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Mais si quelques-uns de ces poëtes sérieux, que nous appelons Tragiques, entraient dans nos murs et venaient nous dire: Peuple hospitalier, nous accor derez-vous le libre accès de votre pays et de votre ville? souffrirez-vous que nous y conduisions notre Muse, et que doit-elle attendre de vos décrets? s'ils parlaient ainsi, quelle réponse aurions-nous à faire aux enfans et aux chantres des dieux? Etrangers vénérables, leur dirais-je, nous aussi nous essayons de construire le plus beau, le plus sublime des diamės; dans tout le plan de notre République, c'est le beau, c'est le grand que nous voulons imiter; et nous ne croyons pas qu'il y ait dans la nature de plus sainte imitation. Vous êtes poetes; nous sommes poëtes comme vous, et nous cherchons, par la beauté de notre fable, à mériter d'être vos rivaux. La loi, la vraie loi nous a promis le succès, noble espérance de la patrie. Ne croyez pas cependant que nous vous laissions ainsi élever en liberté votre scène dans nos places, y amener vos premiers acteurs, et, d'une voix plus harmonieuse et plus forte que la nôtre; proclamer devant nos enfans, nos femmes, notre peuple, des maximes trop souvent contraires à nos leçons. Nous voudrions nous faire accuser de folie, notre gouvernement serait aveugle, s'il vous donnait cet étrange droit, avant d'être informé par ses magistrats, devenus vos juges, que tous vos vers peuvent être applaudis sans danger sur nos théâtres. Allez donc, fils et nourrissons des Muses faciles, allez prier les magistrats de comparer vos chants aux nôtres, et si vous dites comme nous, si vous êtes mieux inspi

γε ἢ καὶ βελτίω τὰ παρ' ὑμῶν φαίνηται λεγόμενα, δώ σομεν ὑμῖν χορόν· εἰ δὲ μή, ὦ φίλοι, οὐκ ἄν ποτε δυναίμεθα.

Ταῦτ ̓ οὖν ἔστω περὶ πᾶσαν χορείαν, καὶ μάθησιν τούτων πέρι, ξυντεταγμένα νόμοις ἔθη· χωρὶς μὲν, τὰ τῶν δούλων· χωρὶς δὲ, τὰ τῶν δεσποτῶν. DE LEGIBUS, VII.

QUID CAUTUM IN SACRILEGOS, PRODITORES, PARRICIDAS.

Αἰσχρὸν μὲν δὴ τινὰ τρόπον καὶ νομοθετεῖν πάντα ὁπόσα νῦν μέλλομεν, τοῦτο δρᾷν ἐν τοιαύτῃ πόλει, ἣν φαμὲν οἰκήσεσθαί τε εὖ, καὶ τεύξεσθαι πάσης ὀρθότητος πρὸς ἐπιτήδευσιν ἀρετῆς. Ἐν δὲ τῇ τοιαύτῃ τὸ καὶ ἀξιοῦν τῆς τῶν ἄλλων μοχθηρίας τῶν μεγίστων ευρύεσθαί τινα μεθέξοντα, ώςτε δεῖν νομοθετεῖν προκαταλαμβάνοντα καὶ ἀπειλοῦντα, ἐάν τις τοιοῦτος γίγνηται, καὶ τούτων ἀποτροπῆς τε ἕνεκα καὶ γενομένων κολάσεως, τιθέναι ἐπ ̓ αὐτοῖς νόμους, ὡς ἐσομένοις, ὅπερ εἶπον, αἰσχρὸν μὲν τινὰ τρόπον· ἐπειδὴ δὲ οὐ καθάπερ οι παλαιοὶ νομοθέται, θεῶν παισὶ νομοθετούμενοι τοῖς ἥρωσιν, ὡς ὁ νῦν λόγος, αὐτοί τ ̓ ἐκ θεῶν ὄντες, ἄλλοις τε ἐκ τοιούτων γεγονόσιν ἐνομοθέτουν, ἀλλ ̓ ἄν θρωποί τε καὶ ἀνθρώπων σπέρμασι νομοθετοῦμεν τανῦν ἀνεμέσητον δὴ φοβεῖσθαι, μή τις ἐγγίγνηται τῶν που

rés, nous vous donnerons un chœur pour vos tragédies; sinon, poëtes aimables, ce n'est pas nous qui pourrons vous entendre.

Voilà, je crois, les usages à introduire et les lois à porter sur les représentations théâtrales, où nous distinguerons toujours ce qui convient aux hommes libres de ce qu'il faut laisser aux esclaves.

LOIS, LIV. VII.

PUNITION DES SACRILEGES, DES TRAÎTRES, DES PARRICIDES.

IL semble que ce soit une honte d'avoir à fixer les délits, les peines, les tribunaux, dans un Etat que nous avons représenté comme l'asyle de la sagesse, comme la société où il coûte le moins d'être vertueux. Quoi! supposer qu'il puisse naître ici quelqu'un de ces grands coupables, qui chez les autres peuples forcent le législateur de prévoir et de menacer! s'imaginer qu'il faille ici des lois prohibitives, des lois pénales, comme s'il devoit y avoir des crimes! quel déshonneur pour nos institutions! Hélas, les temps ne sont plus où les précepteurs du monde s'adressaient à des héros, fils des dieux; où, descendus eux-mêmes des immortels, ils gouvernaient, diton, des peuples d'une céleste origine : faibles hommes, nous écrivons nos lois pour les enfans des hommes. Qu'on nous laisse donc préparer un frein à ces

λιτῶν ἡμῖν οἷον κερασβόλος, ὃς ἀτεράμων εἰς τοῦ οὗτον φύσει γίγνοιτ' ἂν ὥςτε μὴ τήκεσθαι, καθάπερ ἐκεῖνα τὰ σπέρματα πυρί, νόμοις οὗτοι, καίπερ οὕτως ἰσχυροῖς οὖσιν, ἄτηκτοι γίγνωνται.

Ι. Ὧν δὴ χάριν, οὐκ ἐπίχαριν λέγοιμ' ἂν πρῶτον νόμον ἱερῶν πέρι συλήσεως, ἄν τις τοῦτο δρᾷν τολμά.

Καὶ πολίτην μὲν τῶν τεθραμμένων ὀρθῶς οὔτ ̓ ἂν βουλοίμεθα, οὔτε ἐλπιστὸν πάνυ τι, νοσῆσαί ποτε ἂν ταύτην τὴν νόσον· οἰκέται δὲ ἂν τούτων, καὶ ξέ νοι, καὶ ξένων δοῦλοι πολλὰ ἂν ἐπιχειρήσειαν τοιαῦτα. ἂν ἕνεκα μὲν μάλιστα, ὅμως δὲ καὶ ξύμπασαν τὴν τῆς ἀνθρωπίνης φύσεως ἀσθένειαν εὐλαβούμενος, ἐρῶ τὸν τῶν ἱεροσύλων πέρι νόμον, καὶ τῶν ἄλλων πάντων τῶν τοιούτων, ὅσα δυσίατα καὶ ἀνίατα. Προοίμια δὲ τούτοισι, κατὰ τὸν ἔμπροσθεν λόγον ὁμολογηθέντα, προῤῥητέον ἅπασιν ὡς βραχύτατα. Λέγοι δὲ τὶς ἂν, ἐκείνῳ διαλεγόμενος ἅμα καὶ παραμυθούμενος, ὃν ἐπισ θυμία κακή, παρακαλοῦσα μεθ ̓ ἡμέραν τε καὶ ἐπεγείρουσα νύκτωρ, ἐπὶ τὶ τῶν ἱερῶν ἄγει συλήσοντα, τάδε·

Ὦ θαυμάσιε, οὐκ ἀνθρώπινόν σε κακὸν οὐδὲ θεῖον κινεῖ τὸ νῦν ἐπὶ τὴν ἱεροσυλίαν προτρέπον ιέναι. ΟΙ. στρος δέ ἐστί τις ἐμφυόμενος ἐκ παλαιῶν καὶ ἀκαθάρ τῶν τοῖς ἀνθρώποις ἀδικημάτων, περιφερόμενος αλιτη ριώδης· ἐν εὐλαβεῖσθαι χρεὼν παντὶ σθένει. Τίς δ' ἐστὶν εὐλάβεια, μάθε. Ὅταν σοὶ προσπίπτῃ τὶ τῶν τοιού των δογμάτων, ἴθι ἐπὶ τὰς ἀποδιοπομπήσεις, ἴθι ἐπὶ θεῶν ἀποτροπαίων ἱερὰ ἱκέτης, ἴθι ἐπὶ τῶν λεγομένων

mortels indomptables, dont le caractère endurci, comme certaines plantes que le feu ne peut amollir, résiste à l'action des plus puissantes lois.

I. Voilà ceux qui provoquent une loi contre les sacriléges, loi déplorable, mais qui oppose à l'audace une salutaire leçon.

Ce n'est pas que nous puissions vouloir ou craindre que des citoyens, élevés suivant notre règle, soient jamais frappés de cet égarement; mais leurs esclaves, les esclaves des étrangers et les étrangers mêmes y seront-ils toujours inaccessibles? C'est surtout cette raison, c'est aussi l'idée effrayante de notre faible nature, qui, sur la profanation des choses saintes, et sur les autres maladies incurables de l'espèce humaine, m'inspirent la menace des lois. Je commence par un de ces courts préambules dont j'ai prouvé l'utilité; je m'adresse à l'homme qu'un fatal démon tourmente le jour, éveille la nuit, pour l'entraîner vers les trésors d'un temple, et je lui parle comme un ami qui veut le sauver:

O toi que j'admire, est-ce un dieu, est-ce un homme qui l'égare, et veut l'armer contre le sanctuaire? Non, c'est un Génie malfaisant, né d'anciens crimes sans expiation, et qui vit au milieu des mortels pour les environner de sa fureur. Rassemble toutes les forces contre ses impures séductions; apprends à lui résister. D'abord, quand il viendra s'emparer de tôi avec son vertige, va chercher le secours des cérémonies saintes, ya tomber en suppliant aux

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