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peu de chose près, la même valeur pour les bâtiments de même rang.

Enfin, pour faciliter l'instruction des élèves, j'ai cru devoir y joindre un petit extrait des dictionnaires de marine, renfermant les noms des voiles, les places qu'elles doivent occuper à bord des bâtiments, et l'explication de quelquesuns des principaux termes les plus usités en voilerie, qui ne se trouvent pas dans ces dictionnaires.

On ne trouvera pas dans ce manuel un style élégant; mais, si je ne m'abuse, on y trouvera de la clarté dans l'exposition des méthodes, et j'aime à croire, malgré le peu d'uniformité qui existe dans le langage des voiliers, que j'aurai la satisfaction d'en être compris.

L'utilité incontestable du Manuel du Voilier, le premier ouvrage de ce genre, et, on ne peut trop le répéter, l'extrême clarté qui permet à peine de s'apercevoir de l'étendue des développements auxquels on trouverait difficilement quelque chose à ajouter, doivent assurer au livre de M. Lelièvre un plein succès, non-seulement dans nos grands ports, mais dans les ports de commerce, soit en France, soit chez l'étranger.

N° 65.

EXPOSÉ des opérations géodésiques relatives aux travaux bydrographiques exécutés sur les côtes méridionales de France, sous la direction de feu M. MONNIER, par M. BÉGAT, ingénieur-hydrographe de la marine de 1" classe.

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L'ouvrage de M. Bégat, ingénieur hydrographe de " classe, dont les Annales maritimes ont annoncé la publication dans le mois dernier, présente le résumé de ses opé rations géodésiques sur nos côtes méridionales, pendant

les campagnes hydrographiques qui ont été dirigées de 1839 à 1842 par feu M. Monnier.

Cet ingénieur s'est astreint, dans ce travail, à suivre les principes et les méthodes qu'il a développés dans son traité de géodésie à l'usage des marins, publié en 1839, par ordre du ministre de la marine. Déjà il les avait mis avec succès en pratique durant les douze dernières campagnes de M. Beautemps-Beaupré, sur nos côtes occidentales.

L'accord parfait qui règne entre ses divers résultats et ceux des ingénieurs de la guerre montre le degré de confiance qu'ils doivent inspirer. Ils permettent d'apprécier quelle scrupuleuse exactitude se sont assujettis, dans leurs recherches hydrographiques, les ingénieurs qui, depuis bientôt trente ans, ont pris part à la reconnaissance des côtes de France.

Non content de donner les positions géographiques et les distances respectives des divers points remarquables du littoral, M. Bégat a déterminé en outre les hauteurs absolues au-dessus du niveau de la mer de toutes les principales sommités de l'intérieur, de celles surtout qui, par leur élévation ou leur forme particulière, peuvent servir de point d'atterrage, ou de marques pour entrer dans un port.

Il est fàcheux que jusqu'à ce jour on se soit si peu occupé de la recherche de cet élément géographique. Sa connaissance est cependant d'une grande utilité au marin pour reconnaître une côte et estimer la distance qui l'en sépare.

Grâce à ces divers travaux et à ceux du même genre exécutés autrefois par M. Daussy, ingénieur-hydrographe en chef, sur les côtes de Gascogne et une partie de celles de Bretagne, nous connaissons aujourd'hui, le long de notre littoral, la position rigoureuse de plus de 1,400 points. Ce sont autant de bases certaines sur lesquelles s'appuieront désormais les ingénieurs-hydrographes, s'ils sont appelés à faire de nouveau des levés de détail, ou à rapporter

sur nos cartes actuelles les positions des dangers qui pou vaient avoir autrefois échappé à leurs investigations.

Ainsi, dès à présent, le nombre des opérations préliminaires que nécessite la reconnaissance hydrographique d'une partie de côtes, et la dépense qu'elles entraînent, se trouvent considérablement diminués.

Il serait à souhaiter que l'on profitât de ces avantages pour revoir, à des intervalles de temps assez rapprochés les uns des autres, les bancs de sables ou de galets qui obstruent les embouchures de certains de nos fleuves, et les entrées de quelques-uns de nos ports. C'est par l'étude suivie des courants et la comparaison d'un grand nombre de plans hydrographiques d'une même localité, levés et dressés avec exactitude, qu'il sera possible de découvrir, avec le temps, la cause et la loi de ces atterrissements. On pourra peut-être alors asscoir une théorie de laquelle dérivera la nature des travaux d'art à exécuter, sinon pour les faire disparaître entièrement, du moins pour en atténuer en grande partie les fâcheuses conséquences.

Les ingénieurs-hydrographes qui ont déjà rendu par leurs travaux de si grands services à la navigation, en auront rendu un immense à leur pays, s'ils peuvent concourir, par leurs scrupuleuses recherches, à la solution de ce difficile problème, qui intéresse à un si haut degré notre commerce et notre marine'.

N° 66.

RÉPONSE aux objections que M. DAUSSY a élevées contre la méthode proposée par M. DE CORNULIER, pour calculer la marche des chro

nomètres.

M. Daussy ayant fait quelques objections à la méthode que j'ai donnée pour déterminer la marche des chronomètres dans une relâche (voir les Annales maritimes de 1844.

Voir ci-après, page 568, la continuation des travaux de feu M. Monnier.

2o partie, tome I, p. 224), je crois utile de répondre à sa lettre pour dissiper tous les doutes à cet égard:

Je dirai d'abord que c'est à M. Daussy lui-même que je . dois l'idée de la méthode que j'ai proposée; je l'ai prise dans son mémoire de 1835, où il s'exprime de la manière suivante: «Lorsqu'on est resté un assez long espace de temps dans un point, quelques personnes ont cherché à employer les observations intermédiaires, en les combinant entre elles à des intervalles plus ou moins grands, pour obtenir la marche diurne de différentes manières, dont on prenait la moyenne; mais, outre que cette méthode présente beaucoup de vague, puisqu'il y aurait un très-grand nombre de combinaisons à faire, elle a encore l'inconvé nient de prendre une moyenne entre des marches conclues d'après des intervalles de temps quelquefois très-inégaux. »

Cette méthode de calcul, qui se présente la première à l'esprit, est sans doute la plus naturelle, et M. Daussy n'a été conduit à en chercher une autre moins directe que par la considération des deux vices dont elle est entachée. Cependant, comme il est toujours avantageux d'aller droit au but quand cela est possible, j'ai pensé qu'avant de rejeter définitivement cette méthode, il était à propos d'examiner si on ne pourrait pas la purger des défauts signalés; car, si l'on y réussissait, elle deviendrait alors la meilleure.

En épuisant toutes les combinaisons deux à deux que les observations peuvent fournir, cette méthode ne présente plus aucun vague, et ma formule remplit cette condition. Elle emploie d'une manière uniforme tous les intervalles qui résultent de ces combinaisons, et tous doivent, en effet, concourir également à la détermination de la marche. Mais, les intervalles composés n'étant qu'une réunion d'intervalles élémentaires contigus, et ceux de ces derniers, qui occupent le milieu de la série, entrant dans la formation d'un plus grand nombre d'intervalles composés que ceux qui sont rełégués aux extrémités, il est tout naturel de les voir figurer

plus fréquemment dans le calcul. Toute difficulté cesse à cet égard quand on considère que les intervalles élémentaires y sont introduits à différents titres; d'abord pour eux-mêmes et, en second lieu, comme parties intégrantes des intervalles composés.

Le second vice signalé par M. Daussy était que, dans cette méthode qu'il repoussait, on prenait une moyenne entre des marches conclues d'après des intervalles de temps inégaux. Mais la formule que j'ai donnée rend la valeur attribuée à chaque détermination particulière dépendante du nombre de jours qui correspond à l'intervalle qu'on emploie. Pour s'en convaincre, il suffit de remarquer que, pour avoir la marche moyenne, ce n'est pas la somme des marches particulières que je fais, mais bien la somme des différences d'états absolus qui auraient fourni ces marches, et que ces différences sont nécessairement en rapport avec la durée des intervalles auxquels elles correspondent. En opérant ainsi, je multiplie réellement chaque marche particulière par l'intervalle dont elle est déduite, et c'est lui donner une valeur proportionnelle à cet intervalle.

A cet égard, comme à celui de l'emploi inégal des différences élémentaires, je ne vois rien à ajouter aux raisonnements que j'ai exposés dans mon mémoire; ils me paraissent complets et concluants.

Je viens maintenant à la troisième objection de la lettre de M. Daussy. Il peut y avoir, en effet, quelque avantage à faire concourir toutes les observations qui ont été faites dans un même lieu à la détermination de l'état absolu d'une montre; mais cet objet me paraît toujours secondaire et subordonné à la considération des variations de température, qui a plus d'importance. Sij'ai fait bon marché de quelques corrections, c'est qu'il m'a semblé qu'on devait s'en tenir à celles qui ont le plus de portée, pour ne pas rebuter des calculateurs par des longueurs qui ne seraient pas suffisamment justifiées. Dans le système que j'ai proposé, rien ne s'oppose.

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