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nous l'avons déjà observé. C'est sous ce nom qu'elle était honorée dans la partie méridionale de l'Elide, appelée Triphylie, dans la ville de Léprée où l'on retrouvait aussi un tombeau de Caucon, de ce Caucon qui, comme nous l'avons vu ci-dessus, établit le culte de Cérès à Andanée, près Messène. Près de là était aussi la fontaine de l'agneau ou Arné, qui prenait son nom de l'épouse d'Apharée, petitfils de Persée, qui a son siége sur l'agneau, audessous duquel coule le fleuve Eridan cet Apharée était le père de Leucippe, père des pleïades Arsinoé, Phébé, etc.

Cérès avait un autel à Olympie', sous le nom de Thémis, ainsi que sa fille, qui était invoquée sous le titre de Despoina, Domina, Hera, que nous lui avons déjà vu donner par les Arcadiens. On ne pouvait faire à cette Déesse des libations de vin, non plus qu'aux nymphes.

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A Elis, la même Déesse, connue encore sous le nom de Thémis, mère des saisons 2, auxquelles la vierge préside par son lever, avait sa statue. Elle y était aussi représentée sous son nom de Cérès, ayant à ses côtés Proserpine, Apollon et Diane 3 Pluton, son ravisseur, y paraissait avec elle et avec deux nymphes, dont l'une portait un globe et l'autre une clef. La clef était l'attribut de Pluton, suivant Pausanias. Esculape y paraît aussi, comme on l'y voit encore ailleurs, près du grand temple d'Isis, avec la fille de Cérès *.

1 Pausan. Heliac., p. 162. 2 Ibid. Heliac., p. 197. 5 Ibid. Heliac. 1, p. 164, 168.4 Ibid., ibid., p. 176.

Quant à Illythie, il paraît qu'on la représentait sous l'emblème d'une femme qui allaite un enfant lequel se métamorphose en serpent (x). Cet enfant portait le nom de Sauveur de leur ville'. La Déesse était adorée dans un temple commun avec son fils. A côté, on avait consacré un temple à Vénus-Uranie, à laquelle on sacrifiait sur des autels qui lui étaient dressés. Cérès Chamynienne y avait aussi sa prêtresse, qui, sur un siége élevé, assistait aux Jeux Olympiques. C'était dans cet Hippodrome que le cocher céleste2, que nous avons déjà trouvé honoré dans tant d'endroits différens, avait son tombeau ou son cénotaphe. Il y était invoqué sous le nom de Taraxippus et d'Olénius, surnom de la chèvre qu'il porte. D'autres disent qu'il est le Neptune-chevalier dont le culte fut souvent lié à celui de Cérès. Aussi voyons-nous qu'à l'extrémité de l'Hippodrome on avait élevé un temple à Cérès Chamynienne, et qu'on y trouvait la statue de cette Déesse avec celle de sa fille, comme nous l'avons dit plus haut.

On voyait encore les autels de ces deux Déesses dans un ancien gymnase de l'Elide '. Les deux divinités Éros et Anteros, dont la première est nommée par Sanchoniaton dans sa Théologie Phénicienne, y figuraient aussi avec l'Hercule Phénicien, invoqué là sous le nom de Parastate.Le buste du Dieu Hercule était dans un angle, dans la troisième en

1 Paus. Heliac., 2, p. 197, 198.-2 Ibid. Héliac. 2, p. 199. 3 Ibid. Heliac. 2, p. 202.

TOME V.

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ceinte appelée Malcoth, nom Phénicien d'Hercule, lequel signifie Roi. L'amour y tenait une branche de l'arbre de Phénicie, appelé Palmier.

On y voyait la statue d'un jeune homme nommé Sérapion, nom dérivé de Sérapis, qui, dit-on, avait procuré du blé aux Eléens dans un temps de disette 1.

1

Ces noms, ces formes, ce culte, le palmier, tout nous rappelle vers la Phénicie et l'Egypte, pour y chercher l'origine de ces institutions religieuses des Eléens et de leurs Jeux Olympiques.

Le fameux Pluton, ravisseur de Proserpine, avait aussi son temple et son enceinte sacrée à Elis, qui ne s'ouvrait qu'une fois tous les ans 2

En Achaïe, entre Ægium et Ægira, était l'ancienne ville de Boura, où l'on voyait le temple de Cérès et le bois sacré d'Illythie, ainsi que le temple de Bacchus et de Vénus 5.

A Egire, on trouvait aussi la statue d'Esculape, qu'avait nourri la chèvre; ainsi que celles d'Isis et de Sérapis *. On y adorait surtout Vénus-Uranie: les hommes ne pouvaient entrer dans ce temple. Ceux de Pellène, près Egire, adoraient aussi Illythie et Mercure 5. Mercure était père du cocher céleste. C'était dans cette même contrée qu'était établi le culte de Cérès Mysienne, dont nous avons parlé plus haut.

Avant de quitter le Péloponèse, pour passer

1. Paus. Heliac. 2, p. 202. 2 Ibid., p. 203, 204. Ach., p. 233.— 4 Ibid., p. 234. — 5 Ibid., p. 235.

dans

5 Ibid.

la partie orientale de la Grèce, parcourons les terres qui précèdent ou forment l'isthme de Corinthe, qui va nous y introduire.

A Cencrée, Sérapis, sous le nom d'Esculape, avait un temple avec Isis, sa fidèle compagne. Neptune n'y fut point non plus oublié,

Ces mêmes Divinités, Isis et le Dieu de Canope, Sérapis 2, étaient honorées sous leurs noms égyptiens à Corinthe; mais ils l'étaient aussi sous leur forme et sous leur dénomination grecque. Esculape, Cérès et sa fille, y avaient leur temple. Isis y prenait les noms de Pelasgienne et d'Egyptienne, Ces temples étaient près delamontagne appelée AcroCorinthon, où se trouvait le temple de la fameuse Illythie, peut-être la chèvre, et celui de Vénus sa compagne. Elle y était revêtue des armes de Mars, qui préside aux décans du bélier avec elle et ayec le soleil, qui y a aussi son exaltation; et de l'amour, qui naît d'elle et de Mars. On y voyait une fontaine à laquelle donna naissance l'enlèvement que fit Jupiter de la nymphe Egina, fille de l'Asopus, ou du fleuve qui prend sa source chez les Phliassiens, qui avaient élevé une statue à la chèvre céleste, leur grande divinité, et connue ailleurs sous le nom d'Illythie, à ce que je crois.

3

Cérès avait aussi son temple à Sicyone, lequel était un monument de la reconnaissance d'un ancien roi de cette ville, dont elle avait nourri le fils, comme elle avait nourri celui de Pélée (z); comme

1 Paus., p. 45. ·

2 Ibid., p. 48. 5 Ibid. Corinth., p. 54.

1

Isis avait nourri celui de Malcande, époux d'Astarté. Le soleil et Pan y avaient leurs autels.

C'est à quelque distance de cette même ville, que cette Déesse était honorée sous le nom de Prostasie. Elle y recevait un culte commun avec sa fille dans un bois sacré. La statue des Déesses, et celle de Bacchus, y étaient élevées.

1

A Titane, au midi de Sicyone 1, entre cette ville et Phlie, à une égale distance à peu près de ces deux villes, on trouvait les statues de Cérès et de la Fortune des Dieux, ainsi que celle d'Esculape, surnommé Gortynien. Euhemêtion ou Bonjour, et Alexanor (a), Dieu du sommeil et du repos, l'accompagnaient. On sacrifiait à ce dernier après le coucher du soleil, et on l'honorait comme un héros; on sacrifiait au premier comme à un Dieu. Esculape y avait ses serpens sacrés. Titane avait été fondée par Titan, frère du soleil. On y portait la statue de la pleïade Coronis dans le temple de Minerve.

C'est surtout chez les Phliassiens, leurs voisins, que le culte de Cérès était en vigueur, comme nous l'avons déjà remarqué.

On y invoquait Arantus, avant la célébration des mystères, et on faisait des libations à ses enfans, qui avaient en ce lieu leurs tombeaux avec le sien. Aoris et Arathuria ses enfans, avaient été grands chasseurs et grands guerriers.

Il y avait une enceinte sacrée dans la citadelle,

1 Paus. Corinth., p. 54.

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