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LES CALLOTS.

Les Callots sont ceux qui sont tigneux véritables ou contrefaits, et tant les uns que les autres truchent tant aux entifles que dans les vergnes, pour trouver de quoy faire guérir leur tigne, qui seraient bien marris qu'elle fust guérie. Ils eussent pris le sieur Théodore de Beze pour leur patron pour ce qu'il a esté autrefois Callot; mais à cause qu'il ne l'ont point trouvé au calendrier romain, ils n'en ont point voulu, et aussi à cause qu'un jour dans Paris, il se voulut jeter dans la rivière de Seine, pour se noyer avec un sien cousin, à cause qu'ils avaient trop de mal à faire guérir leur tigne, commelui même témoigne en une epistre écrite à son ami Vnomard. Ceux-là fichent sept ronds au grand Coësré.

LES COQUILLARDS.

Coquillards sont les pélerins de Saint-Jacques; la plus grande part sont véritables et en viennent, mais il y en a aussi quy truchent sur le coquillard, et quy n'y furent jamais, et qu'il

LES CALLOTS.

Les Callots sont ceux qui sont teigneux ou qui feignent de l'être. Les uns et les autres mendient dans les églises et dans les villes pour trouver, disent-ils, de quoi faire guérir leur teigne. Ils auraient pris pour leur patron le sieur Théodore de Bèze, parce qu'autrefois il a été teigneux; mais ils n'en ont point voulu, parce qu'ils ne l'ont point trouvé sur le calendrier romain, et aussi, parce qu'un jour, à Paris, il voulut se jeter dans la rivière de Seine avec un de ses cousins qui, comme lui, ne pouvait pas se faire guérir de la teigne, ainsi qu'il le témoigne lui-même dans une épître écrite à son ami Unomard. Ils donnent sept sols au grand Coësré.

LES COQUILLARDS.

Les Coquillards sont des pélerins de SaintJacques. Ils sont pour la plupart véritables; mais il y en a aussi qui mendient sur le coquillard, qui jamais n'ont été à Saint-Jacques, qui,

y a plus de dix ans qu'ils n'ont fait le pain bénist en leur paroisse, et ne peuvent trouver le chemin à retourner dans leur logis. Ils ne fichent que floutière au grand Coësré.

LES HUBINS.

Hubins sont ceux-là qui disent avoir esté mordus des loups ou hubins enragés. Ils triment ordinairement avec un lucques, comme ils bient à Saint-Hubert ou qu'ils en viennent, qu'ils fichent aux ratichons pour les recommander dans les entifles. Ils fichent un ragot par an au grand Coësré.

LES POLISSONS.

Polissons sont ceux qui ont des frusquins qui ne valent que floutière. En hiver, quand le gris bouesse, c'est lorsque leur estat est le plus chenastre. Les rupines et marcandiers leur fichent les uns un gorget, les autres une lime ou un haut de tire qu'ils sollicent au barbaudier du castu ou à d'autres quy les veulent

depuis plus de dix ans, n'ont pas rendu le pain bénit à leur paroisse, et ne peuvent pas retrouver le chemin qui conduit à leur logis. Ils ne donnent rien au grand Coësré.

LES HUBINS.

Les Hubins sont ceux qui disent avoir été mordus des loups ou des chiens enragés. Ils marchent ordinairement avec un faux certificat qui atteste qu'ils vont à Saint-Hubert, ou qu'ils en viennent. Ils montrent ce certificat aux prêtres pour les engager à les recommander dans les églises. Ils donnent un écu par an au grand Coësré.

LES POLISSONS.

Les Polissons sont ceux qui ont des habits qui ne valent rien. C'est en hiver, lorsqu'il fait grand froid, que leur état est le meilleur. Les dames et les marchands leur donnent les uns un georget, les autres une chemise ou un haut-de-chausses qu'ils vendent au gardien de l'hôpital ou à d'autres qui veulent acheter.

abloquir. Ils trollent ordinairement à leur côté un gueulard avec une rouillarde pour mettre le pivois. Ils entervent bravement à attrimer l'ornie. Il s'en trouve grande quantité aux Estats, et fichent deux ragots au grand Coësré par an.

LES FRANCS-MITOUX.

Les Francs-Mitoux sont ceux quy sont malades ou quy font semblant de l'estre. On les nomme les Ecumeus; ils bient appuyés sur un sabré et bandez par le front faisant les trembleurs. Ils ne fichent que cinq ronds au grand Coësré.

LES CAPONS.

Capons sont les eschevins de la tricherie, dont la plupart sont casseurs de hane et doubleux; ils ne sortent guères des vergnes; ils truchent dans les piolles où ils sont souvent à larguet pour mouchailler s'ils trouveront quelque chose à découvert pour le double. Ceuxlà ne fichent que floutière aux Estats, car ils ne triment point.

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