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Le gaing en vieux français signifie également l'automne; c'est, je crois, en ce sens qu'il faut lire le passage du Jargon :

Que le mignon ne soit au gaing
Farciz d'un lourd plumbis à coing
Qui serre et griffe au gart le duc.
Ball. II.

Fromage de gaain, fromage d'automne dans Renart, v. 18378.

GALOIS, subst. pl. Mot de la langue vulgaire, qui désigne les gens gais et voués aux plaisirs bruyants.

Et ruez deux coups ou trois

Aux gallois.

Ball. III.

Comme l'oyseau en ung buisson,
Si se repaissent les galoiz

De chanter.....

Mir. des Enf. ingratz.

Et puis s'en vont pour faire les galloises
Lorsque devroient vacquer en oraisons.

Anc. poésies.

J'aim toute bourde et tout galois,
Tout deduit, toute druerie.

OVIDE, ms.

La Fontaine s'en servait encore :

Charmans objets y sont en abondance;
Par ce point là je n'entends, quant à moy,
Tours ni portaux, mais gentilles galoises.

LA FONT. les Remois.

Ils seront compagnons galois

Se l'un grousse, l'autre depippe.

DESCH., ms. f 270b.

Je souloye rire et danser
Avec ces compagnons galloys.

Chanson du xve siècle.

Galant, galois, gaillards, gens frisques, mignons, poupins. Des Perr. - Propos qu'on oit ordinairement tenir à nos bonnes galoises et principalement à celles de Paris. Estienne, Conform, du lang. franç., 1. II, p. 19.

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Comme le suppliant se alloit esbattre tout seul autour du gard ou jardin.» Du Cange, sous Gardignium. Lettre de rém, de 1412. Tr. des Ch. reg. 167, ch. 27.

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« Une

« Nicolete

Garten, all.; garden, angl. ; gardin, picard; gardi, provençal. Vieux français, gardin et garding. masure, gardin, cheillier, lieu et tenement seant en la ville de Corbie. » Cart. 23 de Corbie, 1473. jut une nuit en son lit, si vit la lune luire cler par une fenestre, et si oi le lorseilnol canter en garding.» Ms. 7989, fo 714.- Si se partirent d'illuecques, mes ils ardirent toutte la ville et abattirent une partie des murs dou gart de Werchin. Froissart, éd. Luce, II, 201.

»

GAUDIE, part. passé fém. de GAUDIR, v. a. Réjouir. C'est le mot de la langue vulgaire; mais il ne se trouve pas dans les autres œuvres de Villon; les Franches repues nous en offrent cependant un exemple.

A Parouart, la grant mathe gaudie.

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GAUDINS, s. pl. Deux significations entre lesquelles on peut choisir pour le vers du Jargon qui suit, brigands ou petits-maîtres :

C'est tout son fait d'engaudrer les gaudins

A hornangier.....

Ball. IX.

La première, pour laquelle je penche, désigne les brigands des bois : Godins, certains brigands qui se retiraient dans les bois. Du Cange sous Gualdus. «Hinc godins appellati quidam prædones, qui se in silvas recipiebant. Comme icellui suppliant aist esté durant noz guerres par plusieurs foiz avec noz ennemys et les

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gens de campaigne et les godins, et conversé avec eux en prenant vivres, monteures, robes, dras, etc. » Lettres de rémission de 1358. Trés. des Chartes, reg. 99, ch. 144. Pour doute de malfaiteurs, pillars, larrons et meurtriers, appelés godins ou brigands de bois, etc. » Autres lettres de 1337, reg. 112, ch. 53. - Comme en l'an 1365 estoient ou pays (de Nivernois) plusieurs brigans de boys, appelez godins. Autres de 1381, reg. 120,

ch. 137.

Povreté m'a en ses abois,

Et suis, pour brief propos final,

En point comme ung brigand de bois.

COQUILLART, I, 147.

Le mot est tiré de gaud ou gault, et gaudine, bois et forêts. All. wald; angl. wood; bas-latin gualdus, gualdum, waldus, waldum, walda.

Que cler chantent parmi le gaut
L'oriol et le papegaut.

Renart, III, 323.

Li gaus et les gaudines, les forės grans
Qui contre lui aloient tout enclinant.

Aiol, v. 397-8.

En prez, en jardins, en gaudines.

Rose, v. 14186.

Godin,

Bagauda dicti quasi sylvicolæ, gau enim lingua gallica sylvam sonat. » Altaserra, Rer. aquit., p. 134. L'autre acception de godin est donnée par Cotgrave : « Joli, mignon », et avant lui par Palsgrave godyne, godinet, godinette, syn. de coint, cointe, mignon, mignonne, de fade, de faicty et faictye (anc. fr. faitisse), avec la signification defeate or proper of making ».

D

Gaudin, all. du moyen âge. Lætitia, gaudium. Cf. geuden, de gaudere, anglais gaudy, lætus.

Gaoudina (se) languedocien, se réjouir, se donner du bon temps.

GAUDISSERIE, subst. f. Réjouissance, gais propos; confrérie des pipeurs.

Contres de la gaudisserie.

Ball. VI.

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L'ensigne exteriore (c'est le tiltre) est communement receu à derision et gaudisserie. Rabel. I, 4. Prologe. Ils lui faisoient passer le temps à ivrogner et à dire mots de gaudisserie. Amyot. Alc. 74. .Et de ces viles ames de bouffons, il s'en est trouvé qui n'ont voulu abandonner leur gaudisserie en la mort mesme. Montaigne, I, 296. Les gaudisseries retournent quelquefois sur les gaudisseurs. Des Perr., 28° conte.

On trouve gaudisseur au sens de séducteur: « Le suppliant demanda à sa femme quel argent elle devoit, en lui disant que s'estoit pour ses putanniers et gaudisours. » Lett, de rém. 1465, JJ. 194, P. 72. - Icellui Estienne dist au suppliant: tu m'as appelé gaudisseur. Lett. de rém. 1475, JJ. 195, p. 1350.

* GAULDOUSE, subst. f. Maison de joie.

Gaultier lua la gauldouse gaudye.

Ball. IX.

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Je n'hésite pas à proposer la traduction ci-dessus d'après une formation hybride de gaudir avec l'anglais house, l'l

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