Images de page
PDF
ePub

I. GENNES, (Julien-RénéBenjamin de) de Vitré en Bretagne, naquit l'an 1687, entra dans la congrégation de l'Oratoire, et y fut ordonné prêtre en 1736. Il devint professeur de théologie à Saumur, à l'âge de trente ans. Une Thèse qu'il y fit soutenir sur la Grace, ayant été censurée par l'évêque et par la faculté d'Angers, le Père de Gennes publia trois Lettres contre ces censures. Il fut envoyé par ses supérieurs à Montmorency, puis à Troyes et ensuite à Nevers, avec défense de prêcher. Ayant protesté, en 1739, contre tout ce qui se feroit dans l'assemblée des Pères de l'Oratoire, il fut exclus de cette congrégation par plusieurs lettres de cachet. Après avoir donné de nouvelles scènes, il alla en habit de paysan se cacher dans le village de Milon, près de Port-Royal. Il se rendit ensuite à Paris, et fut renfermé à la Bastille et envoyé quatre mois après en Hainaut, dans un couvent de Bénédictins. Sa liberté lui ayant été rendue onze mois après, à cause du dérangement de sa santé, il alla voir l'évêque de Senez à la ChaiseDieu. Il mourut le 18 juin 1748, à 61 ans. << C'étoit, dit l'abbé Ladvocat, un homme vif, véhément, emporté par un zèle impétueux. » Son ardeur pour la vérité des prétendus miracles du díacre Paris, et pour les prodiges des convulsions, répandit l'amertume sur sa vie, d'ailleurs pure et austère. On a de lui: I. Quelques Ecrits en faveur des miracles des Convulsionnaires. II. Un Mémoire sur l'assemblée de la congrégation de l'Oratoire en 1733, que l'exagérateur Barral appelle un Chef-d'œuvre. III. Un autre

[ocr errors]

Mémoire sur l'assemblée tenue en 1729.

II. GENNES, (Pierre de ) célèbre avocat au parlement de Paris, mort en septembre 1759, étoit véritablement éloquent, style à la force du raisonnement. puisqu'il réunissoit la chaleur du Ses plaidoyers pour la Bourdonnaie, pour Dupleix, son mémoire pour Klinglin, préteur de Strasbourg, sont recherchés par tous les jurisconsultes.

[ocr errors]
[ocr errors]

em

de

GENOVESI, (Antoine) naquit dans la province de Salerne au royaume de Naples, le premier novembre 1712, brassa l'état ecclésiastique, et devint par ses écrits et ses leçons le père de l'économie politique en Italie. En 1741, il fut nommé professeur en l'université Naples, et y jeta bientôt les fondemens d'une réputation qui s'augmenta jusqu'à la fin de sa vie arrivée le 23 septembre 1769, à l'âge de 57 ans. Ca fut le premier qui. remplit une chaire consacrée à développer les principes de l'agriculture, du commerce et de toutes les branches de l'économie des gouvernemens. Sa probité fut parfaite, ses manières douces, ses discours agréa→ bles. Vrai, jovial, on le vit d'une humeur toujours égale. I ne chercha point à accroître sa fortune par l'intrigue, ni sa considération personnelle en déprisant les lumières des autres. On lui doit: I. Des Elémens métaphysiques, imprimés en 1744. Ils excitèrent une sorte de rumeur à Naples. On l'accusa d'y solliciter avec trop d'enthousiasme la liberté de penser et d'écrire, de présenter avec trop de force les argumens des sceptiques, et de ne les pas combattre avea la

[ocr errors]

même énergie. Cet ouvrage auroit pu lui faire des ennemis à la cour de Rome; mais l'auteur ayant eu l'adresse d'en dédier la seconde partie au pape Benoit XIV, fit cesser toutes les critiques. Cette seconde partie parut en 1747, et la troisième en 1751; le tout forme 4 vol. in-8.° II. Des Elémens de Théologie, imprimés à Venise, en 2 vol. in-4.0 Ils furent aussi attaqués par le cardinal Spinelli, le marquis de

Brancone et le chanoine Perelli.

[ocr errors]

[ocr errors]

III. Divers Traités sur l'agricul ture, dont les premiers furent publiés en 1753. IV. Une Traduction de l'Histoire du Commerce de la Grande – Bretagne par Jean Cary. V. Une autre Traduction de l'ouvrage de Duhamel du Monceau, sur la police des grains. VI. Des Meditations philosophiques, sur la religion et la morale, 1758. VII. Lettere accademiche 1754. Elles ont pour objet la question traitée par Rousseau si les lettres et les arts ont été avantageux ou nuisibles au genre humain? VIII. Corso di scienze filosofiche, 1766. IX. Un traité della filosofia del giusto, e dell' onesto, 1767. On a publié en 1774, à Venise, un éloge historique de Génovési et de ses ouvrages, à la suite duquel on trouve un plan de cet auteur pour l'amélioration des écoles publiques.

I. GENOUILLAC GALIOT,

Voyez

II. GENOUILLAC, (Mad. de) Voyez GOURDON.

GENSERIC, roi des Vandales en Espagne, fils de Godégisile et d'une concubine, commença son règne en 428, par une victoire signalée sur Hermenric,

[ocr errors]

roi des Suèves. Le comte Boni→ face face, gouverneur d'Afrique perdu à la cour pår les intrigues d'Aëce, son rival, appela Genseric dans son gouvernement, pour s'y maintenir par son se→ cours; mais s'étant ensuite réconcilié avec l'empereur, il voulut inutilement l'engager à repasser en Espagne. Il tenta de le chasser les armes à la main, et fut battu. Aspar, envoyé à son secours avec toutes les forces de l'empire, fut vaincu dans une nouvelle bataille, plus funeste que la première. Genseric, resté maître de toute l'Afrique, y établit l'Arianisme par le fer et par le feu; et, suivant la pensée de Paul Diacre, « il fit la guerre à Dieu, après l'avoir faite aux hommes. » Quelque temps après, Valentinien III ayant été tué par Maxime, Eudoxie, sa veuve, appela le héros Vandale pour venger ce meurtre. Genseric gagné par ses présens, et ne cherchant qu'à se signaler, fait voile vers l'Italie avec une puissante flotte. Entré dans Rome le 15 juin 455, il livra cette ville au pillage. Ses soldats la saccagèrent pendant quatorze jours avec une fureur inouie. Les Romains virent renverser leurs maisons piller et détruire leurs églises, enlever leurs femmes massacrer leurs enfans. Eudoxie, victime de sa vengeance, fut menée en captivité avec ses deux filles Eudoxie et Placidie. Le vainqueur, affermi en Afrique, devint redoutable à toute l'Europe, dont il désoloit chaque année les côtes par ses flottes. Ce corsaire couronné ravagea tour-à-tour la Sicile, la Sardaigne, l'Espagne la Dalmatie. Il n'étoit pas moins barbare chez lui que chez les autres. S'étant imaginé que sa bru cherchoit à l'empoi

[ocr errors]

sonner pour se voir reine après sa mort, il lui fit couper le nez et les oreilles, et la renvoya dans cet état hideux au roi Théodemer, son père. Ce monstre étoit possédé de cette mélancolie sombre qui n'éclate jamais, dans les particuliers et dans les princes, que par des forfaits et des barbaries atroces. La terre en fut délivrée en 477. On ne peut nier que Genseric, malgré sa cruauté, n'ait été le plus habile politique de son siècle; capable de former les plus grands projets et de les exécuter; vigilant, actif, infatigable; parlant peu, mais à propos; habile à semer la division parmi ceux qu'il vouloit affoiblir; sachant en tirer avantage et saisir adroitement les occasions.

GENSONNÉ, (Armand) avocat de Bordeaux, né dans cette ville le 10 août 1758, Y fut nommé député à la législa

ture et ensuite à la convention. Dans la première, il se montra caustique, entêté, féroce; dans la seconde, il devint plus modéré. A la législature, Gensonné fut le premier qui osa avancer cette barbare maxime, que dans les temps de révolution, la suspi

cion seule est un titre suffisant de condamnation. Il y fit ordonner le séquestre des biens des émigrés; il provoqua la déclaration de guerre contre l'Autriche; et il fit accorder aux commissaires de l'assemblée, le droit de destituer et de traduire en jugement les généraux et tous les fonctionnaires publics. A la convention, il s'efforça de faire renvoyer le jugement de Louis XVI aux assemblées primaires; il fit défendre pour un temps les visites domiciliaires,

et eut le courage de demander le châtiment des Septembriscurs. Cette nouvelle conduite ne pouvoit que déplaire aux tyrans qui gouvernoient; aussi Gensonné fut-il compris dans la chûte des Girondins, et condamné à mort le 31 octobre 1793, à l'âge de 35 ans.

GENTILESCHI, (Horace) peintre, né à Pise en 1563, et avoit une fille, Artémise, qui mort en Angleterre, à 84 ans, réussissoit, comme son père, dans le portrait et dans les tableaux d'histoire.

I. GENTILIS de Foligno ou GENTILIS de Gentilibus, médecin dont on a des Commentaires sur Avicenne, in-fol. mourut à Foligno, sa patrie, en 1348.

II. GENTILIS, (Albéric) né dans la marche d'Ancone vers tholique, et se retira dans la 1550, abandonna la religion CaCarniole. Il passa ensuite en Angleterre, et devint professeur en droit à Londres, où il mourut le 19 juin 1608, à 58 ans. Il est auteur de trois livres De Jure belli, Leyde, 1589, in-4o, qui n'ont pas été inutiles à Grotius, etc. Sa science étoit très-éten

due, et il mettoit tout à profit pour l'augmenter. Les conversations avec les gens du peuple Ini servoient quelquefois autant que les entretiens avec les sa

[merged small][ocr errors][merged small]

naire, à Heidelberg et à Altorf, et fut conseiller de Nuremberg. Gentilis mourut en 1616, à 53 ans. Sa méthode d'enseigner avec clarté et avec précision, lui proсига des disciples qui portè rent son nom en Italie. Le pape Clément VII voulut même, dit Niceron d'après Michel Picart, Jui donner une chaire de professeur à Bologne, en lui promettant la liberté de conscience. Mais il préféra toujours sa chaire d'Altorf aux places les plus avantageuses. Il s'étoit marié, quatre ans avant sa mort, avec une demoiselle originaire de Lucques, d'une grande beauté, de laquelle

[blocks in formation]

IV. GENTILIS, (Jean-Valentin) parent des précédens, né à Cosenza dans le royaume de Naples, fut le plus célèbre de tous, quoique le moins savant. Obligé de quitter son pays pour éviter la peine du feu dont il étoit menacé à cause de la har

diesse de ses opinions, il se réfagia à Genève. Il trouva quelques Italiens que le même motif y avoit amenés, et forma avec enx un nouvel Arianisme trèsraffiné, mais non moins dangereux. Leurs nouveautés donnèrent lien au Formulaire de foi dans le consistoire Italien en 1558.

Gentilis y souscrivit, et ne laissa pas de semer clandestinement ses erreurs. On les réduisoit à ces points principaux : «1. Qu'il y à trois choses dans la Trinité; l'Essence, qui est proprement le Père, le Fils, et le Saint-Esprit. 2. Que le Père étoit l'u→ nique Dieu d'Israël, de la Loi, des Prophètes, le seul vrai Dieu et essentiateur; que le Fils n'étoit qu'essentiel, et qu'il n'étoit Dieu que par emprunt. 3. Que c'est une invention sophistique, de dire que le Père est une personne distinguée dans l'Essence de la déité. 4. Que ceux qui disent que le Père est une personne, font une Quaternité, et non pas une Trinité; savoir l'Essence divine, le Père, le Fils et le Saint-Esprit; puisque cette seule Essence, avec abstraction des personnes, étant par soi-même le vrai et l'unique Dieu, si chaque personne étoit Dieu, il s'ensuivroit qu'il y auroit quatre Dieux ou une Quaternité, et non pas une Trinité. 5. Que le mystère de la Trinité étoit la nouvelle idole, la tour de Babel, le Dieu sophistique et les trois personnes fantastiques en un seul Dieu, qui est un quatrième Dieu inconnu jusqu'ici. 6. Qu'il y avoit trois Dieux, comme il y avoit trois Esprits.. 7. Que le Fils et le Saint-Esprit étoient moindres que le Père qui leur avoit donné à chacun une divinité différente de la sienne. 8. Que le Symbole attribué à St. Athanase étoit tout sophistique ; parce qu'on y introduit un quatrième Dieu; et que ce Saint étoit un enchanteur et un sacrilége, déchirant J. C. 9. Que la substance du Père et du Fils étoient deux substances. 10. Enfin il avoit un si grand respect

[ocr errors]

pour l'Alcoran de Mahomet, qu'il le comparoit et le confondoit avec l'ancien et le nouveau Testament. (FABRE, Hist. Ecclés. Lib. 153, n.o LV.) » Les magistrats prirent connoissance de cette affaire, et le mirent en prison. Convaincu d'avoir violé sa signature, Gentilis présenta en vain divers écrits pour colorer ses opinions. On le condamna à faire amende honorable, et à jeter lui-même ses écrits au feu. Après avoir exécuté cette sentence, il vécut quelque temps tranquille. Mais se voyant à Genève avec désagrément, à cause de la haine que lui portoit l'implacable Calvin, il quitta cette ville, malgré le serment qu'il avoit fait aux magistrats de n'en point sortir sans leur permission. Il voyagea dans le Dauphiné, dans la Savoie, et retourna dans le canton de Berne. Il fut reconnu et mis en prison; mais il s'échappa et s'enfuit vers George Blandrata, médecin et JeanPaul Alciat, Milanois, ses associés, qui s'efforçoient alors de répandre l'Arianisme en Pologne. Le roi ayant publié, en 1556, un édit de bannissement contre ces novateurs étrangers, Gentilis passa en Moravfe, puis à Vienne en Autriche. Ayant appris la mort de Calvin, il retourna dans le canton de Berne. Le bailli qui l'avoit autrefois emprisonné, se trouvant encore en charge, se saisit de lui le 11 juin 1566. La cause fut portée à Berne; et Gentilis ayant été convaincu d'avoir attaqué le mystère de la Trinité, fut condamné à perdre la tête. Il mourut avec impiété, se glorifiant d'être le premier Martyr qui perdoit la vie pour la gloire du Père; au lieu, disoit-il, que les Apôtres et les autres Mar

[ocr errors]
[ocr errors]

tyrs n'étoient morts que pour la gloire du Fils. (Voy. l'Histoire de son supplice en latin, par Bèze; Genève, 1567, in-4.°) Gentilis étoit léger et inconstant dans ses opinions, et en changeoit selon les temps. Les termes de Trinité, d'Essence, d'Hyposa tase, étoient, selon lui, de l'invention des théologiens; mais qu'importe, pourvu que les idées que ces mots renferment n'en soient pas ? Pour parler juste sur la divinité de Jésus-Christ, il vouloit qu'on dit, que le Dieu d'Israël, qui reste seul vrai Dies et le Père de Notre-Seigneur Jésus Christ, avoit versé dans celui-ci sa Divinité. Il avançoit que Calvin faisoit une Quaternité, en admettant une Essence Divine et les trois Personnes. Le chef des Réformateurs écrivit contre lui: mais comme il savoit par lui-même que les écrits n'intimident guères un enthousiaste, il chercha à lui faire une réponse plus décisive; il travailla à le faire brûler, et, à son grand regret, il ne put y. réussir.

-

[ocr errors]

GENTILLET ( Innocent) jurisconsulte Protestant de Vienne en Dauphiné, fut d'abord président de la Chambre de l'Edit de Grenoble, établie en 1576 ensuite syndic de la république de Genève. On a de lui: I. Une Apologie latine de la Religion Protestante, 1587, à Genève in-8.° II. Le Bureau du Concile de Trente; Genève, r586, in-8o, dans lequel il prétend que ce concile est contraire aux anciens canons et à l'autorité du roi. III. L'Anti-Machiavel; Leyde, 1547, in-12. IV. L'Anti--Socin, 1612, in-4. Ces ouvrages, savans, mais mal écrits, eurent

« PrécédentContinuer »