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seul, autant qu'il se pourra, que le législateur doit confier la jeunesse.

Pour le trouver, qu'on s'assemble dans le temple d'Apollon, et que tous les magistrats, excepté les sénateurs et les prytanes, y donnent leur suffrage sans la participation des Gardiens des lois, à celui qu'ils jugeront le plus fait pour ce ministère. Choisi à la pluralité des voix, approuvé par tous les magistrats assemblés dans le temple, il entrera en charge pour cinq années; la sixième, on fera de la même manière une nouvelle élection....

Ce chef, obligé de surveiller dans les deux sexes la gymnastique et la musique, ou les exercices du corps et ceux de l'esprit, n'aura donc point de moment que la jeunesse ne réclame. Mais comment, à son âge, embrassera-t-il tous les détails de l'institution? La loi lui permet de s'agréger pour de si grands travaux des hommes et des femmes à son choix; ce choix sera sévère ; et le chef ne voudra jamais prendre de mauvais ministres, parce qu'il sera toujours pénétré de la grandeur de sa charge et du respect qu'il lui doit, parce qu'il sait que si les générations sont élevées dans la vertu, le vaisseau de l'Etat ne chancelle pas; mais que si... je m'arrête, je ne veux pas effrayer ceux qui, dans une République naissante, craindraient de sinistres présages.

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HOMERUS.

Τί δὲ δή; εἰ μέλλουσιν εἶναι ἀνδρεῖοι, ἆρ ̓ οὐ ταῦτά τε λεκτέον καὶ οἷα αὐτοὺς ποιῆσαι ἥκιστα τὸν θάνατον δε διέναι; ἢ ἡγεῖ τινά ποτ ̓ ἂν γενέσθαι ἀνδρεῖον, ἔχοντα ἐν αὑτῷ τοῦτο τὸ δεῖμα; Τί δέ; τὰν ᾅδου ἡγούμενον εἶναί τε καὶ δεινὰ εἶναι, οἴει τινὰ θανάτου ἀδεῆ ἔσε σθαι, καὶ ἐν ταῖς μάχαις αἱρήσεσθαι πρὸ ἥττης τε καὶ δουλείας θάνατον; Δεῖ δὴ, ὡς ἔοικεν, ἡμᾶς ἐπιστατεῖν καὶ περὶ τούτων τῶν μύθων τοῖς ἐπιχειροῦσι λέγειν καὶ δεῖσθαι μὴ λοιδορεῖν ἁπλῶς οὕτω τὰ ἐν ᾅδου, ἀλλὰ μᾶλλον ἐπαινεῖν, ὡς οὔτ ̓ ἀληθῆ λέγοντας, οὔτ ̓ ὠφέλιμα τοῖς μέλλουσι μαχίμοις ἔσεσθαι. Εξαλείψωμεν ἄρα, ἀπὸ τοῦδε τοῦ ἔπους ἀρξάμενοι, πάντα τὰ τοιαῦτα·

Βουλοίμην κ ̓ ἐπάρουρος ἐὼν θητευέμεν ἄλλῳ
Ἀνδρὶ παρ ̓ ἀκλήρῳ, ᾧ μὴ βίοτος πολὺς εἴη,
Ἢ πᾶσιν νεκύεσσι καταφθιμένοισιν ἀνάσσειν.

Καὶ τό,

Οἰκία δὲ θνητοῖσι καὶ ἀθανάτοισι φανείη Σμερδαλές, ευρώεντα, τά τε στυγέουσι θεοί περ. Καί,

Ὦ πόποι, ἦ ῥά τις ἐστὶ καὶ εἰν ἀΐδαο δόμοισι Ψυχὴ καὶ εἴδωλον· ἀτὰρ φρένες οὐκ ἔνι πάμπαν. Καὶ τό,

Οἴῳ πεπνύσθαι· τοὶ δὲ σκιαὶ ἀΐσσουσι.

LES

HOMÈRE.

ES citoyens de notre République doivent être braves. Ainsi nous ne leur dirons jamais rien qui leur fasse craindre la mort : cette crainte et la bravoure ne vont pas ensemble. Or, peut-on espérer que l'homme pusillanime, qui croit déjà voir les enfers, et que cette noire image épouvante, préfère à la honte d'être esclave la gloire de mourir? Loin donc, loin de nous toutes ces fables. O poëtes, renoncez à l'horreur de vos tableaux, faitesnous aimer l'autre vie; car vous ne dites point la vérité, et vous glacez le courage. Effaçons d'abord ces vers indignes d'Achille :

Qui? moi? le souverain de cette affreuse cour?
Plutôt ramper esclave, et voir encor le jour!

Et ceux-ci :

Ne découvre aux vivans cet empire odieux,
Abhorré des mortels et craint même des dieux.

Et cet autre passage :

Tel est donc l'homme enfin au ténébreux royaume !
Une ombre, un insensible et lugubre fantôme.

Cet autre :

Lui seul de la raison garde encor le flambeau;
La foule semble errer dans la nuit du tombeau.

Καί,

Ψυχὴ δ ̓ ἐκ ῥεθέων πταμένη ἀϊδόςδε βεβήκει,
Ὃν πότμον γοόωσα, λιποῦσ ̓ ἀνδροτῆτα καὶ ἥβην.

Καί,

Ψυχὴ δὲ κατὰ χθονός, οΰτε καπνὸς ;
Ωχετο τετριγυία,

Καί,

Ὡς δ' ὅτε νυκτερίδες μυχῷ ἄντρου θεσπεσίρια
Τρίζουσαι ποτέονται, ἐπεί κέ τις ἀποπέσησιν
Ὁρμαθοῦ ἐκ πέτρης, ἀνά τ' ἀλλήλησιν ἔχονται·
Ὣς αἱ τετριγυῖαι ἅμ ̓ ᾔεσαν.

Ταῦτα καὶ τὰ τοιαῦτα πάντα παραιτησόμεθα Ὅμη ρόν τε καὶ τοὺς ἄλλους ποιητὰς μὴ χαλεπαίνειν ἂν διαγράφωμεν, οὐχ ὡς οὐ ποιητικὰ καὶ ἡδέα τοῖς πολύ λοῖς ἀκούειν· ἀλλ ̓ ὅσῳ ποιητικώτερα, τοσούτῳ ἧττον ἀκουστέον παισὶ καὶ ἀνδράσιν, οὓς δεῖ ἐλευθέρους εἶναι, δουλείαν θανάτου μᾶλλον πεφοβημένους. Ούκουν ἔτι καὶ τὰ περὶ ταῦτα ὀνόματα πάντα, δεινά τε καὶ φοβερά, ἀποβλητέα, Κωκυτούς τε, καὶ Στύγας, καὶ ἐνέρους, καὶ ἀλίβαντας, καὶ ὅσα ἄλλα τούτου τοῦ τύπου ὀνομαζόμενα φρίττειν δὴ ποιεῖ ὡς οἷόν τε πάν τας τοὺς ἀκούοντας; Καὶ ἴσως εὖ ἔχει πρὸς ἄλλο τι· ἡμεῖς δὲ ὑπὲρ τῶν φυλάκων φοβούμεθα, μὴ ἐκ τῆς τοιαύτης φρίκης θερμότεροι καὶ μαλακώτεροι τοῦ δέοντος γένωνται ἡμῖν. Αφαιρετέα ἄρα· τὸν δὲ ἐναντίον τύπον τούτοις λεκτέον τε καὶ ποιητέον.

Καὶ τοὺς ὀδυρμοὺς ἄρα ἐξαιρήσομεν καὶ τοὺς οἴκτους

Et les suivans : ·

Son âme, s'envolant au funèbre séjour,
Regrette sa patrie, et la gloire, et l'amour.

Son âme s'évapore et fuit en gémissant.

Tel, d'un rocher sacré qui se perd dans les cieux,
Des nocturnes oiseaux l'essaim tumultueux
S'échappe, et remplit l'air de ses clameurs funèbres:
Tels ces mânes plaintifs traversaient les ténèbres.

En effaçant tous les vers de ce genre, prions Homère et ses disciples de nous pardonner. Ce n'est pas qu'il n'y ait ici des traîts poétiques, et un certain charme qui séduit; mais plus ce charme est puissant, moins on doit y exposer l'oreille des enfans et des hommes libres, nés pour craindre la servitude plus que la mort. N'effacerons-nous pas en même-temps ces mots odieux et redoutables, Cocyte, Styx, Erèbe, Mânes, et tout cet appareil de terreur, dont le vulgaire frissonne? C'est peut-être un frein salutaire; mais qui sait si nos guerriers, devant cet épouvantail, ne laisseraient pas amollir et dégénérer leur courage? Ah! que la poésie et l'éloquence les accoutument plutôt à ne pas craindre l'avenir.

Supprimons aussi les lamentations, les plaintes des

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