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Sentir le sapin: Faire pressentir une mort prochaine. On dit: voilà une toux qui sent le sapin. Usité dès 1808.

SARDANAPALE, LESQUE : Digne de ce monarque épicurien. - « C'est Sardanapale. » — - BALZAC.

« Hébert appelait Fréron un muscadin, un Sardanapale. » — C. DESMOULINS, 1790.

SATISFAIT (Un): Député conservateur, sous le règne de Louis-Philippe.

SAUCE: Mouillé jusqu'aux os.- Donner une sauce: Gronder. Connus dès 1808.

SAUTEUR Intrigant éhonté. Vient du Paillasse de Béranger.

Paillasse, mon ami,

Saute pas à demi,

Saute pour tout le monde.

SAUVAGE Homme complétement nu.

« Quand on est bâti comme ça, faut-il être chiche de ne pas se fiche en sauvage! » GAVARNI.

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« Tu ne sais pas encore que s'habiller en sauvage, c'est vendre sa chemise. » — VIDAL, 1833.

SAUVER LA CAISSE : Fuir en dévalisant la caisse d'une société industrielle. Le mot est à la mode depuis le fameux mot prononcé par Odry-Bilboquet dans la pièce des Saltimbanques.

SAVATE: « La savate que l'on appelle aujourd'hui chausson par euphémisme est la boxe française, avec cette différence que la savate se travaille avec les pieds, et la boxe avec les poings. >> TH. GAUTIER,

1845.

«Il a étudié pendant plus de deux ans la savate. » - L. DESNOYER.

« Ces coups de poing étaient d'ailleurs si en dehors des règles de la savate. » - E. SUE.

« Savate: Correction militaire appliquée par les soldats entre eux pour certains délits non justiciables d'un conseil. Le patient est étendu sur un banc, la chemise retroussée, et chaque soldat de la compagnie lui applique trois coups d'un soulier neuf et bien ferLa Caserne, publiée par Vidal et le capitaine Delmare, en 1833, donne un détail circonstancié de ce châtiment.

ré. »

-

« On ne les condamne que rarement à passer par les armes, mais ils s'exposent à recevoir la savate. » - M. St-HILAIRE.

SAVON Réprimande sévère. On dit de même laver la tête pour réprimander quelqu'un.

SAVOYARD: Homme grossier, mal élevé.

« Un homme brun s'est conduit à mon endroit comme un savoyard. » — CORMON.

En 1813, avec ces savoyards d'alliés. » RICARD. SAXE Porcelaine Vieux-Saxe. -« Vous avez un tas de bric-a-brac, des saxes. » — CARMOUCHE.

SCHNAPPS, SCHNICK: Eau-de-vie. Schnapps vient de l'allemand. Syn.: Dur, roide, consolation, filen-quatre, riquiqui, goutte.

-

<< Enfant, aimes-tu le schnick? » M. St-HILAIRE.

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SCIE: Tourment, mystification, refrain d'une monotonie préméditée, et répété d'autant plus de fois qu'il paraît agacer l'auditeur qu'on veut mystifier; c'est au figuré l'action de la scie qui revient toujours en grin

çant sur le même morceau de bois. M. Fr. Michel croit que cette expression vient du mot siou, proféré quand on voulait huer quelqu'un, au moyen àge. Où conduit la science!

« Les femmes, c'est la scie pour les domestiques. » - RICARD.

« Les scies les plus farouches l'avaient trouvé inébranlable. » — - MURGER.

SCIER, SCIER LE DOS: Tourmenter.

« Pourquoi boire? - Pour s'étourdir, pour oublier ce qui vous scie. >> E. SUE.

« Tu me scies le dos avec une latte: tu m'impatientes, tu m'obsèdes. >>

Dhautel, 1808.

<< Laisse-moi, Cadet, tu me scies. »—

1805.

ROUSSELIANA,

SCHOTISH: Danse à la mode depuis une dizaine d'années.

« On essaiera quelque schotish et une petite partie.» PAILLET, 1855.

<< Dieu ! s'il savait que j'ai schotiché!»-P. DE KOCк.

SCRIBOUILLAGE, BEDOUILLAGE: Mauvaise imitation de la prose de M. Scribe. - « A la place de la langue vraie, M. Scribe met une sorte d'idiome fadebanal conventionnel; jamais le genre humain ne s'est exprimé ainsi... Ce scribedouillage, etc. » « C'était du scribouillage tout pur. » 1833.

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SECO Maigre. On devrait écrire sécaud. « Ce petit magistrat seco. » BALZAC.

AUBRYET.

P. BOREL,

SEIGNEURS (Jeunes): « Aujourd'hui, 1er mars 1840, c'est le titre de bon goût qui a remplacé ceux de petitmaitre, beaux fils, muscadins, etc., qui se sont suc

cédé rapidement dans les fastes de la belle jeunesse française. >> - EUGENIE FOA.

SENTINELLE: Excrément isolé aux abords d'un édi

fice. (V. Factionnaire.)

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« LES INSURGÉS DE ROMILLY. Les insurgés de Romilly traversent, tous les matins, un bois voisin du canal qu'ils creusent près de Conflans (Marne). Non contents d'user du bénéfice que leur accorde le propriétaire du bois, pour abréger leur chemin, ils aiment à s'égarer dans des allées sinueuses tracées pour la méditation, et ils y déposent des marques nombreuses de leur passage. Donc, le maître du bois, se promenant un jour et découvrant à chaque pas ces faits inusités, ne put s'empêcher de s'écrier: « Dieux! que d'insurgés!» Le mot fut entendu, recueilli; il est resté et il restera, au moins à Romilly. Il remplit d'ailleurs une fonction utile dans la langue; il remplace avantageusement le mot de sentinelle qui attendait impatiemment, depuis des siècles, qu'on le relevât. » — Corsaire, 1848.

SENTIR (Ne pas): Détester. On dit de même : Avoir dans le nez quelqu'un (qu'on ne peut sentir).

SÉRIEUX (Être): Pour les artistes et les lettrés, c'est s'être acquis une valeur personnelle. — Pour les bourgeois, c'est avoir une position dans le monde. Pour les lorettes, c'est être riche.

SERIN Naïf, imbécile.

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« Élodie Charnu, qui ne regarde plus les camarades depuis qu'elle a trouvé un serin de monsieur, pour se marier. » GAVARNI.

c'est que d'être l'amant d'une

« Tu ne sais pas ce que femme... Es-tu serin à ton âge ! » —

- E. SUE.

SERINER Loger dans la mémoire certaine chose à force de la répéter, absolument comme si l'on faisait l'éducation musicale d'un canari.

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-« Nucingen avait

SERINETTE: Enfant seriné, chanteur d'une espèce particulière. « On appelle serinette les infâmes qui font contribuer un passant en le menaçant de divulguer au public ou même à l'autorité de coupables dépravations. » — PAILLET.

SERINGUE (Chanter comme une): « Avoir la voix fausse et discordante. »-1808, DHAUTEL.

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SEVERE (En v'là une): C'est-à-dire voici un fait bien surprenant, bien digne de réflexion.

« Ah! je vous raconterai ma vie. Je vous en dirai des sévères, mon bon ami. » — - RICARD.

« Ouvrez ou j'enfonce la porte. sévère. » — L. REYBAUD.

SIFFLER Boire.

En voilà une

« Il a sifflé pour dire il a bu, parce que les lèvres ont à peu près le même mouvement. >> LE DUCHAT, 1738.

« Il n'y a plus que M. P. qui goûte lui-même un plaisir personnel à voir siffler ses admirables vins du Rhin ou de Bordeaux. >> - ROQUEPLAN.

<< Tiens! vieux chéri, siffle-moi ça, ça va te remettre.>> -E. SUE.

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