propres à expliquer l'origine du mal, et à justifier la morale de son père. Il supposoit un principe éternel, infini, incompréhensible, et allioit avec ce principe fondamental le système de Valentin. Les hommes, en formant des lois, étoient, suivant lui, sortis de l'ordre naturel; et pour y rentrer, il falloit abolir ces lois, et rétablir l'état d'égalité dans lequel le monde avoit été formé. « De là Epiphane concluoit, dit Pluquet, que la communauté des femmes étoit le rétablissement de l'ordre, comme la communauté des fruits de la terre. Les désirs que nous recevons de la nature étoient nos droits, selon Epiphane, et des titres contre lesquels rien ne pouvoit prescrire. I justifioit tous ses principes par les passages de saint Paul, qui disent qu'avant la loi on ne connoissoit point de péché, et qu'il n'y auroit pas de péché s'il n'y avoit point de loi. » Avec ces principes, Epiphane justifioit toute la morale des carpocratiens, et combattoit toute celle de l'Evangile. II fut révéré comme un dieu; on lui consacra un temple à Samé, ville de Céphalonie; il y eut des autels, et l'on érigea une académie en son

nom.

+ II. ÉPIPHANE ( saint), évêque de Salamine et Père de l'Église, naquit dans le village de Bessanduc en Palestine vers l'an 320. Dès sa plus tendre jeunesse il se retira dans les déserts de sa province, et fut le

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François Fogini. Tous ces écrits décèlent une vaste lecture; mais saint Epiphane ne la puisoit pas toujours dans les bonnes sources. Il se trompe souvent sur des faits historiques très-importans; il adopte des fables ridicules et des bruits incertains, qu'il donne pour des vérités. Son style, loin d'avoir l'élévation et la beauté de celui des autres pères grecs, des Chrysostôme, des Basile, est bas, rampant, dur, grossier obscur, sans suite et sans liaison. Saint Epiphane étoit un compilateur plutôt qu'un écrivain; mais sans lui nous n'aurions aucune idée de plusieurs auteurs ecclésiastiques ou profanes, dont il nous a transmis des fragmens. La meilleure édition des Euvres de ce Père est celle du savant P. Denys Petau, en grec et latin, Paris, 1622, avec des notes, 2 vol. in-fol.

témoin et l'imitateur de la piété solitaire qui les habitoit. A vingt ans il fonda un monastère, et eut un grand nombre de moines sous sa conduite. Il s'appliqua, dans sa solitude, à l'étude des écrivains sacrés et profanes, et fut élevé à l'épiscopat en 368 par les vœux unanimes du clergé et du peuple de Salamine, métropole de l'ile de Chypre. Le schisme d'Antioche l'ayant appelé à Rome, il logea chez l'illustre veuve Paule. De retour dans son diocèse, il se montra très-opposé aux opinions d'Arius, d'Apollinaire, d'Origène. Il anathématisa celles de ce dernier dans un concile en 401, et se joiguit à Théodoret, pour engager saint Jean Chrysostôme à souscrire à cette condamnation. Le saint patriarche l'ayant refusé, Epiphane vint en 403 à Constantinople, à la persuasion de Théophile d'Alexandrie, pour y faire exécuter les déIII. ÉPIPHANE, patriarche de crets de son concile. Cette démarche étoit fort imprudente ; celle d'or Constantinople en 520, prit avec donner un diacre à Constantinople, zèle la défense du concile de Chalcésans le consentement de saint Chry-doine, et de la condamnation d'Eutysostome ne le fut pas moins. Saint Epiphane mourut en s'en retournant, en 405, regardé comme un évêque charitable, zélé, pieux, mais inconsidéré. De tous les ouvrages qui nous restent de ce Père, les plus conuus sont, I. Son Panarium, c'est-à dire l'Armoire aux remèdes. IV. ÉPIPHANE le scolastique, C'est une exposition des vérités ami du célèbre Cassiodore, traduiprincipales de la religion, et une ré-sit à sa prière les Histoires eccléfutation des erreurs qu'on y a oppo-siastiques de Socrate, de Sozomèsées. II. Son Anchora, ainsi appelé, ne, de Théodoret. C'est sur cette parce qu'il le compare à l'ancre d'un version, plus fidèle qu'élégante, vaisseau, et qu'il le composa pour que Cassiodore composa son Histoire fixer la foi des fidèles, et les affer- tripartite. On attribue à Epiphane mir dans la saine doctrine. III. Son plusieurs autres Traductions de grec Traité des poids et des mesures en latin. Il florissoit daus le 6 plein d'une profonde érudition. IV. siècle. Son Livre des douze pierres précieuses, qui étoient sur le rational du grand-prêtre; ouvrage savant, traduit en latin, Rome, 1743, in-4°, par les soins et avec les notes de

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chès. Le pape Hormisdas lui donna le pouvoir de recevoir, en son nom, tous les évêques qui voudroient se réunir à l'Eglise romaine, à condition qu'ils souscriroient à la formule qu'il avoit dressée. Il mourut en

535.

V. ÉPIPHANE, moine de Jérusalem, mort le 16 janvier 970, a avoit écrit les Vies de la vierge Marie et de l'apôtre saint André. Altitius a

inséré dans son recueil un ouvrage d'Epiphane sur Jérusalem et la Syrie, en grec et en latin.

* VI. EPIPHANE, archevêque de Constance dans l'ile de Chypre, se rendit célèbre par ses vertus épiscopales et par ses lumières: il florissoit vers l'an 870. On a de lui des Sermons que le père Petau, jésuite, a fait imprimer avec les Quvres de saint Epiphane, Paris, 1622, en 2 vol. in-fol.

soupçonner de socinianisme, et il
n'avoit pas détruit ces soupçons en
publiant ses Commentaires sur le
nouveau Testament. On sent assez,
à travers ses équivoques, qu'il pen-
Ses Ouvrages de théologie ont été,
soit que Jésus-Christ n'étoit dieu.
pas
publiés, Amsterdam, 1650-1665
2 vol. in-fol. Episcopius étoit fort
diffus, et très-emporté, quoique
apôtre du tolérantisme. La Vie de
ce sectaire est à la tête de ses u-

vres publiées par Courcelles. Philip-
pe de Limborch, son arrière-neveut,
l'a aussi écrite en 1702, in-8°.

et lui donnèrent une grande considération dans la ville de Rome.

† ÉPISCOPIUS (Simon), né à Amsterdam en 1583, professeur eu théologie à Leyde en 1613, se fit beaucoup d'ennemis pour avoir pris + ÉPITINEAMUS, graveur célèavec trop peu de ménagement le bre en pierres fines, florissoit sous parti des arminiens contre les go- le règne d'Auguste. Les portraits maristes. Ces deux sectes, toutes de Marcellus, neveu de cet empedeux enthousiastes et factieuses, reur, et celui de Germanicus, qu'il divisoient la Hollande. Episcopius grava sur deux pierres précieuses, plaidoit pour la première en théo-firent la réputation de cet artiste, logien élevé dans la poussière et dans les cris de l'école. Les états de Hollande l'ayant invité de se trouver au synode de Dordrecht, il n'y put être admis, malgré les raisons qu'il fit valoir dans de belles harangues, que comme homme de parti, cité à comparoître, et non pas comme juge appelé pour donner des décide Neptune à Mantinée, dont les sions. Le synode le chassa de ses ashommes étoient exclus, devint, ditsemblées, le déposa du ministère, on, sur-le-champ aveugle. Ce conte et le bannit de la république. Anvers n'a pas besoin d'être réfuté. devint sa résidence; n'y trouvant

ÉPITUS, fils d'Alba, régua dans le Latium, rendit ses peuples heureux, et eut pour successeur Capis. Un autre ÉPITUS ayant eu la hardiesse d'entrer dans le temple

saus

EPIZELUS, soldat athénien, fut frappé d'un aveuglement subit à la bataille de Marathon, recevoir ni coup ni blessure; il parut seulement devant lui, en combattant, un grand homme avec une longue barbe noire. Epizelus l'ayant tué, ou ayant cru le tuer, devint aveugle, et le fut le reste de ses dule Hérodote. jours. Voilà ce que rapporte le cré

pas de gomaristes à combattre, il
se plut à disputer avec les jésuites.
Son exil dura quelque temps; mais
enfin, l'an 1626, il revint en Hol-
lande, pour être ministre des re-
montrans à Roterdam. Huit ans
après, il fut appelé à Amsterdam
pour veiller sur le collége que ceux
de sa secte venoient d'y ériger. Il y
mourut en 1643, après avoir pro-
fessé publiquement la tolérance de
toutes les sectes qui reconnoissoient
l'autorité de l'Ecriture sainte, de
quelque manière qu'elles l'expli-
quassent. Cette opinion l'avoit fait u° II.

EPO. Voyez BOÉTIUS, no L
EPONINE. Voyez SABINUS,

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