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Pologne, l'Autriche et la Bohême Après l'extinction de sa société en; 1773, il prit le nom de Flexier de Reval, qu'il abandonna ensuite pour celui de Feller. C'est sous ce dernier nom qu'il publia à Luxembourg un Journal historique et littéraire, depuis 1774 jusqu'à 1794, qui avoit avant pour titre : Clef des cabinets. L'auteur y parut assez instruit de la politique et de la littérature, mais encore plus rempli de bile contre tous ceux qui ne partageoient pas ses opinions. Sa feuille périodique ne fournissant pas à tous ses besoins, il y

d'Yarmouth, puis il tint une école au comté d'Essex. Il y passa quelques années, et prit ensuite une place de professeur à Homerton dans une académie de dissidens ; mais, peu après son entrée dans cette maison, il s'éleva des contestations entre lui et les chefs de l'institution, et il fut congédié. Fell reçut de ses amis quelques avances d'argent, à l'aide desquelles il se soutint, et il les remboursa du produit d'un Cours de théologie qu'il fit sur l'évidence du christianisme. Mais le chagrin du traitement qu'il avoit essuyé le conduisit bientôt au tom-suppléa par la contrefaçon des oubeau. Le docteur Hunter acheva ses

leçons, et les publia. Les œuvres de Fell sont, Une Réponse à l'Essai de M. Farmer sur les démoniaques; me autre Réplique à l'ouvrage du inème théologien sur l'idolatrie de la Grèce et de Rome; un Essai sur l'amour de la patrie; le Protestantisme pur; une Lettre à M. Burke | sur le Code pénal; un Essai sur la grammaire anglaise, et d'autres

ouvrages.

vrages qui avoient le plus de vogue. Il commença par le Dictionnaire géographique de Vosgien, et finit par ce Dictionnaire historique, dont il a donné trois éditions sous son nom l'une en 1781, en 6 vol. in-8° | l'autre en 1797, et la dernière a paru depuis sa mort, en 8 vol. Quoique Feller fût regardé comme un oracle par plusieurs de ses confrères, quelques-uns le désapprouvèrent. Sa piralerie leur parut d'autant plus odieuse, qu'avant de donner sa conI. FELLER (Joachim-Frédéric), trefaçon, il avoit, pendant deux ans, secrétaire du duc de Weimar, né décrié, dans son Journal, le livre à Leipsick en 1673, passa la plus même dont il vouloit s'emparer. grande partie de sa vie à voyager, Pour mettre le comble à une conpour visiter les savans et les biblio-duite si étrange, il prit le prétexte thèques ; il se maria en 1708, et mourut en 1726, à 53 ans. On a de lui, I. Monumenta inedita, par forme de journal, en 12 parties, lène, 1714, in-4°. II. Miscellanea Leibnitiana, Leipsick, 1717, in-8°. III. Généalogie de la maison de Brunswick, en allemand, 1718, in-8°. Ses ouvrages sont plus connus en Allemagne qu'en France.

+ II. FELLER (Franç-Xav.de), ex-jésuite, né à Bruxelles le 18 août 1735, d'un secrétaire, professa la rhétorique à Liège, à Luxembourg, à Turnau en Hongrie, et parcourut ensuite en observateur l'Italie, la

T. VI.

de la religion, comme si l'auteur du Dictionnaire avoit voulu l'attaquer. Liège étoit le lieu ordinaire de son domicile; lors de la révolution de cette principauté, en 1789, il passa quelques années à Mastricht, et, après la retraite des Autrichiens de la Belgique, en 1794, il se rendit chez le prince-évêque de Paderbon, qui le retint quelques années chez lui; et en 1797, il passa à Ratisbonne près de l'évêque de Ratisbonne, où il mourut le 23 mai 1802. On a encore de lui, I. Jugement d'un écrivain protestant touchant le livre de Justinus Fébronius, Leipsick, in-8°, 1771; c'est une réfutation de l'ou

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FELLON (Thomas - Bernard), jésuite, né à Avignon le 12 juillet 1672, mort le 25 mars 1759, avoit du talent pour la poésie latine. On connoit ses poëmes, intitulés Faba arabica; Magnes. Le premier se trouve dans les Poëmata didascalica de l'abbé d'Olivet. On a encore de lui, I. Oraisons funèbres de monseigneur le duc de Bourgogne et de Louis XIV. II. Paraphrase des Psaumes, 1731, in-12. IIÏ.Le Traité de l'amour de Dieu, par saint François de Sales, rajeuni et abrégé en trois volumes in-12.

vrage de Hontheim, évêque de Liè-sumer. Il se fit beaucoup d'enge. II. Lettre sur le dîner du comte nemis par ses critiques, et par de Boulainvilliers. III. Examen ses dénonciations. critique de l'Histoire naturelle de M. de Buffon, 1773. C'est surtout sa théorie de la terre que l'auteur attaque dans cet écrit. IV. Nouvelle édition de la Traduction de l'ouvrage anglais de milord Jenyus sur l'évidence du christianisme, in-12, Liège, 1779. L'ouvrage de Soame Jenyns fut traduit de l'anglais par Le Tourneur ; en le faisant | réimprimer, Fellery ajouta des notes et des observations, sous le nom pseudonyme de Flexier de Reval. V.Observations philosophiques sur le système de Newton, le mouve- | ment de la terre et la pluralité des mondes, 1771, réimprimées à Liège en 1788. Feller s'efforce de prouver que le mouvement de la terre n'est point démontré, et que la pluralité des mondes est impossible. De La Laude a combattu cet ouvrage. VI. Examen impartial des époques de la nature de M. de Buffon, Luxembourg, 1780, in-12. Il obtint une quatrième édition à Mastricht en 1792. VII. Catéchisme philosophique, ou Recueil d'observations propres à défendre la religion chrétienne, Paris, 1777, in8°. Le ton n'en est ni assez modéré niassez modeste. VIII. Discours sur divers sujets de religion et de morale, 1778, in-12. L'auteur a de la chaleur et de l'énergie, mais son style manque de pureté, et quelquefois de précision. IX. Observations sur les rapports physiques de l'huile avec les flots de la mer, 1778, in8°. X. Feller a laissé encore un grand nombre d'ouvrages manuscrits. On ne peut nier qu'il ne fût très-laborieux. Sa mémoire étoit prodigieuse. Il possédoit diverses connoissances en théologie, en physique, en histoire, en géographie. Il avoit des mœurs pures, quoique son métier de contrefacteur ne le fit pas pré

I. FELTON (Jean), gentilhomme anglais, très-zélé pour la religiou catholique, afficha publiquement aux portes de la maison épiscopale de Londres la bulle de Pie V, par laquelle ce pontife déclaroit hérétique la reine Elizabeth. Felton fut pendu en 1570. On le détacha de la potence pendant qu'il étoit encore en vie; puis on lui coupa les parties naturelles, qui furent jetées dans le feu; ensuite on lui fendit l'estomac, pour lui arracher les entrailles et le cœur; et, après lui avoir coupé la tête, on mit son corps en quatre quartiers. Thomas FELTON, son fils, religieux minime, périt également du dernier supplice, avec un autre prêtre, le 28 août 1588.

II. FELTON (Jean), Anglais, irrité contre le duc de Buckingham, qui lui avoit refusé une compagnie d'infanterie, forma le dessein de s'en venger à quelque prix que ce fût, Comme le duc étoit sur le point de partir (le 2 septembre 1728), pour l'expédition de La Rochelle, ayant trouvé le moyen de l'approcher, il lui donna un coup de couteau, qui alla jusqu'aux poumons. Le duc re

FENEL (Jean-Easile-Pascal), né à Paris le juillet 1695, fut élevé sous les yeux de Ménage, qui dirigea ses études. Après avoir embrassé l'état ecclésiastique, il se livra à tous les genres de connoissances, et en acquit d'étendues en mathématiques, en histoire et en antiqui

tira promptement le couteau, et tomba mort, en s'écriant: « Le scélérat m'a tué. » L'assassin, loin de se cacher, se promenoit tranquillement devant la maison où il avoit commis l'assassinat. Il fut pris, et s'avoua coupahle sans hésiter. Il recounut pourtant enfin l'atrocité de son crime, et pria qu'on aggra-tés. L'académie des inscriptions le vat son supplice, en lui faisant couper la main; mais on se contenta de le faire pendre.

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reçut au nombre de ses membres en 1744. Il y lut divers Mémoires sur les opinions des anciens philosophes concernant la résurrection, et la religion des Gouris. On lui doit encore, I. Un Mémoire sur la force du cabestan, que l'académie des sciences a fait imprimer dans son recueil. II. Un autre sur la conquête de la Bourgogne par les fils de Clovis. L'académie de Soissons couronna cet écrit en 1753. III. Mémoire sur l'état des sciences en France, depuis la mort de Philippe-le-Bel jusqu'à celle de Charles V. Celui

inscriptions. IV. Il a laissé en manuscrit des Matériaux pour une Histoire de la ville de Sens, et pour une autre du Paganisme. Il avoit aussi le dessein d'écrire l'Histoire des arts. Fenel mourut le 19 décembre 1753, d'une faim vorace qu'aucun aliment ne put apaiser.

* IV. FELTON (Jarry), archi-ci obtint le prix de l'académie des tecte russe, mort à Saint-Pétersbourg en 1801, s'étoit attaché longtemps au comptoir de construction. C'est comme tel qu'il fut employé à celle du Palais d'hiver; c'est lui qui a fini la grande façade de l'académie, et le grand escalier de ce bâtiment, qui lui acquit la réputation d'un célèbre architecte. Il fut pendant plusieurs années directeur de l'académie.

+I. FÉNÉLON (Bertrand DE SALIGNAC, marquis de) a donné la Relation du siége de Metz, 1553,

Pays-Bas, 1554, in-8°. On a ses Négociations en Angleterre, manuscrites, 2 vol. in-fol. ; elles étoient dans la bibliothèque du chancelier Séguier. Pendant qu'il étoit ambassadeur en Angleterre, Charles IX voulut l'engager à écrire à la reine Elizabeth les raisons qu'il avoit eues pour ordonner le massacre de la Saint-Barthélemi. «<Sire,

* FENDIUS ou FENDT (Mel-in-4°; le Voyage de Henri II aux chior), médecin, né en 1486 à Nordlingen en Souabe, enseigna son art ainsi que la philosophie dans l'université de Wittemberg pendant quaraute ans. Il y mourut en 1564. II a écrit plusieurs ouvrages, mais on n'a publié que deux Oraisons: De dignitate et utilitate artis medicæ; De appellationibus panum. Elles se trouvent dans le IVe tome des Déclamations de Philippe Melanch-répondit-il, je deviendrois complice thon, imprimées à Wittemberg en 1548, in-8°.

de cette terrible exécution, si je ta chois de la colorer.V. M. peut s'adres

ser à ceux qui la lui ont conseillée. » 11 se signala par sa valeur et par ses services, et mourut en 1559. Il étoit de l'illustre famille qui a produit l'archevêque de Cambrai, dont nous allous parier. Cette maison, qui existoit avant l'an 1000 dans le Périgord, où est située la terre de Salignac, à deux lieues de Sarlat, est connue par les alliances les plus illustres. Voyez HENRI IV, no XIII, vers le

commencement.

été informé de ses succès, le nomma chef d'une mission sur les côtes de Saintonge dans le pays d'Aunis. Simple à la fois et profond, joiguant à des manières douces une éloquence forte, il convertit beaucoup de monde. En 1689, Louis XIV lui confia l'éducation de ses petits-fils, les ducs de Bourgogne, d'Anjou et de Berri. Ce choix fut si applaudi, que l'académie d'Angers le proposa pour sujet du prix qu'elle adjuge chaque année. « Fé† 11. FÉNÉLON (François DE SA-nélon, dit un historien, devint LIGNAC DE LA MOTTE) naquit au l'homme à la mode et le saint de château de Féuélon en Querci, le 6 ¦ la cour. Simple avec le duc de Bouraoût, 1651, d'une maison ancienne gogne, sublime avec Bossuet, brilet distinguée dans l'état et dans l'Élant avec les courtisans, il étoit glise. Des inclinations heureuses, un souhaité par tout. » Fénélon orna naturel doux, joint à une grande l'esprit du duc de Bourgogne, forma vivacité d'esprit, furent les présa- son cœur, et y jeta les semences du ges de ses vertus et de ses talens. Le bonheur de l'empire français. Ses inarquis de Fénélon, son oncle, lieu- services ne restèrent point sans rétenant-général des armées du roi, compense: il fut nommé, en 1695, homine d'une valeur peu commune, a l'archevêché de Cambrai. En red'un esprit orné et d'une piété exem- merciant le roi, il lai représenta, plaire, traita cet enfant comme son dit madame de Sévigné, « qu'il ne propre fils, et le fit élever sous ses pouvoit regarder comme une réyeux à Cahors. Le jeune Fénélon fit compense une grace qui l'éloignoit des progrès rapides; les études les du duc de Bourgogne.» Il ne l'acplus difficiles ne furent pour lui que cepta qu'à condition qu'il donneroit des amusemens. Dès l'âge de 19 ans, seulement trois mois aux princes, il precha et enleva tous les suffrages. et le reste de l'année à ses diocésains. Le marquis, craignant que le bruit Il remit en même temps son abbaye des applaudissemens et les caresses de Saint-Valery, et son petit prieuré du monde ne corrompissent une ame persuadé qu'il ne pouvoit posséder si bien née, fit prendre à son neveu aucun bénéfice avec son archevèché. la résolution d'aller se fortifier dans Au milieu de la haute faveur dont la retraite et le silence. Il le mit il jouissoit, il se formoit un orage sous la conduite de l'abbé Tronçon, contre lui. Né avec un cœur tendre supérieur de Saint-Sulpice à Paris. et une forte envie d'aimer Dieu pour A 24 ans, il entra dans les ordres lui-mème, il s'étoit lié avec madame sacrés, et exerça les fonctions les Guyon, dans laquelle il ne vit qu'une plus pénibles du ministère dans ame pure, éprise du même goût la paroisse de Saint-Sulpice. Har-que lui. Les idées de spiritualité de lay, archevêque de Paris, lui confia, trois ans après, la direction des nouvelles catholiques. Ce fut dans cette place qu'il fit les premiers essais du talent de plaire, d'instruire et de persuader. Le roi, ayani

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cette femme excitèrent le zèle des théologiens, et surtout celui de Bossuet. Ce prélat voulut exiger que l'archevêque de Cambrai, autrefois son disciple, alors son rival, condamnât madame Guyon avec lui, et

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m'en passer. » Innocent XII le condamna enfin eu 1699, après neuf mois d'examen. Ce pape avoit été moins scandalisé du livre des Maximes, que de la chaleur emportée de ses adversaires. Il écrivit à quelques prélats: Peccavit excessu amoris divini; sed vos peccastis defectu amoris proximi........ Un poëme exprime dans les vers suivans

sur les disputes dont Fénélon fut
l'occasion :

Dans ces fameux débats où deux prélats de
France

Semblent chercher la vérité,'

souscrivit à ses instructions pastorales. Fénélon ne voulut sacrifier ni ses sentimens, ni son amie. Il crut rectifier tout ce qu'on lui reprochoit, en publiant son livre de l'Explication des maximes des saints, 1697, in-12. Le style en étoit pur, vif, élégant et affectueux; les principes y étoient présentés avec art, et les contradictions sauvées avec adresse. On y voyoit un homme qui craignoit éga-ce que les geus sages devoient penser lement d'ètre accusé de suivre Molinos, et d'abandonner sainte Thérèse; tantôt donnant trop à la charité, tantôt ne donnant pas assez à l'espérance. Bossuet, qui vit dans le livre de Fénélou bien des maximes qui L'un dit qu'on détruit l'espérance; L'autre que c'est la charité. s'éloignoient du langage des vrais C'est la foi qui p rit, et personne n'y pense. mystiques, s'éleva contre cet ouvrage avec véhémence. Les noms de Fénélon se soumit sans restriction Moutan et de Priscille, prodigués à et sans réserve. Il fit un Mandement Fénélon et à son amie, parurent in- contre son livre, et annonça luidignes de la modération d'un évêque. même en chaire sa condamnation. « Bossuet, a dit mi bel esprit de ce « Il en coûte sans doute de s'humisiècle, eut raison d'une manière trop lier, disoit-il dans une Lettre à dure, et Fénélon mit de la douceur l'évêque d'Arras; mais la moindre même dans ses torts. » L'archevêque résistance au saint-siége coûteroit de Cambrai écrivit beaucoup pour cent fois plus à mon cœur. » Il suise défendre, et pour s'expliquer lui- vit en tout le conseil qu'il avoit même; mais ses livres ne purent donné aux mystiques dans l'Averempêcher que madame de Maiute-tissement de son livre, où il parle non ne l'abandonnât, que Louis XIV ainsi : « Que ceux qui se sont troine l'exilât dans son diocèse au mois pés pour le fond de la doctrine, ne d'août 1697, que ses Maximes ne se contentent pas de condamner fussent envoyées au saint- office, l'errenr, mais qu'ils avouent l'avoir et qu'Innocent XII ne les condamnât. crue; qu'ils rendent gloire à Dieu; Fénélon rassembla ses diocésains, qu'ils n'aient aucune honte d'avoir auxquels il déclara hautement qu'il erré, ce qui est le partage naturel de se soumettoit sans aucune restric- l'homme; et qu'ils confesseut humtion. « A Dieu ne plaise, leur dit-il, blement leurs erreurs, puisqu'elles qu'il soit jamais parlé de nous, si ce ne seront plus leurs erreurs, n'est pour se souvenir qu'un pasteur qu'elles seront humblement confesa cru devoir être plus docilé que la sées. » Pour donuer à son diocèse dernière brebis de son troupeau. » un monument de son repentir, il fit Son palais de Cambrai, ses meubles, faire, pour l'exposition du Saintses papiers, ses livres avoient été Sacrement, un soleil porté par consumés par le feu dans le même deux anges, dont l'un fouloit aux temps, et il l'avoit appris avec la pieds divers livres hérétiques, sur même tranquillité. « J'aurois bien l'un desquels étoit le titre du sien. peu profité de mes livres, dit-il, si Après cette défaite, qui fut pour lui je n'avois pas appris d'eux à savoir une espèce de triomphe, il vécut

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dès

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