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tombeau se change en une salle de festin; et la pièce finit par les noces des quatre amans, qui sont unis, malgré Pantalon et le Génie.

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AMOUR, comédie en trois actes, retouchée par Favart, et jouée à la Comédie-Italienne, en 1751.

Arlequin et Scapin, hors de condition, se font voleurs, afin d'avoir de l'argent pour épouser leurs maîtresses. Ils s'introduisent dans la maison de Pantalon, auquel ils dérobent une poudre et une flûte magiques, dont ils se servent fort à propos, lorsqu'ils sont arrêtés par la justice: ils font danser et chanter les juges; ce qui produit une scène très-plaisante.

ARLEQUIN-FRANC-MAÇON, pantomime représentée à Londres, au Théâtre de Covent-Garden, 1780.

L'opinion, adoptée par les francs-maçons, que le prototype de l'architecture est tiré du grand édifice, qui est l'homme, a suggéré l'idée de cette pièce monstrueuse, Dans la première scène, on voit trois francs-maçons, travaillant à une figure, qui représente l'homme, composée des différens ordres de l'architecture. La tête est composite; les bras, corinthiens ; le tronc, ionique; les cuisses doriques; et les pieds, toscans. A un signal qui se donne, les maçons quittent leur ouvrage, et l'on voit paraître. l'ombre d'Hiram Abiff, surintendant du palais de Salomon. De la figure dont on vient de parler, Hiram produit Arlequin, lui donne un tablier de maçon, enseigne l'usage qu'il doit faire de ses outils, et le munit d'une truelle, qui, par sa vertu magique, doit lui faire opérer les plus grandes merveilles, et le tirer de tous les

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embarras, où il pourra se trouver. Il le quitte aussitôt, et le premier objet, qu'aperçoit Arlequin, est la fille d'un Juif, appelée Colombine, qui s'amuse à considérer, avec son père, les fondemens d'une maison qu'il fait bâtir. A peine Arlequin et Colombine se sont-ils vus, qu'ils deviennent amoureux l'un de l'autre. Arlequin fait ici le premier essai de sa truelle; il en touche seulement les fondemens de la maison, et l'édifice est achevé dans un clin-d'œil. Tandis que ceux qui se trouvent-là sont pétrifiés d'étonnement, à la vue du prodige, Arlequin enlève Colombine : mais son père la retrouve peu de tems après, et-la présente à un Hollandais qui veut l'épouser.

Arlequin parvient à s'introduire dans la maison du Hollandais, en se cachant dans un coffre-fort, que le vieux Juif y fait porter, et enlève une seconde fois sa maitresse. Le Hollandais s'endort. Alors descend par la cheminée un ramoneur, qui lui vole son argent, et se sauve par où il est venu. On court après le voleur: la scène change, et présente successivement un jardin, un temple de Bacchus, les serres - chaudes de Covent-Garden, où l'on conserve l'aioès américain, et enfin le pilori. Cependant Arlequin et Colombine s'embarquent, et arrivent en Hollande. On voit une campagne, couverte de neige et de glace, où sont rassemblés une foule de gens, qui glissent avec des patins. Bientôt la scène change, et représente d'abord le rivage de la où l'on voit les deux aventuriers se rembarquer, pour passer en Angleterre ; ensuite une vue de Towerhill, où Arlequin est arrêté avec Colombine. On, lui ôte sa truelle, et on le conduit devant les juges de Westminster, pour lui faire son procès, comme à un ravisseur. Là, les graves légistes s'injurient, se donnent

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mutuellement le titre de coquins et de fripons, et finissent par se battre les sacs et les perruques volent en l'air. Alors, le théâtre représente le marché de Billingsgate, où les légistes sont battus, de leurs propres armes, par une troupe de poissardes. Enfin Hiram reparaît; il appaise tout, et obtient du vieux Juif son consentement pour le mariage d'Arlequin et de Colombine. L'affaire une fois arrangée, Hiram ordonne aux héros de la pièce de venir, à la grande loge, voir la fête annuelle, qu'on célèbre, pour l'installation d'un nouveau Grands-Maître de l'ordre des francs-maçons ; ce qui amène une scène, où l'on voit passer en procession tous les Grands-Maîtres de l'ordre, qui ont existé depuis Hénoch, chacun précédé de sa bannière. Voici dans quel ordre ils se suivent :

Première bannière : Hénoch; deux hommes portant des pilastres.

Seconde bannière: Nemrod; deux chasseurs ; quatre hommes portant la tour de Babel.

Troisième et quatrième bannières six soldats ; quatre trompettes; six musiciens; quatre enfans; le grand-prêtre ; Salomon porté sur son trône, et ayant à ses côtés Hiram Abiff, et Hiram roi de Tyr.

Cinquième bannière: la reine de Saba; quatre jeunes Égyptiennes, qui portent des vases ; quatre hommes, qui portent le temple.

Sixième bannière: Darius, fils d'Hystaspe, et Zoroastre ; deux hommes, qui portent le temple du Soleil.

Septième bannière: César-Auguste ; deux soldats; deux hommes portant le Panthéon.

Huitième bannière : Titus ; le soldat, qui mit le feu au temple, chargé de fers; deux gardes; deux hommes, qui portent le temple, tout en feu.

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Neuvième bannière : Constantin; deux sénateurs Romains; quatre hommes portant l'arc triomphal.

Dixième bannière: Guillaume le Conquérant ; la Grande Bretagne; Guerdolph; Montgommery; deux hommes portant la tour de Londres.

Onzième bannière: Edouard III; le Prince Noir; Jean, roi de France, et Philippe son. fils enchaînés; le lord Audley; deux hommes portant le château de Windsor. Douzième bannière: Élizabeth, le comte d'Essex, et sir Walter Raleigh; quatre maîtres maçons avec leurs tabliers.

Treizième bannière: Jules II; Michel-Ange, le Bramante, Raphaël, Joconde et San-Gallo; deux hommes, qui portent le temple de Saint-Pierre.

Quaterzième bannière: Jacques Ier.; Inigo Jones ; deux hommes portant le palais de Whitehall; Guy-Vaux; sir Thomas Pervit; un seigneur.

Quinzième bannière: Charles II; sir William Davenant, Killegrew et le général Monk; un capitaine Hollandais; quatre matelots Hollandais ; le, lord-mairę; deux hommes portant le monument, c'est-à-dire, la colonne élevée à Londres, en mémoire de l'incendie, qui arriya dans cette ville, le 2 septembre 1666.

Seizième bannière : Guillaume III, et la reine Marie; deux hommes portant l'Obélisque.

Dix-septième bannière sir Christophe Wren; deux seigneurs ; deux hommes portant l'église de Saint-Paul. Dix-huitième bannière: six templiers; deux hommes portant les marques de l'ordre.

Dix-neuvième bannière: six' maçons ; deux hommes portant un char de triomphe.

Vingtième bannière : Les maçons modernes ; un thuil

lier; deux maçons portant la colonne de Salomon; quatre intendans, ayant des baguettes dans leurs mains; le grandmaréchal, avec le bâton de commandement; le secrétaire, avec des plumes en sautoir; le grand-trésorier, avec des clefs.

Telle est, en abrégé, cette pièce extravagante, dont la simple exposition suffit, sans doute, pour en faire la critique. Tout y est incohérent et bizarre ; et l'on peut appliquer, avec justice, à l'auteur, les premiers vers de l'Art poétique d'Horace. Cependant elle a été représentée trentesept fois de suite; mais ce succès prodigieux a été probablement dû au décorateur et au machiniste, qui ont réuni leurs efforts, pour enchanter les de la multitude.

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ARLEQUIN, HOMME A BONNES FORTUNES, comédie en trois actes, en prose, par Regnard, 1690.

Cette pièce fut faite, pour l'opposer à celle de l'Homme à bonnes Fortunes, de Baron. Regnard fit la critique de sa propre comédie, par une autre petite pièce, qui fut jouée quelque tems après.

ARLEQUIN-HULLA, comédie en un acte, en prose, de Dominique et Romagnési, aux Italiens, 1728.

Le pacha Achmet répudie Zaïde, et n'est pas long-tems à s'en repentir. Il en devient ensuite si amoureux, qu'il lui propose un Hulla. Zaïde y consent, pourvû que le Hulla la quitte, aussitôt après la cérémonie. Achmet croit que l'amour, que Zaïde a pour lui, lui dicte cette condition; mais il se trompe; car, un instant après, elle apprend à Fatime, qu'elle `songe à se sauver, pour rejoindre, si elle le peut, son premier amant. Achmet charge l'Iman de lui trouver un Hulla, qui épouse et répudie Zaïde. Celui-ci

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