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D'EXPLOITATION.

CHAPITRE PREMIER.

Indices et recherche des minerais; leur disposition dans le sein de la terre.

S. 1. Indices éloignés, prochains, certains et négatifs de la présence des minerais et des combustibles.

S. 2. Disposition des minerais et des combustibles dans le sein de la terre, en couches, filons, veines, stockwerks, amas, nids et rognons. Failles et autres accidens. S. 3. Exploration de la surface et travaux de recherches par tranchées, galeries, puits et sondage.

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Indices éloignés, prochains, certains et négatifs de la présence des minerais et

des combustibles.

ON

Na cru pendant long-temps que la présence des minerais et des charbons fossiles se manifestait à la surface de la terre par des signes particuliers qui n'étaient pas à la portée de tout le monde ; certains individus s'étaient emparés de ce genre de sorcellerie, l'exploi

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taient à leur profit et au préjudice des dupes qui se fiaient à leurs talens occultes. Qui n'a point entendu parler, en effet, des sourciers et des tourneurs de baguette qui prétendaient éprouver des sensations particulières, une espèce de tremblement, quand ils passaient audessus d'une source, d'un filon métallique, d'une couche de charbon ou d'un trésor enfoui? Des gens honnêtes et de bonne foi ont partagé cette croyance, et quoique le règne de la baguette soit à peu près passé, l'on trouve encore des tourneurs et des sourciers dans plusieurs contrées de la France.

On a même en dernier lieu cherché à rattacher ces élus à la doctrine du magnétisme animal, en disant que les masses métalliques, les couches de houille et les sources vives pouvaient agir sur certains hommes à la manière des électrophores.

Je ne crois pas plus aux effets du somnambulisme qu'à ceux de la baguette; mais je pense qu'il est convenable, dans l'état actuel de la science, de chercher, en écartant tout ce qui est évidemment charlatanisme, si ce préjugé ne cacherait point quelque vérité dont nous méconnaîtrions l'existence.

Ne soyons donc pas plus dédaigneux que l'académie royale de médecine ne l'a été, étudions les tourneurs de baguette comme elle étudie les somnambules et le magnétisme animal; mais disons et répétons aussi souvent qu'il le faudra, que le charlatanisme le plus

insigne et le plus effronté s'est emparé de la baguette, qu'il l'exploite d'une manière frauduleuse, et que l'on en est encore à ne pouvoir citer une seule mine, une seule source qui ait été découverte par ce moyen.

Pour nous autres exploitans, nous n'admettons que les indices naturels, et encore ne leur accordons-nous pas à tous le même degré d'importance, et c'est pour cette raison que nous les divisons:

En indices éloignés,

En indices prochains,

Et en indices certains ou affleuremens.

Les indices éloignés sont des roches, des minéraux ou des coquilles fossiles qui caractérisent une formation ou un terrain dans lequel on rencontre ordinairement tel ou tel minerai: ainsi, par exemple, le grès houiller, l'argile schisteuse, sont des indices éloignés de la présence de la houille, parce qu'ils ne font que caractériser la formation houillère, sans indiquer le voisinage du combustible; le soufre et certains gypses sont les indices éloignés de la présence du sel et des sources salées; les coquilles fossiles d'eau douce, disséminées dans certains calcaires, sont les indices éloignés des lignites; certains granits sont les indices éloignés de l'étain, car ce métal se trouve presque toujours disséminé dans cette espèce de roche; mais on ne doit pas conclure l'un de l'autre, c'est-à-dire l'existence de l'étain de la présence du granit.

Les indices prochains sont des roches, des minéraux ou des fossiles qui indiquent le voisinage de tel ou tel minerai, parce qu'ils l'accompagnent toujours ou presque toujours. C'est ainsi que les schistes recouverts d'empreintes de plantes et surtout de feuilles de fougères, que l'argile noire et charbonneuse, le fer carbonaté pierreux ou les schistes bitumineux, sont les indices prochains de la houille; parce que les empreintes, et surtout l'argile noire, touchent et recouvrent immédiatement les couches de houille, et que le schiste bitumineux, ainsi que le fer carbonaté, sont souvent mêlés avec elle.

L'indice prochain de l'étain est le schéelin ferruginé, autrefois nommé wolfram, parce que ce minéral accompagne toujours l'étain; mais ce n'est cependant point un indice certain, puisque le schéelin abonde en Sibérie l'on n'y a pas encore trouvé un atome

et que d'étain.

Les argiles salées ou muriatifères sont les indices prochains de la présence du sel, et comme elles sont toujours recouvertes par des gypses, les mineurs se regardent comme trèsvoisins des couches salées, quand ils arrivent à ces gypses. Cependant cela ne prouve pas que l'on est voisin d'une couche de sel gemme, mais seulement des argiles salées, ce qui est tout différent, comme nous le verrons en parlant de l'exploitation des salines.

Le quarz, la baryte sulfatée, la chaux car

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