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trainte de Dieu, ni de refpect pour les inverec

hommes.

dum ad turpia, impavidum ad pericula... . præteritorum oblivifcens, præfentia negligens, futura non providens. Et ut brevi cuncta horribilis mali mala complectar; ipfum eft quod nec Deum timet, nec hominem reveretur.

Voilà, CHER THEOTIME, où les pechez de la jeuneffe conduifent les hommes, & où les vôtres vous meneront fi vous n'avez foin de les prevenir & de les corriger.

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ਪਕਰਿ ਧਰਿ

CHAPITRE XII.

Des caufes qui fervent à entretenir les mauvais fentimens de la Religion quand on y eft une fois tombé ; & premierement de la méchante vie & des mauvaises compagnies.

Ous avons vû les caufes qui-con

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la Religion; il faut maintenant chercher
celles qui fervent à les entretenir quand
on y eft tombé, afin que ceux qui font
dans ce malheur, puiffent s'en relever
& fe remettre dans le chemin du falut.
Lifez attentivement, THE OTIME, &
examinez bien toutes ces caufes ; vous
ne les trouverez que trop veritables,
La premiere eft la vie déréglée de ceux
Č iiij

2. Tim. 3.

S. Aug. lib.

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qui font tombés dans de mauvais fentimens fur la Religion. Comme nous avons dit que le vice conduit à l'impieté; il n'eft pas moins vrai de dire que l'impieté conduit au vice; qu'elle l'entretient & qu'elle l'augmente; que fouvent la mauvaise vie eft un effet de l'impieté, comme l'impieté eft un effet du vice. Or cette méchante vie de ceux qui ont de mauvais fentimens contre la foi est un obftacle perpetuel à la correction de leurs mœurs, qui les empêche de fe reconnoître, & de juger fainement des chofes; leurs vices & leurs paffions qui les ont jettés dans ces erreurs, fervent encore à les faire croître & à les fortifier de plus en plus, felon cette belle verité de Saint Paul, qui parlant de ceux qui font dans cét aveuglement dit,qu'ils vont toûjours en croiffant dans le mal: Mali homines proficient in pejus.

C'eft pour cela que Saint Augustin au de vera Re- Livre de la vraïe Religion, aïant dit ligione c. 3. Ad quam que le bonheur de l'homme confiste à percipienaimer Dieu, qui eft la premiere verité tatem, ni- & la fource de tous les biens,ajoûte qu'il hil magis impedire n'y a point de plus grand obftacle pour quam vita parvenir à ce grand bien qu'une vie fudeditam jette aux plaisirs des-honnêtes,& un ef Quam ob prit rempli des fauffes idées qu'il fe fait des biens du monde; & que pour parve

libidinibus

rem fa

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ad intuen

rerum for

nir à cette connoiffance du vrai bien, il nandum faut purifier l'efprit & le guerir de tout effe animu ce qui l'empêche de juger fainement & dá incomfelon la verité. Et ce qui eft bien remar- m tabilem quable, c'eft que Saint Auguftin avance mam. &c.. cette maxime en la perfonne & dans le fentiment de Platon, lequel aïant connu cette verité par la feule lumiere de la raifon, fans être aidé de celle de la foi & de la revelation que Dieu en a faite aux Chrêtiens, condamnera les erreurs des Impies qui refufent de fuivre cette divine lumiere,& de croire par la foi les mêmes verités que les Payens ont connuës fi vifiblement par la feule force de la lumiere naturelle.

Il est donc fans doute que la mauvaise vie est une des plus grandes caufes qui retiennent les Libertins dans leurs mauvais fentimens. Quand cette caufe eft accompagnée de la frequentation de ceux qui font dans les mêmes erreurs elle devient infurmontable, & elle les jette dans un abîme d'où ils ne fe retirent jamais.

Car comment eft-il poffible qu'ils reconnoiflent leurs erreurs quand ils s'y portent d'eux-mêmes, & quand ils y font confirmés par les exemples & par les difcours de leurs femblables? Si les ames les plus innocentes & les efprits qui ont

encore le jugement fain & entier en ce qui eft de la Religion,ont peine à refifter à la feduction des méchans; que fera-ce de ceux qui ont déja le cœur infecté & le jugement perverti? La feule veuë de ceux qui font dans leur fentiment les confirme dans leurs erreurs: ils fe font un honneur de reffembler aux plus méchans; & ils rougiffent de n'eftre pas impudens au milieu de ceux qui ont perdu la honte.

Vous voïez, THE OTIME, Combien cette derniere caufe eft funefte & pernicieufe. Ceux qui font dans ces malheurs ne s'en retireront jamais, s'ils ne commencent par la fuite de la compagnie des. Libertins, pour avoir moins de peine à rentrer en eux-mêmes, & à faire une ferieuse reflexion fur leur malheureux état. & fur les moïens d'en fortir. Ils y feront aidés par la verité que nous traitterons au chapitre fuivant.

CHAPITRE XIII

Que l'orgueil & l'opiniâtreté empêchent les hommes de revenir de leurs mau vais fentimens.

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Utre les deux caufes que nous venons d'apporter, en voici une autre qui n'eft pas moins dangereufe, & qui acheve ce que les premieres ont commen

cé. C'est la bonne opinion que les Libertins ont de leurs fentimens, par laquelle ils fe perfuadent fortement qu'ils ne fe trompent point. Cette bonne opinion vient de leur orgueil & de la prefomption qu'ils ont de leurs jugemens; & elle produit dans leurs efprits une entiere obftination à foûtenir les erreurs où ils font une fois tombés.

Il n'arrive pas toujours que les mauvais fentimens en matiere de Religion commencent par l'orgueil & par la prefomption: cela vient plus ordinairement de la mauvaise vie de ceux qui y tombent, ou de la malice de ceux qui les abusent comme nous avons fait voir. Mais il eft vrai de dire qu'il y a peu de ceux qui font dans l'erreur qui n'y perfiftent par leur prefomption & par la bonne opinion' qu'ils ont d'eux-mêmes: ce que je mon tre ainfi.

Il y a deux fortes de perfonnes qui font ya dans l'erreur fur la Religion. Il y en a qui abufent, & d'autres qui font abufés. Ceux qui abufent font ceux qui étant les Auteurs ou les Sectateurs d'une fauffe opinion fe font une gloire de l'inspirer aux autres, pour avoir des compagnons dans leurs égaremens, & pour rendre leurs erreurs plus croiables par la multîtude de ceux qui les fuivent. Les abufés

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