Images de page
PDF
ePub
[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][ocr errors][subsumed][subsumed][ocr errors][ocr errors][ocr errors][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][ocr errors][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed]

qui nous paraît acceptable. Quant à la date d'impression, qui n'est pas mentionnée sur le titre, elle est certainement postérieure à celle de la dédicace: Aginni x Kalendas Martias. M. quing. xvij (correspondant au 20 février 1519); Pierquin de Gembloux l'a indiquée d'une manière incomplète, à 1500, en supprimant xviij, ce qui a trompé les bibliographes.

Voici la traduction de cette dédicace, qui nous apprend que Maurus, après avoir quitté Lectoure, professa le grec à Agen, où aucun chroniqueur n'a constaté son passage : Jean Maurus, de Coutances, à l'excellent maître Symon Porcheron, professeur très distingue de philosophie, salut empressé.

<< Il me revient souvent à l'esprit, mon cher Porcheron, que, lors de mon voyage à Paris, tu m'as reçu chez toi pendant que tu étais à Périgueux. Je m'y serais arrêté une seconde fois en repassant à mon retour, pour de là repartir pour Toulouse, si je n'avais pas passé à Paris plus de temps que je ne m'étais fixe, ayant été retenu par l'aimable société de gens savants, avec lesquels je désirais converser depuis fort longtemps. Là, en effet, sans compter une foule prodigieuse de lettres, je me suis trouvé en rapport avec des hommes érudits jusqu'au bout des ongles, et les plus recommandables par les élèves en toutes sciences qu'ils ont formés : je veux dire Érasme, Christophe de Longueil et Béraud, qui sont comme un triumvirat de gloire française et d'éloquence latine.

Érasme partit ensuite pour Louvain et de Longueil pour Rome. Ajoutez à cela que j'attendais la correction d'un Pline, par de Longueil et Béraud, qui était encore sous presse. « Ad hec Plinianam castigationem Longolii ac Beraldi (que tam sub prelo erat) expectabam.» J'avais formé le projet d'aller, soit en Allemagne avec Erasme, soit en Italie avec de Longueil, si un certain jeune homme que tu connais, et que j'aimais beaucoup, ne m'eût rappelé, hélas! en Gascogne...

Il y a très peu de jours, me trouvant chez l'illustrissime cardinal d'Albret, quelques-uns des gens de sa Cour, et non les moins instruits, me demandèrent de traduire en langue française les Parties du bâtiment (Partes Edium), de Francesco

Mario Grapaldi. A eux se joignirent plusieurs amis et des élèves principalement des écoles d'Agen (auxquels j'explique aujourd'hui avec beaucoup de succès la langue grecque), qui me décidèrent à entreprendre ce travail. Il me parut que nos jeunes gens n'auraient qu'à y gagner. >

Maurus cite ensuite plusieurs écrivains qui ont publié des traductions en leur langue, et termine ainsi sa lettre : « Je te dédie cette traduction à toi, mon ami, qui autrefois as vécu sous le même toit que moi.

Je garderai l'ordre, soit des livres, soit des chapitres de Grapaldi, le suivant pas à pas, de manière à passer pour son interprète... Je ne me suis pas seulement proposé de donner la traduction française, mais aussi une traduction gasconne, et cela afin d'être agréable aux Gascons, dont j'ai entendu les désirs à cet égard. Tout amateur de la langue latine devra avoir sous la main ce recueil, car il est vraiment honteux, devant ceux qui vous écoutent, de ne pas savoir indiquer le mot latin. Mes lecteurs devront reconnaissance à Pierre Dexmerius, ce Gascon très habile et très adonné à la poésie, dont les travaux m'ont beaucoup aidé.

Reçois donc, mon excellent Symon, ces petites élucubrations que je t'envoie non-seulement en présent, mais encore comme témoignage de mon amitié envers toi. Adieu, et rappelle-moi à ces bons jeunes gens, nos anciens élèves, Nicolas Arrazat et Antoine Gautier.

Agen, le x des calendes de mars 1518 (20 février 1519). »

De cette lettre il résulte que Maurus attendait et peutêtre corrigeait une édition de Pline, annotée par plusieurs écrivains, notamment par Érasme, Béraud ', de Longueil2.

Maurus était donc encore à Paris en 1516; en 1517 nous l'avons vu à La Réole à la tête d'une imprimerie;

Nicolas Béraud, né à Orléans en 1473 et mort en 1556, publia en 1516 une édition de Pline. Erasme fut reçu chez lui, à Paris, lors de son voyage en France; il était rentré à Louvain en 1519.

2 Longueil (Christophe de), né à Malines en 1190, avait conçu le projet d'examiner toutes les œuvres de Pline pour les comparer aux travaux de ses devanciers. Après de longs voyages il se fixa à Padoue, et y

en 1518 il professe au collège de Lectoure, et le 18 février 1519 il enseigne le grec à Agen, d'où il envoie à Symon Porcheron le manuscrit de sa traduction.

Le traité de Grapaldus contient de curieuses recherches sur les animaux domestiques, les poissons, les plantes que l'homme emploie pour sa nourriture, et sur les différentes parties d'une maison ou de son mobilier.

Après la dédicace commence, sur le recto du 3e feuillet qui porte le f I, la traduction, avec ce titre :

De partibus edium Li. Pri. Ca. i., suivi de quelques lignes indiquant sommairement la division du Traité.

Le premier livre, divisé en dix chapitres, est consacré aux parties inférieures de la maison, comprenant tout ce qui est au rez-de-chaussée: l'atrium, le péristyle, le jardin, le cellier, la boutique, etc.; le deuxième livre, divisé en douze chapitres, s'occupe des parties supérieures, c'est-à-dire de l'étage au-dessus, où sont la cuisine, les diverses chambres, le grenier, etc.

Nous avions écrit que le livre de Maurus n'était qu'un vocabulaire des noms des objets cités par Grapaldus.

mourut le 11 septembre 1522, dans la maison du cardinal Polus. Ce prélat prétendit qu'on avait imprimé à Paris, à l'insu de Longueil, un commentaire sur Pline le naturaliste. Baillet en parle comme s'il l'avait vu; mais la biographie Didot regarde cette édition comme imaginaire.

M. Claudin croit qu'elle est citée dans Panzer, Annales Typographii, t. VIII, p. 36, no 902: « Caii Plinii Secundi Naturalis Historia libri XXXVII, nuper studiose recogniti atque impressi adjectis variis Antonii Sabellici. Raphaelis Volaterrani, Beroaldi (sic) (lisez Beraldi), Erasmi, Budei, Longolii annotationibus. Veneunt Lutetiæ in via Jacobea, sub signo Ensis. Et in ædibus Reginaldi Chalderii, sub signo Silvestris Hominis. In fine: « Impressa est Lutetiæ, M. D. XVI, in-fo.

M. Claudin ajoute qu'un exemplaire de ce livre se trouve dans la Bibliothèque royale de Copenhague. L'enseigne de l'Epée (signum Ensis) était celle de la maison Barbier, qui avait imprimé en 1507 le premier ouvrage de Maurus. - Voir la note de la page 18.

« PrécédentContinuer »