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par les frères Parfait, tome X, pages 108 et suiv. (31) L'auteur d'un recueil de prose et de vers, l'Anonymiana, Paris, Pepie, 1700, prétend que Molière était épris des charmes de la fille de son ami, mariée depuis à M. de Feuquières. Nous n'avons découvert aucun passage d'auteur contemporain qui puisse venir le moins du monde à l'appui de cette assertion. On sait seulement qu'elle fut marraine du troisième et dernier enfant de Molière.

(32) La troupe de Molière jouait sur ce théâtre les mardi, jeudi et samedi, et les Italiens les autres jours. La troupe de l'hôtel de Bourgogne ne jouait non plus que trois fois par semaine, excepté lorsqu'il y avait des pièces nouvelles. (Voltaire, loc. cit. page lv.) Richer donne la description de cette salle, tome IV du Mercure Français, pag. 9 et 10,. année 1614; elle est rapportée par les frères Parfait dans leur Histoire du Théâtre Français, tome VIII, p. 239, note.

(33) C'est à tort que les frères Parfait ont dit que Du Croisy se réunit à la troupe de Molière en province. Il n'en fit partie que le 25 avril 1659. ·

Après la mort de Molière, Du Croisy, étant goutteux, se retira à Conflans-Sainte-Honorine, bourg près de Paris où il avait une maison. Il s'y fit distinguer par les vertus d'un honnête homme et s'attira particulièrement l'affection de son curé, qui le regardait comme un de ses plus estimables paroissiens. Il y mourut en 1695. Le curé fut si fort touché de cette perte, qu'il n'eut pas le courage de

célébrer lui-même la cérémonie funèbre, et pria un ecclésiastique de remplir pour lui ce ministère. (Histoire du Théâtre - français, par les frères Parfait, tome XIII, p. 295).

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La Grange avait épousé la fille de Ragueneau, acteur subalterne de la troupe de Molière. Elle en faisait elle-mème partie; mais on n'est pas d'accord sur l'époque à laquelle elle y entra. Elle avait été, avant son mariage, femme de chambre de Mademoiselle De Brie, et n'était connue alors que sous le nom de Marotte. Sa coquetterie et sa laideur lui avaient attiré l'épigramme suivante :

Si, n'ayant qu'un amant, on peut passer pour sage,

Elle est assez femme de bien;

Mais elle en aurait davantage,

Si l'on voulait l'aimer pour rien.

( Histoire du Théâtre-Français, par les frères Parfait, tome XIII, p. 299.)

(34) L'hôtel de Rambouillet, si souvent cité dans tous nos mémoires et dans les lettres de Madame de Sévigné, était situé rue Saint-Thomas-du-Louvre. Dans cette même rue se trouvait également l'hôtel de Longueville, non moins célèbre dans l'histoire de la Fronde que le premier dans les fastes de la littérature.

(35) L'auteur des Maximes aimait avec passion les romans de la Calprenède et autres. Voir une lettre de Madame de Sévigné à Madame de Grignan, du 12 juillet 1671.

(36) Menage dit dans l'édition qu'il a donnée des

Poésies de Malherbe ( Observations sur le livre 5.):

« Ce mot d'Arthénice que Malherbe fit pour Madame » de Rambouillet lui est demeuré; car c'est ainsi que >> tous les écrivains l'ont depuis appelée dans leurs ou» vrages; et elle s'est elle-même ainsi appelée dans » ces vers qu'elle fit pour son épitaphe, quelque temps

» avant sa mort :

Ici gît Arthénice, exempte des rigueurs

Dont la rigueur du sort l'a toujours poursuivie ;
Et si tu veux, passant, compter tous ses malheurs,
Tu n'auras qu'à compter les momens de sa vie.

» C'était au reste une personne d'un mérite extraor» dinaire que cette Madame la marquise de Ram>> bouillet. Voiture l'a traitée de divine. »>

(37) « Les Précieuses, dit l'abbé Cottin, s'envoyaient » visiter par un rondeau ou une énigme, et c'est par » là que commençaient toutes les conversations. >> Aussi Cottin donna-t-il en 1648 un recueil d'énigmes, et l'année suivante un recueil de rondeaux.

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(38) Boileau composa ses Héros de roman en 1710; mais ils ne furent publiés qu'en 1713, deux ans après

sa mort.

(39) Angélique-Claire d'Angennes, autre fille de Madame de Rambouillet et première femme de M. de Grignan, lequel épousa en secondes noces MarieAngélique du Pui-du-Fou, et devint en troisièmes noces gendre de Madame de Sévigné.

(40) Le prix du parterre fut porté de 10 sous à 15. (Lettre sur Molière insérée au Mercure de France,

mai 1740.) Le prix des autres places fut doublé. (Préface de l'édition des OEuvres de Molière, 1682, par La Grange.) La Grange et après lui presque tous les littérateurs qui ont écrit sur Molière ont dit que

le prix des places avait été doublé, sans faire d'exception pour le C'est une erreur, comme le

parterre.

constate la première autorité citée, et comme ces vers de Boileau, faits postérieurement à cette représentation, servent à le prouver :

Un clerc, pour quinze sols, sans craindre le holà,
Peut aller au parterre attaquer Attila.

Quant au succès, il fut tel que Doneau, auteur d'une petite comédie intitulée les Amours d'Alcippe et de Céphise, ou la Cocue imaginaire, in-12, 1660, dit, dans sa préface, que l'on est venu à Paris de vingt lieues à la ronde afin d'en avoir le divertissement.

(41) Préface des Précieuses ridicules. C'est cette adroite précaution oratoire de Molière, et ce qu'il a fait dire, scène I, à La Grange, deux Pecques provinciales, qui auront fait croire à Grimarest, et après lui à Voltaire et à La Serre, que cette pièce avait été jouée auparavant dans la province et faite pour elle. Deux folliculaires contemporains, Somaise et Devisé, nous font connaître le peu de fondement de cette assertion. (Nouvelles Nouvelles, par Devisé, 3me partie, p. 217 et suivantes; Avertissement des Véritables Précieuses, comédie en un acte, en prose, (par Somaise), in-12, 1660; Histoire du Théâtre-Français, par les frères Par

fait, tome VIII, page 314 et suivantes; Petitot, p. 16.) Ce n'était qu'à Paris que Molière pouvait bien étudier ce ridicule.

Dans sa Préface, il distingue les précieuses ridicules des véritables précieuses. Segrais a dit dans des vers à madame de Châtillon :

Obligeante, civile, et surtout précieuse;
Quel serait le brutal qui ne l'aimerait pas ?

(42) Ces accusations se trouvent consignées dans les Nouvelles Nouvelles, de Devisé, et dans l'Avertissement des Véritables Précieuses, de Somaise, déjà

citées.

Selon l'Histoire du Théâtre-Francais, des frères Parfait, et l'Histoire de Paris, par M. Dulaure, 1re édition, tome IV, p. 165, ce Guillot-Gorju, également surnommé Saint-Jacques, et dont le véritable nom était Bertrand HAUDRIN, selon l'un, Nicolas HARDUIN, selon les autres, succéda à Gautier Garguille, Gros Guillaume et Turlupin. Il avait étudié en médecine, même en pharmacie, et renonça à ces sciences pour embrasser la carrière du théâtre. Il jouait ordinairement les rôles de médecins ridicules, et les faisait rire eux-mêmes. Il était grand, noir et fort laid; il avait une excellente mémoire, et aommait avec une volubilité extraordinaire les drogues des apothicaires et les instrumens de chirurgie. Après avoir joué des farces pendant huit ans, il retira à Melun, où il exerça la profession de médecin. Ennuyé de son nouvel état, il tomba dans une mélan

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