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le capitaine Owen, dont l'autorité est citée par Horsburgh, propos de tous les points de cette côte, a adopté, pour le cap de Bonne-Espérance, une longitude moindre de 5' que celle qui a été établie depuis à l'observatoire royal du Cap.

«Des instructions très-exactes sur la navigation de la mer Rouge, par les capitaines Moresby et Elwon, de la marine indienne, et publiées dernièrement par la compagnie des Indes orientales ont été, avec l'autorisation de la cour des directeurs, reproduites mot pour mot dans cet ouvrage, et beaucoup de nouveaux renseignements sur les côtes d'Arabie, le golfe Persique, le fleuve Indus et les îles Maldives, ont été ajoutés d'après les admirables reconnaissances faites, conformément à ses ordres, par les officiers de la marine indienne.

« Une description détaillée des côtes S. O. et S. de Geylan, par M. Twynam, capitaine de port à la pointe de Galles, a également été insérée dans cette nouvelle édition; il en est de même de nombreuses additions faites à l'hydrographie des côtes O. et N. O. de l'Australie, et à celle du détroit de Bass, par le capitaine Wickham, commandant le bâtiment de Sa Majesté le Beagle, sous la direction duqueì la reconnaissance de ces contrées éloignées, ordonnée par l'amirauté, s'exécute en ce moment. >>

Un supplément publié, à la fin de 1843, est joint à l'ouvrage; il contient une grande quantité de documents qui ont déjà été presque tous reproduits par les Annales maritimes, qui les a empruntés aux journaux anglais et plus particulièrement au Nautical Magazine.

N° 89.

Au rédacteur des annales maritimes et coloniales.

Monsieur le rédacteur, mes fonctions m'ayant permis de rédiger, avec une parfaite connaissance des localités, une description nautique

de la rade et du port de Cherbourg, j'ai pensé qu'elle pourrait être utile aux navigateurs qui fréquentent ce port, ainsi qu'à ceux qui, n'y étant jamais venus, voudraient d'avance se former une idée des avantages et des difficultés qu'il peut présenter. J'ai donc l'honneur de vous adresser cette description et de vous prier de vouloir bien l'insérer dans un prochain numéro de vos Annales, si toutefois vous croyez qu'elle peut y trouver place.

Agréez, etc.

Signé COSTÉ.

DESCRIPTION nautique de la rade, des passes et des ports militaire et du commerce de Cherbourg, en 1843, par M. COSTÉ, capitaine de vaisseau, directeur des mouvements du port à cette époque.

On sait que la rade de Cherbourg est formée par l'espace de mer compris entre la digue et la côte, depuis l'île Pelée jusqu'au fort de Querqueville.

La digue est une forte muraille en granit, située en mer à 2/3 de lieue de la ville et s'élevant de 3 mètres 1/2 audessus du niveau des plus hautes marées. Elle est assise sur une base de grosses pierres, jetées sur un fond de 10 à 12 mètres de profondeur, et s'élevant jusqu'au niveau des plus basses marées. Cette base forme, en dehors de la rade, un talus qui s'étend à 78 mètres de l'axe de l'enrochement, et, en dedans, à 28 mètres seulement, en sorte que les bâtiments tirant 7 mètres 79 centimètres1 (24 pieds) peuvent en approcher de pleine mer jusqu'à 30 mètres du côté du large et 18 du côté de terre. L'épaisseur moyenne de la muraille est de 10 mètres. Mais, au milieu de la digue, l'enrochement est élargi de 50 mètres de chaque côté pour former l'emplacement du fort circulaire qui doit y être construit, et dont l'enceinte, au milieu de laquelle se trouve le phare central, est déjà garnie de canons de gros calibre. La longueur de l'enrochement de la digue est de 3,800

On a compté en anciennes mesures le tirant d'eau des bâtiments et les différentes profondeurs de l'eau, parce que ces mesures sont encore les seules employées sur les cartes marines.

mètres, et forme une ligne presque droite dont la branche ou la partie E. est de 1,600 mètres; celle de l'O. en a par conséquent 2,200. Cette dernière étant dans la direction O. 5° S. corrigé, et la première dans l'E. 9° S., ces deux branches forment un angle de 166° du côté de la rade. La muraille de la branche de l'E. est presque terminée: il ne reste plus qu'à construire le fort qu'on a l'intention d'élever à l'extrémité; mais celle de la branche de l'O. n'est guère qu'à moitié, et l'on estime qu'il faut encore deux ans pour l'achever. Alors il ne restera plus à faire que les forts qui, avec ceux de Querqueville, du Homet, et de l'île Pelée déjà existants, doivent défendre la rade.

Grande rade.

Toute l'étendue d'eau comprise entre la digue et la côte, et que nous désignons ici par la dénomination de rade, n'est malheureusement pas propre au mouillage des vaiseaux. Il existe dans l'E. une grande étendue d'eau sur laquelle il ne reste que 6 mètres 1/2 à 7 mètres de profondeur aux plus basses marées, et cette profondeur diminue à mesure que l'on s'approche de l'île Pelée. Cette partie de la rade, à laquelle on a donné le nom de bunc de l'île Pelée, parce que effectivement elle y tient, se termine en pointe qui s'avance dans la rade jusqu'au S. S. E. corrigé du fort central, et forme, du côté de terre, à partir de 550 mètres de la digue une espèce de fer à cheval dont l'espace, renfermé dans les limites de 9 mètres (28 pieds) d'eau de profondeur, est le meilleur mouillage pour les grands bâtiments, attendu que le fond est de sable vaseux. Cet espace est de 1400 mètres dans le sens N. ct S. et de 1,000 dans celui E. et O.; mais, à raison de sa configuration, sa surface n'est guère que la moitié du produit des deux dimensions ci-dessus, et elle serait suffisante pour contenir 15 vaisseaux, en supposant qu'ils fussent placés en ordre, affourchés à une encablure les uns des autres, et éloignés d'une encablure et demie des

fonds de 8,10 (25 pieds); et, comme on en pourrait encore mettre au moins 20 autres à l'O. du méridien du fort central de la digue, sans que ces bâtiments fussent rapprochés de plus de deux encablures de la digue, on estime à 35 le nombre de grands bâtiments que la rade pourrait contenir, à compter des limites de 8,10 (25 pieds) d'eau de la plus basse marée syzygie.

Il serait certes très-difficile à une escadre de 35 vaisseaux venant de la mer de mouiller avec autant d'ordre qu'il le faudrait pour occuper le moins d'espace possible; mais il n'est pas moins vrai que, si l'on avait le temps de les affourcher convenablement, le nombre pourrait être contenu dans les limites que nous venons d'indiquer.

Entre le banc de l'île Pelée et la digue, il y a un espace

de 700 mètres de longueur, sur environ 300 mètres de largeur, où l'on pourrait mettre encore 3 vaisseaux. Ces vaisseaux seraient, il est vrai, un peu près de la digue, mais ils se trouveraient dans le meilleur fond de la rade et le plus à l'abri des vents du large.

Quant aux bâtiments tirant au-dessous de 5,85 (18 pieds) d'eau, ils pourraient être placés sur le banc même de l'île Pelée, dans une étendue de 120 mètres sur 700 mètres, où il reste plus de 5m,85 (18 pieds) de profondeur, et cet espace suffirait à 20 bâtiments de ce tirant d'eau; 20 autres bâtiments, tirant moins de 12 pieds d'eau, trouveraient place à l'E. des premiers.

Petite rade.

Indépendamment de l'espace assigné aux petits bâtiments, il en existe un autre, compris dans les limites de 4,86 à 8,10 (de 15 à 25 pieds) d'eau en avant du port du commerce, que l'on peut appeler la petite rade, parce qu'en effet c'est là où mouillent les caboteurs, qui affluent quelquefois en très-grand nombre. Ce mouillage a environ 2,500 mètres de développement sur 600 de largeur, et offre

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de la place pour 70 à 80 petits bâtiments, à raison d'une demi-encablure pour chacun. Ainsi, en récapitulant, on voit que la rade de Cherbourg pourrait contenir, à la rigueur, une escadre de 35 vaisseaux et une flottille de 100 petits bâtiments.

La rade de Cherbourg n'est mauvaise aujourd'hui que de grands vents de N. O.; la mer y est grosse, parce qu'elle entre par la passe de l'O.; mais, quand la branche de cette partie de la digue sera terminée, il est probable que la mer sera moins agitée.

Depuis les vents de N. N. O. jusqu'au N. E. par le N., la digue sert d'abri à la rade, et la mer, dans les coups de vent, vient se briser avec impétuosité contre cette muraille protectrice, en sorte que l'intérieur reste calme; mais c'est surtout lorsque les vents sont de l'E. à l'O. par le S., que l'on jouit de cet avantage, puisqu'ils viennent de terre; cependant, quand ils soufflent avec violence de la partie du S., la mer est assez grosse près de la digue pour rendre cette muraille dangereuse aux bâtiments qui y seraient affalés.

En consultant le plan de la rade, on reconnaîtra que les bâtiments tirant au-dessus de 6", 50 à 7,14 (20 à 22 pieds) d'eau ne peuvent sortir par la passe de l'E. à mer basse des plus grandes marées, attendu qu'ils sont exposés à rencontrer des fonds où il n'y a que cette profondeur; ainsi, dans ce cas, pour faire ce mouvement, ils sont obligés d'attendre que la mer ait un peu monté; mais, dans les marées quadratures, ils peuvent l'exécuter en tout temps.

On avait craint, pendant un temps, que le banc de l'île Pelée ne s'avançât vers la rade et ne finît par l'envahir entièrement. Cette crainte était mal fondée, des sondes récentes ont fait voir que les sables de l'extrémité s'étaient seulement un peu répandus vers le N., mais nullement vers l'O. Cet état satisfaisant s'accorde avec les sondes faites en 1788 par M. de Labretonnière, qui a marqué, sur les plans levés à cette époque, la limite de 8",10 (25 pieds) d'eau.

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