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Bertholet, hift.de Luxembourg. 1.7.p.20.

Idem, p.

P. 187.

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XXVIII.

page CXXXII

K

KONIG-MAKEREN.

K

ONIG-MAKEREN, Bourg. Il y avoit dans le Luxembourg, deux Bourgs affez confidérables de même nom, appellés Makeren; ce nom fignifie en Allemand la même chote qu'en latin, Maceria, & en françois Maifières, ou Mafures, une muraille de jardin à fec; les deux Makeren étoient tous deux fitues fur la Mofelle, l'un entre Thionville & Sierk, & l'autre prefqu'à l'embouchure de la Sure.

Henri II. du nom, Comte de Luxem'bourg, ayant entourré de quelques fofles le dernier, lui donna le nom de Greven-Makeren, Makeren du Comte; mais le premier ayant été fortifié par Jean l'Aveugle, Roi de Bohéme, prit celui de Kanig- Makeren, Makeren du Roi. J'ai parlé de Greven -Makeren, dans un Article particulier.

Le Bourg de Kanig Macheren fut donné à Hermenfroi, Fondateur de la Collégiale de la Madeleine de Verdun, par l'Empereur Henri IV. en 1065. il ne portoit alors que le nom de Makeren, & l'Empereur dans fa charte de donation, dit qu'il l'a faite à la priere de l'Imperatrice Agnès fa mere, des Archevêques Arnoû de Cologne, d'Adalbert de Lembourg, & d'Alberon Evêque de Metz, en confidération des fervices que Hermenfroi Clerc de Verdun, a rendu à fon Pere. Il lui donna cette Terre qui étoit fituée fur les Terres de Conrade, Comte de Luxembourg, dans le pays mofellanique, pour l'Eglife de fainte Madeleine de Verdun.

La Terre de Kanig-Makren fut dans la 21. Shift. fuite cédée à l'Abbaye de faint Mathias de de Verdun Tréves, en 1222. & échangée avec la Seigneurie d'Eftain, par les Prevôt, Doyen & Chapitre de la Madeleine de Verdun, pour en jouir par lefdits Abbé & Religieux de faint Mathias, comme en avoient joui les Prevôr, Doyen & Chapitre de la Madeleine de Verdun, lefdits échanges & ceffions furent confirmés par l'Empereur en 1345. à la priere de Vauthier Abbé de faint Mathias. Il y a encore d'autrès lieux nommés Makeren , comme Makeren en Lorraine, à une lieuë de Boulay, qui répond audit Boulay.

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Et Makeren, à une lieuë de faint Avold & de Hombourg, qui répond à faint Avold. J'ai parlé de Graven-Makeren fous fon article. Voyez Graven-Makeren.

Voyez auffi Roden - Macheren, ou Rodemak.

L

LABRY, ou LABRIE.

ABRY, Bria, Village du Diocèle de Metz, Office & Prevôté de Conflans-en-Jarnify, Recette de Briey, Bailliage de faint Mihiel, Cour Souveraine de Nancy; le Roi en eft feul Seigneur, haut, moyen & bas Jufticier; Mr. de Mahuet, Comte de Lupcourt, jouit des droits utiles du Domaine, fur ce qu'on appelle le grand Ban; Mesdames de faint Maur de Verdun y ont un Ban particulier, avec Juftice fonciere, la Paroiffe a pour Patron faint Gorgon; Mr. l'Abbé de Gorze nomme à la Cure, & eft décimateur pour deux tiers; le Curé l'eft pour l'autre. il y a cinquante à cinquante-cinq habitans, une Tour ou Maifon-forte à Mr. le Comte de Lupcourt; un Moulin avec un colombier à Madame la Marquife de Béon.

LA C, Abbaye.

des

Palatin.

parte 2.

L'Abbaye du Lac, Ordre de faint Benoit, Freiunas. eft fituée à un mille d'Andernach, & à trois origin. mille de Coblens, dans le canton nommé Meginenfis, qui tire fon nom de Megenum, c. 9. pagi ou Meyen; fur un Lac d'une vafte étendue, 35. 36. puifqu'il a environ deux lieues de circonférence, environné de tous côtés par montagnes contigues & fans interruption, qui ne font ouvertes que par un feul endroit qui y donne entrée, en venant d'Andernach, en forte qu'il a quelque reffemblance à une vafte chaudiere; les eaux de ce Lac font toujours claires & limpides, & ne croiffent ni ne diminuent, n'ayant qu'une feule fource, fans mêlange d'eaux étrangeres mais cette fource eft fi abondante, que fi on ne la déchargeoit par une ouverture faite exprès dans le roc, allant à Nider-mening, elle inonderoit l'Eglife & le Monaftere, qui font placés fur une petite éminence ; l'eau quoique très fraiche ne fe géle jamais, à moins que l'hiver ne foit d'une rigueur extraordinaire & nuisible aux biens de la terre.

Le Lac eft ført poiffonneux, & fur fes bords on trouve des cailloux de couleur, & des efpéces de Saphirs ; l'édifice du Monaftere eft ancien, mais toute fois bien entendu & bien bâti; orné de colomnes d'une pierre noire & vénée, & d'une maniere de granite; le chœur de l'Eglife, & l'abfide font très beaux, la Bibliothèque bien percée, avec des fenêtres peintes par un Religieux du lieu, qui en fut enfuite Abbé.

Dans l'Eglife on voit le tombeau du Fon dateur, qui eft une Statuë de bois peint &

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doré, tenant une Eglife fur fa main, & ayant fous fes pieds un lion & un bafilique au même endroit il y a un tableau où font repréfentés les images des fondateurs & les titres de la fondation.

Vide Bron- A quelque diftance du Monaftere étoit ver. t. 1. anciennement le Château qui fervoit de deannal. pag. meure au Comte fondateur; Sigefride fon 659. & de fucceffeur le fit démolir & alla faire fa deHonthem, meure à Cocheim fur la Mofelle. On mont. 1.p.441. tre les ruines de ce Château à la droite du 85-452. Monaftere.

De Hon

2.492.

Les premiers fondateurs furent Henri Com ́te Palatin du Rhin, & Adelaïde fon époufe, qui fe voyant fans enfans, réfolurent, avec l'agrément d'Egilbert Archevêque de Tréves, de fonder un Monaftere fur le lac dont nous avons parlé, fous l'invocation de la fainte Vierge & de faint Nicolas, ne voulant pas que ce lieu eût d'autre Avoué ou defenfeur que lui, pendant qu'il vivroit: mais après la mort il permet à l'Abbé & aux Religieux de fe choifir parmi fes parens, qui ils voudront pour les défendre & les protéger; en forte néanmoins que ledit Avoué traitera les fujets de l'Abbaye avec douceur & humanité, & qu'il ne pourra laiffer l'Avocatie comme un héritage ou un patrimoine, à un de fes defcendans, ni comme la dot à fa fille, ni comme un Fief à un autre, ni substituer un étranger pour exercer cet emploi en fa place, fachant qu'il ne tient pas cet honneur comme une fucceffion héréditaire, mais qu'il le tient de la main de l'Abbé pour la defenfe du Monaftere & le falut de fon ame.

Le fondateur entre dans un grand détail fur les devoirs de l'Avoué, & des abus qu'il doit éviter & qui ne fe commettoient que trop fouvent par ces fortes d'Avoués. Il le ménace de dépofition, & des cenfures Ecclefiaftiques, fi après fix femaines ayant été averti de ses excès, il ne fe corrige pas. Il choifit fa fepulture & celle de fa femme, audit Monaftere, en quelque lieu qu'il meurt. Cette Charte de fondation fut faite avec l'agrément & en la présence de plufieurs grands Seigncurs y dénommés.

Le Comte Henri commença donc cette them, t. 1. fondation en 1093. mais étant mort dans le fchifme en 1095. Sigifride fon gendre & fon héritier, differa d'y mettre la derniere main, jufqu'à ce que s'étant trouvé fur mer en danger de naufrage, il fit vœu d'y travailler inceffamment, & l'acheva en effet en 1112. Sigefride dans les lettres qu'il donna pour cela, avoue qu'il avoit négligé dans fa jeuneffe d'accomplir le deffein de fon beau-pemais qu'enfin touché de repentir il avoit fait démolir le Château qui étoit près de l'Eglife du Monaftere commencé, & lui avoit

donné les biens qui étoient destinés aux Religieux qui y fervoient Dieu, à condition qu'il feroit gouverné à l'avenir par l'Abbé d'Afflighem, parce que ces deux Abbayes du Lac & d'Afflighem étoient fituées dans les terres de fon Fief; enforte que quand l'Abbé d'Afflighem feroit décédé, on envoyeroit de la Communauté du Lac quelques Religieux de bon témoignage, pour affifter à l'Election d'un nouvel Abbé.

Que fi l'Abbé d'Afflighem en ufoit comme un tyran & non comme un bon pafteur, il défend aux Religieux du Lac de lui obéir, & les exhorte de recevoir dans leur Monaftere les Religieux d'Afflighem, qui voudroient s'y retirer. Il choifit fa fepulture, celle de fa femme & de fes enfans dans l'Eglife du Lac, & renouvelle contre les Avoüés les mêmes réglemens que le Comte Henri premier fondateur avoit fait contr'eux. Le titre original eft fans date › mais on le rapporte à l'an 1112.

L'Abbaye d'Afflighem étoit alors dans Annal. Beune très grande réputation de régularité & hed.t. 5.p. de fainteté. Saint Bernard paffant par là, dit 587.582. qu'il avoit trouvé à Afflighem, non des hommes, mais des Anges. Les cinq premiers Abbés du Lac, furent auffi Abbés d'Afflighem; favoir : Fulgence, Françon, Albert, Pierre & Gothefcalque, après quoi l'Abbaye dù Lac eut fes Abbés particuliers, depuis l'an 1194 ou 1195. qui eft l'année de la mort de Gothefcalque. Il avoit abdiqué en 1164. mais il reprit le gouvernement en 1186. c'eft apparemment à l'occafion de ces changemens d'Abbés que les Religieux du Lac se feparerent de l'Abbaye d'Afflighem.

On en peut voir la fuite dans Bucelin, feconde partie de fa Germanie facrée. Le premier Abbé du Lac qu'il nomme eft Gilebert, ou Gislibert, célébre par fa fainteté & fon érudition, dont il met la mort en 1152. Il eft furprenant qu'il ne foit point fait mention de l'union de l'Abbaye du Lac à celle d'Afflighem, dans les monumens de ce dernier Monaftere. Il n'en eft rien dit non plus dans la nouvelle Gaule chrétienne,t. 5.p. 37.

Nous apprenons qu'en 1495. Jean de De Hon Baden Archevêque de Tréves réforma l'Ab- them, t. 1 baye du Lac, & diverfes autres qui étoient P.497a, tombées dans le relâchement.

LA HEICOURT. LAHEICOURT, Village, du Diocèse de Châlons, fur la riviere de Cher, Office, Recette, Prevôté & Bailliage de Bar; Présidial de Châlons, Parlement de Paris. Le Roi en eft feul Seigneur. L'Eglife a pour patron S. Agnan. M. l'Abbé de Viron nomme à la Cure. Décimateurs les Religieux de Viron

pour

pour un tiers, le Chapitre de faint Pierre de la Ville de Bar pour un fixieme, le Prieur de Dieu-en-Souvienne pour un fixieme. M. Longeaux Maitre des Comptes de Bar y a droit de Terrage. Il y a un Moulin & quatre Tuilleries fur le Ban.

Voici un titre latin de Henri Comte de Bar de l'an 1230. qui eft une espece d'affranchiflement & d'abonnement donné aux habitans de Laheicourt, qui eft un des premiers titres de cette forte que je connoifle. Ego Henricus Comes Barri, Omnibus præfentes Litteras infpecturis. Notum facio, quod omnes qui manferint apud Lehecourt, folvent mihi,& hæredibus meis in perpetuum quilibet annuatim duos folidos & duas gallinas; ita etiam inftitutum eft, quod de pleno fore facto dabuntur Domino duodecim denarii; de percuffione decem folidi, de fanguine quindecim folidi, de latrocinio & homicidio fore factum erit in voluntate Domini, & omnia alia judicia ufu & judicio de Malru difponentur. Si verò aliquis in villicum manum violenter pofuerit, & teftimonium unius burgenfis vel ju rati de villa intervenerit, judicio Curia emendabitur. Omnes etiam manentes ibidem debent mihi & hæredibus meis exercitum & chevalcheiam. Furni verò & molendina ejufdem villa funt mea & hæredibus meis, & funt bannalia; in eâdem verò Villa erit Forum, cujus teloneum meum erit & hæredum meorum. Omnes autem ibidem manentes erunt liberi per coftumas fupradictas, exceptis illis qui funt & erunt de acquifitione domini Werrici de Burey. Iftud etiam mihi & hæredibus meis perpetuò tenendum eft, quod nullus Comes Barrenfis jam 'dictam villam de Lehécourt à manu fua potuerit alienare; quod ut firmum & ftabile habeatur, prafentes litteras figilli mei munimine roboravi. Actum anno Domini MCC. tricefimo.

LAITRE-SOUS-AMANCE.

Nous avons parlé d'Amance dans un article particulier; nous avons auffi parlé dans le même lieu du Prieuré de Laitre - fous Amance.

Le Village de Laitre eft annexe d'Amance, de même que Dommartin. Le patron de l'Eglife de Laitre eft faint Laurent; décimateurs L'Abbeffe de fainte Gloffinde de Metz, les Bénédictins de S. Mihiel, & le Curé pour la moitié des groffes & menuës dixmes; les Bénédictins de S. Mihiel, à caufe de leur Prieuré de Laitre, prennent un fixiéme fur la totalité des dixmes. Ce Prieuré fut uni à l'office du Thréforier de S. Mihiel, par le Cardinal de Lorraine, comme Légat du S. Siége dans les trois Evêchés, par fes lettres dattées du 5. des Ides de Septembre, ou du neuf de ce mois 1592. Les charges du Prieu

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ré font de fournir le luminaire au grand Au-
tel, de faire dire la Mefle de minuit à Noël,
& de faire célébrer la Meffe toutes les fêtes
de la Vierge & le jour de faint Michel, &
de faire chanter les ténébres les trois jours
de la femaine Sainte.

Il y a dans ce lieu un Oratoire de faint
Jean-Baptifte, dépendant de la Comman-
derie de faint Jean de Nancy.

LAITRE, ou BAN DE SAPT.

LAITRE, autrement nommé le Ban dè Sapt, ad feptem abietes, dépendant de l'Abbaye de Moyenmoutier pour le fpirituel. L'Eglife a pour patron faint Gregoire, l'Abbé de Moyenmoutier eft collateur de la Cure, décimateur & Prélat ordinaire de ce lieu & de fes dépendances, qui font faint Jean d'Ormont, Némont, la Fontenelle, Frétu, Roiiau, Boura, Gemainfin.

LAITRE.

LAITRE, Village du Bailliage de Remi-
remont, eft le chef-lieu du Val d'Ajol, fur le
rup de Fougeroles, à trois lieuës de Remi-
remont, dont dépendent douze ou quinzè
Granges, quinze Moulins & une Papeterie.
L'Eglife paroiffiale eft fituée au Val d'Ajol,
Diocèse de Befançon.

L ALOE U F,
Ban composé des Villages de Puxe, Velle
& Souveraincourt.

2

diani Mo

PUXE, nommé en latin Puris, comme il Histoire de paroit par ce paffage de Jean de Bayon, où Lorraine parlant de la donation faite par le Comte Premves, Hugues de Vaudémont au Prieuré de Bel- p. LXXX. €5 val, il dit qu'il lui donna un prey in territo- hift. Merio Purenfi: & encore plus clairement lorfqu'il dit que le Comte Gerard de Vaudémont donna au Pricuré de Belval, par les mains de Ricuin Evêque de Toul en 1111. les Villages de Muriville & de Puris, ce qui eft répété dans la confirmation des biens du Prieuré de Belval, par Henri Evêque de Toul en

II 34.

Puxe eft un Village fitué entre Velle &
Souveraincourt, chef-lieu du ban de l'Alœuf,
à une lieuë de Vezelize. L'Eglife a pour pa-
tron faint Remi; collateur le Chapitre de
Vaudémont; décimateur ledit Chapitre &
le Curé pour le tiers des groffes & menuës
dixmes, les Bénédictins de Nancy, comme
Prieurs de Belval, pour les deux autres tiers,
Seigneur le Roi. Bailliage de Vezelize.

Annexe, Battigni Patron faint Germain ;
mêmes décimateurs.
L'Hôpital.

Gelaucourt, Hameau, dépendant en par
tie de Puxe, & en partie de Battigni. Patron

naft.pag.

270.

320.

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PUXE, Village de Noroy-le-fec, lieu enclavé dans la Prevôté de Conflans en Jarnify, à trois lieuës de Noroy-le-fec. LANDÉ COURT.

LANDECOURT, Landecuria, Village du Diocèfe de Toul, fitué à une lieue de Gerbéviller & de Bayon, & à une lieuë & demie de Rofieres, répond au Bailliage de Rofieres aux-Salines, Cour Souveraine de Lorraine, Seigneur le Comte d'Hauflonville

Il y a dans ce lieu un Prieuré dépendant de l'Abbaye de S. Evre fondé par un Seigneur nommé Becelin (a). Il en eft fait mention dans les titres de l'Abbaye de faint Evre, & en particulier dans celui de Jean Archevêque de Tréves de l'an 1210. où il dit cellam de Landecuria, quam Becelinus vir nobilis conflruxit, & ipfam Ecclefia fancti Apri perpetualiter tradidit: & par une Bulle d'Urbain VIII. de l'an 1602.

L'Eglife du lieu eft dédiée fous l'invocation de faint Sigifmond. Collateur le Prieur du lieu décimateur ledit Prieur pour la totalité de la dixme, à la réserve de la contrée de Doncourt, dont la dixine eft partagée également entre le Curé & la Primatiale de Nancy.

Arrêt de la Le Prieuré eft en Commende, il étoit Cour du 6. autrefois conventuel : l'Abbé de faint Evre Juin 1716. en eft collateur ; le revenu en est très confidérable.

En 1633. Dom Rupart Callier fut pour vû dudit Prieuré ; & en 1686. D. Charles de Brixei en fut auffi pourvû par le R. P. D. Hilarion de Bar, pour lors Abbé de S. Evre de Toul: mais ni l'un ni l'autre ne furent

maintenus.

En 1562. Nicolas Germain étoit Prieur de Landécourt, & en 1593. jusqu'en 1617. Jean Malbert en étoit poffeffeur.

LAND RE.

LANDRE, Village près de Norroy-le-fec, ne faifant qu'une Communauté avec Mont, hameau qui en dépend, Office & Recette de Briey, jurifdiction des Seigneurs, Bailliage de Briey, Cour Souveraine de Nancy. La Paroifie a pour Patron S. Privat, & eft mere-Eglife de Mont ; ce hameau a une Eglife particuliere fous l'invocation de faint Julien, M. l'Archevêque de Tréves & M. le Doyen de la Cathédrale de Metz, nomment à la Cure à l'alternative. Les décimateurs font le même Chapitre & M. de Merey. Il y a dans Landre & Mont environ 62. ha-bitans. La Maison de Landre eft de nom & d'armes, & porte d'or à trois pals de gueule. Nous avons parlé de la Maison de Landre, dans la généalogie de celle de Briey, qui a la même origine.

LANDS TUL

LANDSTUL, Land, en allemand fignifie pays, Stul, fiége, fiége du pays; quelquesuns on dit par corruption Nanstal & tul, Bourg d'Allemagne avec un Château, dans le Vafgou, & dans les Montagnes de Vôge, entre Deux-Ponts & Keysers-lauteri. C'eft un bien de la Maison de Sikingen, Le Château eft une forte place fur un Rocher; mais les maisons du lieu reflemblent plus à un Bourg qu'à une Ville, quoique ce Bourg foit entouré de murailles.

En 1522. François Seking, zélé partifan de Luther, faifoit fa réfidence ordinaire à Landftul, & il y reçut Luther qui y demeura près d'un an avec lui. Seking affembla plufieurs Gentils-hommes d'Alface dans le deffein de renverfer tous les Princes Eccléfiaftiques & les Monafteres d'Allemagne. Il 11.12.13. facet. 2.p. attaqua d'abord Richard Archevêque de Tréves, & fit de grands ravages dans tout l'Electorat.

Mais l'Electeur Palatin & le Landgrave de Heffe marcherent au fecours de Tréves, & obligerent Seking de fe jetter dans fon Château de Landftul. Il y fut affiégé au commencement du Printems de l'an 1523. par le Comte Palatin, l'Electeur de Tréves, & le Landgrave de Heffe. Ces trois Princes ayant dreffe leurs batteries, ils firent tirer fur la place avec tant de furie qu'en peu de jours le canon y fit une brèche affez large.

Seking qui avoit la goute, s'y fit porter pour la vifiter; mais un boulet ayant donné dans l'endroit où il étoit, jetta fur lui une fi grande quantité de terre, qu'il en fut pref

(a) On connoit un Comte Becelin qui à donné à l'Abbaye de S, Maximin Valor & Billich. Il vivoit en 1010. 1021.

1047, 1948.

Hift.d Al

que entiérement aveuglé, & en même tems
il fut bleflé à mort par l'éclat d'une Poutre.
Après cet accident la Garnifon perdit cou-
rage & fe rendit dès le lendemain 7. Mai
1523. François de Seking ne furvêquit que
peu d'heures, & par fa mort il délivra l'Al-
face d'un voifin qui avoit été la terreur de
tout le Pays renfermé entre la Mofelle & le
Rhin.

L'Empereur Ferdinand III. avoit confié
au Duc de Lorraine Charles IV. comme
Général commandant de fes armées, Land-
ftul & Hombourg, & ces places lui avoient
été laiffées depuis la paix de Munfter, du
confentement des Etats de l'Empire, jufqu'au
remboursement des fommes qu'il avoit em-
ployées pour le fervice des Armées Impe-

riales.

Le Duc Charles IV. ayant licentié fes troupes fur la fin de Juillet de l'an 1668. L'Electeur profitant de cette circonstance, 'étant alors en guerre avec le Duc, commença à vexer les Comtés de Falkenstein & de Honnech, à l'occafion du droit de Wilfang. Charles s'en plaignit au Marquis de Bade, qui en donna avis au Palatin. Celui-ci méprifant les remontrances & les ménaces du Duc Charles, fit paffer le Rhin à fon Armée, & le vingt d'Août vint le mettre à la tête de fes troupes, & marcha contre Landftul & Hombourg.

Hift. de L'Electeur Palatin commença fes hoftiliorraine, tés le 21. d'Août, par le fiége de Landstul. 3.648. Le Général Chauvet, à la tête de trois cens

le pays. En même tems il envoya éveiller
d'Anberville, pour lui donner part de cette
nouvelle, & le prier d'en informer le Roi,
comme lui-même alloit lui en écrire. En
même tems il ramafla précipitamment tout
ce qu'il put de troupes, donne des commif-
fions pour en lever de nouvelles, & les fit
marcher avec fa Maifon, fous la conduite du
Prince de Lisbonne fon gendre, & ordon-
na au Prince de Vaudémont fon fils de le
fuivre avec fon régiment de Cavalerie.

Ces troupes ne confiftoient qu'environ à
cinq mille hommes & affez mal armés. Le
Roi Louis XIV. ayant appris leur départ pour
le Palatinat, dit que l'Electeur auroit bon
marché d'une fi petite Armée. Mais le Ma-
réchal de Turenne, qui étoit préfent, ofa
parier que fi on en venoit aux mains, le Duc
remporteroit la victoire ; ils arriverent à Bing-
hem fans difficulté.

L'Electeur de Mayence, & le Duc de Simeren offrirent leur médiation pour procurer la paix ; on propofa de mettre en fequeftre Landftul & Honnech. Le Duc y auroit confenti, mais l'Electeur fe fiant fur la fupériorité de fes forces, n'y voulut pas entendres enfin le combat fe donna à Binghen & les troupes Lorraines remporterent une victoire complette.

L'Electeur Palatin avoit fait rafer les Châteaux de Landftul & de Honnech, après qu'il les eut pris ; mais on les a rétablis depuis.

LAVE LINE.
Cavaliers, & d'autant de Dragons, en fit les LAVELINE, en latin Aquilina, l'aqueufe
premieres approches. Le Colonel de Deil ou l'aquatique, Village à une lieuë de Bruye-
eut ordre de former l'attaque d'un côté, & res, entre la Vologne & la Neuné au con-
le Major d'Aschafembourg de l'autre côté fluent de ces deux rivieres. Il y avoit autre-
du Château. La place fe rendit le 24. le Co- fois un Château, apréfent ruiné. Laveline
lonel la Mothe qui y commandoit, le Baron dépend de Juflacourt annexe de la grande
d'Eltz & foixante foldats qui formoient la Paroifle de Champ, Diocèse de Toul, Bail-
garnifon, furent menés à Hombourg. En- liage de Bruyeres.
fuite de cet exploit, Chauvet détacha le mê-
me jour cinquante Dragons, & les envoya à
Keyfer-lautern, pour inveftir le Château
d'Honnech, qui n'en eft qu'à trois quarts
de lieue. L'Armée les joignit le 26. & le len-
demain il fit fommer par un Trompette, le
Colonel la Marre, qui en étoit Gouverneur.
La Marre répondit avec fermeté, & refufa
de fe rendre. Chauvet commença à battre
la Place, & la bréche étant faite, la Marre
capitula, & fortit du Château le 30. Août
à fept heures du matin.

Le Duc Charles étoit dans une maison de plaifance proche Nancy, lorfqu'il apprit cette nouvelle. Auffi-tôt il monte fur le premier cheval qu'il rencontra d'un de fes gens, entre dans Nancy, & donna fes ordres aux Officiers de raffembler fes troupes par tout

Les habitans de Laveline ayant rendu des fervices importans au Duc René II. pendant fes guerres avec Charles le Hardi Duc de Bourgogne, & ayant furpris fur les Bourguignons le Château de Bruyeres, & l'ayant enfuite vaillamment défendu contr'eux, Réné leur accorda en 1476. les priviléges de Gentilshommes, pour eux & pour leurs defcendans, connus encore aujourd'hui fous le nom de Gentilshommes de Laveline. Ils tranfmettoient ce privilege à leur postérité, non feulement de mâle en mâle, mais ils le communiquoient encore par leurs filles, dont les maris devenoient Gentilshommes de Laveline.

Mais dans la fuite on reftreignit ces Privileges aux feuls defcendans mâles, & fuivant les Arrêts du Confeil du 4. Septembre

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