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Monarque ne pouvoit moins que les châtier aprés tant d'infultes. Il devoit cette punition à fa Dignité, à la gloire de fon Etat, & à fes Sujets offencez ; & quoy qu'elle repugnast à fon humeur qui ne porte qu'à faire du bien, il n'a pû s'en difpenfer par toutes les raifons qui vous feront expliquées. Vous jugez bien qu'ayant dû punir, il la dû faire en grand Roy; c'est ce qu'il a fait. Il faut prefentement vous apprendre les mefures qui ont efté prises pour cela. Elles l'ont efté de longue main, ce qui fait connoî

tre évidemment que les Génois ont eu beaucoup de tems pour se repentir. Cela fait voir la bonté du Roy, & qu'ils pouvoient le mettre à couvert du châtiment que leur mauvaise conduite leur a attiré. Comme il devoit fe mettre en état de les punir, & que la prudence & la grandeur de ceux qui ont des offences à vanger, veulent que l'on en prepare divers moyens, non feulement afin que la vangeance soit plus grande, mais encore de peur que celle que l'on auroit préparée n'euft pas fon entier

effet, on refolut de ne fe

pas

contenter de Bombes, & de tenir toutes choses prêtes pour une descente, parce qu'elle feroit moins attenduë des Génois. Il y avoit beaucoup d'apparence qu'on feroit contraint d'en venir à cette facheufe extremité. L'union de cette République avec les Espagnols eftoit connuë, & l'on n'ignoroit pas que l'Efpagne ne communiquast à fes Alliez une obstination invincible, & dont ils ne tirent jamais d'utilité. On en vient de voir des exemples affez éclatans dans

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une autre partie de l'Europe. Sur ce fondement, il faloit fe difpofer à repouffer le refus qu'on devoit attendre d'une juste satisfaction, afin de ne pas fouffrir que Génes méritaft par trois endroits le nom de Superbe. La vanité de ses Habitans luy avoit déja fait donner ce nom, auffi-bien que le marbre & la magnificence de fes Palais. Il ne luy reftoit pour se l'acquerir juf qu'à trois fois, & mettre le comble à fa vaine gloire, que de refufer une équitable fatisfaction au plus grand Roy de la Terre, & de fortir avec

avantage, d'une Affaire qui luy attirant l'indignation de Sa Majefté, devoit luy montrer d'abord fa punition inévitable. C'est par ce troifiéme endroit qu'elle fe feroit renduë veritablement superbe, & c'étoit-là tout fon but,

puis que fe voyant à moitié détruite, elle n'a pas voulu avoir pitié d'elle - mesme, quand le miniftre du Roy en avoit de fon malheur, jugeant bien qu'en une pareille occafion ce Monarque, dont la bonté luy étoit connuë, auroit fait la mesme chofe. Son repentir pouvoit

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