T vilege exclusif au profit de quelque nation dans les marchés d'une autre, ne nuit. paş seulement aux autres nations qu'il éloigne de ces marchés, mais encore à celle qui l'accorde, puisqu'il lui ôte la ressource de trouver, par la concurrence, des prix plus avantageux, -Les dispositions du traité sont donc conformes aux principes qui doivent servir de régle à toutes les nations commerçantes, et si elles 'doivent amener d'heureux changemens dans nos relations de commerce avec le Portugal, les deux nations doivent également s'en applaudir. 997 دو Quant aux deux limites entre les deux Guyannes, on peut dire que, par la convention de 1700, elles avaient été fixées au fleuve des Amazones, puisque par cette convention les Portugais s'étaient obligés de faire démolir tous les forts qu'ils avaient sur la rive gauche de ce fleuve; le traité d'Utrecht les régla postérieurement d'une manière incomplète, remplie de contradictions et qui a préparé des contestations rugged enia, Ho qui ont duré jusqu'à ce jour, 971.3 La Guy anne française est la seule colonie qui nous reste dans le continent d'Amérique, tandis que les Anglais, les Espagnols, les Portugais et les Hollandais y possèdent de vastes et riches établissemens, qu'ils considérent comme un puissant moyen de prospérité. 652. Cayenne, principal port de l'île de ce nom, est aussi le chef-lieu de la Guyanne française. L'insalubrité du climat y a cessé avec sa culture; la navigation en est bien connue; son nom n'inspirera plus d'effroi. Les plus riches productions de l'Asie et de ses archipels y sont naturalisées. La transplantation leur a donné une végétation plus puissante, plus de vigueur et de fécondité que dans leur pays natal, La Guyanne lui four nit des bestiaux, des bois et d'autres productions, dans une abondance qui n'a de limites que le nombre d'hommes qui peuvent être employés aux travaux et à la garde des troupeaux, Ce pays, que la culture n'a pas encore usé, est très-peu connu au-delà de cent lieues, à partir du bord de la mer; on y trouve quelques peuplades éparses de nations sauvages qui se sont attachées aux, Français, parce que nous avons eu pour elles des traitemens humains, doux; nous commerçons avec ces sauvages, en attendant que les progrès de la culture, élèvent la valeur des terres intérieures de la Guyanne. 9 1 Cette colonie est loin d'un état de prospérité; mais elle n'en est pas moins d'une grande importance pour nous, soit que nous la considé rions par rapport aux secours que Cayenne et nos autres colonies peuvent en obtenir, soit que nous l'envisagions comme un pays neuf, destiné à recevoir un jour ceux de nos concitoyens que le desir de la fortune, les malheurs, ou l'inquiétude naturelle de beaucoup d'hommes éloigneront de leur pays natal. Ce serait une erreur de penser que la zone torride ne peut être nabitée par les Européens; l'Amazone, le plus grand fleuve de l'univers, serpente parallèllement à la ligne équinoxiale, à deux ou trois degré sud de cette ligne, qu'il rejoint à son embouchure; et Lacondamine qui l'a parcouru dans tout son cours, n'y a pas trouvé la chaleur insupportable. Elle se tempère à mesure qu'on s'élève dans les terres, et la beauté du pays nous permet l'espoir d'y fonder réellement une colonie intéressante. Ce ne sera sans doute qu'avec de puissans secours qu'on pourra voir réaliser ces espérances; mais avant tout, il convenait de fixer les bornes, encore incertaines, de la colonie. S'il s'est élevé dans le parlement d'Angleterre des débats sur les moyens de concilier cette fixation avec le traité préliminaire conclu entre la France et l'Angleterre, qui consacre l'intégrité des possessions portugaises, ces débats ', ne peuvent faire naître des difficultés sérieuses; il est évident que la clause du traité préliminaire n'a eu de rapport qu'à l'invasion dont était menacé le Portugal par l'armée française, qui était sur ses frontières. Cette clause ne peut d'ailleurs s'appliquer à une fixation de limites qui a été constamment en discussion. Il était important pour le Portugal, comme pour la France, de prévenir toute contestation pour l'avenir; et on ne peut, sous aucun rapport, regarder la disposition qui a eu en vue cet objet, comme portant atteinte à l'intégrité du territoire du Portugal. Enfin, le seul avantage qu'en retirera la France, sera de jouir sans contestation d'un territoire qui est aujourd'hui sans culture, mais qui, par les soins et les encouragemens d'un Gouvernement éclairé, et sans cesse occupé de la prospérité publique, peut recevoir de promptes et grandes améliorations, sans exciter l'envie et les regrets du Portugal, auquel il reste bien plus de territoire qu'il n'en peut cultiver. Les nouvelles liaisons entre les deux nations deviendront plus actives; les avantages qu'elles en retireront réciproquement contribueront à rapprocher deux peuples faits pour s'estimer et s'ai mer; et le Portugal reprendra dans l'Europé lé tang qui convient à un Etat qui doit être jaloux de son indépendance et de sa prospérité. En vain quelques hommes, livrés à d'anciennes passions, ou insensibles aux cris de l'humanité, voudraient voir prolonger une guerre qui a déjà coûté tant de sang et de trésors à l'Europe: leurs murmures ne l'emporteront pas sur la sagesse qui préside enfin dans les conseils, de ses Gouvernemens. Nous pouvons espérer que bientôt un dernier traité mettra un terme à tous les malheurs de la guerre, et que des traités, fondés sur la justice et sur l'intérêt commun, nous assureront pendant long-temps les bienfaits inappréciables de la paix, Lor qui ordonne la promulgation du traité de paix conclu' entre la République française et le Prince-Régent du royaume de Portugal et des Algarves." Du 19 Frimaire an X. AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS, BONAPARTE, premier Consul, PROCLAME loi de la République le décret suivant, rendu par le Corps législatif le 19 frimaire an X, conformément à la proposition faite par le Gouvernement |