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au fond de ce viscère, avec pléthore générale ou avec pléthore particulière de la matrice, quelquefois cède à la saignée au bras avec la lancette; les sangsues aux cuisses seroient pour lors nuisibles. Mais le placenta a-t-il été extrait avec violence; y a-t-il douleur aiguë et gonflement de la matrice, sans perte de sang, la saignée au bras avec la lancette, ensuite les sangsues aux cuisses le même jour, sont plus avantageuses qu'une seconde saignée au bras avec la lancette; s'il faut encore tirer du sang, préférez les sangsues aux cuisses.

17° La luxation par l'action violente d'un corps extérieur, la luxation par la violente et involontaire contraction des muscles, se réduisent avec plus de facilité, si, avant de tenter la réduction d'un os des extrémités inférieures, vous saignez au bras avec la lancette, et au pied quand un des os des extrémités supérieures se trouve déplacé. Après la réduction, faites mordre des sangsues à une des extrémités opposées à celle où il y a eu luxation, et réitérez l'application des sangsues jusqu'à ce que vous n'ayez plus rien à craindre de l'inflammation et de la douleur. N'appliquez jamais les sangsues sur l'articulation dont un des os a été

déplacé, ni aux environs de l'articulation; l'inflammation et la douleur, au lieu de se calmer, s'accroîtroient.

Dans la luxation par relâchement, les sangsues mises en grand nombre, après la réduction, sur la portion des téguments qui recouvre l'articulation, procurent un grand bien, pourvu qu'on les laisse sucer peu de temps, qu'on arrête le sang aussitôt qu'elles sont tombées, et qu'on répète plusieurs fois cette application.

18° L'entorse violente et menacée d'une grande inflammation présente du danger, si on ne tire pas du sang avec la lancette; en même temps qu'on applique de l'eau fraîche, ensuite de l'eau-de-vie sur la partie affectée : faites la saignée au bras, lorsque l'entorse a eu lieu dans une des extrémités inférieures, et au pied quand l'entorse s'est faite à l'une des extrémités supérieures l'action des sangsues seroit ici trop lente. Mais l'entorse existe-t-elle depuis douze ou vingt-quatre heures, les sangsues doivent être préférées à la saignée avec la lancette; réitérez leurs morsures tant que le pouls sera plein et fort, l'inflammation et la douleur considérables gardez-vous de faire poser les sangsues

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sur l'articulation affectée, vous aggraveriez sensiblement tous les symptômes.

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19° La fracture ne peut exister sans produire gonflement, douleur et inflammation dans les parties molles environnantes aussi, pour calmer ces symptômes, faut-il avant et après la réduction saigner au bras ou au pied selon l'extrémité où s'est faite la fracture. Que la quantité de sang à évacuer soit proportionnée à l'espèce de fracture et d'os fracturé, à la commotion, au tempérament, à la constitution, à l'âge du sujet. Après ces saignées avec la lancette, s'il y a encore pouls dur et concentré, douleur et inflammation vives, faites mordre des sangsues à l'extrémité opposée à la fracture; ne les appliquez point autour de la partie fracturée, quand même l'inflammation seroit forte et l'enchymose très étendue; les morsures de ces insectes augmenteroient l'enchymose, l'inflammation et la douleur.

20o La rétention de l'air dans l'estomac, dans les intestins ou dans la matrice, accompagnée de pléthore générale, de spasme, de pouls dur et concentré, de chaleur et d'une grande douleur, se dissipe par l'application des sangsues sur les bras, pourvu qu'elle soit suivie de l'usage

de l'eau glacée pour boisson, de la glace prise par petits morceaux, quelquefois de bouillon léger et froid de grenouilles ou de poulet, et de fomentations sur le ventre avec l'infusion de fleurs de camomille à peine tiède.

21° La hernie avec étranglement ou avec inflammation de l'épiploon, de l'estomac, de l'intestin, ou de la vessie déplacée, lorsqu'elle résiste à l'action de la main, quelquefois se réduit facilement quand on saigne au bras avec la lancette; si la réduction à l'aide de la main ne peut s'effectuer, réitérez la saignée avant de pratiquer avec l'instrument l'opération nécessaire pour faire rentrer la partie déplacée. Après la réduction, y a-t-il douleur et tension du ventre, constipation et fièvre, faites une troisième saignée au bras; ensuite mettez des sangsues aux bras, pour peu que la douleur, la tension et la fièvre se soutiennent; vous combattrez plus promptement l'inflammation, et vous empêcherez qu'elle ne se termine par suppuration ou par gangrène. N'appliquez jamais des sangsues sur la hernie avec étranglement et inflammation; elles font plus rapidement dégénérer en gangrène la partie déplacée, et par l'inflammation des parties internes qu'elles ac

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croissent, elles s'opposent à la réduction, et elles rendent le succès de l'opération beaucoup plus douteux.

Le déplacement récent du vagin, de la matrice, ou du rectum, par violents efforts, est-il accompagné de la douleur, de la rougeur et de la chaleur d'un de ces viscères; avant de tenter de le réduire, faites sur-le-champ une saignée au bras; s'il résiste, faites mordre des sangsues aux bras: on ne sauroit trop blâmer les praticiens qui conseillent de poser les sangsues sur le viscère déplacé et enflammé; ils s'exposent à voir tous les symptômes de l'inflammation prendre un accroissement capable de faire craindre la gangrène.

coup

Maladies de foiblesse.

Les maladies de foiblesse, d'insensibilité ou de diminution de sensibilité paroissent au premier d'œil contre-indiquer les sangsues: mais il faut penser bien autrement lorsqu'il s'agit de traiter les espèces de foiblesse musculaire, d'insensibilité, ou de diminution de sensibilité, qui dépendent, 1o de la suppression

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