Après la mort de Dagobert , arrivée en 638 (e), les deux freres - vécurent dans la plus par- FÉVRIER ; faite union. Sigebert, aidé des conseils du B. Pes pin qui l'aimoit comme son fils, & qui continua d'exercer auprès de lui la charge de Maire du Pan lais, fit bientôt connoître qu'il avoit parfaitement répondu aux soins que cet habile maître avoit pris de le former à la pratique de toutes les vertus chré: tiennes & royales. La mort lui ayant enlevé Pe. pin en 640, il choisit Grimoald pour être Maire du Palais à la place de son pere. Sa piété , fą prudence & la valeur lui concilierent l'amour & le respect de les sujets, & rendirent son nom re, doutable à ses ennemis. Les Thuringiens furent les seuls qui prirent les armes contre lui; mais il sur les faire rentrer dans le devoir ; & cette guerre, la seule où il se soit trouvé engagé, n'eut point d'autres suites. Les dispositions pacifiques de son ceur, 'foutenues d'une priere continuelle, & de la pratique des pieux exercices de la religion, ne pouvoient manquer d'attirer sur lui les graces les plus abondantes. It employa une grande partie de ses revenus à soulager les miseres des pauvres, à bâtir & à doter des Hôpitaux , des Eglises & des Monafteres (f). Ce; vertueux !Prince ne yécut

Chilperic son fils aîné, encore doue , surnommé le Grand Capia enfant, lui succéda ; mais Dago {aine. Cette bataille coûta à la bertron'oncle le fit empoisonner? France la perte du royaume de Charibert 'avoit laissé un second Naples., Voyėž 'D.Vaillette, fils nommé Boggis , qui"fat la Hifl

. de Languedoc ; & M. le P. tige d'une longue suite de Prin- Hénault, Abt. Chr. T. 1. p. 266 ces dont la postérité s'est perpé- 318. tuée jusqu'à Louis d'Arinagnac;! (6Dagobert "fut enterié

, dont il taille de Cérignolles'en 1303. 11 étoit le Fondateur. commandoit pour Louis XIV, (f) Il fonda doüze Monar. tandis que les Espagnols avoient tères, dont les quatre principaux pour Général Gonzales de Coro) furent Cougnon, près de Bouil

=

pas long-tems, fi toutefois on doit appeller courte FÉVRIER 1. une vie aussi remplie de bonnes cuvres que la

fienne. Il mourut le premier Février 656, à la 25
année de fon âge (8). On l'enterra dans l’Ab-
baye de faint Martin, près de Metz. Il est honoré
d'un culte public dans la plus grande partie des
pays sur lesquels il régna , ainsi que dans les Egli-
les & les Monasteres dont il avoit été le Fondateur.
Son corps ayant été trouvé sans corruption en
1063-, fut levé de terre & placé à côté du Grand-
Autel. On le mit dans une châsse d'argent en
1170. François de Lorraine , Duc de Guise, ayant
été obligé en 1552 de démolir tous les Monas-
teres des fauxbourgs de Metz, que Charles-Quint
afliégeoit, les Reliques de faint Sigebert furent dé-
posées dans l'Eglise des Jacobins de la même
ville , puis portées à la Collégiale de Notre-Dame
de Nancy.

Voyez Frédégaire, & Sigebert de Gemblours ?
son continuateur, dans la Vie de notre Saint, avec
les savantes remarques du P. Henschénius ; D.
Calmet, Hist. de Lorraine, T. 1. p. 419. & M.
Schoëpflin , dans son Alfaria illuftrata , p: 742.
George Von-Eckard , Hiftor. Franciæ Orientalis
T. 1. & principalement la Vie de saint Sigebert,
par le P. Frizon, imprimée à Nancy en 1726.

Ion (ce n'est plus aujourd'hui Cougnon, il l'établit premiéres ,
qu'un Prieuré), S. Martin, près ! ment à Cougnon, puis à Malme,
de Metz , Stavelo & Malmedy , dy & à Stavelo.
Ces deux derniers ne sont qu'en- (6) Saint Sigebert lailla un
viron à une lieue l'un de l'autre, fils nommé Dagobert, qui n'a
S. Rémacle ayant apporté de voit que 7 ans à la mort de son
Solignac, la Regle de S. Colom- pere , qui fut depuis Roi, & qui
ban que Sigebert appelle la eft honoré comme Saint. Voyez
Regle des anciens Peres , dans la Vie sous le 23 de Décembre,
la Charte du Monastere de

FÉVRIER 24

qua

11. JOUR DE FÉVRIER. LA PURIFICATION,

COMMUNÉMENT APPELLÉ E 'L A CHANDEL E U R. DI I EU voulant faite connoître aux hommes qu'en qualité d'enfants d'Adam, ils étoient conçus & naiffoient tous dans le péché, avoit ordonné dans l'ancienne Loi qu'une femme nouvellement accouchée seroit regardée comme impure , & que durant le temps de son impureté elle ne paroîtcoit point en public, & ne toucheroit à rien de cona sacré au Seigneur ( 1 ). Ce temps étoit de rante jours pour un garçon, & de quatre-vingt pour une fille , en comptant du jour de la naisfance de l'un & de l'autre. Lorsqu'il étoit expiré, la mere devoit porter à la porte du Tabernacle, & ensuite à celle du Temple, un agneau d'un an que le Prêtre offroit en holocaufte, pour reconnoître le souverain domaine de Dieu, & remercier de l'heureux accouchement de la mere. Elle devoit aussi présenter un pigeonneau ou une tourterelle , qui étoient offerts pour le péché. Après ce double facrifice, elle étoit purifiée de fon impureté légale, & rétablie dans ses premiers droits. Les pauvres qui n'étoient point en état de donnét un agneau, y suppléoient par un second pigeonneau ou une seconde tourterelle, qui fournifloit la mamatiere de l'holocauste (2.).

La Sainte Vierge, étant devenue mere par l'opération du Saint Esprit, & sans perdre fa virgi

pour le

nité, il est évident par les termes mêmes de la FEYRIER 2

Loi (3), que la cérémonie de la Purification ne pouvoit l'obliger. Elle s'y assujettit néanmoins , & s'en tint à la lettre de la Loi, parce que les Juifs ignoroient qu'elle avoit conçu d'une maniere miraculeuse. Elle vouloit d'ailleurs cacher son augufte qualité de Mere de Dieu; & elle

у

réussir soit en se comportant à l'extérieur comme les femmes ordinaires. On voit ici la différence qu'il y a entre les orgueilleux & les humbles. Les premiers s'empressent de publier leurs avantages; les seconds au contraire font leurs délices d'être dans l'obe scurité ; uniquement occupés de la bassesse de leur néant, ils fuient avec soin l'estime & les distinctions : s'il leur revient quelque gloire de la part des hommes, ils la rapportent à Dieu, comme au feul principe de tous les dons de la nature & de la

grace. Marie étant pauvre se presenta au Temple avec deux tourterelles, comme la Loi l'exigeoit en pareil cas (4); mais la pauvreté de son offrande fut singuliérement releyée par ces sentiments du ceur, que Dieu regarde comme l'ame des sacrifices. Fixons un moment nos esprits sur la conduite que tient le Sauveur dans le choix de celle qu'il avoit destinée à être sa Mere. Il pouvoit naître fans doute d'une femme distinguée aux yeux du monde. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait ? C'est qu'il vouloit nous faire sentir les avantages de la pauvreté,

& nous guérir de cet orgueil qui nous aveugle , & nous empêche de nous bien connoître.

Outre la Loi dont nous venons de parler , il у en avait une autre qui portoit que le premier-né seroit offert au Seigneur.(5.) avec des cérémo(3) Ibid. v. 2.

(5) Lev, Ibid. (4) Luc. II, 24.

mies particulieres, & qu'on le racheteroit après cela (6), moyennant une somme modique d’ar- FÉVRIER 2, gent. Marie porta donc son Fils au Temple , afin de l'offrir au Seigneur par les mains du Prêtre. Elle donna ensuite les cinq ficles pour le racheter, & le reçut dans ses bras comme un dépôt qui étoit conné à ses soins, jusqu'au moment où le Pere Éternel le redemanderoit pour accomplir l'æuvre de la Rédemption du genre humain. Il est hors de doute que Jesus-Christ n'étoit pas com

pris dans la Loi. Car , dit saint Hilaire (7): « Si ý le fils d'un Roi, & l'héritier présomptif de sa » Couronne, eft exempt de toute servitude ,..... » à combien plus forte raison Jesus - Christ , qui » étoit le Rédempteur de nos corps & de nos » ames, étoit-il dispensé de se racheter lui-même »? Mais ce divin Sauveur vouloit nous donner un exemple d'humilité, d'obéissance & de piété; il vouloit renouveller dans le Temple , d'une maniere publique & folemnelle , l'oblation qu'il avoit déjà faite à son Pere dès le moment de son Incarnation. Qui pourroit exprimer tous les sentiments dont cette oblation fut accompagnée ? Oui, ce fut alors que le Pere Éternel reçut un sacrifice capable de désarmer sa colere allumée par nos cri

& d'arracher nos ames à ce feu dévorant qui ne s'éteindra jamais ! Offrons-nous à Dieu en ce jour avec JesusChrist. Ayant un tel Médiateur , nous ne pouvons craindre que notre sacrifice soit rejetté. Si jusqu'ici nous avons manqué à un devoir aussi essentiel, rés parons notre faute par les larmes de la pénitence. Mertons notre cæur dans la disposition og