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NOTES

SUR LA TRADUCTION.

Pensées de PLATON.

29

PAR DIOGÈNE LAËRCE.

Ici, comme dans Platon, après beaucoup de recherches et d'études, j'interprète souvent le texte autrement qu'on ne l'a fait jusqu'à présent. Je tâcherais de justifier partout le sens et les leçons que j'adopte, si je donnais sur le texte de Diogène un travail critique, où ces discussions fussent permises.

Page 1. Par Codrus, fils de Mélanthe.... Voy. Suidas, au mot Platon. Proclus, sur le Timée, p. 25, parle longuement de cette généalogie. Platon s'était moqué de celle des Héraclides. Rapin l'appelle un homme de qualité, comme Montaigne appelle Xénophon un gentilhomme de marque. Mais Xénophon n'était pas fils d'Apollon.

Et cependant Platon naquit.... Plutarque, Symposiac., VIII, 1; Apulée, de dogm. Plat.; Hésych. de Milet, in Plat. ; Suidas, ibid.; Origène, contra Cels., I, p. 3o. St.-Jérôme, liv. I contre Jovinien, t. IV, p. 186: «Nec sapientiæ principem ferunt nisi de partu virginis editum. » Il naquit l'an de Rome 326, avant J. C. 428. Les Platoniciens fêtaient ce jour natal, comme les poëtes celui d'Homère, et Silius celui de Virgile. On le célèbra jusqu'à Plotin et Porphyre. Après un intervalle de douze siècles, Laurent de Médicis renouvela cette solennité.

Speusippe.... Cléarque.... Anaxilide.... Pour tous les auteurs que cite Diogène, il suffit de renvoyer au savant ouvrage de Jonsius, de Scriptor. hist. philosophic., Iéna, 1716. Pag. 2. Mais Platon fut Chorège.... Preuve qu'il était Athénien. Plutarque rapporte aussi que Dion fit les frais. Vie de Dion, et au commencement de celle d'Aristide Brucker, Hist. phil., t. I, p. 628, a tort de suivre Favorinus.

La largeur de son style. C'est aussi l'avis d'Olympiodore et d'Hésychius de Milet; mais Sénèque, Ep. 58, Apulée et Suidas sont de la première opinion, plus naturelle et plus simple.

Pag. 3. On raconte un songe de Socrate. Pausanias, 1, 30; Apulée, de dogm. Pl.; Olympiodore, ibid. Nous lisons dans le récit des métempsycoses, p. 135, Républ., X, 14: « Je vis un cygne, et d'autres animaux, qui ont le sentiment de nos arts, adopter la nature de l'homme. » Le P. Mourgues, Plan theolog. du Pythagorisme, XI, 3, prétend que ce cygne n'est autre que Platon lui-même, et il observe avec raison que c'est la seule transmigration pour laquelle l'auteur ne nomme personne. Cette idée assez bizarre méritait d'être recueillie; mais n'est-il pas possible que l'anecdote du songe, comme celle d'un autre songe raconté par Olympiodore, n'ait été faite que sur la phrase même de la République ?

A peine eut-il entendu Socrate.... Elien, Hist. div., II, 30; III, 27; Himérius, XIV, 21; XXXIV, 4. Platon, quelques jours avant sa mort, s'applaudissait d'être né homme, Grec, et contemporain de Socrate. Plutarque, Marius, 46; Lactance, Dio. inst., III, 19. Ainsi Malebranche disait de Descartes, son maître : « Ceux qui liront les ouvrages de ce savant homme, sentiront une secrète joie d'être nés dans un siècle et dans un pays assez heureux, pour nous délivrer de la peine d'aller chercher dans les siècles passés parmi les païens, et dans les extrémités de la terre parmi les barbares, un docteur pour nous instruire de la vérité, ou plutôt un moniteur assez fidèle pour nous disposer à en être instruits. >> Rech. de la Vérité, liv. VI, conclus. Montesquieu enfin, Préface de l'Esprit des Lois : « Platon remerciait le ciel de ce qu'il était né du temps de Socrate; et moi, je lui rends grâces de ce qu'il m'a fait naître dans le gouvernement où je vis, et de ce qu'il a voulu que j'obéisse à ceux qu'il m'a fait aimer. >>

Viens, dieu du feu!.... Cette parodie d'un vers de Thétis, Iliade, XVIII, 392, est citée aussi dans les scholies d'Eustathe, et dans le Mémoire sur la Parodie, lu en 1726, par Sallier, à l'Académie des Inscriptions. Dans Plutarque, Vie de Lysandre, Platon console le poëte Antimaque de sa défaite. Antimaque fit comme lui.

Il alla trouver en Italie les Pythagoriciens Philolais et Euryte.... Cicéron, Tuscul., I, 17; de Rep., I, 10, y joint Archytas et Timée D'après ce fait si bien attesté, l'auteur italien Vinc. Cuoco a écrit son Voyage de Platon en Italie. Voy. sur le voyage en Egypte, Cicéron, de Finibus, V, 29;

Strabon, XVII; Quintilien, I, 12; Pline, XXX, 1; Valère Maxime, VIII, 7; Apulée, de dogm. Pl.; Josèphe, in Apion.; Philostrate, Apollon. Tyan., I, 1. Et surtout, St.-Justin, Exhort. ad gent., c. 20; Irénée, advers. hæret., III, 45; Augustin, de Cio. Dei, VIII, 4; Clément d'Alex., Protreptic., p. 46; Théodoret, Therapeut., II; Cyrille, advers. Julian., 1; Origène, contra Cels., VI, p. 288; Eusèbe, pass. C'est d'après eux que Dacier dit, en parlant des prêtres d'Egypte : «Ils lui firent connaître les livres de Moïse et ceux des prophètes. » Vie de Pl., p. 12. Suidas rapporte le mot de Numénius: Τί γάρ ἐστι Πλάτων, ἢ Μωσᾶς ἀττικίζων ; Ι y aici dans le texte de Diogène παρὰ τοὺς προφήτας, et St.-Ambroise croyait que Platon avait été l'ami et le confident du prophète Jérémie. St.-August., de Doctrin. Christ., II, 28; Epist. 34, ad Paulin.; Retractation., II, 4. Clément d'Alexandrie, Stromat., I, p. 303, éd. de 1629, lui donne seulement pour maître un Juif d'Héliopolis, nommé Sechnuphis.

Pag. 4. D'après l'Odyssée.... IV, 231. W. Drummond, Classic. Journ., Déc. 1818, a commenté ce vers d'Homère, dans ses Recherches sur les Egyptiens et les Chaldéens. Sur le point de visiter les Mages.... Apulée, ibid. Olympiodore le fait voyager en Phénicie avant son retour à Athènes. On ne sait bien ni l'époque, ni l'ordre de ces voyages.

Dans l'expédition de Tanagre, dans celle de Corinthe.... Elien, Var. hist., VII, 14. Il paraît se contredire, ibid., III, 27; on a essayé de l'accorder. Cependant les dates répugnent, et Stanley conjecture, Hist. phil., p. 285, qu'Aristoxène a voulu parler de Socrate.

Pag. 5. Satyrus, par exemple. Et Aulu-Gelle, III, 175 Iamblique, Vie de Pythag., c. 31. Cent mines, 9,000 livres. Quatre-vingts talens, 432,000. Diogène, VIII, 85. dit plus clairement que ces ouvrages étaient de Philolaüs. Epicharme, dont l'auteur parle ensuite, avait mis en vers morale de Pythagore, Iambl., ibid., c. 29 et 36; Lil. Girald., de Poët., VI, p. 340; Brucker, Hist. phil., t. I,

P.

1121.

la

Les mimes de Sophron.... et on les trouva sous son chevet après sa mort. Quintil., 1, 10; Val. Maxime, VIII, 7; Áthénée, XI, 15; Vossius, de Instit. poëtic., II, 33. Olym piodore y joint Aristophane.

Il allait visiter l'ile et son volcan. « Et non, dit Olym

piodore, se faire le convive du tyran de Sicile, xui où Zexedexing spaπéens xap. » Il raconte ensuite l'entretien avec plus de détails, et moins de vraisemblance. Ce premier voyage est de l'an 389 avant J. C.

Pag. 6. Indigné de tant d'audace, le tyran voulait d'abord.... Diodore de Sicile, XV, 7, ajoute que Denys fit exposer son hote sur la place pour le vendre, προαγαγὼν εἰς τὸ πρατή prov, productum in catastam (Pers., Sat., VI, 77); et il prête aux amis du philosophe le mot d'Esope à Solon, et d'Aristote à Callisthène: «Le sage doit approcher des tyrans, ἢ ὡς ἥκιστα, ἢ ὡς ἥδιστα, οι le moins possible, ou pour leur plaire. » Ce n'était pas là une maxime de Socrate. Il lui laissa la vie, et le livra seulement à Pollis.... Plu~ tarque, Vie de Dion, ajoute que Denys pria secrètement Pollis de tuer Platon dans le voyage. Cicér., pro Rabir. Post, c. 9; Cornél. Nép., Dion, c. 2; Olympiod., Vit. Pl.; Tzetzès, V, 139. Xénophon parle de Pollis, Hellenic., 8, et raconte sa défaite, V, 4. Cette ville d'Helice, près de laquelle il fut englouti, est célèbre par ses ruines dans Ovide, Metam., XV, 293; Sénèque, Nat. Quæst., VI, 23; Pline, II, 92; Strabon, liv. I; Diodore, XV, 48; Pausanias, VII, 25; Elien, de Anim., XI, 19; Marc-Aurèle, IV, 54; Philostrate, Heroïc., p. 242, etc.

IV,

Annicéris de Cyrène.... l'achète vingt ou trente mines.... 1,800, ou 2,700 livres. Tel est à-peu-près le récit de Lactance, Divin. instit., III, 25, et celui d'Olympiodore. Sénèque, Ep. 47, représente aussi Platon dans l'esclavage. Mais Dacier, Vie de Platon, p. 18, observe que le philosophe ne dit rien de tout cela dans sa septième Lettre, et que sans doute il n'aurait pas oublié de parler au moins de son bienfaiteur. Au contraire, dans Elien, Var. hist., II, 27, il se moque d'Annicéris.

Pag 7. Dans son second voyage, il venait.... réaliser son plan de république.Voy. sur ce voyage (l'an 364 avant J. C.) Plat., Lettre VII; Apulée, ibid; Plutarque, Dion; Pline, VII, 30; Elien, Var. hist., IV, 8. Athénée, ch. dernier du liv. XI, tourne en ridicule le projet de Platon, qui laisse entrevoir dans le Timée le désir d'essayer ses idées politiques. Les propositions du philosophe ne pouvaient réussir auprès d'un monarque. Denys semble justifié par les tentatives malheureuses que les anciens firent plusieurs fois; elles auraient

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