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(4) Je lis Suite au lieu de Suku, qui se trouve dans l'édition de Madras.

(5) Le nom de Thankréghoul est dérivé de deux mots Turks qui signifient serviteur de Dieu: tangri, qui signifie Dieu, et Jjö koul, serviteur, esclave.

(6) Je lis happy au lieu de happy, qui ne présente aucun sens. (7) La Croze a traduit ce passage par ces mots: magnus chan qui rex est regum et imperat mari et aridæ. C'est que le mot yusiup, qui est pris ici pour la terre, signifie plus particulièrement ce qui est sec ou aride. Les sultans Othomans prennent encore le titre de sultan

سلطان البرين و خاقان des deux terres et de khakan des deux mers البحرين

; ce qui revient à-peu-près au même.

(8) Mangou-khan, ou plutôt, selon Raschid-eddin, Mankka-kaân , étoit le fils aîné de Touly-khan et de SiourkoukitnyBiky. Il succéda à Gaïouk par l'appui de Batou, et mourut dans le mois de mouharram de l'an 655 de l'hégire [janvier et février 1257 de J. C.], après un règne de huit ans.

(9) Mangou ou Mankka n'a pas le sens de blanc en langue Mongole; c'est par tchagan qui a cette signification: mais on trouve dans cette langue le mot je mônggoun, et dans le dialecte Olet ferway monggun, qui signifient argent. C'est peut-être de ce dernier qu'il faut tirer l'étymologie du nom de Mangou; ce qui est d'autant plus vraisemblable, que, dans l'usage ordinaire, le mot mônggoun s'écrit et se prononce môngou.

(io) Je lis յուղարկեմ՝ au lieu de յուղակեմ,

(11) Non-seulement notre auteur donne le titre de maître du monde au khan suprême des Mongols, mais il le donne aussi à tous les princes Djinghiz - khanides de Perse, que Raschid-eddin appelle souvent ules dual, ou souverains du monde. Je pense que ces titres ne sont que la traduction du surnom d'Ilkhan, que prenoient tous les princes Mongols établis en Perse, et qui fit donner à leur dynastie le nom d'Ilkhanienne ou d'Ilkhanide. Dans la langue Turque, le mot

il signifie maintenant pays, région; mais il paroît que plus anciennement il avoit un sens plus étendu, et qu'il vouloit dire, comme le mot Arménien w1⁄2 þwp aschkharh, un pays et le monde.

(12) Notre auteur se trompe; Mangou-khan n'étoit pas le fils, mais

le successeur de Gaïouk-khan, fils d'Oktay; nous avons déja vu que Mangou étoit fils aîné de Touly, quatrième fils de Djinghiz-khan.

(13) L'asbarez est une mesure Arménienne, dont nous reparlerons dans nos notes sur la Géographie attribuée à Moyse de Khoren.

(14) La véritable position de Karakoroum, en arménien Gharaghourhoum, capitale de l'empire des Mongols, et résidence des premiers successeurs de Djinghiz-khan, a été jusqu'à présent fort mal connue. D'Anville, trompé par une latitude erronée, tirée par les Jésuites des écrivains Chinois, avoit placé cette ville au midi du 45.o degré de latitude, dans le désert, près de la Chine. Forster avoit ensuite pensé, d'après Fischer, dans son Histoire de Sibérie, que cette ville devoit être reportée bien plus au nord, sur les bords occidentaux de l'Orgon, qui se jette dans la Sélinga. (Voyez Histoire des découvertes dans le Nord, tom. 1.", p. 174 et 181, traduction Française.) Nous ignorons si ce n'étoit pas aussi l'opinion du savant P. Gaubil, qui avoit composé une dissertation qui est restée inédite, sur ce point important de la géographie de l'Asie dans le moyen âge: il est certain au moins que M. E. Quatremère a adopté un sentiment pareil. (Voyez Journal des Savans, septembre 1818, p. 550.) M. Abel - Rémusat a aussi composé sur le même sujet un mémoire qui a été lu à l'Académie des belles-lettres, et qui n'est pas encore publié : après tant de discussions, il a enfin fixé d'une manière incontestable la position de cette ville sur la rive gauche de l'Orgon, du côté du nord, et non loin de sa réunion avec la Sélinga. Je n'ajouterai à tout cela qu'un passage de Raschideddin (fol. 188 recto), que M. Abel-Rémusat n'a point connu et qui confirme pleinement son opinion; le voici : « Oktay-kaan ordonna de >> bâtir sur les bords du fleuve Orkoun, une ville fort grande, qu'on » nomma Karakoroum. On établit ensuite, entre cette ville et la Chine, » une route de poste, différente de toutes les autres, et qui fut appelée »iam-narin. Il y avoit une poste à toutes les cinq farsangs, >> l'on montoit ainsi pendant trente-sept postes ( ce qui faisoit 185 far»sangs); à chaque station il y avoit un corps de mille hommes pour

et

اوکتای قاآن فرمود تا بر کنار آب اورقون شهری « .défendre la poste «

»

معظم بنا نهادند و قرا قروم نام کردند و از ولایت ختای تا آن شهر یامی تغیر از یامان یام نهادند و نارین یام کردند و در ه پنج فرسنك يامى می و هفت یام برآمد در هر منزل هزاره را جهت محافظت آن یام بنشاند

,antchik يامجي iamdji يامجي iama يام

Nous observerons seulement sur ce passage que le mot ↳ ïam, que nous avons traduit par route de poste et par poste, n'est pas 'Persan; mais, comme nous avons appris de M. Abel-Rémusat que iam, en mongol, signifioit chemin, et que, d'un autre côté, on trouve dans les lexiques Persans les mots eta iameh, comme des mots Kharizmiens qui signifient cheval de poste, nous avons pensé que ces derniers tiroient leur origine du mongol, et que le sens réel de iam pouvoit facilement s'en déduire, en supposant que ce nom étoit affecté aux grandes routes que traversoient les courriers du souverain. Quant au mot narin, il signifie étroit, subtil.

(15) Dans l'arménien, un balad, qui vient du grec zanation, emprunté lui-même du latin palatium. Ce mot existe depuis longtemps dans l'arménien, car il se trouve dans Lazare P'harbetsi, historien qui vivoit à la fin du V. siècle, page 13; mais il ne s'en sert que comme d'un mot étranger. Il dit que quelques personnes nomment Constantinople, dans la langue des Romains, Baghad, ce qui signifie en arménien, palais. Ջոր ոմանք ըստ Հռօմայեցի բարբառւոյն պաղատն ասեն, որ թարդմանի արքունի։

(16) Le nom d'Ark'haïounUppuna, qui est donné ici aux Chrétiens et dont nous ignorons l'origine, se trouve dans Raschid-eddin (fol. 257 recto), sous la forme Arkaoun. Beaucoup de personnes ont douté que jamais le christianisme se soit répandu chez les Mongols conquérans de la Chine et de la Perse, malgré les témoignages nombreux rassemblés par Assémani, par Mosheim et par d'autres savans. Elles ont pensé que les Chrétiens de l'Orient, de qui viennent originairement tous les faits à l'appui de cette opinion, avoient cherché à se flatter en exagérant l'indulgence de quelques princes Tartares à leur égard. Le savant P. Gaubil est en particulier de cet avis, dans son Histoire de Gentchiscan et de la dynastie des Mongoux conquérans de la Chine, p. 107, et il doute que jamais la religion Chrétienne ait été connue chez les Mongols. Sans vouloir établir que les princes de la race de Djinghiz-khan aient jamais professé la religion Chrétienne, et sans rapporter ici un grand nombre de passages déja connus, qui tendent à prouver que le christianisme, déja répandu dans l'intérieur de l'Asie, s'est introduit jusque chez les Mongols, je vais en indiquer quelques autres qui prouvent la même chose et qui viennent d'un écrivain Musulman, dont on ne

peut en pareil cas contester l'autorité. On a dit que Wang-khan, roi des Kéraït, l'une des tribus les plus reculées des Mongols, étoit Chrétien: Raschid-eddin dit plus (fol. 32 recto); il assure que la doctrine de Jésus est parvenue jusque chez les Kéraït, et qu'ils avoient embrassé

دعوت عیسی علیه السلام بایشان رسیده و بدین وی در ام اند sa religion

Le même auteur (fol. 228 verso) nous apprend que Kadak et Tchinghay, ministres de Gaïouk, étoient tous deux Chrétiens, et qu'ils appelèrent à la cour un grand nombre de prêtres de la Syrie, de l'Asie mineure, du pays des Alains, et de la Russie. Il dit aussi (fol. 233 recto) que l'impératrice Siourkoukitny-Biky, nièce du roi des Kéraït et mère de Gaïouk, avoit beaucoup d'indulgence et de bonté pour les imans et les scheïkhs Musulmans, quoiqu'elle fût Chrétienne, i Ig: saurs lo sg. Plus loin (fol. 273 verso), en parlant de Dokouz - Khatoun, femme d'Houlagou-khan, qui étoit aussi de la nation des Kéraït, il a soin de répéter que cette nation étoit toute

ملت

عیسوی بود

et quHoulagou, اقوام کرایت در اصل عیسوی اند, Chrétienne

à

cause de sa femme, avoit fait rebâtir toutes les églises des Chrétiens dans son empire. Il y en avoit une à la porte du palais de Dokonz-Khatoun; et par-tout les Chrétiens avoient le droit de sonner des cloches. Il est probable qu'un examen plus attentif de l'ouvrage de Raschid-eddin nous auroit fait connoître plusieurs autres passages sur le même sujet. (17) La princesse qu'Étienne Orpélian appelle Sourakhthambeg, est nommée, par d'autres écrivains Arméniens, Sarkoudan. Selon Abou❜lfaradj (Chronique Syriaque, pag. 492, et Chronique Arabe, pag. 492), son nom étoit Sarkoutni-Biki; dans Raschid-eddin, il est toujours écrit Siourkoukitny-Biki. Elle étoit fille de

Tchakembou, frère de Wang-khan, roi des Keraït.

(18) Le nom de cette dignité existe encore en mongol et en mandchou; mais d'une manière un peu différente. En mongol, c'est p edchan, et en mandchou, edchen.

(19) Comme ce fut par l'intermédiaire des Syriens que le christianisme se répandit dans l'intérieur de la Tartarie, il n'est pas étonnant de voir un homme de cette nation parmi les conseillers de Mangoukhan. Les historiens Orientaux et les voyageurs font souvent mention d'autres Syriens qui tenoient un rang éminent chez les Mongok.

(20) Je lis & au lieu de np, qui est dans l'édition de Madras. (21) Le nom et l'usage de cette sorte de tablette, qui servoit de sauf

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conduit, tirent leur origine de la Chine, d'où il paroît que les Mongols l'avoient adoptée. Les Chinois l'appellent p'hai. C'est évidemment de ce mot que s'est formé fuqu p'haïza des Arméniens et j païzeh des Persans, qui se rencontre très-fréquemment dans Raschideddin et dans Mirkhond. Les syllabes za et zeh, qui se trouvent à la fin des mots Arméniens et Persans, ne sont autre chose que tseu, sorte de particule explétive que les Chinois mettent à la suite d'un grand nombre de monosyllabes pour en faire des dissyllabes.

iar,

(22) Le mot d'un kpu iarhlekh, qui se trouve dans le syriaque sous la forme iarlik, et sous celle de iurligh, en arabe, en persan et en turk, est dérivé du mongol iarlikh, qui signifie loi, décret, ordonnance et ordre, et qui vient du một qui signifie loi. Il paroît qu'il y avoit dans le manuscrit de la Croze earlekh et eadekh, et non sarlekh, comme on le voit dans l'édition de M. Klaproth.

(23) On voit par Abou'lfaradj (Chronique Syriaque, pag. 514, et Chronique Arabe, pag. 5o1), et par Raschid-eddin (fol. 239 recto), que Mangou-khan excepta du tribut tous les prêtres et moines Chrétiens mais cette faveur ne leur fut pas particulière; il l'étendit aux prêtres Musulmans, aux herbeds des Parsis, et aux prêtres idolâtres.

:

CHAPITRE VIII.

ارغون

آقا

(1) Ce personnage, appelé par Raschid-eddin ArghounAka, tiroit son origine de la nation Mongole des Ouïrat (fl. 30 recto). 11 fut placé à la cour d'Oktay par la protection d'un seigneur de la tribu de Tchalaïr, appelé Iloukeh-Kadan, et il fut envoyé par Oktay dans le Khorasan (fol. 192 verso). Sous le règne de Gaïouk, il remplaça un certain Kerkouk dans le gouvernement du Khorasan, du Mazanderan, de l'Yrak, du Faris, du Kirman, de l'Aderbaïdjan, du Gordjestan ou Géorgie, du Louristan, de l'Arménie, de l'Aran, du pays de Roum, du Diarbekr, de Moussoul et d'Halep (fol. 230 verso et 238 verso). Quand Houlagou eut été fait souverain de la Perse par son frère Mangou-khan, il continua de jouir d'une très-grande considération à la cour du nouveau prince, qu'il accompagna au siége

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